Alain Peyrefitte : confiance, liberté et développement humain pour une vision constructive de nos sociétés.

Alain Peyrefitte : confiance, liberté et développement humain pour une vision constructive de nos sociétés.

“Sous la malice : seul celui qui fait confiance triomphe”  

Entretien avec ALAIN PEYREFITTE par OLAVO DE CARVALHO – Version complète.  

Original ici.

NB – Cet entretien a été publié dans la revue “Republicada” de juillet 1998, mais quelque peu amputé pour tenir dans l’espace disponible. 

C’est pourquoi j’ai décidé de reproduire ici, dans son intégralité, les enseignements de l’un des hommes les plus intelligents du monde.  

« Il n’existe qu’une seule et unique formule  

pour faire d’un homme un homme authentique :  

la formule qui prescrit l’absence de toute formule.  

Nos ancêtres avaient un beau mot, qui résumait tout : la confiance. »  

Franz ROSENZWEIG.

Introduction:

L’affection des Français pour les révolutions et les coups d’État n’a pas empêché que, de ce peuple si mal à l’aise dans l’ordre démocratique, naissent, peut-être en compensation, certaines des intelligences les plus aptes à saisir l’essence de la démocratie et à diagnostiquer les dangers qui la menacent. 

Il n’est pas surprenant que ces hommes aient si peu été prophètes dans leur propre pays.  

Parmi ces prédicateurs dans le désert, le plus connu est Alexis de Tocqueville, le premier à observer, au sein même de la démocratie américaine naissante, la contradiction – encore irrésolue à ce jour et de plus en plus aiguë – entre égalité et liberté. 

Juste après lui vient Frédéric Bastiat, pionnier dans le diagnostic de la nature vorace et tyrannique de l’État moderne. 

Moins connu, mais hautement respecté par ceux qui le connaissent, Bertrand de Jouvenel, intelligence implacablement réaliste, a démoli le mythe des libertés croissantes, en démontrant au contraire l’expansion illimitée du pouvoir et l’écart toujours plus grand entre gouvernants et gouvernés.  

Ces trois penseurs partagent un pessimisme historique, l’appréhension de démocrates sincères qui voient la liberté s’éteindre et, regardant autour d’eux, ne trouvent aucun moyen de la défendre face à la marche écrasante du pouvoir.  

Mais celui que je vais vous présenter maintenant, s’il partage avec eux la crainte des dangers, se distingue, de manière surprenante, par l’optimisme avec lequel il envisage l’avenir. 

Alain Peyrefitte n’est cependant pas un rêveur. 

Il suffit de voir ses yeux pour remarquer que, sous son sourire affable, se cache un observateur redoutable, que seul un fou tenterait de tromper.  

L’optimisme de Peyrefitte, bien équilibré par une dose de scepticisme, est d’un type différent de l’habituel. 

Il ne repose pas uniquement sur l’espoir, mais sur la simple constatation d’un fait : la liberté de décision humaine, qu’aucun déterminisme n’a jamais réussi à abolir, que ce soit pour instaurer la nécessité du mal ou la fatalité d’un bien croissant. 

Peyrefitte est optimiste pour la simple raison que le pessimisme est une illusion déprimante fondée sur la présomption de connaître déjà l’avenir. 

L’avenir appartient à Dieu, et Dieu serait un véritable idiot s’il créait des êtres capables de décider sans leur laisser au moins une part de responsabilité dans cet avenir. 

Peyrefitte est optimiste parce qu’il comprend que, plus ou moins, il est toujours possible d’agir. Et qui pourrait prouver le contraire ?  

Mais je vais trop vite en besogne. Permettez-moi d’abord de dire qui est Alain Peyrefitte. Membre de l’Académie française, diplomate de carrière, homme d’État, historien, politologue, journaliste, il fut collaborateur, ami et homme de confiance du général Charles de Gaulle pendant trois décennies, député dans toutes les législatures de la Ve République et plusieurs fois ministre : de l’Éducation, de la Justice, de l’Intérieur, du Plan, de la Culture, de la Recherche scientifique. 

Il préside aujourd’hui le conseil éditorial du “Figaro”, encore le quotidien français le plus influent. Sa pensée sociale et politique a fait l’objet de nombreuses thèses, articles et colloques, y compris à l’Institut de France, dont aucune nouvelle n’est parvenue jusqu’à nos contrées.  

Le premier signe que nous ayons perçu de l’existence de cet esprit extraordinaire fut donné l’année dernière par la maison d’édition Jorge Editorial, qui a publié “L’Empire immobile ou le choc des mondes”, traduit par Cylene Bittencourt. 

Mais, aussi fascinant soit-il, ce récit de l’expédition de George Macartney en Chine en 1792, s’il nous révèle tout sur le mal chronique d’un empire paralysé par la suspicion généralisée, ne nous dit pas grand-chose sur sa propre articulation avec les conceptions plus générales de son auteur sur la nature et le fonctionnement de la société humaine, dont il constitue une exemplification fondée sur l’étude méticuleuse d’un cas particulier. C’est pourquoi, ou à cause de la léthargie proverbiale qui frappe notre presse culturelle depuis quatre décennies, elle n’a même pas signalé la publication de cette œuvre maîtresse de la science historique, où la rigueur de la méthode, loin de s’afficher dans le jargon pesant du pédantisme universitaire, se dissimule élégamment sous un style narratif vivant, vibrant et cinématographique.  

Coïncidence ou non, l’auteur lui-même n’a pas commencé par exposer ses conceptions, mais par les illustrer à travers un cas concret, celui de son propre pays, dans “Le Mal français”, publié en 1976. 

Devenu un classique, ce livre dresse le portrait d’une nation rongée par la suspicion, toujours en quête d’un gouvernement fort pour se protéger d’elle-même et d’un leader autoritaire ou révolutionnaire pour se protéger de ce gouvernement fort. 

Les Chevaux du lac Ladoga”, en 1981, montrait les racines idéologiques et culturelles de la criminalité juvénile, que ceux qui les avaient semées cherchaient à dissimuler sous un discours conventionnel contre le système économique (ce film, nous l’avons déjà vu, n’est-ce pas ?). 

Dans ces travaux et d’autres, partant tantôt de l’exemple français, tantôt de l’exemple chinois (qu’il a connu de près en 1971, en tant que chef de la première mission officielle occidentale admise en Chine pendant les années de la Révolution culturelle), Peyrefitte a tracé le profil historique, sociologique, politique et administratif de la «société de défiance», ce Léviathan paralysé par la panique et les doutes paranoïaques à l’égard de lui-même.  

Cette différence apparaît d’abord dans les idées, l’imaginaire, la culture. 

Ensuite, elle se consolide dans les lois et les coutumes. 

Enfin, elle porte ses fruits dans l’économie : richesse, progrès, développement.  

Le protestantisme a contribué, certes, à ce résultat, mais moins par ses conceptions théologiques et morales explicites soulignées par Weber – prédestination, éthique de l’épargne – que par le simple fait de stimuler la liberté et la variété, libéré du poids excessif d’une vieille bureaucratie contrôlante. 

Et si, pendant ce temps, le catholicisme a retardé le développement économique dans d’autres parties du monde, ce n’était pas non plus à cause du contenu de sa foi, économiquement neutre en soi, mais simplement parce que la hiérarchie, effrayée, au lieu de surmonter créativement les oppositions, s’est raidie dans une attitude paranoïaque et défensive, ne pensant qu’à davantage de contrôle, de centralisme, de bureaucratie. 

Dans certains pays, le développement économique a été favorisé par l’absence de contrôles. 

Dans d’autres, il n’a pas seulement été défavorisé : il a été arrêté, interdit, étouffé dans l’œuf par des autorités qui l’ont tragiquement confondu avec les démons qu’il servait. 

En Espagne, au Portugal, en Italie et partiellement en France, le développement n’a jamais été un ennemi de l’Église : il a été le bouc émissaire des culpabilités catholiques et anticatholiques. 

En le condamnant, le catholicisme s’est fait un tort immense, dont il cherche aujourd’hui à se racheter. 

Mais en exagérant l’expiation, il tombe dans l’extrême opposé, l’adhésion aux progressismes de gauche qui, comme toujours avec les opposés, le ramène à l’erreur originelle : le culte du centralisme inhibiteur, désormais en version socialiste.  

La thèse est si évidente, si patente, que l’auditeur ne peut s’empêcher de se demander : «Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ?»  

La thèse elle-même répond : nous n’y avons pas pensé parce que nous étions infectés par le matérialisme historique, qui nous mettait sur une fausse piste. 

Nous cherchons d’abord les causes économiques et refusons obstinément d’explorer d’autres hypothèses, même lorsque la persévérance dans le dogme nous obligeait à adopter des explications mutuellement contradictoires : l’Angleterre s’est développée parce qu’elle avait du charbon, le Japon, parce qu’il n’en avait pas. 

Comme ensorcelés, nous projetions sur des causes externes la responsabilité de nos actions, et nous ne voyons nulle part la cause la plus évidente de tout ce qui nous arrive : les décisions humaines, fondées sur des croyances et des valeurs.  

Le cadeau que l’œuvre de Peyrefitte offre à l’humanité est multiple et d’une richesse incalculable. 

Elle lui enseigne les conditions du développement économique, réunit les matériaux historiques qui les démontrent, lui dévoile le seul obstacle réel, qui réside dans son âme même, lui montre les moyens de le surmonter, apaise les antagonismes religieux qui la paralysent et, de surcroît, la libère de l’obsession la plus oppressante et sclérosante de toutes : le matérialisme historique, le déterminisme économique.  

Dans les milieux intellectuels européens, rares sont ceux qui, même à contrecœur, n’éprouvent pas une certaine gratitude envers ce défricheur de la forêt des idées. 

Seuls quelques Américains restent quelque peu dédaigneux, peut-être mécontents qu’un Latin ait mieux compris le capitalisme qu’eux-mêmes.  

Si le Brésil est malin, il ne fera pas la fine bouche, en se croyant supérieur, mais ira s’asseoir humblement pour écouter une leçon qui est pour le bien de tous et le bonheur général des nations.  

Texte complet de l’entretien :

CONFIANCE : 

C’EST UN BEAU MOT,

PEUT-ÊTRE LE PLUS BEAU, 

JUSTEMENT PARCE QU’IL N’EST PAS SEULEMENT UN MOT.

Un de vos premiers essais portait déjà le titre “Le Sentiment de confiance”. Il a été publié en 1947. Avez-vous eu des expériences personnelles, dans votre enfance ou votre jeunesse, qui ont attiré votre attention sur l’importance décisive de la confiance dans les relations humaines ?  

L’idée que la confiance est la condition première de tout développement humain n’est pas une hypothèse scolaire. Elle n’est donc pas sortie de mon cerveau comme Athéna est née toute armée du cerveau de Zeus. 

Et il ne s’agit pas d’une expérience privilégiée, réservée à quelques-uns. L’importance de la confiance dans les relations humaines est telle que, d’une manière ou d’une autre, tout le monde y est confronté dès la petite enfance. 

