Histoires qui font écho dans l’eternité. Entretien en français et portugais avec l’écrivain Yuri Vieira.

Discussion avec l’écrivain brésilien Yuri Vieira.

«Bienvenue, bienheureux !

Aujourd’hui, nous danserons sur le sentier socratique, où chaque question est une flamme qui déchire le voile des certitudes.

Nous chercherons la vérité qui murmure dans le cœur, entrelacée au divin.

Mais je vous le dis, amis : prenez garde, car dans ce voyage, nous affronterons le souffle glacé du nihilisme.

Pourtant, nous poursuivrons l’étincelle de l’âme immortelle.

Avec un humour sagace et de la profondeur, nous serons guidés par la voix de Yuri Vieira, mais aussi par sa plume, car il écrit des histoires qui résonnent dans l’éternité.

Préparez-vous à un festin d’idées, de rires et de « pintos grandes » (référence au livre de Yuri Vieira : « La sagesse du Docteur João Pinto Grande”).

Yuri, c’est un honneur – que la conversation s’épanouisse !»

Note 1 de Yuri : Je crois avoir mentionné le mauvais nom d’un auteur. Quand je cite le livre « L’Origine du langage » (en parlant des verbes à l’impératif), son auteur est en réalité Eugen Rosenstock-Huessy. (Je pense avoir dit Constantin Noica.)

Note 2 d’Antoine Bachelin Sena : J’étais très enrhumé, donc je m’excuse pour le bruit de mon nez de temps en temps. Nous ferons d’autres vidéos, si Dieu le veut, avec un nez en bonne santé et une bonne lumière de mon côté. Un salut à tous les bienheureux.

NOTAS 1 do Yuri : Creio que citei o nome errado de um autor. Quando cito o livro A Origem da Linguagem (quando falei de verbos no imperativo), seu autor na verdade é Eugen Rosenstock-Huessy. (Acho que disse Constantin Noica.)

NOTA 2 do Antoine Bachelin Sena : Estava muito gripado então peço desculpa pelo barulho do meu nariz de vez em quando. Faremos mais vídeos se Deus quiser com nariz bom e luz boa da minha parte. Um abraço a todos os bem aventurados.

Alain Peyrefitte : confiance, liberté et développement humain pour une vision constructive de nos sociétés.

Alain Peyrefitte : confiance, liberté et développement humain pour une vision constructive de nos sociétés.

“Sous la malice : seul celui qui fait confiance triomphe”  

Entretien avec ALAIN PEYREFITTE par OLAVO DE CARVALHO – Version complète.  

Original ici.

NB – Cet entretien a été publié dans la revue “Republicada” de juillet 1998, mais quelque peu amputé pour tenir dans l’espace disponible. 

C’est pourquoi j’ai décidé de reproduire ici, dans son intégralité, les enseignements de l’un des hommes les plus intelligents du monde.  

« Il n’existe qu’une seule et unique formule  

pour faire d’un homme un homme authentique :  

la formule qui prescrit l’absence de toute formule.  

Nos ancêtres avaient un beau mot, qui résumait tout : la confiance. »  

Franz ROSENZWEIG.

Introduction:

L’affection des Français pour les révolutions et les coups d’État n’a pas empêché que, de ce peuple si mal à l’aise dans l’ordre démocratique, naissent, peut-être en compensation, certaines des intelligences les plus aptes à saisir l’essence de la démocratie et à diagnostiquer les dangers qui la menacent. 

Il n’est pas surprenant que ces hommes aient si peu été prophètes dans leur propre pays.  

Parmi ces prédicateurs dans le désert, le plus connu est Alexis de Tocqueville, le premier à observer, au sein même de la démocratie américaine naissante, la contradiction – encore irrésolue à ce jour et de plus en plus aiguë – entre égalité et liberté. 

Juste après lui vient Frédéric Bastiat, pionnier dans le diagnostic de la nature vorace et tyrannique de l’État moderne. 

Moins connu, mais hautement respecté par ceux qui le connaissent, Bertrand de Jouvenel, intelligence implacablement réaliste, a démoli le mythe des libertés croissantes, en démontrant au contraire l’expansion illimitée du pouvoir et l’écart toujours plus grand entre gouvernants et gouvernés.  

Ces trois penseurs partagent un pessimisme historique, l’appréhension de démocrates sincères qui voient la liberté s’éteindre et, regardant autour d’eux, ne trouvent aucun moyen de la défendre face à la marche écrasante du pouvoir.  

Mais celui que je vais vous présenter maintenant, s’il partage avec eux la crainte des dangers, se distingue, de manière surprenante, par l’optimisme avec lequel il envisage l’avenir. 

Alain Peyrefitte n’est cependant pas un rêveur. 

Il suffit de voir ses yeux pour remarquer que, sous son sourire affable, se cache un observateur redoutable, que seul un fou tenterait de tromper.  

L’optimisme de Peyrefitte, bien équilibré par une dose de scepticisme, est d’un type différent de l’habituel. 

Il ne repose pas uniquement sur l’espoir, mais sur la simple constatation d’un fait : la liberté de décision humaine, qu’aucun déterminisme n’a jamais réussi à abolir, que ce soit pour instaurer la nécessité du mal ou la fatalité d’un bien croissant. 

Peyrefitte est optimiste pour la simple raison que le pessimisme est une illusion déprimante fondée sur la présomption de connaître déjà l’avenir. 

L’avenir appartient à Dieu, et Dieu serait un véritable idiot s’il créait des êtres capables de décider sans leur laisser au moins une part de responsabilité dans cet avenir. 

Peyrefitte est optimiste parce qu’il comprend que, plus ou moins, il est toujours possible d’agir. Et qui pourrait prouver le contraire ?  

Mais je vais trop vite en besogne. Permettez-moi d’abord de dire qui est Alain Peyrefitte. Membre de l’Académie française, diplomate de carrière, homme d’État, historien, politologue, journaliste, il fut collaborateur, ami et homme de confiance du général Charles de Gaulle pendant trois décennies, député dans toutes les législatures de la Ve République et plusieurs fois ministre : de l’Éducation, de la Justice, de l’Intérieur, du Plan, de la Culture, de la Recherche scientifique. 

Il préside aujourd’hui le conseil éditorial du “Figaro”, encore le quotidien français le plus influent. Sa pensée sociale et politique a fait l’objet de nombreuses thèses, articles et colloques, y compris à l’Institut de France, dont aucune nouvelle n’est parvenue jusqu’à nos contrées.  

Le premier signe que nous ayons perçu de l’existence de cet esprit extraordinaire fut donné l’année dernière par la maison d’édition Jorge Editorial, qui a publié “L’Empire immobile ou le choc des mondes”, traduit par Cylene Bittencourt. 

Mais, aussi fascinant soit-il, ce récit de l’expédition de George Macartney en Chine en 1792, s’il nous révèle tout sur le mal chronique d’un empire paralysé par la suspicion généralisée, ne nous dit pas grand-chose sur sa propre articulation avec les conceptions plus générales de son auteur sur la nature et le fonctionnement de la société humaine, dont il constitue une exemplification fondée sur l’étude méticuleuse d’un cas particulier. C’est pourquoi, ou à cause de la léthargie proverbiale qui frappe notre presse culturelle depuis quatre décennies, elle n’a même pas signalé la publication de cette œuvre maîtresse de la science historique, où la rigueur de la méthode, loin de s’afficher dans le jargon pesant du pédantisme universitaire, se dissimule élégamment sous un style narratif vivant, vibrant et cinématographique.  

Coïncidence ou non, l’auteur lui-même n’a pas commencé par exposer ses conceptions, mais par les illustrer à travers un cas concret, celui de son propre pays, dans “Le Mal français”, publié en 1976. 

Devenu un classique, ce livre dresse le portrait d’une nation rongée par la suspicion, toujours en quête d’un gouvernement fort pour se protéger d’elle-même et d’un leader autoritaire ou révolutionnaire pour se protéger de ce gouvernement fort. 

Les Chevaux du lac Ladoga”, en 1981, montrait les racines idéologiques et culturelles de la criminalité juvénile, que ceux qui les avaient semées cherchaient à dissimuler sous un discours conventionnel contre le système économique (ce film, nous l’avons déjà vu, n’est-ce pas ?). 

Dans ces travaux et d’autres, partant tantôt de l’exemple français, tantôt de l’exemple chinois (qu’il a connu de près en 1971, en tant que chef de la première mission officielle occidentale admise en Chine pendant les années de la Révolution culturelle), Peyrefitte a tracé le profil historique, sociologique, politique et administratif de la «société de défiance», ce Léviathan paralysé par la panique et les doutes paranoïaques à l’égard de lui-même.  

Cette différence apparaît d’abord dans les idées, l’imaginaire, la culture. 

Ensuite, elle se consolide dans les lois et les coutumes. 

Enfin, elle porte ses fruits dans l’économie : richesse, progrès, développement.  

Le protestantisme a contribué, certes, à ce résultat, mais moins par ses conceptions théologiques et morales explicites soulignées par Weber – prédestination, éthique de l’épargne – que par le simple fait de stimuler la liberté et la variété, libéré du poids excessif d’une vieille bureaucratie contrôlante. 

Et si, pendant ce temps, le catholicisme a retardé le développement économique dans d’autres parties du monde, ce n’était pas non plus à cause du contenu de sa foi, économiquement neutre en soi, mais simplement parce que la hiérarchie, effrayée, au lieu de surmonter créativement les oppositions, s’est raidie dans une attitude paranoïaque et défensive, ne pensant qu’à davantage de contrôle, de centralisme, de bureaucratie. 

Dans certains pays, le développement économique a été favorisé par l’absence de contrôles. 

Dans d’autres, il n’a pas seulement été défavorisé : il a été arrêté, interdit, étouffé dans l’œuf par des autorités qui l’ont tragiquement confondu avec les démons qu’il servait. 

En Espagne, au Portugal, en Italie et partiellement en France, le développement n’a jamais été un ennemi de l’Église : il a été le bouc émissaire des culpabilités catholiques et anticatholiques. 

En le condamnant, le catholicisme s’est fait un tort immense, dont il cherche aujourd’hui à se racheter. 

Mais en exagérant l’expiation, il tombe dans l’extrême opposé, l’adhésion aux progressismes de gauche qui, comme toujours avec les opposés, le ramène à l’erreur originelle : le culte du centralisme inhibiteur, désormais en version socialiste.  

La thèse est si évidente, si patente, que l’auditeur ne peut s’empêcher de se demander : «Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ?»  

La thèse elle-même répond : nous n’y avons pas pensé parce que nous étions infectés par le matérialisme historique, qui nous mettait sur une fausse piste. 

Nous cherchons d’abord les causes économiques et refusons obstinément d’explorer d’autres hypothèses, même lorsque la persévérance dans le dogme nous obligeait à adopter des explications mutuellement contradictoires : l’Angleterre s’est développée parce qu’elle avait du charbon, le Japon, parce qu’il n’en avait pas. 

Comme ensorcelés, nous projetions sur des causes externes la responsabilité de nos actions, et nous ne voyons nulle part la cause la plus évidente de tout ce qui nous arrive : les décisions humaines, fondées sur des croyances et des valeurs.  

Le cadeau que l’œuvre de Peyrefitte offre à l’humanité est multiple et d’une richesse incalculable. 

Elle lui enseigne les conditions du développement économique, réunit les matériaux historiques qui les démontrent, lui dévoile le seul obstacle réel, qui réside dans son âme même, lui montre les moyens de le surmonter, apaise les antagonismes religieux qui la paralysent et, de surcroît, la libère de l’obsession la plus oppressante et sclérosante de toutes : le matérialisme historique, le déterminisme économique.  

Dans les milieux intellectuels européens, rares sont ceux qui, même à contrecœur, n’éprouvent pas une certaine gratitude envers ce défricheur de la forêt des idées. 

Seuls quelques Américains restent quelque peu dédaigneux, peut-être mécontents qu’un Latin ait mieux compris le capitalisme qu’eux-mêmes.  

Si le Brésil est malin, il ne fera pas la fine bouche, en se croyant supérieur, mais ira s’asseoir humblement pour écouter une leçon qui est pour le bien de tous et le bonheur général des nations.  

