La maladie des idéologies modernes.

Les idéologies modernes reposent sur une distorsion profonde de la perception du temps : hégélianisme, marxisme, positivisme, nietzschéisme, pensée teilhardienne, transhumanisme, holisme, écologisme, multiculturalisme, théologie de la libération, progressisme globaliste de l’ONU, et autres.

Ce sont des messianismes modernes, dans le sens où ces idéologies imaginent un futur hypothétique comme forme de paradis merveilleux qu’elles érigent en vérité absolue pour réinterpréter le passé. Et c’est ce procédé même qui les empêchent de faire la distinction logique entre ce qui est nécessaire et ce qui est contingent. 

Nécessaire : Ce qui doit être, inéluctable et universel (ex. : lois logiques, 2+2=4). 
Contingent : Ce qui peut être ou ne pas être, dépendant des circonstances (ex. : un choix, un événement). 

👉 Les messianismes confondent les deux, traitant des futurs hypothétiques (contingents) comme s’ils étaient inévitables (nécessaires), faussant ainsi la perception du temps.

De plus, lorsque ce futur tant attendu arrive sans que la promesse divine — qu’il s’agisse du Prince de Machiavel, de la société sans classes, du «Surhomme» ou du règne de Gaïa — ne se réalise, des «révisions» surgissent. Et ces révisions transforment l’échec en carburant pour de nouvelles prophéties messianiques, alimentant un cycle sans fin, aussi inépuisable que l’aveuglement humain.

Dans mes recherches sur ce sujet, et parmi les éléments rassemblés, ce qui frappe le plus est la manière dont des esprits, même brillants, perdent leur acuité lorsqu’ils sont emportés par ces courants messianiques. Ils sombrent dans une inaptitude surprenante, incapables de raisonner avec clarté sur des questions élémentaires.

Cette forme contemporaine de bêtise découle d’une fuite hors de la réalité vécue pour s’installer dans une «seconde réalité», un monde illusoire qui n’existe que dans l’esprit des pseudos intellectuels séduits par ces idéologies.

Dans cette seconde réalité, la bêtise passe malheureusement pour de la sagesse chez ceux qui ne voient que cette seconde réalité. Car ce n’est qu’en confrontant les idées aux exigences du réel que l’absurdité devient évidente, révélant l’insensibilité grotesque des adeptes de cette seconde réalité face à la vie concrète.

Prenons l’exemple de Thomas Piketty, le soir disant économiste qui vilipende l’État pour des inégalités galopantes mais qui, dans un numéro d’acrobate, prône un impôt mondial géré par un super-État bureaucratique ! Un salto idéologique à faire pâlir un contorsionniste !

Cette incohérence illustre parfaitement le piège logique des raisonnements messianiques.

Ces errements ne sont pas de simples fautes de logique, car leurs auteurs sont souvent des esprits brillants. Le problème réside dans leur perception. S’ils observaient le monde tel qu’il est, ils verraient qu’il ne correspond pas à leurs projections.

Mais ils le regardent à travers le prisme prophétique d’un futur idéalisé, ce qui le transforme en une image digne des toiles d’Escher, où une main se dessine elle-même ou une échelle en spirale revient à son point de départ. Qu’on appelle cela « dialectique », « holisme », « approche systémique » ou « déconstructionnisme », le constat reste le même : c’est une affliction sérieuse.

Il ne s’agit pas d’une psychose au sens clinique, comme l’ont noté des penseurs tels qu’Henri de Lubac, Albert Camus, Norman Cohn ou Eric Voegelin. Cette maladie est d’ordre spirituel et peut affecter des individus par ailleurs parfaitement fonctionnels dans leur vie quotidienne. Mais ceux qui en sont atteints n’ont aucune conscience de leur trouble. Ils ressentent un profond mécontentement face à une réalité qui ne se plie jamais à leurs attentes, les amenant à rejeter le présent et le passé comme de simples préludes imparfaits à un futur utopique.

Ce mécanisme d’auto-alimentation exacerbe leur déconnexion du réel.
Sur un registre similaire, Karl Kraus observait que certaines époques sont si absurdes qu’elles défient la satire, la réalité se confondant avec la caricature.

Quelques mois après le scandale retentissant du « Penelopegate », François Fillon a défendu l’idée que le népotisme, lorsqu’il concerne son épouse, serait profondément éthique : l’emploi de son épouse comme assistante parlementaire était profondément légitime et éthique, affirmant qu’elle avait travaillé dur pour mériter son salaire.

Et, fait remarquable, de nombreux commentateurs et soutiens politiques se sont empressés de le soutenir.

Hégélianisme.
L’hégélianisme, inspiré de Georg Wilhelm Friedrich Hegel, envisage l’Histoire comme un processus dialectique menant à l’absolu, où l’Esprit du monde se réalise pleinement dans un futur rationnel et harmonieux. Ce futur hypothétique est érigé en vérité absolue, réinterprétant le passé comme une série de contradictions nécessaires vers cette fin inévitable.

Ainsi, il efface la distinction entre le nécessaire (la progression dialectique) et le contingent (les événements aléatoires), en les subordonnant à une téléologie historique. Lorsque ce futur d’harmonie absolue ne se matérialise pas, des révisions comme le néo-hégélianisme ajustent la doctrine pour promettre une réalisation plus lointaine.

👉 Ce cycle perpétue une foi messianique en un progrès inéluctable, alimenté par l’aveuglement à la complexité réelle du temps.

Marxisme.
Le marxisme, fondé par Karl Marx, prédit un futur communiste sans classes, où le prolétariat triomphe après la révolution, abolissant l’exploitation capitaliste. Ce paradis hypothétique sert de prémisse pour analyser l’Histoire comme une lutte des classes déterminée par les forces productives.

Il confond le nécessaire (le matérialisme historique) avec le contingent (les variations culturelles ou individuelles), en les intégrant dans un schéma linéaire vers le communisme. Face à l’échec des sociétés sans classes, des révisions comme le léninisme ou le maoïsme transforment les déceptions en étapes vers de nouvelles promesses.

👉 Cette boucle infinie repose sur une distorsion temporelle, où l’avenir utopique justifie l’ignorance des réalités présentes.

Positivisme.
Le positivisme, développé par Auguste Comte, imagine un avenir scientifique où l’humanité atteint un stade positif, guidé par la raison empirique et débarrassé des superstitions théologiques et métaphysiques. Ce futur hypothétique est posé comme vérité catégorique pour réinterpréter le passé en trois stades évolutifs inévitables.

Il abolit la frontière entre nécessaire (le progrès scientifique) et contingent (les facteurs irrationnels ou culturels), en les forçant dans une loi des trois états. Quand ce règne de la science pure n’arrive pas, des révisions comme le néo-positivisme adaptent la doctrine pour de nouvelles utopies rationalistes.

👉 Ce mécanisme nourrit un messianisme laïque, inépuisable comme la quête humaine de certitudes absolues.

Nietzschéisme.
Le nietzschéisme, basé sur Friedrich Nietzsche, prophétise un futur dominé par le Surhomme, transcendant les valeurs morales décadentes pour affirmer la volonté de puissance éternelle. Ce futur hypothétique réinterprète le passé comme un cycle de ressentiment et de déclin, menant à une réévaluation de toutes les valeurs.

Il brouille le nécessaire (l’éternel retour) et le contingent (les choix individuels), en les subordonnant à une vision élitiste et créative. Lorsque le Surhomme ne surgit pas, des révisions postmodernes ou existentialistes recyclent l’idée en nouvelles promesses de libération.

👉 Cette perpétuation messianique exploite l’aveuglement à la finitude humaine, générant un cycle d’illusions vitalistes.