Dès qu’il vient au monde, le petit homme est confié à ses parents, à des éducateurs, à des médecins. 

La confiance qu’on lui donne ou qu’on lui refuse, celle qu’il acquiert en lui-même, celle qu’il accorde aux autres, en somme le climat de défiance ou de confiance dans lequel il évolue, constitue l’élément vital de son développement. 

L’apprentissage de l’autonomie et de la responsabilité est la découverte parallèle de la confiance en soi et de la fiabilité de l’autre. 

Cette découverte, bien sûr, n’est pas nécessairement explicite. 

Quelqu’un est-il conscient de l’air qu’il respire ? 

La confiance, comme l’air, est si vitale qu’on ne remarque son importance que lorsqu’elle vient à manquer. 

La défiance avait empoisonné la fin de la IIIe République. 

La France trahissait la confiance de ses compatriotes, mais aussi celle de ses alliés. 

Ce fut peut-être l’échec de mon pays, sourd à l’appel tchécoslovaque, et la fausse confiance inspirée par les accords de Munich qui m’ont révélé l’importance capitale de la confiance.  

Sans doute, mes parents, professeurs passionnés par leur métier et leurs élèves, avaient éveillé en moi la confiance dans les vertus du travail, de la loyauté, de la constance. 

Mais je crois vraiment que ce furent les drames de notre nation qui m’ont servi de réveil. Et puis, il y eut de Gaulle : celui qui a forcé le destin par une confiance surhumaine en la France et en la liberté, celui qui, au pire moment du désastre, a cru en l’inversion de la défaite en victoire.  

Je me demande si Franz Rosenzweig, que vous citez, n’a pas trouvé sa conception de la confiance précisément dans l’enfer des tranchées, par une sorte de sursaut salutaire, en voyant que l’humain, sous la pluie des bombes, était réduit à une matricule obéissant à des ordres sans appel et à des formules inauthentiques. 

Or, la confiance n’est pas une formule vide : c’est un geste uni à la parole, un point d’appui et de départ, à la fois stable et dynamique. 

Confiance : c’est un beau mot, peut-être le plus beau, justement parce qu’il n’est pas seulement un mot.  

TOUTE POLITIQUE DIGNE DE CE NOM 

EXIGE LA CONFIANCE

EN CEUX QUI LA DIRIGENT  

Carl Schmitt définissait la politique comme la confrontation ami-ennemi, au-dessus de toutes les valeurs qui lui servaient de prétexte. 

Sous cette perspective, une « politique de confiance » ne serait-elle pas une contradiction dans les termes ? Comment définissez-vous la politique ? 

Carl Schmitt a exalté la confrontation ami-ennemi à un point qui me semble inacceptable. 

Voyez-le citer Saint-Just : « Entre le peuple et ses ennemis, rien n’est commun, sauf la gloire. » 

Pour Carl Schmitt, le mal est irrémédiable, la confrontation armée est à la fois une raison et un moyen de vivre. 

Il a même écrit, en 1947, alors qu’il était en prison, attendant un éventuel jugement à Nuremberg : « Malheur à celui qui n’a pas d’ennemi. »  

Schmitt a fait de la guerre une fatalité, non pas au sens malthusien où « une bonne guerre nous ferait du bien », mais dans un sens presque providentiel, quasi théologique. C’est dans “Théologie politique” qu’il a écrit : « On ne pourrait éliminer du monde l’inimitié entre les hommes en interdisant les guerres à l’ancienne entre États, en propageant une révolution mondiale et en essayant de transformer la politique mondiale en politique du monde. » 

Sans doute avait-il en tête l’échec de la Société des Nations et de son pacifisme irresponsable. Mais il me semble totalement pervers de penser la politique internationale en termes nécessairement conflictuels.  

Je définis la politique comme la mobilisation des énergies individuelles autour d’un objectif commun. 

Toute politique digne de ce nom suppose une confiance en ceux qui la dirigent. 

Une politique internationale ne mérite pas le nom de politique si elle ne vise pas une forme de coopération en vue d’un objectif commun et bénéfique pour tous – ce qui n’exclut nullement une saine concurrence dans la gestion des moyens pour y parvenir. Sinon, la politique n’est qu’une guerre larvée, et la guerre, selon la formule de Clausewitz, est la continuation de la politique par d’autres moyens – une continuation inévitable et même, en soi, nécessaire du point de vue de Schmitt.  

LE VÉRITABLE LIEN POLITIQUE

EST CELUI DE LA CONFIANCE-ESPÉRANCE, 

LA CONSTRUCTION D’UNE ŒUVRE COMMUNE 

Toujours sous cet angle, Hobbes disait que l’État était né de la peur, ou, ce qui revient au même, de la défiance. 

Hobbes s’est-il trompé, ou l’avènement de ce phénomène nouveau appelé « développement » entraîne-t-il un changement dans la nature même de l’État ?  

Carl Schmitt n’a jamais caché son admiration pour Hobbes. 

Dans “La Notion du politique”, il le qualifie de « grand esprit politique » et proclame son adhésion à la conception hobbesienne de l’ état de nature qui conduit à la guerre de tous contre tous : “bellum omnium contra omnes”. 

Le raisonnement de Hobbes repose sur deux principes, dont Schmitt admire le développement : 

  • 1° chacun a un droit illimité sur tout ce qu’il désire ; 
  • 2° les hommes ont une inclination naturelle à se nuire les uns les autres.  

Il en résulte « des soupçons et des défiances continuelles » (“De Cive”, I:XII), d’où la guerre perpétuelle. 

Seule la peur de mourir (“timor mortis”), la crainte pour son propre corps, pousse les hommes au désarmement et à la conclusion d’un pacte. 

Hobbes prétend que de ce pacte peut naître une confiance mutuelle. 

Mais il méconnaît sa précarité. 

La confiance, pour lui, n’est qu’une défiance désarmée, une confiance par défaut, parce qu’il n’y a plus rien à craindre.  

Le véritable lien politique est celui de la confiance-espérance, la construction d’une œuvre commune, le développement d’une entreprise concertée, dans laquelle les acteurs ont le sentiment de gagner, et non seulement de sauver leur peau. 

Le présupposé de la doctrine de Hobbes est sans doute l’idée d’une pénurie relative, qui oblige les hommes à pactiser s’ils ne veulent pas s’entretuer. 

Mais le véritable moteur de l’association humaine doit être, comme vous le suggérez, l’espoir d’un développement, d’une augmentation des ressources et des services, grâce à une coopération contractuelle d’initiatives libres, innovantes et responsables. 

C’est davantage du côté de Locke que de Hobbes qu’on trouvera les fondements d’une politique de confiance.  

C’EST TOUJOURS DES INDIVIDUS

QU’ON FAIT ABSTRACTION, POUR LES NOYER  

DANS UNE STATISTIQUE GÉNÉRALE 

Celui qui a eu le courage de souligner l’action de l’individu dans la production de l’Histoire ne peut que considérer les « causes » et les « lois » de l’Histoire comme une sorte d’idole à laquelle les hommes attribuent magiquement l’autorité de leurs propres actions. Êtes-vous d’accord avec Eric Voegelin lorsqu’il dit que l’hégélianisme et le marxisme sont des formes de « magie noire », une auto-aliénation des pouvoirs de l’homme aux puissances abstraites ?  

De tous les cultes destructeurs, le plus pervers est le culte de l’abstraction. 

Et c’est toujours des individus qu’on fait abstraction, pour les noyer dans une statistique générale, une configuration d’ensemble, une analyse structurelle. 

Je ne nie pas les services rendus par l’histoire sérielle, l’histoire quantitative, l’évaluation statistique. 

Toutes ces techniques permettent d’affiner la description des phénomènes sociaux et économiques. 

Mais elles n’en fournissent pas l’explication. 

Ni l’avènement de l’Esprit absolu, ni le mouvement du concept, ni la lutte des classes, ni la loi de la baisse tendancielle du taux de profit n’expliquent quoi que ce soit.  

Marx prétendait avoir remis sur ses pieds la dialectique hégélienne, débarrassée de sa gangue mystique. 

Et pourtant, la superstition théorique n’est pas moindre chez Marx que chez Hegel. Souvenez-vous, par exemple, que l’expropriation de la bourgeoisie, qui a exploité le travailleur indépendant, est conçue comme une « négation de la négation » et se produit, selon Marx, « avec la même nécessité qui préside aux métamorphoses de la nature ». 

Je ne suis pas sûr que Hegel aurait autant investi dans ce nécessitarisme que Marx. N’oublions pas que Hegel était un grand lecteur d’Adam Smith, et ses “Leçons sur la philosophie de l’Histoire” dévoilent, au milieu des ruses interminables de la raison, l’audacieuse initiative de l’individu humain.  

Dans La Société de confiance, vous avez dit que l’encyclique Mater et Magistra reconnaissait l’initiative individuelle dans la promotion du développement. 

Pourquoi alors le pontificat de Jean XXIII et le Concile Vatican II ont-ils fini par favoriser à ce point les courants gauchistes et socialistes de l’Église ?  

Dans “Mater et Magistra”, on affirme principalement que tout dans le monde économique résulte de l’initiative personnelle des particuliers, qu’ils agissent individuellement ou en association pour la poursuite d’intérêts communs. 

Son exaltation du « génie créateur des individus » contrastait évidemment avec le modèle structuraliste alors à son apogée.  

Mais, comme le magistère mentionnait le principe de la destination universelle des biens et condamnait l’injuste répartition des moyens de production, la revendication de «l’initiative personnelle et autonome en matière économique» a fini par être éclipsée au profit d’une théologie de la libération qui consiste, de fait, à se libérer de toute théologie. 

L’Église a jugé inutile de réitérer sa condamnation du matérialisme historique. 

Mais il ne s’agissait pas d’un silence d’approbation. 

Évidemment, les apôtres du marxisme chrétien l’ont compris autrement : « Qui ne dit mot consent. » Et la “pourpre cardinalice” a été enrôlée de force sous la bannière rouge.  

LE MATÉRIALISME DES NEUROSCIENCES  

INDIQUE QUE LES SCIENTIFIQUES  

ONT PEUR DE L’INITIATIVE INDIVIDUELLE 

Le matérialisme historique, discrédité en tant que théorie, reste très fort en tant que présupposé inconscient chez les intellectuels. 

À votre avis, cela va-t-il durer encore longtemps ?  

Il est étonnant de voir le matérialisme survivre aux démentis sanglants que lui inflige l’histoire et à la ruine matérielle des sociétés qu’il a construites, c’est-à-dire détruites. Mais le prestige du matérialisme reste intact parmi les intellectuels. 

Son pouvoir simplificateur continue de fasciner les esprits : il est séduisant parce qu’il est réducteur.  

Certes, plus personne n’ose parler ouvertement des forces productives, des rapports de production, des contradictions dialectiques du capital ou de la lutte des classes. 

Mais, dans la construction du marché mondial, on ne parle que de structures, d’institutions, d’uniformisation. 