Texte complet de l’entretien :

CONFIANCE : 

C’EST UN BEAU MOT,

PEUT-ÊTRE LE PLUS BEAU, 

JUSTEMENT PARCE QU’IL N’EST PAS SEULEMENT UN MOT.

Un de vos premiers essais portait déjà le titre “Le Sentiment de confiance”. Il a été publié en 1947. Avez-vous eu des expériences personnelles, dans votre enfance ou votre jeunesse, qui ont attiré votre attention sur l’importance décisive de la confiance dans les relations humaines ?  

L’idée que la confiance est la condition première de tout développement humain n’est pas une hypothèse scolaire. Elle n’est donc pas sortie de mon cerveau comme Athéna est née toute armée du cerveau de Zeus. 

Et il ne s’agit pas d’une expérience privilégiée, réservée à quelques-uns. L’importance de la confiance dans les relations humaines est telle que, d’une manière ou d’une autre, tout le monde y est confronté dès la petite enfance. 

Dès qu’il vient au monde, le petit homme est confié à ses parents, à des éducateurs, à des médecins. 

La confiance qu’on lui donne ou qu’on lui refuse, celle qu’il acquiert en lui-même, celle qu’il accorde aux autres, en somme le climat de défiance ou de confiance dans lequel il évolue, constitue l’élément vital de son développement. 

L’apprentissage de l’autonomie et de la responsabilité est la découverte parallèle de la confiance en soi et de la fiabilité de l’autre. 

Cette découverte, bien sûr, n’est pas nécessairement explicite. 

Quelqu’un est-il conscient de l’air qu’il respire ? 

La confiance, comme l’air, est si vitale qu’on ne remarque son importance que lorsqu’elle vient à manquer. 

La défiance avait empoisonné la fin de la IIIe République. 

La France trahissait la confiance de ses compatriotes, mais aussi celle de ses alliés. 

Ce fut peut-être l’échec de mon pays, sourd à l’appel tchécoslovaque, et la fausse confiance inspirée par les accords de Munich qui m’ont révélé l’importance capitale de la confiance.  

Sans doute, mes parents, professeurs passionnés par leur métier et leurs élèves, avaient éveillé en moi la confiance dans les vertus du travail, de la loyauté, de la constance. 

Mais je crois vraiment que ce furent les drames de notre nation qui m’ont servi de réveil. Et puis, il y eut de Gaulle : celui qui a forcé le destin par une confiance surhumaine en la France et en la liberté, celui qui, au pire moment du désastre, a cru en l’inversion de la défaite en victoire.  

Je me demande si Franz Rosenzweig, que vous citez, n’a pas trouvé sa conception de la confiance précisément dans l’enfer des tranchées, par une sorte de sursaut salutaire, en voyant que l’humain, sous la pluie des bombes, était réduit à une matricule obéissant à des ordres sans appel et à des formules inauthentiques. 

Or, la confiance n’est pas une formule vide : c’est un geste uni à la parole, un point d’appui et de départ, à la fois stable et dynamique. 

Confiance : c’est un beau mot, peut-être le plus beau, justement parce qu’il n’est pas seulement un mot.  

TOUTE POLITIQUE DIGNE DE CE NOM 

EXIGE LA CONFIANCE

EN CEUX QUI LA DIRIGENT  

Carl Schmitt définissait la politique comme la confrontation ami-ennemi, au-dessus de toutes les valeurs qui lui servaient de prétexte. 

Sous cette perspective, une « politique de confiance » ne serait-elle pas une contradiction dans les termes ? Comment définissez-vous la politique ? 

Carl Schmitt a exalté la confrontation ami-ennemi à un point qui me semble inacceptable. 

Voyez-le citer Saint-Just : « Entre le peuple et ses ennemis, rien n’est commun, sauf la gloire. » 

Pour Carl Schmitt, le mal est irrémédiable, la confrontation armée est à la fois une raison et un moyen de vivre. 

Il a même écrit, en 1947, alors qu’il était en prison, attendant un éventuel jugement à Nuremberg : « Malheur à celui qui n’a pas d’ennemi. »  

Schmitt a fait de la guerre une fatalité, non pas au sens malthusien où « une bonne guerre nous ferait du bien », mais dans un sens presque providentiel, quasi théologique. C’est dans “Théologie politique” qu’il a écrit : « On ne pourrait éliminer du monde l’inimitié entre les hommes en interdisant les guerres à l’ancienne entre États, en propageant une révolution mondiale et en essayant de transformer la politique mondiale en politique du monde. » 

Sans doute avait-il en tête l’échec de la Société des Nations et de son pacifisme irresponsable. Mais il me semble totalement pervers de penser la politique internationale en termes nécessairement conflictuels.  

Je définis la politique comme la mobilisation des énergies individuelles autour d’un objectif commun. 

Toute politique digne de ce nom suppose une confiance en ceux qui la dirigent. 

Une politique internationale ne mérite pas le nom de politique si elle ne vise pas une forme de coopération en vue d’un objectif commun et bénéfique pour tous – ce qui n’exclut nullement une saine concurrence dans la gestion des moyens pour y parvenir. Sinon, la politique n’est qu’une guerre larvée, et la guerre, selon la formule de Clausewitz, est la continuation de la politique par d’autres moyens – une continuation inévitable et même, en soi, nécessaire du point de vue de Schmitt.  

LE VÉRITABLE LIEN POLITIQUE

EST CELUI DE LA CONFIANCE-ESPÉRANCE, 

LA CONSTRUCTION D’UNE ŒUVRE COMMUNE 

Toujours sous cet angle, Hobbes disait que l’État était né de la peur, ou, ce qui revient au même, de la défiance. 

Hobbes s’est-il trompé, ou l’avènement de ce phénomène nouveau appelé « développement » entraîne-t-il un changement dans la nature même de l’État ?  

Carl Schmitt n’a jamais caché son admiration pour Hobbes. 

Dans “La Notion du politique”, il le qualifie de « grand esprit politique » et proclame son adhésion à la conception hobbesienne de l’ état de nature qui conduit à la guerre de tous contre tous : “bellum omnium contra omnes”. 

Le raisonnement de Hobbes repose sur deux principes, dont Schmitt admire le développement : 

  • 1° chacun a un droit illimité sur tout ce qu’il désire ; 
  • 2° les hommes ont une inclination naturelle à se nuire les uns les autres.  

Il en résulte « des soupçons et des défiances continuelles » (“De Cive”, I:XII), d’où la guerre perpétuelle. 

Seule la peur de mourir (“timor mortis”), la crainte pour son propre corps, pousse les hommes au désarmement et à la conclusion d’un pacte. 

Hobbes prétend que de ce pacte peut naître une confiance mutuelle. 

Mais il méconnaît sa précarité. 

La confiance, pour lui, n’est qu’une défiance désarmée, une confiance par défaut, parce qu’il n’y a plus rien à craindre.  

Le véritable lien politique est celui de la confiance-espérance, la construction d’une œuvre commune, le développement d’une entreprise concertée, dans laquelle les acteurs ont le sentiment de gagner, et non seulement de sauver leur peau. 

Le présupposé de la doctrine de Hobbes est sans doute l’idée d’une pénurie relative, qui oblige les hommes à pactiser s’ils ne veulent pas s’entretuer. 

Mais le véritable moteur de l’association humaine doit être, comme vous le suggérez, l’espoir d’un développement, d’une augmentation des ressources et des services, grâce à une coopération contractuelle d’initiatives libres, innovantes et responsables. 

C’est davantage du côté de Locke que de Hobbes qu’on trouvera les fondements d’une politique de confiance.  

C’EST TOUJOURS DES INDIVIDUS

QU’ON FAIT ABSTRACTION, POUR LES NOYER  

DANS UNE STATISTIQUE GÉNÉRALE 

Celui qui a eu le courage de souligner l’action de l’individu dans la production de l’Histoire ne peut que considérer les « causes » et les « lois » de l’Histoire comme une sorte d’idole à laquelle les hommes attribuent magiquement l’autorité de leurs propres actions. Êtes-vous d’accord avec Eric Voegelin lorsqu’il dit que l’hégélianisme et le marxisme sont des formes de « magie noire », une auto-aliénation des pouvoirs de l’homme aux puissances abstraites ?  

De tous les cultes destructeurs, le plus pervers est le culte de l’abstraction. 

Et c’est toujours des individus qu’on fait abstraction, pour les noyer dans une statistique générale, une configuration d’ensemble, une analyse structurelle. 

Je ne nie pas les services rendus par l’histoire sérielle, l’histoire quantitative, l’évaluation statistique. 

Toutes ces techniques permettent d’affiner la description des phénomènes sociaux et économiques. 

Mais elles n’en fournissent pas l’explication. 

Ni l’avènement de l’Esprit absolu, ni le mouvement du concept, ni la lutte des classes, ni la loi de la baisse tendancielle du taux de profit n’expliquent quoi que ce soit.  

Marx prétendait avoir remis sur ses pieds la dialectique hégélienne, débarrassée de sa gangue mystique. 

Et pourtant, la superstition théorique n’est pas moindre chez Marx que chez Hegel. Souvenez-vous, par exemple, que l’expropriation de la bourgeoisie, qui a exploité le travailleur indépendant, est conçue comme une « négation de la négation » et se produit, selon Marx, « avec la même nécessité qui préside aux métamorphoses de la nature ». 

Je ne suis pas sûr que Hegel aurait autant investi dans ce nécessitarisme que Marx. N’oublions pas que Hegel était un grand lecteur d’Adam Smith, et ses “Leçons sur la philosophie de l’Histoire” dévoilent, au milieu des ruses interminables de la raison, l’audacieuse initiative de l’individu humain.  

Dans La Société de confiance, vous avez dit que l’encyclique Mater et Magistra reconnaissait l’initiative individuelle dans la promotion du développement. 

Pourquoi alors le pontificat de Jean XXIII et le Concile Vatican II ont-ils fini par favoriser à ce point les courants gauchistes et socialistes de l’Église ?  

Dans “Mater et Magistra”, on affirme principalement que tout dans le monde économique résulte de l’initiative personnelle des particuliers, qu’ils agissent individuellement ou en association pour la poursuite d’intérêts communs. 

Son exaltation du « génie créateur des individus » contrastait évidemment avec le modèle structuraliste alors à son apogée.  

Mais, comme le magistère mentionnait le principe de la destination universelle des biens et condamnait l’injuste répartition des moyens de production, la revendication de «l’initiative personnelle et autonome en matière économique» a fini par être éclipsée au profit d’une théologie de la libération qui consiste, de fait, à se libérer de toute théologie. 

L’Église a jugé inutile de réitérer sa condamnation du matérialisme historique. 

Mais il ne s’agissait pas d’un silence d’approbation. 

Évidemment, les apôtres du marxisme chrétien l’ont compris autrement : « Qui ne dit mot consent. » Et la “pourpre cardinalice” a été enrôlée de force sous la bannière rouge.  

LE MATÉRIALISME DES NEUROSCIENCES  

INDIQUE QUE LES SCIENTIFIQUES  

ONT PEUR DE L’INITIATIVE INDIVIDUELLE 

Le matérialisme historique, discrédité en tant que théorie, reste très fort en tant que présupposé inconscient chez les intellectuels. 

À votre avis, cela va-t-il durer encore longtemps ?  

Il est étonnant de voir le matérialisme survivre aux démentis sanglants que lui inflige l’histoire et à la ruine matérielle des sociétés qu’il a construites, c’est-à-dire détruites. Mais le prestige du matérialisme reste intact parmi les intellectuels. 

Son pouvoir simplificateur continue de fasciner les esprits : il est séduisant parce qu’il est réducteur.  

Certes, plus personne n’ose parler ouvertement des forces productives, des rapports de production, des contradictions dialectiques du capital ou de la lutte des classes. 

Mais, dans la construction du marché mondial, on ne parle que de structures, d’institutions, d’uniformisation. 

De même, le développement des neurosciences dans une direction strictement matérialiste indique la peur qu’ont les scientifiques de la capacité d’initiative de l’individu. 