Pensée teilhardienne.
La pensée teilhardienne, de Pierre Teilhard de Chardin, envisage un futur cosmique où l’humanité converge vers le Point Oméga, unifiant matière et esprit en une noosphère évoluée. Ce paradis hypothétique sert de base pour relire le passé comme une évolution dirigée vers cette unification divine.

Elle efface la distinction entre nécessaire (le processus évolutif) et contingent (les aléas biologiques), en les intégrant dans une téléologie spirituelle. Face à l’absence de ce règne oméga, des révisions théologiques ou transhumanistes transforment l’échec en étapes vers de nouvelles convergences.

👉 Ce cycle messianique, mêlant science et une sorte de foi un peu mystique, est alimenté par une distorsion temporelle inépuisable.

Holisme.
L’holisme postule un futur où tout est interconnecté en un tout harmonieux, surpassant les visions réductionnistes pour une unité systémique globale. Ce futur hypothétique réinterprète le passé comme des fragments inachevés d’une totalité émergente.

Il confond le nécessaire (les relations systémiques) avec le contingent (les éléments isolés), en les fondant dans une vision unitaire. Lorsque cette harmonie ne se réalise pas, des révisions comme l’holisme écologique ou quantique ajustent la doctrine pour de nouvelles promesses d’intégration.

👉 Cette boucle messianique perpétue une illusion d’unité, nourrie par l’aveuglement aux divisions réelles du monde.

Écologisme.
L’écologisme imagine un avenir où l’humanité vit en symbiose avec la nature, rétablissant l’équilibre planétaire sous le règne de Gaïa, la Terre vivante ou Terre Mère. Ce paradis hypothétique réanalyse le passé comme une ère d’exploitation destructrice menant à une crise inévitable.

Il abolit la frontière entre nécessaire (les cycles naturels) et contingent (les innovations humaines), en les subordonnant à une urgence environnementale. Quand le règne de Gaïa tarde, des révisions comme l’écologie profonde ou le greenwashing transforment les échecs en appels à de nouvelles actions salvatrices.

👉 Ce messianisme vert alimente un cycle infini, exploitant la peur et l’espoir pour ignorer les complexités temporelles.

Multiculturalisme.
Le multiculturalisme prophétise un futur harmonieux où les cultures coexistent en une mosaïque égalitaire, transcendant les conflits identitaires. Ce futur hypothétique réinterprète le passé comme une histoire d’oppressions coloniales menant à une diversité libérée.

Il brouille le nécessaire (l’intégration culturelle) et le contingent (les tensions locales), en les forçant dans un idéal pluraliste. Face à l’absence de cette harmonie, des révisions comme le post-multiculturalisme ajustent pour promettre une inclusion plus radicale.

👉 Cette boucle messianique repose sur une distorsion du temps, perpétuant l’aveuglement aux fractures réelles des sociétés.

Théologie de la libération.
La théologie de la libération envisage un futur où les opprimés, inspirés par une version marxiste de l’Évangile, construisent un royaume de justice sociale sur Terre, libéré des structures capitalistes. Ce paradis hypothétique réinterprète le passé biblique comme une lutte des pauvres contre les puissants.

Elle efface la distinction entre nécessaire (l’option pour les pauvres) et contingent (les contextes politiques), en les alignant sur une eschatologie terrestre. Lorsque ce royaume ne s’établit pas, des révisions syncrétiques avec l’écologie ou le féminisme recyclent l’échec en nouvelles prophéties.

👉 Ce messianisme théologique nourrit un cycle inépuisable, ancré dans une inversion temporelle de la foi.

Progressisme globaliste de l’ONU.
Le progressisme globaliste de l’ONU prédit un avenir unifié sous des objectifs durables, où les nations coopèrent pour éradiquer pauvreté, inégalités et crises climatiques via des agendas mondiaux. Ce futur hypothétique réanalyse le passé comme une ère de divisions nationales menant à une gouvernance globale inévitable.

Il confond le nécessaire (les accords internationaux) avec le contingent (les souverainetés locales), en les subordonnant à une vision universaliste. Quand ces objectifs échouent, des révisions comme les nouveaux ODD transforment les déceptions en appels à une coopération accrue.

👉 Cette boucle messianique onusienne exploite l’aveuglement collectif, perpétuant une distorsion temporelle au nom du progrès.

Du collectivisme au croissant : la trajectoire de Roger Garaudy comme présage de la métamorphose idéologique de l’Europe et l’impératif de défendre la chrétienté.

Peu de figures incarnent avec autant de vivacité les mutations idéologiques que Roger Garaudy.

Né en 1913 à Marseille, en France, Garaudy a parcouru un chemin semé d’embûches : d’un catholicisme fervent dans sa jeunesse, en passant par les dialectiques « rigoureuses » du marxisme, jusqu’à l’étreinte de l’islam en 1982. 

Cette odyssée personnelle, jalonnée de conversions et de controverses, m’apparaît comme un microcosme des destinées de l’Europe. 

Le parcours de Garaudy – du zèle collectiviste du communisme à la soumission spirituelle de l’islam – préfigure, à mes yeux, une trajectoire possible du continent, et face à laquelle je m’oppose bien sûr. 

Dans une ère où l’Europe affronte l’érosion du sécularisme, des transformations démographiques et des quêtes spirituelles renaissantes, cette trajectoire invite un examen stratifié. 

À travers des prismes sociologiques, philosophiques et spirituels, cet article explore si la vie de Garaudy reflète un pivot potentiel de l’Europe, du matérialisme collectiviste vers une renaissance islamique, tout en plaidant pour la défense et la promotion de la chrétienté, portée par une évangélisation croissante, comme rempart essentiel à l’identité européenne.

La biographie de Garaudy ressemble à une chronique de l’évolution idéologique. 

Issu d’une famille protestante, il s’engage dans la théologie avant de bifurquer vers la philosophie, obtenant son doctorat en 1936. 

Le tumulte de l’entre-deux-guerres l’attire dans le Parti communiste français (PCF), où il devient un théoricien majeur, réconciliant marxisme et “humanisme” dans des œuvres comme “Les Sources françaises du socialisme scientifique”. 

Emprisonné pendant la Seconde Guerre mondiale pour ses activités de résistance, Garaudy émerge après la Libération comme un parlementaire et un intellectuel éminent, dialoguant avec des existentialistes comme Jean-Paul Sartre. 

Pourtant, la désillusion s’installe ; sa critique de l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie en 1968 entraîne son exclusion du PCF en 1970. 

Cette rupture le propulse vers des dialogues œcuméniques, aboutissant à sa conversion à l’islam à l’âge de 69 ans, sous le nom de « Ragaa ». 

Ce virage, fruit de décennies d’engagement avec la pensée islamique et de rencontres avec des intellectuels musulmans, reflète une quête de synthèse au-delà du matérialisme occidental. 

Après sa conversion, Garaudy publie des textes comme “L’Islam habite notre avenir”, plaidant pour l’islam comme rempart contre les excès capitalistes.

À travers Garaudy, je discerne un prototype d’un destin européen où le paysage idéologique, jadis dominé par le socialisme collectiviste, cède à des dynamiques multiculturelles. 

L’effondrement des utopies collectivistes – ces grands récits marxistes promettant une société sans classes – a laissé un terrain fertile pour des spiritualités orientales, notamment l’islam, qui recyclent les thèmes anticapitalistes sans leur athéisme militant originel. 

Cet athéisme militant, pilier du marxisme-léninisme, se définit par son rejet agressif de toute transcendance, érigeant la raison matérialiste en dogme et reléguant la religion à une « aliénation » à éradiquer. 