De même, le développement des neurosciences dans une direction strictement matérialiste indique la peur qu’ont les scientifiques de la capacité d’initiative de l’individu. 

Qu’on le veuille ou non, ce sont les hommes qui font l’histoire, et non l’histoire qui les fait. Mais une mode intellectuelle, courante dans les sciences humaines, considère cette assertion comme une hérésie. 

Si nous nous abandonnons à cette mode, ces sciences ne seraient humaines que de nom. Il faudrait les appeler sciences de la matière humaine.  

Il me semble que Bergson a très bien expliqué cette tendance de l’intelligence humaine à la raideur géométrique, cette prédilection pour les organigrammes impersonnels, cette rechute de l’énergie spirituelle dans l’inertie matérielle.  

LE MANICHÉISME 

A ENCORE 

DE BEAUX JOURS DEVANT LUI.

La force persuasive du matérialisme historique étant en grande partie due à l’imprégnation de l’imaginaire collectif par les arts et les spectacles, ne pensez-vous pas qu’une nouvelle vision des choses restera inefficace tant qu’elle n’influence pas la mentalité des artistes ?  

Croyez-vous vraiment que “Le Cuirassé Potemkine” ou les Chœurs de l’Armée rouge ont contribué à imprégner les esprits des thèses du matérialisme historique ? 

La dernière scène de “Potemkine” exalte la contingence de l’adhésion fraternelle libre à la Révolution. 

Quant aux Chœurs de l’Armée rouge, ils chantent les exploits de Tchapaïev en traversant l’Oural ou ceux de Koutouzov face aux armées de Napoléon. 

Ils se produisent dans le monde entier : ce sont l’une des rares institutions à avoir survécu au régime communiste. 

Ce sont de belles voix de basse en uniforme, mais ce ne sont pas des arguments en faveur de la dialectique du marxisme-léninisme. 

Je crois plutôt que la force persuasive du matérialisme historique est latente dans tous les esprits. 

Elle exprime la sécurité d’un schéma immuable, le culte d’une science prétendument «pure», le mythe de l’infaillibilité, la peur de l’innovation et, en fin de compte, la tendance à la défiance. 

Je ne nie pas que les cinéastes et les romanciers se délectent des intrigues de la lutte des classes. Mais est-ce leur faute si le public les apprécie encore ? 

Le manichéisme a encore de beaux jours devant lui.  

NOUS SOMMES TOUS

DES MATÉRIALISTES HISTORIQUES  

INCONSCIENTS.  

Le libéralisme, vainqueur dans le domaine économique, ne risque-t-il pas de sombrer si la culture reste sous l’hégémonie socialiste ? 

Le libéralisme ne serait-il pas victime d’un matérialisme historique inconscient ? 

Votre suggestion est pertinente, et je la souscris volontiers. 

Nous sommes tous, à divers degrés, des matérialistes historiques inconscients. 

Même lorsque nous sommes persuadés du contraire, nous adhérons à la thèse du primat de l’infrastructure économique et matérielle sur la superstructure culturelle et spirituelle. 

Cette tendance innée offre une sécurité intellectuelle et un alibi contre l’exigence de responsabilité et le défi de l’adaptation continue.  

Encore une fois, l’hégémonie culturelle socialiste n’est pas, en soi, une fatalité. Il faut croire que le public des démocraties trouve une certaine satisfaction dans cette hégémonie et y soulage, par ce moyen, un fort sentiment de culpabilité face aux responsabilités qu’il n’a pas assumées. 

Privée de son ennemi héréditaire (le communisme), l’économie de marché doit gérer seule la création et le partage des richesses. 

Elle doit relever le défi d’un développement humain et équitable, fondé sur des initiatives libres et compétitives.  

LE LIBÉRALISME ÉCONOMIQUE 

NE PEUT SURVIVRE  

SANS UN LIBÉRALISME CULTUREL. 

Dans la même ligne de pensée : n’est-ce pas une erreur tragique de supposer que la libéralisation de l’économie est la condition nécessaire et suffisante de toutes les autres libertés ? 

N’est-il pas concevable qu’un État puisse être libéral en économie et dictatorial en tout le reste ? 

Par exemple, aux États-Unis, le libéralisme est hégémonique en économie, l’étatisme recule, mais l’intervention de l’État dans la vie privée des citoyens croît.

Le structuralisme d’inspiration marxiste, dans la lignée d’Ernest Labrousse, a formulé une nouvelle « loi des trois états » : l’économique commande le social, et le social commande le mental. 

S’il en était ainsi, il suffirait de libéraliser l’économie pour libéraliser la société et la culture. 

Vous citez, à juste titre, l’exemple des États-Unis.  

On peut dire que les États-Unis sont «libertariens» sur le plan économique, mais «communautariens» sur le plan social. 

Tout se passe comme si l’extrême déréglementation de l’emploi, des prix, des salaires était compensée par un surcroît de contrôle social.  

La prophétie de Tocqueville se confirme donc avec une précision stupéfiante. 

En tant qu’acteurs de la vie économique, les Américains « tournent sans relâche autour d’eux-mêmes pour obtenir de petits plaisirs vulgaires. 

Chacun d’eux, retiré dans son coin, est comme étranger au destin de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment, pour lui, toute l’espèce humaine. 

Quant aux privations que subissent ses concitoyens, il est à côté d’eux, mais il ne les voit pas. En revanche, en tant que citoyens des États-Unis, ils sont soumis à un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort, ne cherchant qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance » (“De la Démocratie en Amérique”, T. II, partie 4, chap. 6).  

En Chine, nous avons un autre cas du slogan « l’économie d’abord » pour éviter que l’expression culturelle et psychologique des frustrations matérielles accumulées pendant quarante ans de communisme ne compromette une transition progressive et prudente vers une libéralisation culturelle. 

Les « Cent Fleurs » ont rendu les Chinois prudents. 

Mais, contrairement à ce qui se passe aux États-Unis, le contrôle social rigoureux s’assouplit progressivement, alors qu’aux États-Unis, nous assistons à une régression presque infantile.  

Dans tous les cas, le libéralisme économique ne peut s’étendre et survivre sans un libéralisme culturel et psychologique, c’est-à-dire sans une culture et un climat de confiance : confiance dans la compétition des initiatives responsables, confiance dans la mobilité intellectuelle, géographique, professionnelle, pari sur l’adaptation, l’innovation, les échanges.  

L’IDÉOLOGIE GAY  

EXPRIME UNE DÉFIANCE 

ENVERS L’AUTRE SEXE. 

Les nouveaux courants d’opinion nés après la dernière guerre mondiale (féminisme, négritude, idéologie gay, etc.) ne sont-ils pas de nature à favoriser davantage la défiance que la confiance ?  

Ces nouveaux courants d’opinion sont nés du choc des deux guerres mondiales. L’émancipation des femmes, par exemple, a commencé au lendemain de la Première Guerre : les infirmières et les ouvrières de l’armement ne voulaient pas rentrer chez elles comme si rien ne s’était passé. 

De même, les colonies africaines, sollicitées par l’effort de guerre, ont pris conscience que leurs « devoirs » impliquent la reconnaissance de « droits ». 

La décolonisation est le produit des deux guerres.  

Mais, à côté de ces justes revendications, ou au sein même de celles-ci, s’expriment des tendances au repli, à la volonté de chacun d’être lui-même sans l’autre, de rester « entre les siens », sans mélange, sans capacité d’intégration, sans effort d’adaptation. 

C’est une réaction comparable à la régression endogamique qui affecte certaines sociétés « primitives ».  

On peut se demander si l’idéologie gay, qui se dit tolérante, ouverte, etc., n’exprime pas, dans bien des cas, une défiance envers l’autre sexe, une peur de la différence sexuelle. La véritable confiance, en revanche, n’est ni un enfermement en soi ni une fusion et une perte de soi.  

PEU IMPORTE DE TUER DES INNOCENTS  

AU NOM DU PROLÉTARIAT  

OU DE LA RACE SUPÉRIEURE.

Une chose qui m’a beaucoup frappé depuis mon arrivée en France la semaine dernière, c’est que tout le monde semble associer très facilement le Front National de M. Le Pen à l’histoire des crimes nazis, tout en s’obstinant à ne faire aucune association analogue entre l’extrême gauche et les crimes incomparablement plus grands du régime communiste en URSS, en Chine, etc. 

Pourquoi est-il si facile d’être gauchiste sans jamais être tenu responsable des maux du stalinisme, alors que l’homme de droite est toujours menacé d’être associé au néofascisme ? 

Pourquoi est-il si facile de diriger la défiance contre les hommes de droite ?

La fascination des intellectuels pour l’idéologie marxiste a introduit deux poids et deux mesures dans l’évaluation des crimes contre l’humanité. 

On dirait que les millions d’homicides perpétrés par l’Union soviétique ne sont pas de même nature que ceux commis par l’Allemagne nazie.  

Torturer et tuer un innocent au nom du prolétariat ou de la race supérieure ne devrait faire aucune différence. 

Parodiant une formule célèbre, on pourrait dire qu’il vaut mieux se tromper avec Staline qu’avec Hitler. 

Pourtant, la biologie aryenne et la biologie soviétique sont des impostures du même niveau. 

Et même en supposant que le marxisme-léninisme soit « scientifiquement supérieur », aucun savoir, aucun programme ne justifie l’élimination physique ou morale d’un seul individu. 

Il est temps, comme l’a dit Hannah Arendt, de comprendre que les extrémistes de droite et de gauche sont solidaires dans le crime.  

En revenant aux soubresauts de la politique française, il faut souligner l’évidente mauvaise foi d’une gauche qui se fait passer pour une vierge effarouchée par les « voix du Front National », alors que personne ne s’émeut des voix du Parti communiste, sans parler de l’extrême gauche encore plus dure. 

Reconnaissons, toutefois, que les déclarations troubles, peut-être perverses, du président du FN sur les inégalités des races, sur le « détail » des crématoires, et la position fluctuante qu’il maintient entre le contrôle légitime de l’immigration et un déchaînement de pulsions xénophobes, tout cela facilite l’association du FN à l’histoire des crimes nazis.  

De manière plus générale : si la droite accepte de renoncer à toute alliance avec l’extrême droite, tandis que la gauche conserve son droit de s’allier avec qui elle veut (même avec l’extrême droite), la droite ne risque-t-elle pas de se suicider ? 

Que sera la politique française demain, selon vous ? 

Les élections régionales et cantonales de 1998 se sont déroulées dans une atmosphère de pièges et de chantage. 

La gauche est parvenue à intimider la droite et à lui dicter son comportement face aux électeurs.

Elle a prétendu donner des leçons de républicanisme en brandissant le FN comme un épouvantail (elle, qui a toujours traficoté le mode de scrutin pour diviser la droite, favorisant le FN). 

Il est urgent de sortir de cette logique des alliances et des mariages d’occasion, de ces anathèmes républicains et de ces excommunications.  

Les droites peuvent et doivent se rassembler. Elles sont majoritaires dans le pays. 