Qu’on le veuille ou non, ce sont les hommes qui font l’histoire, et non l’histoire qui les fait. Mais une mode intellectuelle, courante dans les sciences humaines, considère cette assertion comme une hérésie. 

Si nous nous abandonnons à cette mode, ces sciences ne seraient humaines que de nom. Il faudrait les appeler sciences de la matière humaine.  

Il me semble que Bergson a très bien expliqué cette tendance de l’intelligence humaine à la raideur géométrique, cette prédilection pour les organigrammes impersonnels, cette rechute de l’énergie spirituelle dans l’inertie matérielle.  

LE MANICHÉISME 

A ENCORE 

DE BEAUX JOURS DEVANT LUI.

La force persuasive du matérialisme historique étant en grande partie due à l’imprégnation de l’imaginaire collectif par les arts et les spectacles, ne pensez-vous pas qu’une nouvelle vision des choses restera inefficace tant qu’elle n’influence pas la mentalité des artistes ?  

Croyez-vous vraiment que “Le Cuirassé Potemkine” ou les Chœurs de l’Armée rouge ont contribué à imprégner les esprits des thèses du matérialisme historique ? 

La dernière scène de “Potemkine” exalte la contingence de l’adhésion fraternelle libre à la Révolution. 

Quant aux Chœurs de l’Armée rouge, ils chantent les exploits de Tchapaïev en traversant l’Oural ou ceux de Koutouzov face aux armées de Napoléon. 

Ils se produisent dans le monde entier : ce sont l’une des rares institutions à avoir survécu au régime communiste. 

Ce sont de belles voix de basse en uniforme, mais ce ne sont pas des arguments en faveur de la dialectique du marxisme-léninisme. 

Je crois plutôt que la force persuasive du matérialisme historique est latente dans tous les esprits. 

Elle exprime la sécurité d’un schéma immuable, le culte d’une science prétendument «pure», le mythe de l’infaillibilité, la peur de l’innovation et, en fin de compte, la tendance à la défiance. 

Je ne nie pas que les cinéastes et les romanciers se délectent des intrigues de la lutte des classes. Mais est-ce leur faute si le public les apprécie encore ? 

Le manichéisme a encore de beaux jours devant lui.  

NOUS SOMMES TOUS

DES MATÉRIALISTES HISTORIQUES  

INCONSCIENTS.  

Le libéralisme, vainqueur dans le domaine économique, ne risque-t-il pas de sombrer si la culture reste sous l’hégémonie socialiste ? 

Le libéralisme ne serait-il pas victime d’un matérialisme historique inconscient ? 

Votre suggestion est pertinente, et je la souscris volontiers. 

Nous sommes tous, à divers degrés, des matérialistes historiques inconscients. 

Même lorsque nous sommes persuadés du contraire, nous adhérons à la thèse du primat de l’infrastructure économique et matérielle sur la superstructure culturelle et spirituelle. 

Cette tendance innée offre une sécurité intellectuelle et un alibi contre l’exigence de responsabilité et le défi de l’adaptation continue.  

Encore une fois, l’hégémonie culturelle socialiste n’est pas, en soi, une fatalité. Il faut croire que le public des démocraties trouve une certaine satisfaction dans cette hégémonie et y soulage, par ce moyen, un fort sentiment de culpabilité face aux responsabilités qu’il n’a pas assumées. 

Privée de son ennemi héréditaire (le communisme), l’économie de marché doit gérer seule la création et le partage des richesses. 

Elle doit relever le défi d’un développement humain et équitable, fondé sur des initiatives libres et compétitives.  

LE LIBÉRALISME ÉCONOMIQUE 

NE PEUT SURVIVRE  

SANS UN LIBÉRALISME CULTUREL. 

Dans la même ligne de pensée : n’est-ce pas une erreur tragique de supposer que la libéralisation de l’économie est la condition nécessaire et suffisante de toutes les autres libertés ? 

N’est-il pas concevable qu’un État puisse être libéral en économie et dictatorial en tout le reste ? 

Par exemple, aux États-Unis, le libéralisme est hégémonique en économie, l’étatisme recule, mais l’intervention de l’État dans la vie privée des citoyens croît.

Le structuralisme d’inspiration marxiste, dans la lignée d’Ernest Labrousse, a formulé une nouvelle « loi des trois états » : l’économique commande le social, et le social commande le mental. 

S’il en était ainsi, il suffirait de libéraliser l’économie pour libéraliser la société et la culture. 

Vous citez, à juste titre, l’exemple des États-Unis.  

On peut dire que les États-Unis sont «libertariens» sur le plan économique, mais «communautariens» sur le plan social. 

Tout se passe comme si l’extrême déréglementation de l’emploi, des prix, des salaires était compensée par un surcroît de contrôle social.  

La prophétie de Tocqueville se confirme donc avec une précision stupéfiante. 

En tant qu’acteurs de la vie économique, les Américains « tournent sans relâche autour d’eux-mêmes pour obtenir de petits plaisirs vulgaires. 

Chacun d’eux, retiré dans son coin, est comme étranger au destin de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment, pour lui, toute l’espèce humaine. 

Quant aux privations que subissent ses concitoyens, il est à côté d’eux, mais il ne les voit pas. En revanche, en tant que citoyens des États-Unis, ils sont soumis à un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort, ne cherchant qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance » (“De la Démocratie en Amérique”, T. II, partie 4, chap. 6).  

En Chine, nous avons un autre cas du slogan « l’économie d’abord » pour éviter que l’expression culturelle et psychologique des frustrations matérielles accumulées pendant quarante ans de communisme ne compromette une transition progressive et prudente vers une libéralisation culturelle. 

Les « Cent Fleurs » ont rendu les Chinois prudents. 

Mais, contrairement à ce qui se passe aux États-Unis, le contrôle social rigoureux s’assouplit progressivement, alors qu’aux États-Unis, nous assistons à une régression presque infantile.  

Dans tous les cas, le libéralisme économique ne peut s’étendre et survivre sans un libéralisme culturel et psychologique, c’est-à-dire sans une culture et un climat de confiance : confiance dans la compétition des initiatives responsables, confiance dans la mobilité intellectuelle, géographique, professionnelle, pari sur l’adaptation, l’innovation, les échanges.  

L’IDÉOLOGIE GAY  

EXPRIME UNE DÉFIANCE 

ENVERS L’AUTRE SEXE. 

Les nouveaux courants d’opinion nés après la dernière guerre mondiale (féminisme, négritude, idéologie gay, etc.) ne sont-ils pas de nature à favoriser davantage la défiance que la confiance ?  

Ces nouveaux courants d’opinion sont nés du choc des deux guerres mondiales. L’émancipation des femmes, par exemple, a commencé au lendemain de la Première Guerre : les infirmières et les ouvrières de l’armement ne voulaient pas rentrer chez elles comme si rien ne s’était passé. 

De même, les colonies africaines, sollicitées par l’effort de guerre, ont pris conscience que leurs « devoirs » impliquent la reconnaissance de « droits ». 

La décolonisation est le produit des deux guerres.  

Mais, à côté de ces justes revendications, ou au sein même de celles-ci, s’expriment des tendances au repli, à la volonté de chacun d’être lui-même sans l’autre, de rester « entre les siens », sans mélange, sans capacité d’intégration, sans effort d’adaptation. 

C’est une réaction comparable à la régression endogamique qui affecte certaines sociétés « primitives ».  

On peut se demander si l’idéologie gay, qui se dit tolérante, ouverte, etc., n’exprime pas, dans bien des cas, une défiance envers l’autre sexe, une peur de la différence sexuelle. La véritable confiance, en revanche, n’est ni un enfermement en soi ni une fusion et une perte de soi.  

PEU IMPORTE DE TUER DES INNOCENTS  

AU NOM DU PROLÉTARIAT  

OU DE LA RACE SUPÉRIEURE.

Une chose qui m’a beaucoup frappé depuis mon arrivée en France la semaine dernière, c’est que tout le monde semble associer très facilement le Front National de M. Le Pen à l’histoire des crimes nazis, tout en s’obstinant à ne faire aucune association analogue entre l’extrême gauche et les crimes incomparablement plus grands du régime communiste en URSS, en Chine, etc. 

Pourquoi est-il si facile d’être gauchiste sans jamais être tenu responsable des maux du stalinisme, alors que l’homme de droite est toujours menacé d’être associé au néofascisme ? 

Pourquoi est-il si facile de diriger la défiance contre les hommes de droite ?

La fascination des intellectuels pour l’idéologie marxiste a introduit deux poids et deux mesures dans l’évaluation des crimes contre l’humanité. 

On dirait que les millions d’homicides perpétrés par l’Union soviétique ne sont pas de même nature que ceux commis par l’Allemagne nazie.  

Torturer et tuer un innocent au nom du prolétariat ou de la race supérieure ne devrait faire aucune différence. 

Parodiant une formule célèbre, on pourrait dire qu’il vaut mieux se tromper avec Staline qu’avec Hitler. 

Pourtant, la biologie aryenne et la biologie soviétique sont des impostures du même niveau. 

Et même en supposant que le marxisme-léninisme soit « scientifiquement supérieur », aucun savoir, aucun programme ne justifie l’élimination physique ou morale d’un seul individu. 

Il est temps, comme l’a dit Hannah Arendt, de comprendre que les extrémistes de droite et de gauche sont solidaires dans le crime.  

En revenant aux soubresauts de la politique française, il faut souligner l’évidente mauvaise foi d’une gauche qui se fait passer pour une vierge effarouchée par les « voix du Front National », alors que personne ne s’émeut des voix du Parti communiste, sans parler de l’extrême gauche encore plus dure. 

Reconnaissons, toutefois, que les déclarations troubles, peut-être perverses, du président du FN sur les inégalités des races, sur le « détail » des crématoires, et la position fluctuante qu’il maintient entre le contrôle légitime de l’immigration et un déchaînement de pulsions xénophobes, tout cela facilite l’association du FN à l’histoire des crimes nazis.  

De manière plus générale : si la droite accepte de renoncer à toute alliance avec l’extrême droite, tandis que la gauche conserve son droit de s’allier avec qui elle veut (même avec l’extrême droite), la droite ne risque-t-elle pas de se suicider ? 

Que sera la politique française demain, selon vous ? 

Les élections régionales et cantonales de 1998 se sont déroulées dans une atmosphère de pièges et de chantage. 

La gauche est parvenue à intimider la droite et à lui dicter son comportement face aux électeurs.

Elle a prétendu donner des leçons de républicanisme en brandissant le FN comme un épouvantail (elle, qui a toujours traficoté le mode de scrutin pour diviser la droite, favorisant le FN). 

Il est urgent de sortir de cette logique des alliances et des mariages d’occasion, de ces anathèmes républicains et de ces excommunications.  

Les droites peuvent et doivent se rassembler. Elles sont majoritaires dans le pays. 

Elles doivent reconquérir, pour un programme de droite, toute leur base électorale, y compris les électeurs du FN, qui n’appartiennent ni à la gauche qui s’en sert pour discréditer la droite, ni à la droite classique qui a besoin de leurs voix. 

Les électeurs qui ont voté pour le FN n’appartiennent qu’à eux-mêmes. 

S’ils succombent aux sirènes du racisme et de la xénophobie, nous ne voulons pas de leur soutien. S’ils acceptent une politique de droite respectueuse des droits humains, nous devons la leur proposer. 

Leur exaspération est aussi respectable que la colère des partisans de la Ligue communiste révolutionnaire. 

La seule issue pour la politique française est de lever l’anathème qui pèse sur les électeurs du FN et de leur proposer une véritable politique de droite, sans haine ni vengeance, une politique d’exigence, de respect, de solidarité et d’entreprise, en somme : une société de confiance.  

LE COMMUNISME ET LE NAZISME  

ONT EXPLOITÉ LE RESSENTIMENT  

DES MINORITÉS ETHNIQUES. 

La confiance n’a-t-elle pas, parmi ses présupposés indispensables, l’unité ou la cohérence de la culture, c’est-à-dire des sentiments et des valeurs ? 

Comment envisagez-vous une politique de confiance dans les conditions du « multiculturalisme » ?  