Inspiré par Marx, qui qualifiait la religion d’« opium du peuple », cet athéisme s’est incarné dans des politiques coercitives : en URSS, des milliers d’églises furent fermées et des prêtres persécutés ; en France, le PCF des années 1950-1960 prônait un sécularisme radical, rejetant les institutions religieuses comme obstacles à la révolution. 

Cet athéisme militant, en niant la dimension spirituelle de l’homme, a aliéné des segments de la classe ouvrière et des intellectuels comme Garaudy, qui cherchaient une synthèse entre justice sociale et transcendance. 

L’échec de cette posture, illustré par la chute de l’URSS en 1991 et la désaffection du PCF (de 20 % des voix en 1978 à moins de 2 % en 2025), a créé un vide idéologique. 

L’islam, notamment dans ses courants politiques, s’est engouffré dans cette brèche, offrant une vision communautaire qui reprend les critiques marxistes du capitalisme – exploitation, inégalités, impérialisme – mais les ancre dans une transcendance divine.

Des figures comme Sayyid Qutb, dans “Milestones” (1964), articulent une critique islamiste du matérialisme occidental, reprenant des accents marxistes sans l’athéisme, prônant une umma universelle comme alternative à la lutte des classes. 

Cette dynamique, incarnée par Garaudy, menace l’héritage chrétien, qui doit être défendu et promu, notamment par une évangélisation croissante, comme socle de l’identité européenne.

Sociologiquement, ce glissement du collectivisme vers un islam ascendant s’appuie sur des tendances démographiques et culturelles. 

Après la Seconde Guerre mondiale, l’Europe importe une main-d’œuvre de pays musulmans, posant les bases d’une présence islamique durable. 

En 2025, la population musulmane atteint 46 millions, soit 6 % des 745 millions d’Européens. 

Le Pew Research Center prévoit une hausse à 7-14 % d’ici 2050, portée par une natalité de 2,6 enfants par femme musulmane contre 1,5 pour la moyenne européenne.

En Allemagne, les musulmans, majoritairement turcs, représentent 7 % de la population ; en France, ils sont 5,7 millions. 

Ce dynamisme coïncide avec l’érosion du collectivisme, fracturé par la mondialisation et la désindustrialisation. 

Une étude polonaise de 2021 montre un virage vers l’individualisme entre 2003 et 2018, tandis que les partis socialistes perdent 30 % de leurs voix depuis 1990. 

Ce vide sociétal, amplifié par une sécularisation où seuls 22 % des Européens assistent à un culte en 2025, favorise une islamisation démographique. 

Cependant, un contre-mouvement émerge : l’évangélisation croît en Europe, portée par des mouvements charismatiques et évangéliques. 

En France, les églises évangéliques ont vu leur fréquentation augmenter de 15 % entre 2015 et 2025, avec 700 000 pratiquants, selon le Conseil national des évangéliques de France. 

En Pologne et en Hongrie, les écoles chrétiennes et les festivals religieux attirent des jeunes, avec une hausse de 10 % des baptêmes depuis 2020. 

Ces efforts, bien que minoritaires, signalent un renouveau chrétien qui doit être amplifié pour contrer l’islamisation et réaffirmer les racines chrétiennes.

Sur le plan philosophique, la transition de Garaudy évoque une dialectique hégélienne inversée, où la thèse collectiviste marxiste rencontre son antithèse dans l’islam, forgeant une synthèse potentiellement totalitaire. 

Dans le cas de Garaudy, la thèse marxiste, ancrée dans le collectivisme matérialiste et la promesse d’une société sans classes, se heurte à son antithèse islamique, qui propose un cadre spirituel et communautaire rejetant le matérialisme occidental tout en conservant les critiques anticapitalistes. 

Cette inversion réside dans le renversement de l’optimisme progressiste de Hegel : au lieu d’avancer vers une liberté universelle, la synthèse risque une clôture totalitaire, car le marxisme et l’islam politique partagent une propension à des visions totalisantes, que ce soit par la lutte des classes ou l’unité théocratique. 

Le marxisme humaniste de Garaudy, influencé par Lukács, cherchait une rédemption collective à travers la praxis historique, mais son exclusion du PCF a révélé les limites du déterminisme matérialiste face à la bureaucratie stalinienne. 

Son passage à l’islam, inspiré par le rejet de la fragmentation séculière, remplace le progrès linéaire du marxisme par une eschatologie cyclique, orientée vers le divin, où l’umma transcende les divisions de classe. 

Cependant, cette synthèse porte un potentiel autoritaire, car l’islam politique, comme le marxisme, exige souvent une allégeance absolue, marginalisant les libertés individuelles. 

Maxime Rodinson note que le communisme emprunte des traits religieux – promesses messianiques, hiérarchies sacerdotales. 

L’effondrement de l’URSS a libéré un espace pour l’islam politique, qui recycle l’anticapitalisme marxiste, comme l’explore Gilbert Achcar dans “L’Islam politique : une analyse marxiste” (2016). 

Cette convergence érode les fondements laïcs de l’Europe, rendant impérative la promotion de la chrétienté, dont la synthèse de foi et de raison (Thomas d’Aquin) offre une alternative robuste pour préserver la dignité individuelle et la responsabilité collective.

Sur le plan spirituel, la trajectoire de Garaudy illumine une quête transcendante qui pourrait séduire une Europe en mal de sens, mais souligne l’urgence de revitaliser la chrétienté par l’évangélisation. 

Sa conversion en 1982, influencée par “Le Livre vert” de Kadhafi, reflète une résistance à la marchandisation occidentale. 

Garaudy déclarait : « L’islam habite notre avenir parce qu’il refuse la division entre le sacré et le profane. » 

Dans une Europe où 25 % des habitants sont « sans affiliation religieuse » (Pew, 2025), 5 000 Français se convertissent annuellement à l’islam, attirés par sa discipline communautaire. 

Pourtant, la chrétienté, portée par un élan évangélisateur, offre une réponse authentique. 

René Guénon anticipait un retour aux sagesses orientales, mais la chrétienté reste la voie enracinée pour l’Europe.

En conclusion, la trajectoire de Garaudy est un miroir prophétique. 

Sociologiquement, le déclin du collectivisme et l’essor islamique convergent, bien que l’évangélisation croissante offre un contrepoint. 

Philosophiquement, une hybridation marxiste-islamique défie le libéralisme via une dialectique hégélienne inversée. 

Spirituellement, l’islam répond à un vide que la chrétienté, revitalisée par l’évangélisation, doit combler. 

Défendre et promouvoir la chrétienté – via la Haute Culture, l’éducation, les institutions religieuses et un renouveau culturel – est impératif pour préserver l’identité européenne. 

Garaudy l’écrivait, « l’avenir n’est pas écrit, mais il appelle à être habité ». 

L’Europe doit remettre en avant ses racines chrétiennes pour éviter que le croissant ne se lève sur les ruines de ses utopies passées.

Quand la CIA manipule la pensée française : une guerre culturelle contre l’indépendance intellectuelle.

Introduction : Les intellectuels, cibles d’une guerre invisible.

Les intellectuels, souvent perçus comme des figures marginales, absorbées par des débats théoriques, sont en réalité des acteurs centraux dans les luttes pour l’influence culturelle et politique. 

La Central Intelligence Agency (CIA), consciente de ce pouvoir, a fait des penseurs français une cible prioritaire. 

Un document interne de 1985, déclassifié grâce à la loi sur la liberté d’information, intitulé “France : Defection of the Leftist Intellectuals”, révèle l’intérêt de l’agence pour des figures comme Michel Foucault, Jacques Lacan et Roland Barthes. 

Ce rapport expose une stratégie sophistiquée visant à manipuler les idées pour servir les intérêts géopolitiques des États-Unis, au détriment de la souveraineté intellectuelle française.