Elles doivent reconquérir, pour un programme de droite, toute leur base électorale, y compris les électeurs du FN, qui n’appartiennent ni à la gauche qui s’en sert pour discréditer la droite, ni à la droite classique qui a besoin de leurs voix. 

Les électeurs qui ont voté pour le FN n’appartiennent qu’à eux-mêmes. 

S’ils succombent aux sirènes du racisme et de la xénophobie, nous ne voulons pas de leur soutien. S’ils acceptent une politique de droite respectueuse des droits humains, nous devons la leur proposer. 

Leur exaspération est aussi respectable que la colère des partisans de la Ligue communiste révolutionnaire. 

La seule issue pour la politique française est de lever l’anathème qui pèse sur les électeurs du FN et de leur proposer une véritable politique de droite, sans haine ni vengeance, une politique d’exigence, de respect, de solidarité et d’entreprise, en somme : une société de confiance.  

LE COMMUNISME ET LE NAZISME  

ONT EXPLOITÉ LE RESSENTIMENT  

DES MINORITÉS ETHNIQUES. 

La confiance n’a-t-elle pas, parmi ses présupposés indispensables, l’unité ou la cohérence de la culture, c’est-à-dire des sentiments et des valeurs ? 

Comment envisagez-vous une politique de confiance dans les conditions du « multiculturalisme » ?  

La confiance est à la fois cause et effet de la cohésion culturelle. 

Sans langue commune, sans valeurs partagées, sans points de référence collectifs, pas de confiance. 

Mais, sans confiance, les points de référence s’effondrent, les valeurs divergent en fonction d’intérêts particuliers. 

La langue elle-même cesse d’être un instrument de transmission et de cohésion pour devenir un critère de ségrégation, voire d’exclusion. 

Elle était une voie de communication : elle devient une barrière. 

Nos sociologues ont décrit ce phénomène de sclérose, auquel ils ont eux-mêmes cédé. Dans “Ce que parler veut dire” ou “La Reproduction”, Pierre Bourdieu a mis en évidence le rôle discriminatoire des usages linguistiques, mais il l’a fait dans une langue qui, elle-même, est rarement accessible au commun des mortels.  

Il aurait dû en tirer la conclusion qui s’impose : la perte, chez un peuple, de son identité nationale constitue une menace pour la confiance sociale indispensable. 

Les expériences de bilinguisme officiel ont montré qu’on ne change pas de culture comme on change de chemise.  

Goethe disait que celui qui ne connaît pas de langue étrangère ne connaît pas vraiment sa langue maternelle. Je le crois aussi. 

Mais le contact et l’échange avec l’autre n’impliquent ni fusion, ni interchangeabilité, ni indifférenciation. 

D’ailleurs, l’universalisme forcé prépare le lit des séparatismes, des revendications agressives, comme l’ont montré les ex-fédérations des Républiques socialistes.  

N’oublions pas que Staline a commencé sa funeste carrière comme commissaire aux nationalités, ni que le régime nazi a exploité systématiquement les frustrations des minorités ethniques.  

Les ethnies sont comme l’Etna. Elles semblent avoir perdu tout caractère vital, et leur activité semble se réduire à quelques numéros folkloriques, survivances d’un lointain passé d’éruptions et de conflits. Mais si l’on tente d’éteindre ces manifestations de surface, elles reviennent avec force, vomissant des laves ardentes. 

Le cosmopolitisme, lorsqu’il perd le respect de l’âme des peuples, ressemble à un édifice construit au-dessus de la bouche d’un volcan. 

Le concert des nations doit rester une polyphonie, où de nombreuses voix, aux timbres variés, se joignent et se superposent dans des rythmes différents mais harmonisés, où les refrains et les couplets se répondent d’un côté à l’autre. 

Une monotonie forcée engendrerait la dissonance et la discorde. 

L’unisson forcé produit la désunion.  

Il faut donc prendre le multiculturalisme au sérieux. 

Loin d’être un obstacle à pulvériser, il pourrait bien constituer un point d’appui nécessaire à l’Organisation des Nations Unies, comme l’a pressenti Claude Lévi-Strauss. 

Unies ne veut pas dire uniformes, ni réduites à l’identique. 

Le mythe d’une identité universelle se révèle aussi dangereux que la culture systématique des particularismes locaux.  

Personne ne détient le monopole de l’humain, et surtout pas une institution qui prétend représenter les aspirations de tous les hommes sans demander leur avis.  

LE NOUVELLE ORDRE MONDIAL : 

UNE BUREAUCRATIE EN HAUT, 

LE CHAOS ET LE BANDITISME EN BAS.  

Dans un monde où les organisations criminelles, comme la mafia russe, répandent partout une atmosphère de secret et de conspiration, tandis que, d’un autre côté, se constitue quelque chose comme un État mondial, ou du moins une police globale pour les affronter, les facteurs de défiance ne tendent-ils pas à devenir incomparablement plus forts que les facteurs de confiance ? 

Comment envisagez-vous une société de confiance à l’échelle mondiale ? 

Le nouvel ordre mondial risque fort de ressembler à un édifice très instable. 

À la surface et en hauteur, une bureaucratie universaliste sûre de l’exactitude de ses plans. 

Mais, dans les sous-sols de l’édifice, un réseau souterrain de luttes d’influences, de marchés clandestins.  

La seule alternative au développement du banditisme est l’application vigilante du principe de subsidiarité, le refus de concentrer l’organisation de la société, des échanges, des prix agricoles, à un niveau trop élevé. 

La confiance se vit dans la relation bilatérale d’échange de biens et de services, dans le respect des spécificités locales. 

Elle ne se décrète pas d’en haut, car la confiance ne s’ordonne pas. 

C’est elle qui ordonne tout.  

C’est à partir de micro-sociétés de confiance – entreprises, associations culturelles, groupements d’intérêts économiques – que se construit une société de confiance à l’échelle mondiale, et non l’inverse.  

Une idée brillante par Robert Breedlove : un service public qui facilite les flux commerciaux de la propriété privée faisant le pont entre l’utopie communiste et le pragmatisme capitaliste.

Les idées font voyager l’humanité à travers l’histoire.

Une idée nouvelle et utile est une innovation qui peut profiter à tout le monde pour le reste du temps. Il est donc essentiel que nous construisions des structures socio-économiques propices à la création de nouvelles idées : la civilisation ne peut progresser qu’au milieu d’un flux perpétuel de nouvelles connaissances.

Le libre-échange est le moyen par lequel nous maximisons l’idéation et sa manifestation physique : la création de richesses. Tout ce qui entrave le commerce – comme la banque centrale – est (par définition) une idée terrible. Au contraire, tous les accélérateurs du libre-échange – comme l’argent – sont parmi les idées les plus brillantes que nous ayons jamais eues.
Les idées sont le moteur de l’économie.

« Un tas de pierres cesse de l’être lorsque quelqu’un le contemple avec l’idée d’une cathédrale à l’esprit. » – Antoine De St-Exupéry.

Les idées sont à l’origine de tout ce que nous disons ou faisons. L’objectif de toute économie est de générer et de partager des idées utiles grâce au libre-échange (pour parvenir à ce que les économistes appellent la division du travail ou la spécialisation des connaissances). La civilisation n’émerge pas d’un concours de variations sans but mais elle est plutôt modelée à l’image de nos idées, que nous exprimons par l’action pour refaire la face de la Terre.

De meilleures idées, ou des connaissances plus pointues, permettent à l’humanité d’exploiter plus intelligemment les dons de la Terre pour satisfaire ses désirs à des degrés toujours plus élevés dans un temps toujours plus court.

Dans l’espace idéologique, la concurrence est libre et féroce : seules les idées les plus utiles survivent à l’épreuve du temps.

Les connaissances qui en résultent codent les schémas d’action que nous utilisons pour graver notre imagination dans le monde qui nous entoure. Les idées gagnantes sont choisies par le marché pour être ensuite largement diffusées sous forme de richesses matérielles, de bonnes manières et de morale, et d’art plus profond. Nos vies sont vécues en mettant en œuvre nos idées.

Comme l’a dit HG Wells :
« L’histoire de l’humanité est, par essence, une histoire d’idées. »

Ou comme l’explique William Durant :
« L’histoire est comme un laboratoire riche de cent mille expériences en économie, religion, littérature, science et gouvernement – l’histoire est comme nos racines et notre illumination, comme le chemin par lequel nous sommes venus et la seule lumière qui peut clarifier le présent et nous guider vers l’avenir. »

Cet héritage civilisateur d’idées, aiguisé par le libre-échange et exprimé dans les outils, les techniques et les cultures que nous nous fabriquons, est le fruit de nos ancêtres. À mesure que nous commerçons, nos idées s’améliorent, donnant à tout ce que nous disons ou faisons des qualités plus satisfaisantes.

Considérez comment notre langage a évolué, passant des grognements aux énonciations, ou comment nos comportements ont été façonnés par la culture, ou encore comment nos technologies de transport ont progressé, passant des wagons aux avions.

Les ingrédients essentiels de tous les miracles modernes qui nous entourent aujourd’hui ont toujours été disponibles, mais avant leur invention, nous manquions tout simplement des idées nécessaires pour les réaliser.

En tant que génération vivante responsable de l’idéation, notre objectif doit être de forger nos idées sous une forme plus fine pour la postérité : un objectif que nous atteignons par l’innovation.
Idéalement, notre civilisation est la manifestation de nos idées les plus utiles.
L’innovation est simplement une reconfiguration des « matières premières » de la nature en les indexant à nos structures d’idées les plus utiles.

Autrement dit, la créativité consiste à prendre des éléments connus et à les réassembler en fonction des nouvelles connaissances. Aiguiser les connaissances pour mieux nous satisfaire nécessite des feux issus des collisions idéologiques et des frictions innées du commerce.

Le commerce est donc la « méta-idée » de l’humanité – l’idée génératrice de toutes nos meilleures idées. Meta (du grec μετά, signifiant « après » ou « au-delà ») est un préfixe qui signifie plus complet ou transcendant : le commerce est une idée d’amélioration des idées. Il présuppose que chacun puisse savoir quelque chose que les autres ne savent pas, l’incite à nous enseigner et nous permet à tous de tirer parti de ces possibilités d’apprentissage.

Le commerce nous indique si nous sommes mal informés dans la poursuite d’un objectif, qui peut nous sauver du mal, ou nous aider à l’atteindre plus facilement.

La création de richesse est indissociable de l’idéation : plus nous en savons, plus nous satisfaisons sans effort nos désirs (présents et potentiels) par l’innovation, et plus nous gagnons en richesse.

L’auteur Matt Ridley exprime en ces termes l’esprit de cette relation entre le libre-échange et l’innovation :
« L’innovation est l’enfant de la liberté et le parent de la prospérité ».

Le capitalisme de marché libre est une idée sans équivalent dans sa génération d’innovation. Il s’est avéré être le modèle économique le plus efficace pour développer le commerce, l’idéation et la création de richesse au cours de la lutte idéologique du XXe siècle entre le capitalisme américain et le communisme soviétique.