La confiance est à la fois cause et effet de la cohésion culturelle. 

Sans langue commune, sans valeurs partagées, sans points de référence collectifs, pas de confiance. 

Mais, sans confiance, les points de référence s’effondrent, les valeurs divergent en fonction d’intérêts particuliers. 

La langue elle-même cesse d’être un instrument de transmission et de cohésion pour devenir un critère de ségrégation, voire d’exclusion. 

Elle était une voie de communication : elle devient une barrière. 

Nos sociologues ont décrit ce phénomène de sclérose, auquel ils ont eux-mêmes cédé. Dans “Ce que parler veut dire” ou “La Reproduction”, Pierre Bourdieu a mis en évidence le rôle discriminatoire des usages linguistiques, mais il l’a fait dans une langue qui, elle-même, est rarement accessible au commun des mortels.  

Il aurait dû en tirer la conclusion qui s’impose : la perte, chez un peuple, de son identité nationale constitue une menace pour la confiance sociale indispensable. 

Les expériences de bilinguisme officiel ont montré qu’on ne change pas de culture comme on change de chemise.  

Goethe disait que celui qui ne connaît pas de langue étrangère ne connaît pas vraiment sa langue maternelle. Je le crois aussi. 

Mais le contact et l’échange avec l’autre n’impliquent ni fusion, ni interchangeabilité, ni indifférenciation. 

D’ailleurs, l’universalisme forcé prépare le lit des séparatismes, des revendications agressives, comme l’ont montré les ex-fédérations des Républiques socialistes.  

N’oublions pas que Staline a commencé sa funeste carrière comme commissaire aux nationalités, ni que le régime nazi a exploité systématiquement les frustrations des minorités ethniques.  

Les ethnies sont comme l’Etna. Elles semblent avoir perdu tout caractère vital, et leur activité semble se réduire à quelques numéros folkloriques, survivances d’un lointain passé d’éruptions et de conflits. Mais si l’on tente d’éteindre ces manifestations de surface, elles reviennent avec force, vomissant des laves ardentes. 

Le cosmopolitisme, lorsqu’il perd le respect de l’âme des peuples, ressemble à un édifice construit au-dessus de la bouche d’un volcan. 

Le concert des nations doit rester une polyphonie, où de nombreuses voix, aux timbres variés, se joignent et se superposent dans des rythmes différents mais harmonisés, où les refrains et les couplets se répondent d’un côté à l’autre. 

Une monotonie forcée engendrerait la dissonance et la discorde. 

L’unisson forcé produit la désunion.  

Il faut donc prendre le multiculturalisme au sérieux. 

Loin d’être un obstacle à pulvériser, il pourrait bien constituer un point d’appui nécessaire à l’Organisation des Nations Unies, comme l’a pressenti Claude Lévi-Strauss. 

Unies ne veut pas dire uniformes, ni réduites à l’identique. 

Le mythe d’une identité universelle se révèle aussi dangereux que la culture systématique des particularismes locaux.  

Personne ne détient le monopole de l’humain, et surtout pas une institution qui prétend représenter les aspirations de tous les hommes sans demander leur avis.  

LE NOUVELLE ORDRE MONDIAL : 

UNE BUREAUCRATIE EN HAUT, 

LE CHAOS ET LE BANDITISME EN BAS.  

Dans un monde où les organisations criminelles, comme la mafia russe, répandent partout une atmosphère de secret et de conspiration, tandis que, d’un autre côté, se constitue quelque chose comme un État mondial, ou du moins une police globale pour les affronter, les facteurs de défiance ne tendent-ils pas à devenir incomparablement plus forts que les facteurs de confiance ? 

Comment envisagez-vous une société de confiance à l’échelle mondiale ? 

Le nouvel ordre mondial risque fort de ressembler à un édifice très instable. 

À la surface et en hauteur, une bureaucratie universaliste sûre de l’exactitude de ses plans. 

Mais, dans les sous-sols de l’édifice, un réseau souterrain de luttes d’influences, de marchés clandestins.  

La seule alternative au développement du banditisme est l’application vigilante du principe de subsidiarité, le refus de concentrer l’organisation de la société, des échanges, des prix agricoles, à un niveau trop élevé. 

La confiance se vit dans la relation bilatérale d’échange de biens et de services, dans le respect des spécificités locales. 

Elle ne se décrète pas d’en haut, car la confiance ne s’ordonne pas. 

C’est elle qui ordonne tout.  

C’est à partir de micro-sociétés de confiance – entreprises, associations culturelles, groupements d’intérêts économiques – que se construit une société de confiance à l’échelle mondiale, et non l’inverse.  

« La lutte des membres de cette bureaucratie virtuelle pour le pouvoir » expliquée par Olavo de Carvalho nous fait penser au scandale récent de l’USAID.

Chapitres 249 & 250 du « Cours de Philosophie » d’Olavo de Caravalho.

Chapitre 249 : Les principaux enjeux des sciences sociales.

Chapitre 250. Phénoménologie du pouvoir.

249) Les principaux enjeux des sciences sociales.

Les commentateurs et les politologues ont l’habitude d’échouer lamentablement dans leurs prédictions. En effet, ils ont affaire à un ensemble d’outils qui n’est pas adapté à la situation actuelle, même s’il aurait pu fonctionner à d’autres moments.

Il faut donc aborder le problème du fondement des sciences sociales et essayer de savoir quelle est la connaissance de la société humaine et quels doivent être les instruments perceptifs et conceptuels qui permettent d’appréhender ce qui s’y passe.

Durkheim définit le fait sociologique, dans le livre “Les règles de la méthode sociologique”, de telle manière que les intentions subjectives des êtres humains ne comptent pour rien, comme si tout se résumait à des structures qui agissent sur les personnes sans aucune intentionnalité de leur part. 

Karl Marx traite l’histoire en termes de structures impersonnelles, et au moment où vous arrivez à Braudel, il n’y a plus de personnages, juste des concepts généraux, des statistiques, etc. Les forces historiques apparaissent comme des divinités avec une volonté propre au-delà des intentions des individus concrets impliqués. 

En réalité, personne n’a jamais observé une force impersonnelle agir, nous ne pouvons identifier certaines constantes que lorsque nous voyons des personnes agir, et alors un concept général peut être créé. 

Ce qu’il faut faire, c’est chercher une action réelle et concrète, dans la lignée du nominalisme portugais, qui a également influencé Gilberto Freyre.

La première question qui se pose est de savoir qui est le véritable personnage de l’Histoire. Quand on parle «d’Histoire du Brésil», en réalité le Brésil n’est pas un personnage mais le décor où se déroule l’Histoire. Même si nous pensons au Brésil en termes d’identité politico-juridique, cela a déjà changé plusieurs fois, sans continuité. 

Si l’on admet que c’est l’Histoire des classes sociales, comme chez Marx, en réalité celles-ci ne se rencontrent ni ne se coordonnent pour agir, même si certains dirigeants disent qu’ils agissent au nom des classes. Pire encore, si l’on parle de l’intérêt de la classe, par exemple, quel serait l’intérêt de la bourgeoisie ?

Chaque bourgeois a son intérêt propre, qui peut être opposé à celui des autres bourgeois, mais il est possible de créer un artifice et de définir l’intérêt de la bourgeoisie non pas en termes de besoins matériels réels de la bourgeoisie mais en termes de besoins supposés avec l’antagonisme qu’il aurait par rapport aux intérêts du prolétariat. 

À son tour, l’intérêt du prolétariat n’est pas non plus défini substantiellement, mais comme une opposition logique aux intérêts de la bourgeoisie. 

Les communistes pensaient que le prolétariat voulait prendre le contrôle des entreprises, mais quand, au XIXe siècle, il y a eu une montée du prolétariat, il s’est détourné du communisme et ne voulait que de meilleurs salaires, la sécurité sociale, etc.

Si les prédictions historiques fondées sur des entités anonymes échouent lamentablement, on ne peut pas non plus dire que l’Histoire n’est composée que d’actions individuelles, car une action n’est historique que lorsqu’elle transcende la durée de la vie humaine. 

Ainsi, le mystère de cette première question s’approfondit, car le sujet agent de l’Histoire ne peut être ni une entité fantomatique (nations, classes, groupes) ni l’individu humain.

La deuxième question consiste à essayer de savoir ce qu’est l’action historique. 

Une action purement personnelle, comme prendre une douche, n’a pas la même portée qu’une action comme aller travailler, qui implique plus de personnes. 

Et cela, à son tour, n’a pas la portée d’une action historique, qui peut changer le destin de sociétés entières.

Une troisième question concerne la nature du pouvoir. 

Toute action efficace suppose le phénomène du pouvoir, il faut donc partir ici d’une phénoménologie du pouvoir, et aborder les questions qui se présentaient à nous dans l’ordre inverse.

250) Phénoménologie du pouvoir.

La façon la plus simple de définir le pouvoir est comme possibilité concrète d’action.

Dire que c’est une possibilité concrète signifie que nous avons déjà les moyens d’action nécessaires ou que nous pouvons facilement les avoir, donc ce n’est pas une simple possibilité hypothétique (absence d’empêchements). 

Par exemple, nous avons le pouvoir de déplacer une table. Mais le pouvoir politique n’est pas seulement une possibilité d’action individuelle, il requiert un transfert du sujet d’action. Le pouvoir politique est donc la possibilité concrète de déterminer les actions d’autrui.

Il existe trois manières d’agir sur les tiers. 

La forme la plus évidente est la menace d’agression ou de punition, qui s’exerce naturellement contre un animal domestique ou un enfant, et à laquelle on ne peut jamais vraiment renoncer. Le second moyen d’influence est la promesse d’un bénéfice. 

Le premier moyen est assez efficace et immédiat, mais nous devons avoir un pouvoir coercitif suffisant pour l’exercer. 

La seconde dépend des intérêts et de la libre décision du subordonné. 

Un troisième moyen d’agir sur les tiers repose sur la persuasion et la fascination, plus précisément sur l’utilisation du langage pour modeler la vision du monde de l’autre afin qu’il agisse dans les limites que nous lui avons prescrites, étant donné qu’ils ne peuvent en concevoir d’autres. 

Au premier moyen d’influence (menace) correspond le pouvoir politico-militaire, au second (promesse de bénéfice) correspond le pouvoir économique financier et au troisième (convaincre) correspond le pouvoir intellectuel-spirituel.

À ces trois modalités de pouvoir correspondent trois couches ou classes sociales aux incarnations historiques différentes et aux degrés d’influence différents. 

En Occident, la classe militaire a été décisive après le démembrement de l’Empire romain, créant des poches de résistance aux évasions barbares et donnant plus tard naissance à la féodalité, d’où émerge la figure du roi, vue comme primus inter pares.

Plus tard, une partie de la noblesse a commencé à avoir une activité distincte de l’armée, s’engageant dans des activités commerciales, financières (renforcées par la découverte par les banques de la possibilité d’effet de levier) et immobilières.

Puis, au Moyen Âge, commence l’influence du pouvoir économique et financier, normalement attribué à la bourgeoisie mais qui commence réellement comme une activité des nobles. 

Ce pouvoir a fini par supplanter le pouvoir féodal, mais ce fut une évolution qui a duré plusieurs siècles.

Le pouvoir du roi augmentait également, ce qui entraînait la nécessité d’une organisation centrale et cela provoqua une dispute entre le roi et l’aristocratie. 

C’est à partir de là qu’est née la bureaucratie professionnelle, qui était un moyen d’ascension pour la petite bureaucratie urbaine qui possédait quelques compétences administratives ou comptables. L’aristocratie resta sans activité car, surtout en France, le roi avait sa bureaucratie professionnelle et son armée. 

Mais comme l’aristocratie avait toujours le droit de percevoir des impôts dans ses domaines, elle pouvait devenir une classe de loisir. 

Un phénomène particulier lié à la bureaucratie s’est produit, dérivé du fait qu’il y avait trop de candidats pour le nombre de places disponibles. 

Ainsi, une bande de plébéiens a fait des études pour entrer dans la bureaucratie mais n’a pas pu trouver de place, et ce sont ces individus relativement alphabétisés qui formeront la classe révolutionnaire par excellence.