Le livre La CIA en France” de Frédéric Charpier complète cette analyse en détaillant six décennies d’ingérence américaine dans les affaires françaises, notamment à travers des opérations culturelles et médiatiques. 

Cet article explore comment la CIA a orchestré une guerre culturelle pour réorienter la pensée française, en affaiblissant les courants critiques qui menaçaient ses ambitions. 

Nous analyserons les mécanismes de cette stratégie et les moyens de préserver une pensée libre face aux influences étrangères.

Une guerre culturelle orchestrée depuis Paris.

Dès la Guerre froide, la CIA a considéré la culture comme une arme stratégique. 

Le Congrès pour la liberté culturelle (CCF), basé à Paris et révélé comme une façade de la CIA dans les années 1960, illustre cette ambition. 

Selon Charpier, le CCF finançait des revues comme “Preuves” et “Encounter”, des expositions artistiques et des conférences internationales, souvent sous couvert de promotion de la liberté d’expression. 

Ces initiatives ciblaient les élites intellectuelles pour contrer l’influence communiste en Europe. Thomas W. Braden, ancien responsable des opérations culturelles de la CIA, vantait l’efficacité de ces actions : un concert de l’Orchestre symphonique de Boston à Paris, financé par l’agence, avait plus d’impact que des discours diplomatiques.

Charpier révèle que la CIA a infiltré des cercles littéraires et journalistiques français avec des agents qui ont collaboré avec des revues comme “Esprit” et soutenu des figures modérées pour marginaliser les intellectuels de gauche. 

Le rapport de 1985 s’inscrit dans cette logique, notant un basculement idéologique dans les années 1970. 

Après 1945, la gauche, portée par le prestige des résistants communistes, dominait la scène intellectuelle. Des figures comme Jean-Paul Sartre, avec sa critique de l’impérialisme américain et son rôle dans la fondation de “Libération”, représentaient une menace pour Washington. 

La CIA a donc cherché à réorienter la pensée française vers des valeurs pro-occidentales, en s’appuyant sur des réseaux subtils d’influence.

La stratégie de la CIA : réorienter la pensée française.

Le rapport de 1985 se félicite du déclin des idées de gauche radicale en France. 

Après la guerre, les intellectuels marxistes dominaient les débats, tandis que la droite, discréditée par la collaboration avec Vichy, peinait à s’imposer. 

À partir des années 1970, un double mouvement a émergé :

  • D’une part, des penseurs de gauche, déçus par le stalinisme, se sont désengagés ou ont adopté des positions plus modérées. 
  • D’autre part, les « nouveaux philosophes » ont attaqué le marxisme, souvent avec le soutien implicite de la CIA, selon Charpier. 

Ces intellectuels, promus par des maisons d’édition comme Grasset, ont contribué à détourner l’attention des critiques de l’impérialisme américain vers celles de l’URSS.

Charpier détaille comment la CIA a utilisé des financements occultes pour soutenir des éditeurs, des journalistes et des universitaires. 

Par exemple, des bourses et des invitations à des colloques aux États-Unis ont permis de «sensibiliser» des intellectuels français aux valeurs libérales. 

Le rapport de 1985 note que ce virage a rendu « très difficile pour quiconque de mobiliser une opposition significative parmi les élites intellectuelles aux politiques américaines en Amérique centrale ». 

Le cas de Michel Foucault est révélateur. 

Qualifié par la CIA de « penseur le plus influent de France », Foucault s’est éloigné des projets révolutionnaires, critiquant les dérives des idéologies rationalistes. 

Bien que nuancée, cette posture a servi les objectifs de l’agence en désamorçant les appels à des transformations radicales.

La manipulation des institutions culturelles.

La CIA n’a pas seulement ciblé des individus, mais aussi les institutions culturelles. 

Charpier documente comment l’agence a influencé les médias français, notamment à travers des journalistes comme ceux du “Monde” ou de “L’Express”, qui recevaient des financements indirects pour promouvoir des idées alignées sur les intérêts américains. 

Le rapport de 1985 souligne le rôle des universités, où la précarisation des carrières académiques et la promotion de filières techniques ont marginalisé les disciplines critiques comme la philosophie. 

Ce phénomène, encouragé par des réformes éducatives inspirées des modèles anglo-saxons, a réduit l’espace pour une pensée autonome.

Les grandes maisons d’édition, comme Grasset ou Gallimard, ont également été infiltrées, selon Charpier. 

En soutenant des publications pro-occidentales et en marginalisant les auteurs critiques, ces institutions ont contribué à diffuser une culture consumériste inspirée des États-Unis. 

Les médias de masse, en promouvant des figures comme les nouveaux philosophes, ont amplifié ce mouvement, légitimant un ordre naissant. 

Charpier cite l’exemple de la revue “Commentaire”, fondée par Raymond Aron, qui a servi de relais pour des idées atlantistes, souvent avec un soutien discret de la CIA.

Implications pour aujourd’hui : défendre la souveraineté intellectuelle.

Le rapport de 1985 et les révélations de Charpier offrent des leçons cruciales pour le présent. Dans un monde où les influences étrangères – qu’elles viennent des États-Unis, de la Chine ou d’ailleurs – continuent de peser, préserver l’indépendance intellectuelle est un enjeu majeur. 

Voici les principaux enseignements :

1. Reconnaître le pouvoir des idées : 

Comme le montre la CIA, les intellectuels influencent les imaginaires collectifs. 

Les sous-estimer, c’est risquer de devenir les relais d’agendas géopolitiques étrangers.

2. Protéger l’éducation et la culture : 

La technocratisation de l’enseignement et la précarisation des universitaires, souvent encouragées par des modèles importés, limitent la pensée critique. 

Un système éducatif favorisant la réflexion autonome est essentiel.

3. Créer des espaces indépendants : 

Face à des médias alignés sur des intérêts étrangers, des revues et plateformes indépendantes doivent émerger pour permettre des débats libres. 

Charpier souligne que la CIA a ciblé les médias pour contrôler le récit ; des contre-espaces sont donc vitaux.

4. Vigilance face aux ingérences : 

Les méthodes de la CIA, comme les financements occultes ou les réseaux d’influence, restent d’actualité. 

Les révélations de Charpier sur l’infiltration de la presse et des cercles politiques français rappellent la nécessité de défendre la souveraineté culturelle.

5. Surveiller les réseaux transnationaux : 

Charpier expose comment la CIA a utilisé des organisations comme l’OTAN ou des think tanks pour diffuser ses idées. 

Aujourd’hui, des entités similaires pourraient influencer les débats français, nécessitant une vigilance accrue.

Conclusion : vers une pensée libre et souveraine.

Les révélations du rapport de 1985 et de “La CIA en France” montrent que les idées sont un champ de bataille stratégique. 

La CIA a manipulé la pensée française pour servir ses intérêts, en s’appuyant sur des réseaux culturels, médiatiques et éducatifs. 

Face à ces ingérences, il est impératif de protéger les institutions culturelles, de promouvoir des espaces de débat indépendants et de cultiver une pensée ancrée dans les valeurs nationales. Les intellectuels, en assumant leur rôle de gardiens de la souveraineté intellectuelle, peuvent contrer les influences étrangères et forger un avenir où la pensée reste libre et critique. 

La défense d’une pensée souveraine est plus que jamais une nécessité.

Pourquoi Gaza OUI et Venezuela NON ? Quelles sont les œillères à retirer ?

Les médias alternatifs dénoncent ce qu’il se passe à Gaza mais un silence entoure les crises au Venezuela, à Cuba et au Nicaragua marquées par l’exode, la répression et la misère économique. 

Pourquoi ce contraste ?