Guidée par des promesses utopiques, la Russie soviétique a tenté de remplacer la motivation du profit intrinsèque au capitalisme américain par des appels à la foi et à la dévotion aveugle à l’état corrompu, empoisonnant ainsi la source de l’apprentissage engendré par le commerce.

Sous le camouflage moralisateur du communisme (« de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins » était le slogan marxiste), certaines des atrocités les plus horribles de l’histoire ont été ont été perpétrés.

Au début de l’expérience soviétique, la productivité s’est effondrée et des millions de personnes sont mortes de faim ou ont été massacrées par l’État. Quand les gouvernements jouent à Dieu, les civilisations brûlent en enfer.

La Russie soviétique a redécouvert ce que le sage Aristote avait mis en garde des siècles plus tôt :
« Quand tout le monde possède tout, personne ne s’occupe de rien. »
Le capitalisme américain a dépassé le communisme soviétique.

Le capitalisme est un système socio-économique fondé sur les trois piliers que sont le droit de propriété privée, l’État de droit et l’honnêteté de l’argent.

1) Les droits de propriété privée représentent une relation exclusive entre les individus et toute portion de la nature qu’ils investissent de leur temps à remodeler ; des droits qu’ils peuvent ensuite échanger avec des personnes tout aussi souveraines.

2) L’État de droit est un mécanisme de résolution non violente des conflits de propriété privée.

3) L’argent honnête est la propriété privée que les processus de marché sans entrave sélectionnent naturellement comme étant la plus négociable.

Comme le capitalisme optimise le commerce, il soutient cette source génératrice d’idées nouvelles en encourageant la coopération économique et la concurrence (pacifique). En effet, la stabilité des règles est le fondement de la paix : avec des lois fixes et simples, les acteurs du marché sont obligés de bien jouer le jeu pour gagner honnêtement leur vie.

Comme l’a dit Bastiat :
« Quand les marchandises ne traversent pas les frontières, les soldats le font ».

Dans un sens élémentaire, le commerce est l’eau qui alimente l’innovation, et son flux constant une source de paix.

Le capitalisme est le « puits d’eau » socio-économique construit pour protéger cette source idéologique éternelle de la civilisation-commerce.

Le capitalisme est un « puits d’eau » socio-économique qui protège notre source d’idées : le commerce.

« Les grands esprits discutent des idées. Les esprits moyens discutent des événements. Les petits esprits discutent des gens » Eleanor Roosevelt.

L’argent, ultime gage de commerce, est un outil indispensable à l’idéation. Dans le commerce, tout est évalué à un certain ratio de tout le reste. Par exemple, une voiture peut valoir 132 chaises, ou une maison 11 voitures. L’argent est le moyen par lequel nous calculons plus facilement ces rapports d’échange : un outil qui simplifie le commerce en normalisant son intermédiation.

Comme tous les outils, l’argent nous permet d’obtenir de meilleurs résultats avec moins d’efforts, et le gain de temps que les outils nous permettent d’obtenir est une richesse. Plus précisément, l’argent nous permet de calculer, de négocier et d’exécuter des transactions plus rapidement.

Sans argent, il faudrait constamment recalculer d’innombrables taux de change entre différents biens économiques. Avec l’argent, tous les taux de change sont comprimés en un seul chiffre – le prix du marché exprimé en argent. De cette façon, la monnaie accélère les échanges et (son jumeau invisible) l’idéation.

La standardisation à une monnaie unique crée des économies d’échelle dans le commerce. C’est cette économisation qui pousse le marché à se regrouper autour d’une monnaie unique – comme avec l’or et (son ancienne abstraction monétaire, et maintenant son apparition) le dollar américain.

Les pères fondateurs de l’Amérique connaissaient les dangers de la falsification de l’argent.
L’argent est le moyen par lequel les acteurs du marché expriment leurs idées, leurs préférences et leurs valeurs. Les systèmes de fixation des prix sont des réseaux de télécommunication économique qui font sans cesse écho à l’action du marché et la coordonnent en informant de façon dynamique chacun des transactions de tous les autres.

Par exemple, lorsque vous achetez une voiture et vendez une maison, l’économie réagit de manière adaptative en produisant plus de voitures et moins de maisons. Même lorsque vous achetez une action publique, vous exprimez l’idée que ses flux de trésorerie futurs attendus valent plus que son prix actuel, et le marché absorbe cette thèse lorsque vous exécutez la transaction.

Les signaux de prix constituent des incitations perpétuelles à veiller à ce que les ressources soient allouées conformément à la composition globale actuelle des préférences des participants au marché.

Les entrepreneurs qui s’engagent dans le commerce donnent lieu à des prix véridiques alors qu’ils s’efforcent d’acheter à bas prix, de vendre à haut prix et de se servir les uns les autres de manière rentable. Un véritable marché libre est un forum d’échange volontaire et sans entrave où les idées se concurrencent, se combinent et se transforment. Vu sous cet angle, le marché libre peut être considéré comme l’ultime système informatique distribué – un ensemble de consciences animées par l’action humaine et reliées entre elles par les prix.

La puissance de calcul distribuée du marché libre est le système le plus intelligent au monde.
L’argent améliore l’extensibilité de nos esprits. La pensée est l’expression de la rationalité : l’acte de comparer tous les facteurs pertinents à toute ligne de conduite. En générant cognitivement différents aspects et avatars pertinents pour une situation donnée, l’homme crée des zones de mise en scène mentale pour une action future.

Comme pour le mot racine de la rationalité – ratio – penser implique de mettre en contraste une chose avec une autre. Lorsque nous étendons notre réflexion à la monnaie, nous obtenons un aperçu de l’esprit collectif des autres participants au marché grâce aux signaux de prix, qui sont eux-mêmes l’expression de la rationalité : les ratios d’échange libellés en termes monétaires. En consolidant la rationalité de tous les acteurs du marché dans le prix du marché, l’idéation explose. De cette manière, les marchés libres sont des superordinateurs générateurs d’idées.

C’est pourquoi l’innovation américaine est inégalée. L’humanité s’approprie le monde en canalisant l’énergie à travers les lignes de champ idéologiques façonnées dans son esprit élargi – le marché libre.

Le libre marché est une libre pensée.
« L’esprit de l’homme, une fois étiré par une nouvelle idée, ne retrouve jamais ses dimensions initiales. » -Oliver Wendell Holmes.

Contrairement aux idées reçues, l’argent n’est pas une création du gouvernement. L’argent est émergent, c’est simplement le bien le plus négociable sur un marché donné.

Comme les gens cherchent à satisfaire leurs désirs par le biais du commerce, ils cherchent constamment à échanger leurs biens contre des biens plus échangeables pour se rapprocher de l’obtention de l’objet ou des objets qu’ils désirent. Au cours de ce processus, un certain bien gagne la plus grande liquidité – qu’il s’agisse de sel, de bétail ou d’or – ce bien le plus échangeable est (par définition) l’argent. L’argent est donc un résultat inexorable du libre-échange.

Lorsque les marchés mondiaux ont convergé, ils se sont regroupés autour des métaux précieux sous forme de monnaie en raison de leurs propriétés monétaires supérieures de durabilité, de divisibilité, de portabilité, de reconnaissabilité et de rareté.

L’or, qui surpassait tous les autres métaux en termes de rareté, est devenu la monnaie dominante du monde précisément parce que son offre était la moins modifiable.

Les banques centrales ont finalement coopté l’or et ont construit un système pyramidal sur celui-ci appelé « fiat currency ».

Lorsque les banques centrales ont monopolisé le marché de l’argent, celui-ci est devenu non libre. Violer le capitalisme de marché libre, comme la Russie soviétique l’a appris à ses dépens, est une très mauvaise idée – cela va à l’encontre de la propension naturelle de l’homme au commerce, à l’idéation et à la création de richesses.

Comme le dit Marc-Aurèle sur notre capacité de collaboration :
« Nous sommes nés pour travailler ensemble comme les pieds, les mains et les yeux, comme les deux rangées de dents, supérieure et inférieure. S’entraver mutuellement est contre nature ».

Il est clair qu’entraver la capacité des acteurs du marché à exprimer leurs idées par le biais du commerce est une rupture des « règles » du capitalisme. Toutes les frictions sur le libre-échange sont dissipatrices à la fois d’innovation et de création de richesse.

Une véritable société capitaliste nécessite des règles commerciales inviolables telles qu’un État de droit équitable, des droits de propriété privée inviolables et une monnaie honnête et inarrêtable.

Dans un tel système purement capitaliste, les individus n’auraient aucun moyen de créer de la valeur pour eux-mêmes, si ce n’est en donnant à la société ce qu’elle veut (même si ses désirs ne sont pas encore exprimés). Mais notre monde sur-réglementé est aujourd’hui loin de cet idéal.

Toutes les réglementations sont des limitations aux forces du marché libre qui restreignent l’idéation et sa manifestation physique : la création de richesses. L’expression ultime de la réglementation légale est la monopolisation, dans laquelle toute concurrence pacifique est supprimée par la coercition ou la violence.

Dans le monde d’aujourd’hui, le marché de l’argent n’est pas un marché libre, car il est dominé par des cartels de banques centrales – des monopoles légaux qui faussent les prix, réduisent les échanges et interrompent l’idéation.

Il est révélateur que la banque centrale ait également été un élément clé du communisme soviétique – un monopole bancaire exclusif détenu par l’État via la 5e mesure du Manifeste de Marx au Parti communiste de 1848.

Le vrai capitalisme n’a jamais existé, précisément parce que les règles de la monnaie ont toujours été tordues par des interventionnistes poursuivant leur propre gain pécuniaire sur tous les marchés connus de l’histoire.

Les obstacles juridiques érigés par les gouvernements pour isoler les monopoles monétaires des banques centrales du capitalisme de marché libre sont multiples. De tels artifices détruisent la responsabilité, l’ingéniosité et la vertu.

Avec des règles capitalistes inébranlables, le « jeu » de la macroéconomie imposerait un principe d’organisation à l’humanité, nous encourageant à trouver de meilleures façons de dire ou de faire les choses en pariant les uns contre les autres sur le marché plutôt qu’en mentant, en volant ou en taxant.

Lorsque les règles ne peuvent pas être enfreintes, le jeu est équitable et la satisfaction des désirs s’intensifie.

À mesure que les « joueurs » se prouvent mutuellement qu’ils ont tort sur le marché – en découvrant et en vendant de meilleurs moyens de satisfaire leurs désirs – les gains de productivité qui en résultent se diffusent dans la société par le biais du commerce. Un environnement propice à l’apprentissage continu à grande échelle est cultivé par le capitalisme.

Autrement dit, lorsque les idées sont en libre concurrence, davantage de richesse est créée, le plus souvent sous la forme de meilleurs outils, services ou connaissances.