La formation d’armées professionnelles signifie que les militaires sont devenus des fonctionnaires, c’est-à-dire que le pouvoir militaire a cessé d’être un pouvoir en soi et est devenu un instrument de la bureaucratie d’État, qui est à son tour soutenu par les capitalistes. Ensuite, l’apothéose du pouvoir financier se crée lorsqu’il subalterne le pouvoir militaire. Le pouvoir financier est un pouvoir d’attraction mais n’intimide ni ne détruit personne. L’argent n’est pas un pouvoir en soi, il n’a pas le potentiel de tuer, il n’a le pouvoir d’attirer que par la promesse de bénéfices, agissant indirectement à travers un processus compliqué plein d’ambiguïtés psychologiques.

L’une de ces ambiguïtés, étudiée par Aleksandr Zinoviev dans le livre “La réalité du communisme”, se retrouve dans l’exemple d’une entreprise. 

Elle doit maîtriser une technologie correspondant au produit qu’elle propose, elle doit connaître les marchés, etc. 

Mais, à l’intérieur, les gens essaient de monter dans la hiérarchie, et pour cela il faut aussi une technologie – on peut dire une technique politique –, qui entre facilement en conflit avec d’autres technologies s’il n’y a pas de facteur fédérateur. 

Avec la montée du pouvoir financier, toute une ligne d’action a gagné en pertinence visant à monter en bureaucratie, qu’elle soit privée ou étatique ou même virtuelle (ceux qui sont là et qui n’ont pas encore réussi à entrer). 

Cet élément de tension qui existe dans la société capitaliste atteint son apothéose dans la société socialiste, où il y a une lutte entre la technique politique et la technique économique. 

Ce n’est qu’au sein du Parti qu’il est possible de gravir l’échelle sociale. 

Cela n’a aucun sens de voir le processus d’accession au pouvoir comme un dérivé du processus économique, qui est le processus d’efficacité capitaliste, car le processus d’accession au pouvoir est complètement différent. 

Beaucoup de gens croient qu’une économie faible fait tomber la classe politique, ce qui peut arriver dans une démocratie, mais dans un système fortement socialiste, la structure du pouvoir est très robuste, car elle découle d’un jeu politique perfectionné, qui peut coexister avec une économie défaillante.

La bureaucratie virtuelle est composée de journalistes, d’écrivains, d’orateurs, de propagandistes, d’enseignants, de prêtres, etc. C’est de cette classe que sortent les intellectuels modernes. C’est une immense classe sans pouvoir direct, avec les compétences nécessaires pour gravir les échelons de la bureaucratie mais sans les compétences nécessaires pour accomplir une fonction économique productive. 

Ainsi, ses membres ne peuvent s’élever dans la vie que par l’activité politique. 

À partir du XVIIIe siècle, cette classe a commencé à créer une littérature pour légitimer sa propre ascension, prétendant généralement agir au nom de l’humanité ou au nom des pauvres et des opprimés. 

Évidemment, lorsque ces personnes domineront la société, les activités économiques, industrielles, commerciales vont décliner et la conséquence est une baisse du niveau de vie. Avec la création des universités modernes, au XIXe siècle, la bureaucratie virtuelle s’est encore accrue, et on considère aujourd’hui que le progrès consiste à augmenter de plus en plus cette classe, qui ne produit rien mais est qualifiée pour l’activité politique, quoique sans avoir encore le pouvoir. 

La lutte des membres de cette bureaucratie virtuelle pour le pouvoir devient de plus en plus constante, chacun parlant au nom de la population en général ou comme s’il était un représentant de l’humanité, mais ce qu’ils font, c’est marcher sur tout le monde. 

251) Le sujet de l’Histoire.

Procurez-vous le livre « Cours de philosophie d’Olavo de Caravalho« .

Le message résumé d’Olavo de Carvalho. Philosophe et écrivain brésilien.

Illustration de quelques uns des plus de 64 livres incluant ceux réunissant ces articles dans des journaux.

Olavo de Carvalho (1947-2022) était un philosophe, écrivain et auteur à succès brésilien.

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Olavo démontre la fausseté des icônes culturelles.
On se retrouve dans le vide car toutes les sécurités idéologiques sont cassées sans violence, de façon lucide et naturelle.

Les répétitions mécaniques que les gens font sont cassées.

C’est une cassure existentielle avec nos sécurités intellectuelles.

Olavo m’a vacciné contre l’hédonisme, le matérialisme, le scepticisme qui règnent dans les médias, les universités et l’imaginaire collectif.

Il a mis en lumière l’incompatibilité des discours des soi-disant intellectuels face à leur pratique quotidienne cynique et vide de toute pratique éthique autrement dit hypocrite.

Il crée un bouleversement dans la structure de notre pensée pour assumer un moi qu’on ne peut corrompre pour que notre vie prenne de la cohérence et une direction personnelle.

Cela détruit tout relativisme autrement dit le scepticisme comme attitude de vie très répandue et promue par certains intérêts à notre époque. 

Et le scepticisme absolu entraîne le doute permanent sur tout, ce qui est un suicide de l’esprit et un aveuglément permanent. 

L’engagement éthique nous libère, nous émancipe et nous donne du courage. 
Aller contre la majorité et ne pas être prisonnier d’un amas de mensonges et de superficialités, c’est l’authenticité. 

Répéter des formules et protocoles à l’école avec un chantage émotionnel de suivre le groupe, un dressage collectif est une folie suicidaire alors qu’il faut émotionnellement et socialement être prêt à questionner notre situation sociale. 

Ceux qui ne peuvent décrire la réalité montrent juste leur carte du club autrement leur appartenance ou auto identification au groupe. Ils partagent juste les lieux communs avec un sens de concordance, acquis dans un dressage de protocoles. 
Cela renforce des manques émotionnels.
 
Le système d’éducation sociale corrompt notre liberté de penser.

Carvalho a publié ses premiers livres dans les années 1990, qui restent aujourd’hui en circulation avec 30 autres titres publiés.

– (1994). Une ère nouvelle et une révolution culturelle : Fritjof Capra & Antonio Gramsci [Le nouvel âge et la révolution culturelle] ;

– (1995). O jardim das aflições: de Epicuro à ressurreição de César – ensaio sobre o Materialismo e a religião civil [Le jardin des afflictions : de l’épicure à la résurrection de César – une étude sur le matérialisme et la religion civile] ;

– (1996). Aristote em nova perspectiva : Introdução à Teoria dos Quatro Discursos [Aristote dans une nouvelle perspective : Introduction à la théorie des quatre discours] ;

– (1996). O imbecil coletivo: atualidades inculturais brasileiras [L’imbécile collectif : l’actualité inculturelle brésilienne] ;

– (1997). O futuro do pensamento brasileiro : Estudos sobre o nosso lugar no mundo [L’avenir de la pensée brésilienne : Études sur notre place dans le monde].

De 2009 à 2022, année de son décès, il a donné des cours en ligne à des milliers d’étudiants.

Carvalho a laissé des contributions indélébiles dans les domaines de la philosophie, de la littérature et des sciences politiques.

Après sa mort, ses enseignements continuent d’inspirer et de façonner le paysage intellectuel, laissant une marque durable sur le discours entourant la philosophie et l’environnement culturel.

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La recherche de l’unité de la connaissance dans l’unité de la conscience de soi. Chapitre 49 du cours de philosophie par Olavo de Carvalho.

Voici tout d’abord les autres chapitres de ce cours 5 pour situer un peu :

  • 43. La dialectique de la compréhension.
  • 44. La logique est utilisée certaines fois pour camoufler l’expérience réelle.
  • 45. Science moderne et camouflage.  
  • 46. Validation de l’expérience commune.  
  • 47. Universaux abstraits.
  • 48. Le contenu dramatique de la thèse philosophique.
  • 49. La recherche de l’unité du savoir dans l’unité de la conscience de soi.
  • 50. Les différentes conceptions de la foi.
  • 51. Exclusion et dépassement.
  • 52. Évocation des expériences du philosophe.
  • 53. Exercice de Présence dans l’Univers.

Voici le chapitre 49 du Cours 5 qui débute à la page 32 du livre «Cours de philosophie par Olavo de Carvalho» puis nous exposerons au final différents points.

« Il n’y a d’unité de connaissance que dans l’unité de conscience de soi en Dieu, et la philosophie cherche à en acquérir et à en conserver une partie

L’oubli nous hantera toujours et un sillon doit être creusé dans notre personnalité qui est celui du sens du rôle de l’ignorance dans notre investigation philosophique. 

De nombreux scientifiques célèbres parlent comme si les connaissances qu’ils possèdent dans un domaine spécialisé leur donnaient autorité pour se prononcer sur n’importe quel sujet. 

Et c’est pourquoi ils ignorent même la situation réelle à partir de laquelle ils écrivent, montrant qu’ils se sont laissés capturer par la capacité d’abstraction et sont entrés dans l’aliénation, c’est-à-dire qu’ils ont commencé à ignorer la structure de la réalité et se sont lancés dans une action cognitivement irresponsable – hypnotique et auto-hypnotique – dans un théâtre mental créé par eux. 

Chesterton disait que la différence entre le poète et le fou est que le poète met sa tête dans le monde et le fou met le monde dans sa tête. 

Nous n’avons pas inventé le monde, nous ne l’embrasserons jamais, nous ne pouvons que nous ouvrir à lui et laisser la réalité nous enseigner. 

Mais la précipitation à tirer des conclusions et à vouloir boucler la boucle amène à la folie et c’est aussi pourquoi le vote d’abstinence en matière d’opinion est important.« 

Pour développer ce chapitre du cours de philosophie d’Olavo de Carvalho, nous allons explorer plusieurs dimensions clés de la recherche de l’unité de la connaissance dans l’unité de la conscience de soi.

– L’Unité de la Connaissance dans l’Unité de la Conscience de Soi en Dieu.

  • Unité dans la Conscience de Soi : Olavo de Carvalho pose que la véritable unité de la connaissance ne peut être atteinte que dans une conscience de soi qui se reconnaît dans une relation avec le Divin. Cette unité n’est pas simplement intellectuelle mais existentielle, où la connaissance est vue comme une partie d’une totalité plus vaste, un reflet de l’unité divine.
  • Philosophie comme Partie de la Connaissance Divine : La philosophie, dans cette perspective, est une tentative humaine de comprendre et de conserver une fraction de cette connaissance unifiée. Elle est un voyage de l’âme cherchant à se reconnecter avec cette unité originelle, une quête pour la sagesse qui transcende les connaissances fragmentées de notre expérience quotidienne.

– L’Oubli et le Rôle de l’Ignorance.

  • L’Oubli comme Partie de l’Investigation : L’oubli est vu comme une constante dans la vie humaine, un rappel que notre connaissance est toujours incomplète. Carvalho suggère que nous devons creuser un sillon dans notre personnalité pour reconnaître l’importance de l’ignorance dans notre quête philosophique. C’est cette reconnaissance de notre ignorance qui nous pousse à une investigation plus profonde et authentique.

– La Critique des Scientifiques et l’Aliénation Cognitive.

  • Fausse Autorité des Spécialistes : De nombreux scientifiques, selon Carvalho, se trompent en croyant que leur expertise dans un domaine leur donne une autorité universelle. Cette arrogance mène à une forme d’aliénation où l’individu perd de vue la réalité globale, capturé par sa propre capacité d’abstraction.
  • Aliénation et Hypnose Cognitive : Cette aliénation est décrite comme une sorte d’hypnose, où l’esprit se perd dans un théâtre mental de sa propre création, ignorant la structure fondamentale de la réalité. C’est une action cognitivement irresponsable, où on se coupe de l’expérience directe du monde.

– La Métaphore de Chesterton.

  • Poète vs. Fou : G.K. Chesterton offre une image puissante avec la comparaison entre le poète qui met sa tête dans le monde pour le comprendre et le fou qui met le monde dans sa tête, le remodelant selon ses propres illusions. Carvalho utilise cette métaphore pour montrer que le philosophe doit chercher à comprendre le monde tel qu’il est, non pas comme il le voudrait ou le projette.