  • Il s’explique tout d’abord par un raccourci, une vision binaire anti-occidentale : il s’agit d’une caricature qui ignore les abus et idéalise les régimes socialistes latino-américains comme des bastions de résistance contre “l’occident opresseur impérialiste”. 
  • Dans le même temps, cette caricature ignore les dynamiques complexes de pouvoir pour préserver une cohérence idéologique. 
  • De plus, les alliances géopolitiques en place avec ces pays biaisent les analyses de certains médias alternatifs, les poussant à taire les échecs des régimes socialistes latino-américains tout en amplifiant la crise à Gaza. 
  • Daniel Di Martino démontre par les faits historiques comment le socialisme (via la nationalisation massive, le contrôle des devises et des prix et enfin l’expansion irresponsable des programmes sociaux) est la principale cause de ces crises.
  • Finalement, ce silence révèle la présence forte du marxisme culturel comme œillère idéologique que nous détaillerons ci-dessous. 
  • Il existe aussi une fascination pour la propagande Eurasiste d’Aleksandr Dugin qui est pourtant incohérente dans ses concepts comme nous le montrerons ci-dessous.

Les erreurs philosophiques du marxisme révolutionnaire.

Olavo de Carvalho, dans son analyse philosophique du mouvement révolutionnaire marxiste, offre un éclairage crucial. Il décrit la révolution comme un processus d’auto-transformation sans fin et il identifie trois inversions fondamentales : 

  • 1) l’inversion du sens du temps, où le futur utopique prime sur le présent
  • 2) l’inversion sujet/objet, où l’individu est subordonné au collectif
  • 3) l’inversion de la responsabilité morale, où les moyens justifient la fin

Ces inversions expliquent pourquoi les médias alternatifs idéalisent des régimes socialistes comme le Venezuela, le Nicaragua et Cuba malgré leurs échecs. 

Le socialisme comme source des crises latino-américaines.

Daniel Di Martino démontre que la crise vénézuélienne n’est pas due aux sanctions américaines ou à la chute des prix du pétrole, mais aux politiques socialistes de Hugo Chávez et Nicolás Maduro.

Trois mesures ont précipité l’effondrement : 

  • 1) la nationalisation massive, qui a détruit la production agricole (en chute de 75 % en deux décennies) et pétrolière ; 
  • 2) le contrôle des devises et des prix, qui a engendré un marché noir, une corruption massive et des pénuries ; 
  • 3) l’expansion irresponsable des programmes sociaux, financée par l’impression monétaire, qui a alimenté une hyperinflation. 

Ces politiques ont ruiné l’économie et poussé 7 millions de Vénézuéliens à l’exil. 

Des dynamiques similaires s’observent au Nicaragua et à Cuba et ces échecs socialistes, documentés par des organisations comme Human Rights Watch, devraient attirer l’attention des médias alternatifs. 

Pourtant, ils restent muets, préférant idéaliser par un raccourci caricatural ces régimes comme des symboles de résistance anti-occidentale.

L’œillère idéologique d’un marxisme culturel non compris.

Le silence des médias s’explique aussi en partie par un marxisme culturel non compris.

Certains médias réduisent la géopolitique à une lutte binaire entre un “Occident impérialiste” et des “forces de résistance”. 

Cette vision simpliste néglige les dynamiques complexes de pouvoir et n’a pas connaissance des analyses nuancées de penseurs comme Louis Althusser, Ernesto Laclau et Chantal Mouffe.

Althusser, avec sa théorie des appareils idéologiques d’État, montre comment les institutions culturelles façonnent les consciences, tandis que Laclau et Mouffe, dans Hégémonie et stratégie socialiste, insistent sur la construction de récits collectifs pour fédérer des luttes diverses. 

Pourtant, les médias alternatifs adoptent une approche manichéenne et échouent à appliquer ces outils pour critiquer équitablement les régimes socialistes et l’Occident.

L’Eurasisme de Dugin : une vision simpliste et biaisée.

L’influence de l’Eurasisme d’Aleksandr Dugin joue un rôle central dans le silence des médias. 

Dugin oppose des “puissances terrestres” (Russie, Chine) autoritaires et traditionnelles à des “puissances maritimes” (États-Unis, Royaume-Uni) libérales et mercantiles, prétendant également que les premières incarnent une transcendance spirituelle face à l’individualisme matérialiste des secondes. 

Cette dichotomie, inspirée de penseurs comme Mackinder et Haushofer, repose sur une vision géopolitique caricaturale qui divise le monde en blocs opposés. 

Dugin soutient que les puissances terrestres, comme la Russie, privilégient le politique et le spirituel sur l’économique, tandis que les puissances maritimes, menées par les Anglo-Saxons, incarnent un libéralisme économique destructeur. 

Il trace cette opposition jusqu’à l’Antiquité, comparant Rome (terrestre) à Carthage (maritime), et dans la modernité, la Russie et l’Allemagne face à l’Angleterre et les États-Unis.

Mais avec une rigueur philosophique il est possible de démonter cette construction car les États, nations ou empires ne sont pas des agents historiques primaires. 

Ce sont des résultats de processus complexes impliquant des forces plus durables comme les religions, les dynasties familiales, les sociétés ésotériques ou les mouvements révolutionnaires. 

Par exemple, l’influence de l’Église orthodoxe russe a survécu à l’Empire de Kiev, à l’Empire tsariste et à la Révolution bolchevique. 

Cette Église, et non l’“empire eurasien” imaginaire de Dugin, est un des véritables agents historiques, car elle maintient une continuité d’action à travers les siècles. 

L’“empire eurasien” n’est qu’une métaphore élastique, incapable d’unifier des idéologies contradictoires comme le socialisme vénézuélien, le conservatisme orthodoxe russe, ou l’islamisme radical. 

Dugin confond également le collectif (les structures autoritaires des puissances terrestres) avec le supra-individuel (le spirituel), assimilant à tort l’autoritarisme à une transcendance. 

En réalité, le collectif et l’individuel sont deux faces d’une même réalité, et la véritable transcendance réside dans la liberté de l’âme humaine.

Dugin commet une autre erreur en ignorant les faits historiques. 

Par exemple, l’Union soviétique, une prétendue “puissance terrestre”, exerçait une influence mondiale, y compris en Amérique latine, défiant la notion d’un clivage strict entre puissances terrestres et maritimes. 

De plus, la liberté économique, que Dugin associe aux puissances maritimes, trouve ses racines dans la tradition catholique ibérique, bien avant les Lumières. 

En effet on peut noter que les premières puissances maritimes modernes, l’Espagne et le Portugal, ont été marginalisées par les Anglo-Saxons, contredisant le schéma simpliste de Dugin. 

Enfin, Dugin ne reconnaît pas que son projet eurasien est subordonné à l’Église orthodoxe, qui lie son expansion à celle de l’empire russe, contrairement à l’Église catholique (avant Vatican II) qui est capable de s’étendre indépendamment des empires. 

Cette confusion entre agents historiques et entités géopolitiques rend la vision de Dugin incohérente.

Les médias alternatifs, séduits par l’Eurasisme, adoptent cette grille de lecture pour percevoir le Venezuela, le Nicaragua et Cuba comme des alliés anti-occidentaux. 

Cette idéologie leur permet de justifier leur silence sur les abus de ces régimes, qu’ils considèrent comme des remparts ou des résistants contre l’hégémonie de l’impérialisme américain. 

En réalité, l’Eurasisme de Dugin sacrifie la vérité des souffrances individuelles à une vision holiste qui glorifie des structures autoritaires. 

Cette fascination explique pourquoi ces médias focalisent leur indignation sur Gaza, où l’Occident est facilement blâmable, tout en ignorant les crises latino-américaines, où des régimes alignés sur l’axe Russie-Chine reproduisent des abus similaires.