Mises décrit cette relation inextricable entre l’idéation et la concurrence du marché dans son chef-d’œuvre Human Action :
« La concurrence ne signifie pas que tout le monde peut prospérer en imitant simplement ce que font les autres. Elle signifie la possibilité de servir les consommateurs d’une manière meilleure ou moins coûteuse sans être limitée par les privilèges accordés à ceux dont les intérêts particuliers sont lésés par l’innovation. Un nouveau venu qui veut défier les intérêts des anciennes entreprises établies a besoin de cerveaux et d’idées. Si son projet est apte à répondre aux besoins les plus urgents des consommateurs ou à les fournir à un prix inférieur à celui de leurs anciens fournisseurs, il réussira malgré la grandeur et la puissance dont on parle tant des anciennes entreprises ».

Pour reprendre l’expression de Ray Dalio : les marchés libres sont des méritocraties d’idées autrement dit un réseau commercial sans entraves qui encouragent la culture et l’infusion des meilleures idées dans la civilisation.

La méta-idée sous-entend que l’innovation ne peut être qu’encouragée, et non légiférée.

Ici, l’ignorance de ceux qui réclament « l’activation du capital oisif par l’inflation » refait surface : le produit du vol par l’inflation peut mobiliser les personnes et le capital, mais seulement de manière inintelligente puisque les bureaucrates n’ont ni la responsabilité ni la puissance de calcul distribuée endogène au marché libre, et seulement jusqu’à ce que ce parasitage de la valeur de l’économie productive la tue.

En termes économiques simples : les marchés libres rendent l’humanité plus productive ; les monopoles, ou les marchés non libres, rendent l’humanité moins productive. En outre, l’état de notre esprit collectif reflète étroitement l’état de notre argent. Aujourd’hui, nous ne pensons en dollars que parce qu’ils étaient autrefois échangeables contre de l’or. Les banques centrales ont détourné l’extensibilité monétaire de notre esprit (la vieille tactique « appâter et échanger ») et ont corrompu notre capacité à percevoir le monde clairement :

Les banques centrales faussent les prix du marché en contrefaisant la monnaie.
Les esprits libres ont besoin d’une monnaie librement choisie.

En adoptant un paradigme de marché libre dans la totalité de nos actions, nous devenons plus libres d’esprit, plus intelligents et plus riches. Une autre façon de concevoir le marché libre est de le considérer comme un système de détection et de correction des erreurs : par le biais des prix, il incite à découvrir et à résoudre les besoins insatisfaits (erreurs socio-économiques).

L’inflation induite par la banque centrale fausse ce système de correction des erreurs et provoque un gonflement des insatisfactions. Cette manipulation du marché est (ostensiblement) justifiée par l’intention autoproclamée des banquiers centraux de « gérer l’économie », comme si un être humain avait déjà géré avec succès un système complexe sans déclencher une cascade de conséquences imprévues.

La conviction de l’utilité de leurs connaissances nécessairement limitées, par opposition aux processus du marché libre qui revivifient sans cesse les connaissances, est le noyau noir de la malveillance des banques centrales.

Comme l’a brillamment observé John Milton, auteur de Paradise Lost :
« Le mal est la force qui croit que sa connaissance est complète. »

Les banques centrales pourraient se repentir simplement en admettant cette erreur gargantuesque dans l’idéologie, et en laissant le marché libre effacer ses plus de 100 ans d’erreurs. Ce serait douloureux au début, mais sans aucun doute dans l’intérêt à long terme de la civilisation – comme un toxicomane qui entre enfin en réhabilitation.

Mais l’orgueil et l’avidité empêcheront presque certainement un tel résultat idéal. Pour résumer l’argument : la fixation des prix sur le marché libre est un système de compensation des erreurs, et la banque centrale améliore sa capacité de détection et de correction des erreurs ; agissant comme si sa connaissance des marchés était complète, la banque centrale est le mal incarné – une institution de tyrannie économique aussi malavisée que la Russie soviétique.

Dans la sphère idéologique, la liberté est aussi créative que la tyrannie est destructrice.

« Une idée est le salut par l’imagination. » – Frank Lloyd Wright
La quintessence de l’idée de l’argent est que les participants actuels et futurs au marché l’acceptent librement dans le commerce.

La probabilité qu’une monnaie soit acceptée par l’ensemble le plus large possible de partenaires commerciaux dépend en grande partie de la fiabilité avec laquelle elle maintient sa rareté dans le temps. Pour maximiser cette fonction de réserve de valeur, une monnaie doit résister au détournement – que ce soit par l’inflation, la contrefaçon ou la confiscation (qui sont tous des vols). La monnaie la plus résistante à l’échange involontaire (aussi appelé vol) tend à devenir le moyen d’échange volontaire le plus largement adopté.

En d’autres termes : dans la concurrence du marché libre, l’argent le plus résistant au vol l’emporte. Ceux qui choisissent par erreur une monnaie moins résistante au vol sont désavantagés par les processus du marché lorsque leur richesse est compromise par les voleurs en raison de l’inflation, de la contrefaçon ou de la confiscation.

Autrement dit, les acteurs du marché adoptent l’argent qui minimise la nécessité de se faire confiance les uns les autres. Les banques centrales continuent de thésauriser l’or parce qu’il s’agit d’une monnaie de confiance. Le bitcoin présente des qualités de minimisation de la confiance encore plus importantes et perturbe donc l’or.

Bitcoin est une renaissance des forces du marché libre.
L’argent est la meilleure idée que nous ayons jamais eue, car sans lui, toutes les autres idées merveilleuses générées par les marchés n’existeraient pas.

En tant que chose la plus négociable, l’argent est la plus haute instanciation de notre méta-idée, nous offrant une option débridée dans l’échange sur le marché. En tant que technologie, l’argent choisi par le marché libre maximise à la fois la liberté et la coopération humaines.

Historiquement, l’or a réduit les incitations à la violence, car il constituait une forme de richesse plus sûre que la nourriture, la terre et la plupart des autres biens. De cette façon, l’or a considérablement réduit l’étendue des biens qui valent la peine d’être combattus, induisant ainsi une coopération sociale, un commerce et une génération de richesses sans précédent. Cela a également de profondes implications morales : lorsque l’argent est difficile à voler, la société devient laborieuse ; lorsqu’il est facile à voler, la société dérive vers la kleptocratie. Permettez-moi d’exposer l’argument nn une seule phrase : l’or était le meilleur outil que nous ayons jamais eu pour nous inciter à nous civiliser.

Si le but de l’humanité est de construire des civilisations, alors notre idée la plus brillante a été l’utilisation de l’or comme argent.
L’étalon-or mondial a permis d’améliorer le commerce (notre méta-idée) de manière à réduire la confiance et à uniformiser le monde selon un protocole monétaire unique, ce qui a permis de maximiser les gains de temps dans le commerce et la création de richesse qui y est associée (les deux faces d’une même pièce).

Là encore, la création de richesses est absolument tributaire de l’idéation : l’utilisation de l’or comme monnaie a conduit le monde à une effusion inégalée d’idées et d’innovations nouvelles, inaugurant une ère connue familièrement sous le nom d’Âge d’or et de Belle Époque.

La Belle Époque – une époque d’innovation et de création de richesse importantes – a également été considérée comme la « belle époque » de la peinture. Cette époque de la civilisation a été construite sur l’idée que l’or était utilisé comme monnaie.
Une idée brillante en effet, mais loin d’être parfaite : parce que l’or est physique, il est encore vulnérable au vol ; et parce que l’or est lourd, les économies d’échelle liées à son utilisation comme monnaie ont conduit à la centralisation de sa garde dans les coffres des banques (puisqu’il est moins coûteux de réaliser des transactions sur papier en utilisant des abstractions d’or que de l’or physique).

Une institution anticapitaliste – la banque centrale – s’est organisée autour de ces réserves d’or centralisées. Ces institutions trompeuses et maléfiques opèrent avec un mépris flagrant des principes du capitalisme : les banques centrales sont au-dessus des lois, pratiquent la confiscation perpétuelle de la propriété privée par l’inflation et colportent l’argent le plus malhonnête de l’histoire.

Tous les modèles économiques des banques centrales dépendent de manière critique des défauts de divisibilité, de portabilité et de reconnaissabilité de l’or :
Si l’or était parfaitement divisible, il n’y aurait aucune raison de le transformer en papier-monnaie
Si l’or était parfaitement portable, il serait codé en tant qu’information et il ne serait pas nécessaire de faire confiance aux dépositaires bancaires puisque le règlement final pourrait être effectué à la vitesse de la lumière.
Si l’or était parfaitement reconnaissable, le « timbre public » des monnaies nationales ne présenterait aucun intérêt économique car n’importe qui pourrait vérifier la véracité de l’argent lui-même instantanément.

En effet, ces défaillances technologiques de l’or ont formé la surface d’attaque exploitée à plusieurs reprises par les banques centrales. Heureusement pour les citoyens du 21e siècle, le libre-échange – qui a été amélioré de façon exponentielle par l’internet et les technologies numériques – a généré une idée encore plus brillante qui promet de mettre définitivement fin aux plans de vol des banques centrales.

« Il y a une chose plus forte que toutes les armées du monde, et c’est une idée » – Victor Hugo.

L’Amérique a été fondée sur les trois piliers du capitalisme de marché libre : les droits de propriété privée, l’État de droit et l’argent honnête.

La Constitution américaine autorisait les États à émettre de la monnaie d’or ou d’argent, interdisait l’impôt sur le revenu et interdisait les banques centrales nationales. Malheureusement, après la mise en place réussie de la banque centrale américaine (après deux tentatives infructueuses), les droits de propriété privée qui sont à la base du capitalisme de marché libre sont devenus vulnérables à des violations illimitées par l’inflation.

Un exemple de cet échec a été le « Grand vol d’or de 1933 » (alias décret 6102) : un décret anticonstitutionnel et une violation flagrante des droits de propriété privée. Tous les décrets gouvernementaux par fiat sont des mensonges (y compris la monnaie fiat), car la vérité ne doit jamais être forcée. Les forces du marché libre sont toujours à zéro pour la vérité.

Bitcoin illustre parfaitement les idées sur lesquelles l’Amérique a été fondée.

Bitcoin est la synthèse idéologique de l’or et d’Internet ; il illustre parfaitement les trois piliers du capitalisme de libre marché qui sous-tendent l’idée de l’Amérique sous une forme qui ne peut être pervertie par un décret de fiat.

1) Comme sa masse monétaire ne peut pas être modifiée, ses détenteurs sont immunisés contre la confiscation par l’inflation, ce qui perfectionne leurs droits de propriété privée (premier pilier).

2) Les différends au sein du réseau Bitcoin sont réglés de manière consensuelle, et il n’est pas pratique de recourir à la violence pour tenter d’influencer ce processus, perfectionnant ainsi le processus de résolution non violente des différends incarné par l’État de droit (deuxième pilier).

3) En perfectionnant ces deux premiers piliers du capitalisme de marché libre, Bitcoin est une prophétie qui se réalise d’elle-même et qui est prédestinée à perfectionner son dernier pilier en devenant l’évolution finale de l’argent honnête sélectionné par le marché libre (troisième pilier).

Seul argent sacro-saint existant, Bitcoin est le capitalisme purifié : une mise en œuvre permanente du « puits d’eau » socio-économique le plus sain de l’histoire.