– L’Importance de l’Ouverture et de l’Abstinence d’Opinion.

  • Ouverture à la Réalité : Nous ne sommes pas les créateurs du monde, et notre compréhension de celui-ci est toujours partielle. L’ouverture est donc essentielle, permettant à la réalité de nous enseigner plutôt que d’imposer nos propres schémas de pensée.
  • Vote d’Abstinence : La précipitation à conclure et à systématiser peut nous mener à la folie. Ainsi, il est crucial de parfois s’abstenir de donner des opinions définitives, reconnaissant les limites de notre connaissance actuelle. Cette abstinence est une forme de sagesse, une reconnaissance humble de l’immensité de ce qui reste à apprendre et à comprendre.

En conclusion, ce chapitre de Carvalho met en lumière une philosophie qui cherche l’unité de la connaissance à travers une conscience de soi profondément enracinée dans une réalité plus vaste, reconnaissant l’importance de l’ignorance, critiquant l’aliénation cognitive et prônant une approche humble et ouverte à la vérité du monde.

Plus dans le livre «Cours de philosophie d’Olavo de Carvalho».

La guerre contre l’intelligence.

Je n’ai pas choisi cet endroit pour vivre par hasard.

L’environnement urbain lui-même, avec son uniformité et son organisation extrême, finit par désensibiliser l’être humain. En revanche, un contact plus étroit avec la nature, crée une connexion plus forte avec la réalité.

Selon Olavo, nous nous éloignons de plus en plus de la réalité à cause du scientisme, un reflet de l’idée kantienne de la limitation des perceptions humaines, qui suggère l’incapacité de l’homme à percevoir comment fonctionne le monde, engendrant le positivisme, qui a confié aux scientifiques la tâche de produire les consensus par lesquels la société doit être guidée.

Les écoles modernes produisent ainsi des élèves obéissants aux consensus, mais incapables de développer la raison, qu’Olavo définit comme la capacité de comprendre le tout et ses parties, alors que la science, par définition, est limitée à étudier une partie de la réalité.

Philosopher, c’est rechercher l’unité de la connaissance dans l’unité de la conscience et vice-versa.

Procurez-vous ici le livre «Cours de Philosophie d’Olavo de Carvalho: une conversion des concepts généraux en expérience existentielle effective

Alors que la vraie Philosophie fait la connexion entre science et réalité, la philosophie des bureaucrates s’est transformée en un autre outil de formation de consensus.

En plus de devoir surmonter les peurs, pour élargir l’horizon de notre conscience, nous avons besoin d’instruments pour exprimer la réalité, qui se trouvent dans notre imaginaire.

Il est impossible de comprendre quelque chose sans faire appel à autre chose. Et pour penser à quelque chose, il faut maîtriser le langage et les possibilités humaines, élargies à travers la culture, principalement par la littérature.

Aristote disait déjà que l’intelligence n’opère pas directement sur les données des sens mais sur les formes répertoriées et gardées dans la mémoire.
La Haute Culture est la mémoire de la vie commune beaucoup plus que les livres d’histoire.

La culture humaine est constituée par la succession du travail de génies, qui utilisent le savoir développé par leurs prédécesseurs pour créer de nouvelles connaissances. Dès lors que l’humanité cesse de voir le tout et commence à découper la réalité à travers la science, sans construire la connexion nécessaire entre ces morceaux et en imposant la dictature des consensus, l’imaginaire est appauvri, empêchant la créativité et la production culturelle, détruisant finalement l’intelligence.

Dans des pays comme le Brésil, ce processus est très avancé et les conséquences sont visibles, où l’imposition d’une idéologie du monde a conduit à la dégradation de la culture, qui à son tour a privé les gens des outils pour construire l’imaginaire populaire et par conséquent la capacité de comprendre les problèmes sociaux et de chercher leurs solutions.

Donc, le chemin pour récupérer le pays passe nécessairement par la récupération de la culture, promue en premier lieu par la confiance du sujet dans sa capacité à voir la réalité avec ses propres yeux et autres sens, par la volonté de chercher la vérité même si cela implique de défier le consensus et d’être désapprouvé par la société, et même si cela implique aussi de surmonter ses propres peurs et de travailler au développement de l’imaginaire à travers l’étude systématique de la littérature de qualité, avec un contact permanent avec d’autres personnes qui traversent le même processus.

La guerre contre l’intelligence ne se déroule pas seulement au Brésil, mais à l’échelle mondiale, notamment par le processus de concentration du pouvoir politique et de destruction des identités.

Pour eux, la seule manière d’implémenter le projet globaliste est par la création d’une génération de citoyens obéissants aux consensus, tâche qui repose aujourd’hui entre les mains des écoles, des universités, de la presse et du show biz, qui se sont transformés en la seule forme de culture pratiquement consommée, en plus de la structure de l’État elle-même, de plus en plus bureaucratisée et éloignée des citoyens et plus proche de l’élite, à qui elle sert.

Moralement nous n’avons pas au nom de la soit disant recherche de certitude, le droit de nier une vérité incertaine (comme la présence de l’être qui est la première chose qui vient et que nous ne pouvons pas nier, même si cette présence de l’être n’est pas claire et distincte).

Accepter la primauté du fait sur l’explication est la règle d’or de la connaissance. Il vaut mieux avoir une collection de faits confirmés mais inexplicables qu’une collection d’explications qui vous empêchent de voir les faits.

Il est préoccupant de voir comment l’évolution technologique humaine n’a pas été accompagnée par un accroissement de la raison, telle que définie par Olavo.

Nous avons des ordinateurs extrêmement puissants dans nos mains, avec la capacité d’accéder pratiquement à tous les enregistrements humains produits jusqu’à présent en quelques secondes, en plus de nous communiquer instantanément. Notre espérance de vie a augmenté, le niveau de confort d’un citoyen moyen est bien supérieur à ce dont jouissaient les rois il y a quelques siècles, nous pouvons guérir de plus en plus de maladies, nous n’avons jamais été aussi riches, mais en même temps, il y a un nombre croissant de personnes qui ne trouvent pas de sens à la vie, en état de dépression ou développant d’autres maladies mentales qui mènent à des comportements autodestructeurs et destructeurs de la structure sociale elle-même, souvent par la défense d’idéologies nocives.

De moins en moins de personnes perçoivent la réalité.

Nous avons accès pratiquement gratuit et immédiat aux œuvres de Platon, Aristote, Shakespeare, Dante et Dostoïevski, parmi des milliers d’autres classiques.

Le message d’Olavo est simple : vous avez les outils nécessaires pour accéder au monde. Regardez la réalité attentivement et questionnez-la au-delà de ce qui est presenté par les autorités, n’ayez pas peur de défier les consensus et de recevoir des regards de désapprobation, lisez ce qu’il y a de meilleur, restez en contact avec des personnes qui cherchent la vérité comme vous et produisez une culture de qualité. En somme, arrêtez de faire semblant de vivre et commencez enfin à vivre !

Résumé de la critique d’Olavo de Carvalho à Descartes.

Un résumé de la critique d’Olavo de Carvalho sur Descartes de quelques chapitres du «Cours de philosophie par Olavo de Carvalho : une conversion des concepts généraux en expérience existentielle effective.»

🤔Le doute méthodique de Descartes est un faux semblant, quelque chose d’impossible à mettre en œuvre en fait.

🤔Depuis Descartes l’argumentation a pris le pas sur la perception.
Olavo dénonce cela et montre avec Étienne Couvert que c’était un des objectifs cachés de Descartes.

🤔Le cartésianisme est devenu tellement important des siècles après dans notre société que la preuve est désormais considérée comme plus importante que la connaissance dans notre culture !
Et on voit les ravages causés !

Alors que normalement, moralement nous n’avons pas au nom de la recherche de certitude, le droit de nier une vérité incertaine (comme la présence de l’être qui est la première chose qui vient et que nous ne pouvons pas nier, même si cette présence de l’être n’est pas claire et distincte).

🤔Descartes a aussi créé une rupture avec Dieu en exprimant que la volonté humaine définit elle-même l’échelle du bien et du mal car pour Descartes le monde n’a pas de sens moral étranger à l’homme.
On voit les ravages que cela a aussi créé !

🤔Le cartésianisme met erronément la puissance du libre arbitre au même niveau que Dieu avec une confiance excessive dans le «je».

🤔Avec ce cartésianisme, Dieu devient un pseudonyme pour la raison et cela est devenu la base de tout matérialisme et athéisme par la suite.

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«Cours de philosophie par Olavo de Carvalho : une conversion des concepts généraux en expérience existentielle effective.»

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Le philosophe qui défie l’Establishment Intellectuel : Olavo de Carvalho.


**🌟 Découvrez la Pensée Rebelle et Indépendante d’Olavo de Carvalho 🌟**

Plongez dans l’univers fascinant et controversé d’Olavo de Carvalho, un philosophe brésilien dont les idées résonnent bien au-delà des frontières de son pays natal.

Dans cette vidéo, nous vous offrons une introduction à cet intellectuel provocateur qui a défié le statu quo avec une audace sans précédent.



**Ce Que Vous Allez Apprendre :**
– **Qui est Olavo de Carvalho ?** Une biographie concise de l’homme qui est devenu une figure centrale du débat intellectuel au Brésil et à l’international.
– **Sa Philosophie Unique :** Explorez les fondements de sa pensée, de sa critique acerbe du marxisme à ses réflexions sur la culture, la religion, et la société.
– **L’Impact de Ses Idées :** Comment ses enseignements ont influencé la politique, la philosophie, et le mouvement conservateur au Brésil.
– **Les Controverses :** Un regard sur les débats enflammés et les polémiques que ses opinions ont suscités.
– **Pourquoi il Divise :** Analyse de pourquoi Olavo est autant aimé par certains que critiqué par d’autres.

**Pourquoi Regarder ?**
– **Comprendre le Monde Actuel :** Gagnez une perspective différente sur les dynamiques politiques et sociales actuelles.
– **Pensée Critique :** Soyez challengé par des idées qui encouragent à questionner les narratifs dominants.
– **Culture et Philosophie :** Enrichissez votre savoir avec une discussion philosophique profonde et engageante.

**Ne ratez pas l’occasion de découvrir pourquoi Olavo de Carvalho est décrit comme un « intellectuel hors normes », un « provocateur de génie » ou encore « un penseur à contre-courant ».**

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📌 **N’oubliez pas de liker et de partager** cette vidéo si vous trouvez que la pensée d’Olavo de Carvalho mérite d’être discutée et entendue.

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Le mouvement révolutionnaire marxiste taillé en pièces par l’examen philosophique via Olavo de Carvalho.

La révolution est un processus d’auto-transformation de la totalité de la réalité et, par définition, n’a pas de limite.

La révolution n’est pas un projet défini à réaliser par certains moyens, elle ne peut exister que comme promesse d’avenir.


Le processus révolutionnaire ressemble à une création artistique et non à l’exécution d’un projet technique ou politique de changement social.


L’idée de révolution est imprégnée d’éléments gnostiques, qui expriment une révolte générale contre la structure de la réalité, vue comme quelque chose de mal.

Le mouvement révolutionnaire ne se conçoit que comme un mouvement qui ne peut pas s’arrêter, c’est pourquoi il n’a pas non plus de point d’arrivée.

Il n’y aura jamais de paramètres de normalité car dans leur vision l’existence est anormale.

Ainsi, cela n’a aucun sens de s’attendre à une quelconque cohérence dans les propositions révolutionnaires, par exemple, les révolutionnaires peuvent être des fois en faveur de lois racistes, et d’autres fois en faveur de lois antiracistes.

Le seul véritable objectif pour les révolutionnaires c’est de provoquer l’inspiration pour que d’autres continuent le mouvement et au final qu’augmente l’élan de la révolution.

Tout rentre dans la révolution, par exemple, Lénine était anti-nationaliste et Staline a utilisé le nationalisme comme la grande arme de la révolution.

Pour être contre révolutionnaire il ne faut pas être bloqué sur des visions technico-scientifiques mais s’aligner à partir du même horizon intemporel.