Confusion entre État profond et Amérique.

Les médias alternatifs confondent souvent l’État profond (deep state) – un réseau d’élites non élues influençant la politique – avec l’Amérique dans son ensemble. 

Cette erreur les empêche de saisir les dynamiques complexes des États-Unis où des forces divergentes coexistent. 

En dénonçant Gaza comme un symptôme de l’impérialisme américain, ils négligent les crises latino-américaines, où des régimes socialistes, alliés à l’axe Russie-Chine, reproduisent des abus similaires.

Intérêts géopolitiques.

Le silence des médias alternatifs sur les crises au Venezuela, au Nicaragua et à Cuba s’explique également par des intérêts géopolitiques qui les alignent avec ces régimes et leurs alliés dans l’axe Russie-Chine. 

Ils servent de relais pour les récits anti-impérialistes qui séduisent les médias. 

Par exemple, la chaîne RT Russe a historiquement soutenu des figures comme Hugo Chávez et Nicolás Maduro, présentant le Venezuela comme un modèle de résistance socialiste face à l’impérialisme américain. 

Les médias alternatifs, en relayant ou en s’inspirant de ces narratifs, évitent de critiquer les régimes latino-américains pour ne pas contrarier leurs partenaires idéologiques ou financiers.

Sur le plan géostratégique, les régimes du Venezuela, du Nicaragua et de Cuba sont des alliés clés de l’axe Russie-Chine dans l’hémisphère occidental. 

La Russie, par exemple, a investi des milliards de dollars dans l’industrie pétrolière vénézuélienne via Rosneft, tandis que la Chine a fourni des prêts massifs à Caracas en échange de pétrole. 

Le Nicaragua, sous Ortega, a renforcé ses liens avec Moscou, accueillant des bases militaires russes et participant à des exercices conjoints. 

Cuba, de son côté, reste un partenaire stratégique de longue date de la Russie, avec des accords économiques et militaires remontant à l’époque soviétique. 

Ces alliances créent un réseau géopolitique où les médias, alignés sur l’axe anti-occidental, évitent de critiquer ces régimes pour ne pas affaiblir leurs partenaires stratégiques. 

En se concentrant sur Gaza, où les abus israéliens et le soutien américain sont facilement dénonçables, ces médias maintiennent leur crédibilité auprès d’une audience anti-impérialiste tout en évitant de froisser leurs alliés.

Ce parti pris n’est pas uniquement financier ou stratégique ; il est aussi idéologique. 

Les régimes latino-américains, en se présentant comme des victimes de l’impérialisme américain, s’inscrivent dans le récit eurasien de Dugin, qui glorifie les “puissances terrestres” comme des remparts contre l’hégémonie occidentale. 

En adoptant ce cadre, les médias deviennent des relais de cette propagande, sacrifiant la vérité des crises humanitaires au Venezuela, au Nicaragua et à Cuba pour préserver leurs alliances où les intérêts financiers et géopolitiques priment sur l’objectivité.

Une analyse sociologique éclaire aussi ce phénomène : 

Les médias s’appuient sur des récits et des images des victimes pour mobiliser leur audience et Gaza, perçue comme une victime de l’impérialisme occidental, s’inscrit dans ce cadre, tandis que les crises latino-américaines, causées par des régimes dépeints comme soit disant des “résistants”, sont difficiles à intégrer comme des victimes sans fragiliser le récit révolutionnaire. 

Cette sélectivité reflète une stratégie narrative où la cohérence idéologique prime sur la réalité.

La dialectique de l’illusion et de la vérité.

Un dernier élément philosophique est intéressant : la dialectique entre l’illusion et la vérité. 

Le marxisme révolutionnaire et l’Eurasisme de Dugin privilégient le collectif en sacrifiant l’individu à des illusions géopolitiques ou eschatologiques. 

Cette perspective explique pourquoi les médias négligent les souffrances individuelles au Venezuela, au Nicaragua et à Cuba : en glorifiant des régimes “révolutionnaires”, ils sacrifient la vérité à une vision holiste.

Conclusion : vers une critique cohérente.

Le silence des médias alternatifs sur les crises au Venezuela, au Nicaragua et à Cuba révèlent en plus des influences géostratégiques de l’axe Russie-Chine, l’existence d’œillères idéologiques. 

Celles-ci sont ancrées dans un marxisme culturel non compris, dans une fascination pour l’Eurasisme et dans la propagande des récits révolutionnaires gnostiques sur l’imaginaire collectif. 

Pour regagner en crédibilité, les médias doivent dépasser les biais géopolitiques ainsi que les œillères idéologiques afin de pouvoir critiquer tous les abus de pouvoir, qu’ils viennent de l’Occident ou de ses adversaires.

Ce n’est qu’en embrassant la complexité de la réalité qu’ils pourront prétendre à une véritable quête de vérité.

Jean 8:32 : « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. »

Essence du projet Révolutionnaire : il n’y a qu’un ennemi. Par Olavo de Carvalho.

Écrit dans le “Diário do Comércio, 8 janvier 2007”. 

Le marxisme n’a pas commencé avec Marx et n’est pas né d’une étude scientifique de l’économie.
Tout ce que Karl Marx allait penser et dire – à l’exception du prétexte matérialiste-dialectique et des statistiques qu’il a falsifiées à partir des célèbres “Blue Books” du parlement britannique – était déjà présent dans les doctrines des hérétiques messianiques depuis le XIVe siècle.
Tout : la lutte des classes, la révolution, la socialisation des moyens de production, la dictature du prolétariat, la mission de l’avant-garde révolutionnaire.
Même les idées de Lénine et de Gramsci y sont clairement exprimées.

John Knox, John Huss, Thomas Münzer et autres « prophètes » des débuts de la modernité ne sont pas seulement des précurseurs du mouvement révolutionnaire mondial : ils en sont les créateurs.
Les hommages, entre ambigus et réticents, que leur rendent de temps à autre certains intellectuels de gauche ne servent qu’à exagérer les contributions de la gauche plus récente, en diminuant celles de ces pères fondateurs par le subterfuge de les reléguer dans une série historique prétendument ascendante, dont le sommet est toujours, bien sûr, l’auteur de l’hommage.

L’idée centrale de la révolution messianique peut se résumer en quatre points :
(I) l’humanité pécheresse ne sera pas sauvée par Notre Seigneur Jésus-Christ, mais par elle-même ;
(II) la méthode pour atteindre la rédemption consiste à tuer ou du moins à soumettre tous les méchants, c’est-à-dire les riches ;
(III) les pauvres sont innocents et purs, mais ne comprennent pas leur place dans le projet de salut et doivent donc se soumettre aux ordres d’une élite dirigeante, les « saints » ;
(IV) le massacre rédempteur engendre non seulement une meilleure répartition des richesses, mais aussi l’élimination du mal et du péché, l’avènement d’une nouvelle humanité.

Une hérésie n’est pas « une autre religion » : elle est, par définition, une opposition interne, née au sein même du christianisme, généralement par l’ajout d’un élément exotique qui déforme complètement le message originel et lui donne les significations les plus extravagantes imaginables.
Il n’est donc pas surprenant que l’évolution ultérieure du mouvement révolutionnaire ait été marquée par une tension permanente entre la foi hérétique et la négation de toute foi, entre le pseudo-christianisme et l’anti-christianisme, entre l’ambition de détruire le christianisme et le désir d’en conserver une partie pour parasiter son autorité.
Ce jeu dialectique désoriente l’observateur profane, qui, trompé par les différences apparentes, perd de vue l’unité profonde du mouvement révolutionnaire et finit souvent par servir l’une de ses sous-courants en croyant sincèrement œuvrer pour une cause contre-révolutionnaire, conservatrice, ou même chrétienne ou juive au sens strict.