Bitcoin est le capitalisme purifié : une solution mathématique élégante aux problèmes d’argent du passé.
La concurrence et la collaboration sont les métiers de la vie.

Le conservatisme de l’énergie est une vérité – les organisations, les méthodes et les outils qui obtiennent les meilleurs résultats avec le moins d’efforts tendent à la domination car ils sont volontairement adoptés par les participants au marché dont « la peau est dans le jeu ».

Une stricte adhésion aux principes thermodynamiques constitue le mode de croissance de tous les systèmes naturels (il n’y a pas d’autre moyen).

L’argent, la morale et les stratégies qui amplifient le mieux la productivité surpassent la concurrence sur le marché libre des idées – la soumission à cette vérité est la liberté.

Bitcoin est un système qui minimise les asymétries concurrentielles en maximisant la responsabilité, et qui encourage ainsi le fair-play et la correction des erreurs sur le marché.

Modelé sur les règles incassables de l’univers – la thermodynamique – Bitcoin est surtout connu pour son modèle de croissance fulgurant.

L’adhésion aux principes thermodynamiques a fait de Bitcoin la monnaie la plus explosive de l’histoire.

Nous sommes ce que nous construisons, et nous construisons ce que nous sommes.

L’idéation et la création de richesses ne sont que l’expression de l’impulsion centrale de la vie : la croissance.

Sans un niveau d’échange adéquat, la croissance des organismes et des économies se détériore. Sur ce point, la nature est impitoyablement claire : quand on a fini de changer, on est fini. En vieillissant, nous connaissons un ralentissement de la circulation sanguine, ce qui laisse présager une dégradation du corps et de l’esprit.

L’exercice physique peut apporter une certaine protection en augmentant nos échanges métaboliques d’oxygène, d’eau et de nutriments, ce qui nous permet d’être plus intelligents, plus sains et plus énergiques en vieillissant.

Comme le décrit avec éloquence William Durant, le déclin :
« C’est une involution physiologique et psychologique. C’est un durcissement des artères et des catégories, un arrêt de la pensée et du sang ; un homme est aussi vieux que ses artères, et aussi jeune que ses idées ».

Ce qui est vrai pour le microcosme de l’acteur individuel du marché l’est aussi pour le macrocosme du marché mondial : l’entrave au libre-échange restreint le « flux sanguin » idéologique et rend le « superorganisme socio-économique » (alias l’humanité) plus vulnérable à la maladie et à la mort.

Les constituants à l’esprit étroit évoquent une accumulation d’inadaptation à la réalité pour le collectif.

La création de blocages au commerce par la réglementation et la confiscation – le but implicite de la banque centrale – est cancéreuse pour le paradigme du libre marché qui dynamise notre vitalité économique, la moralité sociale et le progrès de la civilisation.

Tous les individus cherchent à atteindre la liberté, les biens et le pouvoir pour eux-mêmes. Les gouvernements sont simplement une multiplication de nous-mêmes et de nos désirs, sans gouvernance externe, et armés d’armes de destruction massive.

Aucune quantité de larmes ne peut laver les hangars de la guerre du sang, seule la praticabilité, correctement mise en œuvre, peut prévaloir. En l’absence d’une bataille à mener – qu’elle soit morale ou physique – les gens deviennent plus faibles. Le rassemblement d’armées contre un ennemi donne aux gens une raison de s’unir.

Peut-être que Bitcoin servira d’alternative morale à la guerre – une force pacifique mais disciplinaire sur l’humanité.

Le pragmatiste américain William James pensait qu’un « équivalent moral » de la guerre était nécessaire pour mettre fin à ses horreurs :
« Jusqu’à présent, la guerre a été la seule force capable de discipliner toute une communauté, et tant qu’une discipline équivalente n’est pas organisée, je crois que la guerre doit faire son chemin. »

Si cela s’avère vrai, Bitcoin deviendrait un nouveau mode d’organisation de la civilisation : comme une religion née de l’économie et de l’informatique ; une tradition de sagesse qui défonce et détruit les machines de guerre et les idéologies des banques centrales.

La guerre est le darwinisme écrit géopolitique, et ses atrocités seront sans fin jusqu’à ce que toutes les nations acceptent, ou soient forcées, de céder leur souveraineté auto-appropriée à une autorité supérieure – un « super-État » hantant la souveraineté individuelle comme son mantra axiomatique.

Bitcoin – un service public qui facilite les flux commerciaux de la propriété privée – est le pont entre l’utopie communiste et le pragmatisme capitaliste, et pourrait se développer pour devenir le super-État auquel toutes les nations se plient.

Peut-être cette usurpation ultime de la nation a-t-elle commencé avec le bloc Genesis le premier jour, ou peut-être doit-elle encore se produire un jour. Pour l’instant, nous ne pouvons que dire : Bitcoin, c’est de l’argent.

L’argent est le gage ultime du commerce, et le commerce est la méta-idée de l’humanité. Ce qui gagne en tant qu’argent sur le marché libre est une idée brillamment formulée et civilisatrice.

Le capitalisme est le système socio-économique qui optimise l’expansion de la portée du commerce en respectant les principes du marché libre, dont le premier est la souveraineté individuelle.

Le bitcoin – un argent honnête offrant à ses détenteurs des droits de propriété privée inviolables et un état de droit parfait – est la pierre angulaire de l’innovation du capitalisme.

C’est comme si tous les échanges commerciaux de l’histoire nous avaient conduit à l’émergence de cette idée : une monnaie imparable, incorruptible et très accessible. Comme les idées, les pièces de monnaie font preuve de non-corporel, de viralité et d’antifragilité – elles peuvent être déplacées à la vitesse de la lumière et stockées dans l’esprit.

En raison de sa résistance au vol et de son enracinement dans la thermodynamique du travail, Bitcoin nous fait entrer dans un monde de liberté indescriptible, de moralité élevée et de productivité accrue. Bitcoin nous donne la liberté de : commercer sans l’interférence des banques centrales, stocker nos richesses dans un endroit résistant à la saisie, et d’embrasser la vérité dans un monde noyé dans la tromperie.

Considérées ensemble, ces idées font de Bitcoin l’idée la plus brillante de l’humanité à ce jour – une fondation salvatrice sur lequel nous pouvons construire une future civilisation caractérisée par plus d’ingéniosité, de moralité et de prospérité.

« Le salut : voir chaque chose pour ce qu’elle est – sa nature et son but. Ne faire que ce qui est juste, ne dire que ce qui est vrai, sans se retenir. Que pourrait-il en être autrement que de vivre pleinement la vie – de payer la bonté comme les anneaux d’une chaîne, sans le moindre écart ». – Marc-Aurèle.

Les 7 raisons pour lesquelles nous obéissons aux autorités. Article de Phillip Schneider.

Les rebelles sont une partie très importante de la société, mais ils obtiennent rarement la reconnaissance qu’ils méritent.

Ils nous aident à briser les anciennes normes et nous empêchent de tomber dans la pensée de groupe.

Cependant, la nature humaine pousse la plupart d’entre nous à rester dans notre zone de confort, même si cela signifie moins de liberté ou des problèmes plus difficiles à résoudre.

Pourquoi tant de gens ignorent le monde extérieur ou le font passer pour le problème de quelqu’un d’autre jusqu’à ce qu’il atteigne leur propre porte ?

Dans une vidéo récente, Brittany Sellner (Brittany Pettibone avant son mariage) décrit les sept raisons pour lesquelles les hommes obéissent à l’autorité, même lorsque c’est contre leur intérêt.

#1 Habitude

Comme chacun le sait, les habitudes sont extrêmement difficiles à rompre et même si nous avons des griefs sur l’état des choses, accepter notre réalité imparfaite nous semble préférable à la perspective décourageante du changement. À contrario… l’habitude cesse d’être un motif d’obéissance en temps de crise politique ; un peu comme ce que nous vivons actuellement à la suite du Covid. Bien que beaucoup d’entre nous ne voulaient pas changer leurs habitudes, celles-ci ont été modifiées de force pour nous.

#2 Obligation morale

La deuxième raison d’obéir est l’obligation morale qui est évidemment un motif que l’on trouve très souvent dans la religion, mais politiquement parlant… certains la considèrent comme une obligation morale de « 1) obéir pour le bien de la société », 2) « parce que le dirigeant a des facteurs surhumains tels qu’un être surnaturel ou une divinité », ce qui ne s’applique pas, à mon avis, à un trop grand nombre d’Américains… 3) Les gens considèrent qu’il s’agit d’une obligation morale d’obéir parce qu’ils « perçoivent le commandement comme étant légitime, du fait qu’il émane d’un émetteur ». Par exemple, un maire ou un officier de police [serait considéré comme tel], et 4) Les gens considèrent qu’il s’agit d’une obligation morale d’obéir en raison de la « conformité des ordres aux normes acceptées ». Par exemple, la plupart des gens pensent qu’un ordre tel que celui de ne pas commettre de meurtre est un ordre moral et, par conséquent, ils le respectent.

#3 Intérêt personnel

La troisième raison de l’obéissance est l’intérêt personnel et c’est peut-être l’un des motifs les plus courants de nos jours. Par exemple, la plupart des grandes entreprises sont immorales et cherchent à se servir des tendances sociales et politiques actuelles pour gagner de l’argent, un statut et l’approbation. Il suffit de regarder toutes les entreprises qui sont soudainement devenues des « champions de la justice sociale » après la mort de George Floyd ; aucune d’entre elles ne s’est souciée de la brutalité policière et de Black Lives Matter avant qu’il ne devienne dans leur intérêt de s’en préoccuper.

Cet intérêt personnel peut bien sûr s’étendre aux individus. Les personnes célèbres et non célèbres ont beaucoup à gagner en s’alignant, ou… il y a aussi un intérêt personnel négatif dans lequel la personne n’obéit pas simplement parce qu’elle va gagner quelque chose mais pour qu’elle ne perde pas tout : sa réputation, son emploi, son statut social et ses perspectives de carrière.

#4 Identification psychologique avec le dirigeant

La quatrième raison de l’obéissance est l’identification psychologique avec le dirigeant, ce qui signifie que les gens ont un lien émotionnel étroit avec le dirigeant, le régime ou le système. J’imagine que vous auriez rencontré beaucoup de ces situations dans la Russie communiste ou l’Allemagne nazie, par exemple.

#5 Zones d’indifférence

Le cinquième motif d’obéissance est extrêmement courant aujourd’hui : il s’agit des « zones d’indifférence », ce qui signifie que même si les gens ne sont pas pleinement satisfaits de l’état des choses, ils ont une marge d’indifférence ou de tolérance pour les aspects négatifs de leur société et de leur gouvernement.

#6 La peur des sanctions

La sixième raison de l’obéissance est la plus évidente… et c’est la « peur des sanctions », qui implique généralement la menace ou l’utilisation d’une forme de violence physique contre le sujet désobéissant et incite à l’obéissance par un pouvoir simplement coercitif, un pouvoir qui agit réellement sur les gens simplement par leurs craintes.