Et c’est justement à cause de LA PERTE GÉNÉRALISÉE DU SENS DE L’IMMORTALITÉ que la logique révolutionnaire a prévalue en Occident.

C’est ainsi que dans le travail intellectuel, le grand risque que nous courons est celui d’inverser la hiérarchie des valeurs, ce n’est pas celui d’être attaqué par des révolutionnaires.

Comme le mouvement révolutionnaire n’a pas une fin :

  • soit il s’éteint par auto-destruction de l’humanité,
  • soit la mentalité révolutionnaire est détruite à sa base en écartant tous les révolutionnaires de la vie publique quels que soient leurs propositions.

Le mouvement révolutionnaire doit être rejeté dans son intégralité en comprenant les 3 inversions révolutionnaires :

  • a) l’inversion du sens du temps,
  • b) l’inversion de la relation sujet/objet et
  • c) l’inversion de la responsabilité morale.

Nous ne pouvons parler qu’à partir de notre propre immortalité et une fois que nous en avons acquis le sens.

Plus de détails dans le «Cours de Philosophie d’Olavo de Carvalho.»

En 5 minutes : «La stratégie socialiste d’hégémonie» appliquée dans le monde et expliquée par Olavo.

En 5 minutes : «La stratégie socialiste d’hégémonie» appliquée dans le monde et expliquée par Olavo.

Le passage du marxisme «pur et dur» de lutte des classes vers le marxisme culturel a été expliqué en 1985 dans une théorie.
Cette théorie de Laclau & Mouffe a été mise en place dans le monde entier.
Olavo de Carvalho revient dans le chapitre 239 de son cours de philosophie sur cette théorie et ses applications.



Le cours de philosophie d’Olavo de Carvalho est disponible ici : https://shorturl.at/gyAN7

Le pouvoir intellectuel est le plus efficace des pouvoirs, notamment parce qu’il domine le reste.

La formation de la guerre culturelle :


Nous vivons dans un environnement de guerre culturelle, il est donc important de savoir comment se déroule le processus par lequel certaines idées deviennent dominantes dans une société.


L’hégémonie culturelle est le processus par lequel certaines idées sont imprégnées dans la société presque jusqu’à un niveau subconscient, et chacun finit par penser en consonances même sans s’en rendre compte (Antonio Gramsci donne à l’hégémonie un autre sens, celui de la domination d’une classe par une autre, fondant ce qui a été appelé ensuite le marxisme culturel).

Le pouvoir intellectuel délimite les possibilités de concevoir et de percevoir les choses, travaillant sur le long terme, c’est pourquoi il est rarement exercé personnellement (et beaucoup ne le reconnaissent même pas comme un pouvoir) mais il s’avère être le plus efficace des pouvoirs, notamment parce qu’il délimite le reste.

L’usage courant du mot «révolution» est un exemple d’action de pouvoir intellectuel, qui a non seulement vulgarisé l’usage du terme mais lui a aussi automatiquement ajouté tout un imaginaire et y a associé des réactions de base presque inconscientes.

De l’avis général, à partir de 1650, avec les Lumières, il y a eu une sécularisation et une rationalisation de la société.
La culture traditionnelle comprenait l’Église et les universités, mais plus tard une nouvelle intellectualité a émergé qui a conquis l’hégémonie, et l’interprétation que nous faisons de cette période de transition correspond à la vision des nouveaux penseurs.

Suite dans le chapitre 146 du Cours de Philosophie par Olavo de Carvalho disponible ici : https://antoinebachelinsena.com/2023/09/04/mon-nouveau-livre-est-en-prevente-cours-de-philosophie-par-olavo-de-carvalho-une-conversion-des-concepts-generaux-en-experience-existentielle-effective/

Ce qui échappe à l’abordage commun des géopolitologues et spécialistes des relations internationales.

Olavo de Carvalho est un écrivain et philosophe anti-progressiste (ou autrement dit anti communiste ou anti marxiste ou anti wokiste ou anti révolutionnaire) connu en 2011 par le livre intitulé «Les États-Unis et le nouvel ordre mondial» qui est la retranscription du débat qu’il a eu avec Alexandr Dougine.

Voir à ce sujet mon article : https://antoinebachelinsena.com/2024/01/06/olavo-de-carvalho-vs-aleksandr-dugin/

Olavo était le président de l’IAI (Inter American institute for philosophy, government & social thought).
Installé aux États-Unis il a combattu le marxisme et expliqué comment le marxisme a détruit la haute culture, a réduit les universités à des centres de propagande communiste et comment la dégradation morale est tellement extrême de nos jours qu’elle paraîtrait impensable à un voyageur du temps venant du passé.

Le philosophe français Jean-François Revel dans le livre «La grande parade» dit en 2000 que c’est important de se questionner pourquoi 10 ans après la chute de l’URSS le mouvement communiste est encore aussi fort. Olavo a toujours expliqué que l’Union soviétique est différente du mouvement soviétique et tout le monde disait qu’il était fou quand il commençait à expliquer cela.

Ce qui échappe à l’abordage commun des géopolitologues et spécialistes des relations internationales ce sont ces formes subtiles d’influencer la culture peu à peu.

Dans les années 1920 le philosophe hongrois Georg Lukács a proposé des changements dans la stratégie communiste et il est parti en Allemagne où il a fondé l’école de Francfort.
Et la spécialité de cette école c’est la pénétration culturelle ou autrement dit la destruction culturelle subtile et de long terme, peu à peu et qui s’accumule et qui devient énorme au fur et à mesure des décennies.
C’est détruire les valeurs des croyances et toute la confiance que les personnes ont les unes des autres. Et cette posture intellectuelle de s’opposer à tout, de douter de tout a corrompu de nombreuses cultures nationales de fierté de la patrie.

Staline lui-même n’acceptait pas la philosophie de l’école de Francfort et les a envoyé dans un autre pays car il ne voulait pas de cela dans l’Union Soviétique.
Mais il était d’accord pour que ce soit fait justement dans d’autres pays pour provoquer la décadence morale des citoyens.

Tout rentre dans la révolution, par exemple, Lénine était anti-nationaliste et Staline a utilisé le nationalisme comme la grande arme de la révolution.
Le point de cohérence n’est pas l’idéologie ou la politique, c’est l’association de personnes unies par l’idée même du mouvement révolutionnaire.

Cela n’a aucun sens de s’attendre à une quelconque cohérence dans les propositions révolutionnaires car par exemple ces révolutionnaires peuvent être soit en faveur de lois racistes soit de lois antiracistes.

La question cruciale est justement de savoir pourquoi et c’est ce qu’explique Olavo.

La logique révolutionnaire a prévalu en Occident en grande partie à cause de la perte généralisée du sens de l’immortalité.
Cela révèle la difficulté que nous avons de nos jours à concevoir l’immortalité comme quelque chose qui nous a déjà été donnée.

Nous devons être conscient que nous ne sommes pas un élan du rêve révolutionnaire et que nous sommes des âmes immortelles avec une durée qui dépasse tout cela.
Le mouvement révolutionnaire doit être méprisé parce qu’il est mesquin et ne signifie rien face à la lumière de l’Éternité Divine.
Dans le travail intellectuel, le grand risque que nous courons est celui-ci : celui d’inverser la hiérarchie des valeurs, ce n’est pas celui d’être attaqué par des révolutionnaires.
Notre mission est d’avoir un horizon de vision infiniment plus large que celui des révolutionnaires et de créer une modalité d’expression qui méprise tout ce qui ne mérite pas d’être respecté.

Des intellectuels comme Herbert Marcuse, Walter Benjamin ont influencé profondément les films américains spécialement depuis les années 1930 avec une école des scénaristes qui étaient tous dirigés para John Howard Lawson.
Et lui-même disait qu’ils ne faisaient pas des films totalement communistes mais des films américains avec des messages communistes saupoudrés là et là peu à peu et de plus en plus et dans tous les films.

La même année de la destruction de l’URSS en 1990 a été créé le Foro de São Paulo et comme dit Lula avec ce nom neutre les gens ne savent pas ce qu’il s’y passe.
C’était une idée de Fidel Castro, Lula et Frei Berto un ami de Lula à La Havana dans la première réunion.
Puis des centaines d’organisations ont été ajoutées avec des criminels spécialisés dans les enlèvements, les narcotraficants comme les FARC, MIR chilien (Movimiento de la Izquierda Revolucionária) qui ont le monopole du trafic de drogue en Amérique latine avec l’aide des Clinton qui ont aidé le gouvernement colombien en prenant des narcos et mettant tout dans les mains des FARC.

Et ce que disait Lula c’est que «ce que nous avons perdu dans l’Est européen nous allons le reconquérir en Amérique latine.»
Et ils ont réussi.

La conscience humaine est généralement tenue en très mauvais état, non seulement par les sectes initiatiques, qui aspirent à des états « supérieurs », mais aussi par les matérialistes et comportementalistes, qui disent que la conscience n’existe même pas, qu’elle n’est qu’une illusion née des mécanismes chimiques.

Mais si la conscience humaine n’est presque rien, pourquoi tant d’efforts ont-ils été faits au XXe siècle pour la policer, la contrôler, l’opprimer et la neutraliser ?

Toutes les questions politiques qu’Olavo de Carvalho a posées sont nées de là, ce qui conduit à des préoccupations de premier ordre de nature éminemment philosophique.

Reflétant la liberté humaine et la puissance de Dieu le Père lui-même, la conscience humaine est imprévisible, créative et n’obéit pas aux lois. Par conséquent, elle rend possible la désobéissance et la rébellion, y compris la possibilité de se rebeller contre Dieu. L’idée de liberté métaphysique humaine au fil du temps s’est traduite en liberté politique, qui est une liberté de conscience.

Dans la Constitution américaine, pour la première fois, le principe de la liberté politique a été manifesté, basé sur un principe biblique, traduit en lois et en institutions. Ainsi, la liberté de conscience, telle qu’incarnée dans cette constitution et ses institutions, ne vient pas des Lumières mais de sources bibliques.

Groucho Marx comédien et acteur avait l’habitude de dire «Allez-vous croire ce que je vous dis ou dans ce que voient vos propres yeux ?»

Et c’est justement ce que font ces marxistes culturels lorsque nous présentant un homme vêtu comme une femme ils nous disent de l’appeler femme. Ils attaquent directement notre intégrité morale.
L’ingénierie sociale derrière c’est de croire à ce que dit le gouvernement et non à ce que voient nos yeux.
C’est une attaque contre l’intelligence et conscience humaine, ou une crise de dimension anthropologique.

En conclusion :
Nous ne pouvons parler qu’à partir de notre propre immortalité et une fois que nous en avons acquis le sens.

Article aussi publié sur Le Media en 442 :

Olavo de Carvalho – La destruction culturelle subtile : Comprendre la stratégie de l’école de Francfort

Revivre des expériences cognitives avec Olavo de Carvalho, extraits audios du livre Cours de Philosophie.

Extraits du livre Cours de philosophie d’Olavo de Carvalho.

«Un jour nous découvrons que l’infini est encore plus confortable que le fini» Olavo de Carvalho.
Le livre est disponible à la vente en version papier !

Ce livre d’études pratiques et personnelles permet de revivre des expériences cognitives.

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En 1 minute sur Olavo.

Livre «Cours de philosophie par Olavo de Carvalho: une conversion des concepts généraux en expérience existentielle effective.»

C’est un livre d’études pratiques et personnelles pour revivre des expériences cognitives.

«Un jour, nous découvrons que l’infini est encore plus confortable que le fini. (…)
Ouvrir son esprit à la transcendance est ce qui permet la rationalité
Olavo de Carvalho.

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Ce cours de philosophie est le seul qui puisse vous aider à pratiquer la philosophie au lieu de simplement répéter ce que d’autres personnes, illustres et que vous aimez, en ont dit.

Mais, de par sa nature même, la philosophie n’est pas un savoir spécialisé sur une certaine classe d’objets : c’est une activité intégrale de l’intelligence qui se tourne vers tous les champs du savoir et de l’expérience à la recherche de son unité, de son fondement et de ce qu’elle signifie ultimement pour la conscience humaine.