Une fois l’épidémie des révolutions messianiques éteinte, la deuxième vague du mouvement révolutionnaire prend la forme d’un anti-christianisme et d’un anti-judaïsme explicites.
Les Lumières du XVIIIe siècle ont non seulement prêché ouvertement l’élimination de ces deux fois traditionnelles, mais n’ont pas hésité à inventer contre elles les mensonges les plus aberrants, trouvant cela magnifique et s’en amusant grandement.
Les polémiques anti-chrétiennes d’aujourd’hui semblent presque des modèles de politesse comparées à la virulence de l’inventivité du XVIIIe siècle.
La thèse de l’abbé Antonin Barruel, exposée dans son “Histoire du Jacobinisme” (1798), selon laquelle un plan aurait été ourdi entre Voltaire, d’Alembert, Diderot et l’empereur Frédéric II de Prusse pour une vaste campagne de diffamation visant à couvrir l’Église d’infamie par tous les moyens possibles, semble de plus en plus confirmée.

Le cas de Diderot est particulièrement révélateur.
Dans “La Religieuse”, il raconte l’histoire d’une pauvre jeune fille retenue dans un couvent contre sa volonté.
L’image abominable des nonnes prisonnières, mise en circulation par lui et d’autres penseurs des Lumières bien avant la publication posthume du livre en 1796, est devenue un symbole condensé de tous les crimes que la propagande anti-chrétienne attribuait à l’Église.
Dans la tourmente de la Révolution de 1789, ce symbole s’est transformé en une croyance littérale.
De nombreux révolutionnaires qui envahissent les couvents, tuant moines et nonnes en masse, jurent sincèrement le faire pour libérer les vierges emprisonnées qu’ils imaginaient remplir les sous-sols des cloîtres.
Lorsque quatre-vingts abbayes, monastères et maisons religieuses de Paris avaient déjà été envahis et beaucoup de sang versé, l’Assemblée constituante, perplexe, apprit que partout les nonnes et novices avaient unanimement proclamé leur fidélité à leur état, même en montant à l’échafaud.
Tel était l’esprit des « prisonnières ».

Diderot, bien qu’il soit mort cinq ans avant la Révolution, ne peut être facilement excusé des effets criminels de la haine qu’il a consciemment attisée.
Il ne le peut surtout pas, car il savait parfaitement qu’il n’y avait pas et ne pouvait y avoir de prisonnières dans les couvents, que toutes les nonnes y étaient de leur plein gré, y compris celle qui l’a inspiré pour écrire son roman, la sœur Delamarre, du couvent de Longchamps.
Tout cela n’était qu’une falsification préméditée.

Pendant longtemps, le monde entier a cru la version de Diderot, qui affirmait posséder la documentation complète du cas Delamarre.
En réalité, le dossier était entre ses mains, mais il disparut peu après la publication du roman.
Retrouvé en 1954 par le chercheur George May, sa lecture montre que Diderot était au courant des faits suivants :

1) À Paris, il existait quatre tribunaux, ecclésiastiques et civils, pour juger les demandes de dispense de la carrière monastique, et la règle générale était d’accorder toutes les requêtes. 
2) La sélection des nonnes était extrêmement rigoureuse. L’Église s’efforçait de se débarrasser des fausses vocations, et non de les retenir de force. 
3) Loin d’être une prisonnière du couvent, la sœur Delamarre était la portière, avait les clés et pouvait entrer et sortir à sa guise. 
4) Le seul procès intenté par Mlle Delamarre concernait un litige successoral avec une parente. Pour recevoir un titre nobiliaire en héritage, la nonne devait quitter l’ordre religieux. Mais peu après, ayant renoncé à disputer cet héritage, elle retourna joyeusement au couvent.

Diderot savait tout cela, et sa correspondance avec son ami Jacob Grimm montre que le romancier « éclatait de rire » en concoctant la falsification minutieuse de cette histoire.
Il se divertissait non seulement de la joie féroce de calomnier, mais allait jusqu’au raffinement d’une cruauté mentale bien plus directe.
Au marquis de Croismarre, un chrétien pieux qui lui écrivait, inquiet et en larmes, au sujet du sort de la jeune fille, Diderot répondait avec des inventions inquiétantes, soulignant les souffrances de l’infortunée dans le cloître et savourant jusqu’au bout le plaisir de maintenir cet homme dans l’angoisse.
Il n’est pas étonnant que Diderot ait été l’écrivain préféré de Karl Marx, un autre sociopathe sadique.

D’autres documents découverts par Georges May, postérieurs à la mort de Diderot, montrent que la sœur Delamarre est décédée trente ans après le romancier, toujours en tant que portière du couvent, après avoir courageusement affronté, aux côtés de ses sœurs, les commissaires de la Révolution.
La seule oppression qu’elle avait subie venait des ennemis de l’Église.

Si je devais énumérer et analyser toutes les calomnies inventées par les penseurs des Lumières contre les chrétiens et les juifs, une année entière d’éditions du “Diário do Comércio” ne suffirait pas à les contenir.
Mais le fait est que ces mensonges ont traversé les siècles, se sont profondément enracinés dans l’imaginaire populaire, ressurgissent sous des formes nouvelles et variées, et ont servi à légitimer le massacre des chrétiens en Russie et des juifs en Allemagne.
Des intellectuels et artistes de grand prestige n’hésitent pas à collaborer à ce crime odieux.
Tout ce qui concerne le cas Delamarre était déjà bien connu des historiens lorsque, en 1970, le film de Jean-Luc Godard, “La Religieuse”, a renouvelé l’effet du symbole haineux inventé par Diderot.

Mais – pour revenir à l’argument central –, l’arrivée au pouvoir des jacobins a entraîné un changement de pôle dans la tension dialectique : de la propagande anti-chrétienne, on est passé à un effort ouvert pour créer un simulacre de christianisme destiné à la consommation des masses révolutionnaires.
La rhétorique de la Terreur imite de près celle des pseudo-prophètes messianiques : l’idée d’un apocalypse terrestre, la condamnation radicale du capitalisme, la purification de l’univers par le massacre des riches, la mission privilégiée des « saints », le retour de l’humanité à une ère de pureté originelle – tout cela réapparaît, mais avec le “Contrat social” de Rousseau comme texte sacré à la place des Évangiles.
De plus en plus, l’imitation caricaturale de l’éthos chrétien acquiert une autonomie, se détachant du sens évident du message du Christ et parasitant les sentiments moraux profondément ancrés dans la population chrétienne pour en faire des instruments de légitimation du terrorisme d’État, sous l’inspiration – comme l’écrivait Thomas Carlyle – « du cinquième et nouvel évangéliste, Jean-Jacques, appelant chacun à corriger l’existence pervertie du monde ».

Luciano Pellicani, dans son étude sur “Revolutionary Apocalypse. The Ideological Roots of Terrorism” (Londres, Praeger, 2006), que je commenterai en détail dans une prochaine chronique, observe :
« Ainsi, l’élite révolutionnaire, agissant sur la base du diagnostic-thérapie des maux du monde contenu dans la ‘véritable philosophie’, assume le rôle typique du Paraclet dans la tradition gnostique : elle seule sait ce qui est bon pour la cité. »

Fondée sur cette autorité omnisciente, le salut doit prendre la forme d’un massacre rédempteur.
Robespierre l’exprime clairement :
« Le gouvernement populaire… est à la fois Vertu et Terreur.
La Terreur n’est rien d’autre que la justice sévère et inflexible.
Elle est donc une émanation de la Vertu. »

Pellicani conclut : « Ce concept de la rédemption de l’humanité exige une société organisée comme un couvent militarisé. »
Cette formule réapparaîtra chez les prêtres-guérilleros de la théologie de la libération et dans les projets plus récents de « l’archevêque » Hugo Chávez.