#7 Absence de confiance en soi

Enfin, la septième et dernière raison de l’obéissance est l’absence de confiance en soi chez les sujets, ce qui signifie que beaucoup de personnes n’ont tout simplement pas suffisamment confiance en elles, en leur jugement et en leurs capacités pour se rendre capables de désobéir et de résister.

Grâce au web, j’observe ce motif assez souvent. Des milliers de personnes décrient quotidiennement qu’elles sont malheureuses de l’état des choses et pourtant elles ne font rien parce qu’elles n’ont pas confiance en leur capacité personnelle à diriger, à organiser une manifestation pacifique, à lancer un mouvement, etc.

Bien que l’autorité puisse être légitime et significative, la résistance à des actes de violence inutiles ou à l’injustice draconienne du gouvernement est souvent meilleure pour l’individu et la société et montre plus de caractère que l’inaction.

Bien que cette liste ne soit certainement pas exhaustive, elle vous aidera peut-être à mieux comprendre votre propre rôle dans la vie et dans la société.

Article de Phillip Schneider.

Aimez vous tout contrôler ?

On m’a demandé une fois, « vous considérez-vous comme un monstre obsédé du contrôle? » J’ai répondu, « oui je le suis totalement et sans aucun doute. » Nous allons définir le contrôle dans cet article.

J’aime le contrôle, le contrôle des situations, des objectifs, des résultats. J’adore cela ! Les seules personnes qui n’aiment pas le contrôle sont celles qui ne l’ont pas ou qui l’ont mal utilisé dans le passé.

Si vous ne voulez pas de contrôle, pourquoi? Vous ne voulez pas de pouvoir? Vous ne voulez pas prendre des décisions?

Tous mes modèles en grandissant étaient prêts à exercer un contrôle. Qui n’aime pas et n’admire pas la personne au contrôle, le super-héros qui se met en danger pour résoudre les problèmes, protéger les gens et sauver le monde?

James Bond, par exemple, a tout l’équipement nécessaire. Il est également toujours en train de tout contrôler en étant même prêt à ignorer l’autorité pour faire la bonne chose, et il est même plus dangereux que les méchants !

La différence entre le succès et l’échec est que le succès prend la situation en place et la fait fonctionner à son avantage.

Le contrôle n’est jamais une mauvaise chose sauf si vous ne controlez rien.

Le contrôle vient de la préparation et de la prise en charge de vos résultats.

En analysant, ceux qui réussissaient étaient – à un moment ou à un autre de leur vie – prêts à se mettre dans des situations inconfortables, alors que ceux qui échouaient recherchaient le réconfort dans toutes leurs décisions.

Si vous n’êtes pas à l’aise du fait de prendre le contrôle, vous devez aprendre à surmonter vos sentiments.

Décidez de prendre le contrôle même de l’inconfortable. C’est justamente là où vous aurez le plus de résultats significatifs.

Soyez prêt à être mal à l’aise, et faites ce qui rend les autres mal à l’aise en sachant que la plupart des gens ne s’aventureront jamais dans l’inconfortable et ne le contrôleront jamais.

Allons plus loin. Si je dirigeais le monde; et j’adorerais diriger le monde; je ferais plusieurs choses:

  • Plus de salaire minimum. Désolé, mes amis smicards mais tout dans la vie est une vente et tout ce que vous gagnez est une commission. Vous commencerez à gagner beaucoup plus lorsque vous devrez tout gagner. Ce ne sera pas facile mais vous me remercierez plus tard.
  • La vente serait enseignée dans chaque école. Il est ridicule que l’on nous enseigne seulement certaines matières à l’école en négligeant des compétences plus pratiques et qui changent la vie.
  • L’université publique n’existerait plus. Elle deviendrait privée, payante, plus spécialisée et réservée aux quelques privilégiés qui le veulent ou qui en ont besoin, et non pas à tous les 18 ans comme quelque chose qu’ils doivent faire. Aujourd’hui à 25 ans ils étudient encore des choses générales, trop de théorie et rien de pratique. Trop de gens rentrent dans la vie active à presque 30 ans.
  • Plus de gens porteraient des armes. Plus de gens qui portent des armes seront plus de gens prêts à mettre un terme au mal. Ceux qui ne combattent pas le mal contribuent au mal. Le mal persiste quand les bonnes personnes ne font rien. Chargez vos guns mes amis.
  • Réduction des taxes et du nombre de fonctionnaires publics. L’état vous vole et gaspille ensuite.

Si vous voulez m’appeler un monstre obsédé du contrôle, je considère que c’est un compliment.

Prenez le contrôle d’abord de votre propre vie et ensuite vous pouvez commencer à contrôler plus du monde.

Nous sommes tous geek et voici 5 stratégies pour en tirer profit !

Les geeks ont du succès !

Partagez cet article avec vos amis et collègues qui correspondent au profil geek.

Oui, nous avons tous des tendances à trop analyser ce qui ne devrait pas l’être et s’engager dans de longues conversations apparemment sans signification. Sur quels sujets ? Sur des choses aléatoires comme: « L’amour du curry est-il une disposition génétique ou une acquisition socialement expérientielle? » Ou, quel est le sens réel du mot « de »?

C’est une question valide ou est-ce juste geek ?

Être geek c’est en fait perçu comme vraiment cool dans le monde d’aujourd’hui, surtout chez les milléniaux. En fait, 60% des 83 millions de Millennials se considèrent comme des geeks, comparativement à seulement 38% de la génération X et des Baby-Boomers.

Et les études récentes montrent aussi que les geeks sont les pionniers et les influenceurs (84% des geeks disent que les gens les consultent alors que seulement 60% des non-geeks disent qu’on leur demande des conseils).

C’est une bonne nouvelle pour tous ceux et celles qui questionnent passionnèment  notre  monde  pour innover, pour améliorer et faire découvrir ce qui a été trouvé. Nous sommes fiers de découvrir pourquoi les gens et les entreprises font ce qu’ils font. Nous voulons par exemple comprendre les raisons pour lesquelles Richard Branson est autant admiré comme leader pour inspirer.

La vérité c’est que nous sommes tous des geeks à un certain niveau, à propos de quelque chose. Cependant la majorité échoue à transformer les idées en un véritable succès qui révolutionne le monde.

Voici cinq domaines critiques que vous devriez explorer si vous voulez transformer vos idées de geek en résultats transformateurs.

1. Le mentor: Oui, nous pouvons parler de dirigeants comme Gates, Zuckerberg et Branson. Nous pouvons les tenir tous sous le feu des projecteurs afin d’en apprendre davantage sur leurs réalisations. Mais lorsqu’il s’agit de trouver un véritable mentor, il est important de bien connaître l’individu pour qu’il vous enseigne ce qu’il a fait correctement et ce qu’il a fait de mal. «J’ai échoué plus que quiconque que je connais», a déclaré l’innovateur numérique Jay Samit dans une interview récente. «Il y a beaucoup de valeur dans l’échec.»

Trouvez un mentor qui peut vous montrer à la fois ce que vous devriez faire et ce que vous devriez cesser de faire.

2. La responsabilité. Trouver de nouvelles façons de résoudre de vieux problèmes n’est pas une idée nouvelle. Mais, prendre en charge le problème et le résultat pourrait être. L’auteur à succès Nely Galan nous a récemment dit: «La responsabilité est un état d’esprit, et c’est souvent le plus grand obstacle que nous devons tous surmonter. Arrêtez de penser que Prince Charmant (une personne, un groupe ou une entreprise) va entrer et résoudre vos problèmes. Le problème est une opportunité pour créer une solution révolutionnaire. Vous êtes la personne pour résoudre ce problème. Assumez en la responsabilité ». Lorsque des obstacles existent, il est important de concentrer votre énergie sur l’opportunité qui vous est présentée

3. L’enfermement: Jour après jour, vous allez au bureau et vous asseyez probablement à côté des mêmes personnes. Lorsque vous avez des idées, vous les partagez probablement avec les mêmes personnes chaque jour. Mais des recherchent montrent que 72% des résultats proviennent de personnes qui parlent et partagent des idées avec leur entourage externe, les personnes avec qui vous ne parlez pas tous les jours. L’auteur Tim Sanders a récemment dit, « Les ventes ont toujours été le travail des vendeurs. Mais lorsque les organisations éliminent les barrages et l’enfermement des départements, et incluent tout le monde dans l’entreprise qui a un intérêt dans la vente, elles peuvent atteindre un ratio de 70%. « Pensez aux autres personnes qui ont un intérêt dans votre idée. Sortez de votre enfermenent et parlez à énormèment de monde possible.

4. La plage: Le repos et la relaxation sont importants pour notre bien-être. Mais même si vous n’êtes pas en vacances il suffit parfois de tremper vos orteils dans l’eau. Le PDG et fondateur de Sea Side Reservations, Steve Schwab a récemment dit: «Les routines peuvent nous faire fonctionner en pilote automatique. Aller dans un endroit nouveau et voir les différentes façons dont les gens font les choses mènent à des découvertes incroyables. » Il a raison. Que vous voyagiez à travers le pays ou à l’autre bout de la ville, le fait de sortir de votre routine et de votre environnement quotidien peut inspirer énormèment de réflexions.

5. L’enfant: Regardons les choses en face, beaucoup de stéréotypes geeks se concentrent sur la science-fiction et les jeux vidéo de notre enfance. Des leaders comme Brenda Hardesty et Sue Baechler combinent la science de l’apprentissage par le jeu avec l’implémentation de la stratégie pour délivrer des résultats commerciaux impressionnants. «Les recherches sur les jeux montrent que les joueurs conservent 75% de ce qu’ils apprennent et 45% après six semaines», ont déclaré les créateurs. «C’est une différence flagrante avec les méthodes d’entraînement traditionnelles, où les participants ne conservent que 4%.»

Bien sûr que l’on recherche les résultats mais laissez toujours votre enfant intérieur s’évader et alors vos projets seront remplis d’émerveillement, de compétitivité et d’amusement.

Être geek de nos jours ne veut plus dire être un inadaptés social, des conversations gênantes et des personnalités peu attirantes. Les geeks sont devenus les pionniers et les influenceurs mondiaux. C’est un message de bienvenu pour tous et c’est un club dont vous ne devez pas avoir honte d’appartenir. Parce que si vous développez les 5 stratégies geeks que nous avons détaillé alors le succès vous appartient !

Suivez le journal de bord d’un entrepreneur : http://www.antoinebachelinsena.com

Comment avoir des équipes performantes. Partie 3.

Voici la suite de la partie 1 et de la partie 2.

Confiance et méritocratie.
 

  1. L’équipe est composée de personnes positives.
  2. Investir dans la formation de l’équipe.
  3. Contrôler les résultats et non les personnes = méritocratie.
  4. Payer l’équipe avant l’individu.
  5. Établir la confiance et la transparence entre les membres de l’équipe. 
  6. Se focaliser sur le différentiel offert au client = crédibilité.
  7. Multiplier = essence du business.
  8. Recruter correctement = 90% du travail en equipe.