Il n’y a donc pas de limites aux connaissances spécialisées qui peuvent devenir nécessaires, comme subsides auxiliaires, à l’apprentissage et à l’exercice de la philosophie.
La formation philosophique est aussi, et indissociablement, l’ouverture de l’intelligence à la totalité systémique des connaissances humaines.

Pour cette raison, ce cours est également un système éducatif complet, ouvert aux domaines d’études suivants, en plus de la philosophie stricto sensu :
🔹Religion comparée,
🔹Lettres et arts,
🔹Sciences humaines,
🔹Sciences naturelles,
🔹Communication et expression.

Cette portée fait de ce cours une sorte d’introduction générale aux études supérieures dans leur globalité.

Mais ce n’est pas tout.

Comme la philosophie consiste avant tout dans l’unité du savoir et de la conscience, les différents domaines abordés dans le cours ne constituent pas une somme d’éléments sans liens, mais plutôt la vision synthétique de l’unité organique du savoir humain.
Grâce à cette approche, le cours devient une pratique des savoirs interdisciplinaires.

Cependant, la philosophie ne peut jamais constituer une simple activité professionnelle et universitaire, déconnectée de l’intimité personnelle de celui qui l’exerce.

C’est, par définition, un exercice de conscience de soi, qui recherche systématiquement les liens entre savoir, être et agir, dans l’unité de la conscience individuelle du philosophe.

👉 L’unité du savoir, de l’être et de l’agir est le but de toute philosophie : c’est la conquête de la sagesse.

Cherchant constamment le lien entre connaissance et conscience de soi, le philosophe (ou, ce qui revient exactement au même : l’étudiant) se soumet à la discipline de la sincérité, qui devient lentement, progressivement et sûrement une voie d’ascèse spirituelle : le développement du sens personnel de la vérité.

Comme, d’ailleurs, l’intelligence humaine ne se développe pas plus ou moins selon les taux fictifs de certains QI innés ou selon certaines déterminations induites, mais seulement selon la détermination plus ou moins grande de chaque homme à rechercher la vérité et à l’intégrer dans les structures de sa personnalité et les lignes de sa manière d’agir, le cours devient aussi une méthode de développement de l’intelligence personnelle.

Voici ce qu’est le cours de Philosophie :
🔹Un cours de philosophie,
🔹Un système éducatif complet,
🔹Une introduction générale aux études supérieures,
🔹Une théorie et une pratique de l’interdisciplinarité,
🔹Un chemin d’ascétisme spirituel,
🔹Une méthode de développement de l’intelligence personnelle.

Si ces objectifs vous paraissent trop grands pour être atteints d’un coup, le cours vous montrera qu’il n’est pas possible d’en atteindre un seul séparément : la philosophie, l’éducation intégrale, l’élargissement de l’horizon cognitif, l’unité du savoir, l’ascèse spirituelle basée sur la conscience de soi-même et le développement de l’intelligence humaine ne sont que six noms pour une seule et même chose.

Le cours ne promet pas de vous les donner, car aucun d’entre eux n’est quelque chose que vous pouvez recevoir en cadeau.

Il promet seulement de vous montrer le chemin pour les conquérir et les faire vôtres pour toujours.

Le cours de Philosophie ne vous demandera que deux choses : la sincérité et l’effort tranquille.

En 1 minute sur Olavo

Olavo démonte Descartes

La société moderne a créé une confiance excessive au «je» et ce fut l’influence de Descartes.


On continue notre série de vidéos concernant le livre «cours de philosophie d’Olavo de Carvalho», en collaboration avec François.

Livre disponible en prévente ici : http://shorturl.at/AHP25
«Cours de philosophie par Olavo de Carvalho: une conversion des concepts généraux en expérience existentielle effective.»

Extrait du chapitre 126 intitulé «L’unité du réel» du livre «Cours de philosophie d’Olavo de Carvalho.»

Aristote dit dans la Métaphysique :
«Toutes ces choses les plus universelles sont, dans leur ensemble, les plus difficiles à connaître pour les hommes, puisqu’elles sont les plus éloignées des sens».

D’autre part, nous savons aussi par Aristote qu’avec la forme sensible vient la forme intelligible, le quid, qui donnera, à son tour, le concept universel.
Voilà un problème qu’Aristote n’a pas résolu et qui peut s’énoncer ainsi :
Tout ce qui existe, existe en tant qu’individualité & non en tant qu’existence collective, par contre, il n’y a de connaissance qu’au niveau de l’universel.
Il n’y a pas tant ici contradiction qu’une tension entre la manière d’être toujours individuelle et la manière de connaître, toujours générale.

La perception de la forme intelligible est faite par l’intelligence mais suit immédiatement les sens.
Cependant, en termes de validité des connaissances, la simple perception ne peut, à elle seule, servir de prémisse à un raisonnement logique.
Il faut la convertir en une forme verbale affirmative qui suit la forme sensible.

Et il n’est pas facile de montrer comment quelque chose d’aussi discontinu que les sens peut conduire à des concepts universels.
Les concepts universels ont une continuité, mais nous ne percevons que des choses discontinues, quelque chose où il y a un contraste.

Le «monde matériel» n’est pas du tout un monde, car si l’on ampute tous les liens invisibles et non sensibles qui l’articulent, il ne reste qu’une série de perceptions instantanées, séparées et incommunicables entre elles.
L’œil cligne et on sait qu’on n’a pas besoin de «refaire» toute l’image, malgré le fait qu’il y a un gouffre sensible entre les deux instants.
De plus, nous percevons le lien de continuité lorsque l’objet transite entre les sens lorsque quelque chose est visible devant nous et se cache ensuite dans la poche avec la main.
Entre la perception visuelle et la perception tactile, il y a une troisième chose qui nous fait savoir que l’objet reste le même et quelque chose d’autre n’est donné par aucune des deux précédentes.
Nous savons que chaque nouvelle perception provient de la même réalité et qu’il y a unité entre nous et l’objet, sinon nous ne pourrions entrer en relation avec lui.

L’unité du réel est présente dans tout ce que nous faisons, mais rien de tout cela ne peut être donné par la somme des données de tous les sens.
Nous ne pouvons joindre les données qu’en termes d’une unité précédente qui est supposée dans tout.
Ils supposent tous l’unité du réel mais leur fondement est problématique, ce qui introduit l’opportunité pour les sceptiques d’intervenir.

David Hume pensait qu’il était impossible de connaître l’unité du réel –ainsi que l’unité de notre personne– ni même de savoir si elle existe ou non. Nous croirions à cette unité seulement par habitude. Mais alors comment un «je» sans unité peut-il acquérir une habitude?

Pour Kant nous ne percevons pas l’unité du réel, ce qui existe est un schéma préexistant dans l’esprit humain (les formes à priori fonctionnant inconsciemment) qui opère sur les données fragmentaires du monde sensible et donne une forme unitaire, ce qu’eux-mêmes ne font pas.
Si tel est le cas, nous ne saurions jamais si cette unité est réelle ou non.
Kant dit que tous les hommes font cela, ce qui confèrerait au procédé une certaine validité mais non une véracité : nous pouvons tous nous tromper ensemble, comme disent les sceptiques.

L’académie a assumé cette hypothèse kantienne et a échangé la véracité contre le consensus et, ainsi, le monde objectif réel a été laissé entre parenthèses.
D’autres ont essayé de se réfugier dans la science disant qu’on ne peut admettre comme connaissance que ce qui est décrit par les sciences, mais ils ajoutent que l’être humain ne peut rien dire d’objectif, tout ce qu’il dit n’exprime que le fonctionnement de son propre cerveau.

C’est-à-dire qu’il est prévu que les hommes qui sont seuls capables de jeux intersubjectifs ont développé une science capable de connaissances objectivement valables, alors que, par l’hypothèse de départ, la science ne pouvait être qu’un autre jeu.

Rorty en a tiré la conclusion logique : si on ne peut rien prouver, on ne peut qu’essayer d’amener les autres à parler comme nous et + encore, il faut vraiment fabriquer le consensus.
La science consiste à émettre l’hypothèse qu’un certain champ de phénomènes obéit à une constante puis partir à la recherche de faits qui prouvent l’hypothèse.
Toute rigueur scientifique n’élimine pas les limites initiales qui dessinent non seulement l’univers observable mais aussi le type de constante à observer.
Kant avait raison lorsqu’il disait qu’en science la méthode invente l’objet, mais, de cette façon, rien de ce qui est étudié en science ne peut être dit réel, ce n’est qu’un simulacre d’objectivité projeté par la méthode, qui finalement est déjà une application technique.
On ne peut confondre l’unité de la réalité concrète, là où nous existons, avec l’unité abstraite d’un «tout» pris comme objet de théorie.

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Partie 2 sur «La science se croit indépendante de la philosophie» dénonce Olavo de Carvalho.

Deuxième partie de notre série du cours de philosophie d’Olavo de Carvalho en collaboration avec François de Perspective Politique et nous discutons ici le présupposé que la science se croit indépendante de la philosophie.

Mon nouveau livre sur Olavo de Carvalho est disponible en prévente ici : shorturl.at/cegZ8
«Cours de philosophie par Olavo de Carvalho: une conversion des concepts généraux en expérience existentielle effective.»

«La science se croit indépendante de la philosophie» dénonce Olavo de Carvalho. Vidéo avec François de Perspective Politique.

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On décortique le marxisme culturel avec Olavo de Carvalho. Collaboration avec François de Perspective Politique.

Nouvelle série de vidéos en collaboration avec François de Perspective Politique.

🔸Introduction, parcours et culture personnelle d’Olavo de Carvalho.

🔸Critique du marxisme et post marxisme selon Olavo.

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Olavo de Carvalho, un des philosophes modernes les plus originaux et les plus audacieux.

Introduction aux travaux du grand professeur et philosophe Olavo de Carvalho et qui n’est malheureusement pas connu en francophonie.

C’est pourtant un des philosophes modernes les plus originaux et les plus audacieux.

La note dominante de son œuvre est la défense de l’intériorité humaine contre la tyrannie de l’autorité collective.

Ses questions posées nous orientent vers la conquête de la maturité et l’émancipation du dressage social collectif.

Olavo explique comment le système d’éducation sociale corrompt notre liberté de questionner et entraîne :
🔹L’entrainement à la lâcheté induite,
🔹Le manque affectif induit,
🔹La haine de la connaissance,
🔹La jalousie destructive,
🔹Le mimétisme neurotique.

Pour Olavo de Carvalho, il existe un lien indissoluble entre l’objectivité du savoir et l’autonomie de la conscience individuelle, lien qui se perd de vue lorsque le critère de validité du savoir est réduit à une forme impersonnelle et uniforme d’usage par la classe académique.

Olavo démontre comment la gauche a dominé la presse et les universités brésiliennes pendant plusieurs décennies dans une stratégie qui a suivi l’idéologie du marxiste italien. L’objectif, dit-il, était de créer une «atmosphère mentale» dans laquelle la population deviendrait socialiste sans s’en rendre compte.

👉 Finalement, le message essentiel d’Olavo de Carvalho je crois c’est que c’est l’ouverture de la transcendance qui permet la rationalité (et comme le disait Saint Thomas d’Aquin).
Car sinon on se ferme sur une petite réalité parce qu’on ne veut pas poser la question sur laquelle on a pas de réponse.
On la laisse de côté cette question essentielle qui nous embête mais de cette façon on se ferme, on enferme notre esprit.
Se fermer dans un système prétendument connu lorsque la conception de la totalité est limitée.
Pourquoi j’existe ?
Non réponse de dire je pèse tant et je mesure tant, ou je suis entrepreneur ou autre.
La stature de l’âme adulte c’est de voir la transcendance, s’ouvrir et capter, même si confus bien sûr.

Lisez aussi l’article «De Bobbio à Bernanos. Texte de 1999 restant éternel avec les innombrables leçons du professeur Olavo de Carvalho» sur le lien suivant :
https://antoinebachelinsena.com/2023/01/10/de-bobbio-a-bernanos-texte-de-1999-restant-eternel-avec-les-innombrables-lecons-du-professeur-olavo-de-carvalho/