Mais, bien avant cela, le pendule de la révolution oscillera à nouveau de l’autre côté.
Une fois le cycle jacobin terminé, avec l’avènement de l’empire napoléonien, de la Restauration et de la démocratie bourgeoise, les nouvelles formules de l’idéologie révolutionnaire, avec Marx et Bakounine, font évoluer l’anti-christianisme en un athéisme militant.
Karl Marx proclame « haïr tous les dieux » et définit l’athéisme comme « la négation de Dieu, par laquelle s’affirme l’existence de l’homme ».
Pour le marxisme, inspiré à cet égard par Feuerbach, Dieu naît de l’auto-aliénation des pouvoirs de l’homme projetés dans un ciel métaphysique – comme si l’homme avait créé le ciel et la terre, puis l’avait oublié, transférant les honneurs à une entité inexistante : une théorie suffisamment absurde pour séduire des millions d’intellectuels.

Avec l’essor de l’athéisme, les massacres de prêtres et de croyants se multiplient à une échelle jamais imaginée, même par Robespierre.
Entre la guerre civile mexicaine (1857) et le début de la Seconde Guerre mondiale (1939), pas moins de vingt millions de chrétiens sont morts dans des persécutions religieuses visant, selon Lénine, à « balayer le christianisme de la surface de la terre ».
Et le massacre des juifs n’avait pas encore commencé.

Mais peut-être que l’athéisme n’est pas le trait le plus authentique de cette étape du mouvement révolutionnaire.
Marx et Bakounine, comme on le sait, ont participé à des rituels sataniques (voir Richard Wurmbrand, “Marx and Satan”, Living Sacrifice Book Company, 1986, jamais démenti).
Et au moins en Italie, l’apologie de Satan est devenue explicite avec le poète Giosuè Carducci, l’un des grands inspirateurs du mouvement révolutionnaire local :
«Salut, ô Satan, 
Ô rébellion, 
Ô force vengeresse 
De la raison !»

Quoi qu’il en soit, l’impact des massacres a fini par gêner les révolutionnaires eux-mêmes, qui, dans les années 1930, réfléchissaient déjà à des moyens de les contourner.
Antonio Gramsci, dans ses “Cahiers de prison”, enseigne que l’Église ne doit pas être combattue, mais vidée de son contenu spirituel et utilisée comme caisse de résonance de la propagande communiste.

Le succès ultérieur de cette entreprise peut être mesuré par deux faits :

1) L’influence écrasante que les communistes ont réussi à exercer, de l’intérieur comme de l’extérieur, sur le Concile Vatican II, divisant l’Église catholique et provoquant la plus grande fuite de fidèles en deux millénaires de catholicisme. 

2) Le Conseil mondial des Églises, la plus grande organisation protestante mondiale, qui regroupe des centaines d’églises dans tous les pays, officiellement à des fins « œcuméniques », est notoirement une entité pro-communiste qui soutient et finance des mouvements révolutionnaires terroristes.
Les différents Conseils nationaux des Églises sont des entités indépendantes, mais celui des États-Unis, au moins, est encore plus ouvertement pro-communiste que le Conseil mondial.

Parallèlement et en étroite association informelle avec les efforts communistes, un mouvement mondial s’est développé depuis la fin du XIXe siècle, visant à créer la plus grande confusion religieuse possible par une propagande occultiste massive et une résurgence forcée du gnosticisme.
Des phénomènes comme l’essor de l’orientalisme pseudo-mystique de la Nouvelle Ère, le culte des drogues comme « voie d’illumination intérieure », la vague d’expériences psychiques dangereuses parties d’Esalen (Californie) et répandues dans le monde, la prolifération de sectes cherchant à asservir leurs disciples par des pratiques mentales destructrices, peuvent être présentés au public comme une convergence spontanée de tendances ou comme une fatalité historique imposée par « l’esprit du temps ».

Mais il suffit de fouiller un peu les sources pour découvrir qu’il s’agit d’une initiative unitaire, organisée et financée à coups de milliards par les mêmes forces qui se sont autoproclamées chargées de transformer l’ONU en gouvernement mondial d’ici, au plus tard, la fin de la prochaine décennie.

L’oscillation dialectique et pendulaire du mouvement révolutionnaire entre l’anti-religion et la pseudo-religion, combinée à la multiplicité hallucinante des courants qui l’alimentent, désoriente presque totalement le public.
L’envie de prendre position, incessamment nourrie par les médias et le système scolaire, conduit beaucoup de gens à soutenir des mouvements et des idées dont le lien avec le courant central n’est pas immédiatement évident.

Combien de chrétiens conservateurs, voulant sauver l’Église, n’ont-ils pas adhéré à des idées antisémites, pensant que la révolution était essentiellement l’œuvre des juifs ?
Combien d’intellectuels juifs ne se sont-ils pas affiliés à des partis révolutionnaires, sans remarquer qu’ils creusaient ainsi la tombe de leur peuple ?
Combien de protestants, confondant le catholicisme avec sa contrefaçon révolutionnaire, ne pensent-ils pas que leur meilleure option est de détruire l’Église catholique ?
Combien de catholiques, enivrés de pureté doctrinale, ne voient-ils pas l’américanisme comme un ennemi, faisant ainsi la guerre à la seule nation qui a créé une synthèse fonctionnelle de culture chrétienne, d’économie prospère et de démocratie politique ?

Combien de défenseurs de la démocratie capitaliste ne s’inspirent-ils pas des idées des Lumières, leur paraissant équilibrées et rationnelles, sans savoir que, par leur conception réductrice de la raison, elles portent en elles la graine de l’irrationalisme révolutionnaire romantique, et surtout sans remarquer que les Lumières, avec toute leur apparence élégante et polie, ont créé la première campagne organisée de diffamation anti-chrétienne, mettant en circulation des mensonges scandaleux que des millions d’idiots répètent encore aujourd’hui comme des perroquets à travers le monde ?

Combien de défenseurs des positions libérales en économie ne croient-ils pas pouvoir les concilier avec un athéisme militant qui, en érodant les fondements spirituels et moraux du capitalisme, l’invite à se transformer précisément en cette « idolâtrie du marché » dont la propagande communiste l’accuse, aidant ainsi à transférer aux révolutionnaires, ainsi qu’aux radicaux islamistes, le monopole de l’autorité morale ?

En choisissant l’ennemi selon les traits les plus marquants qui s’opposent à leurs préférences subjectives, toutes ces personnes ne font qu’alimenter le feu de la tension dialectique dont se nourrit et se renforce le mouvement révolutionnaire mondial.

En vérité, il n’y a qu’un ennemi.
On ne peut le combattre efficacement sans saisir son unité derrière la variété hallucinante de ses versions, incarnations et apparences.

Il y a quelques décennies, cette unité était difficile à percevoir, faute de documentation suffisante pour la prouver. Aujourd’hui, les preuves sont si abondantes que continuer à l’ignorer commence à ressembler à une forme de complicité criminelle.

NOTES.

L’amour passionné que beaucoup d’intellectuels d’aujourd’hui portent à ces aberrations révèle non seulement leur haine du christianisme, leur désir de l’exterminer par tous les moyens possibles, mais aussi un manque d’intelligence qui frôle le monstrueux.

Bart D. Ehrman, l’auteur médiatisé de “The Lost Gospel of Judas Iscariot. A New Look at Betrayer and Betrayed” (Oxford University Press, 2006), par exemple, n’est qu’un fanatique gnostique déguisé en érudit universitaire, capable de réaliser des recherches philologiques dans plusieurs langues anciennes mais incapable de repérer les contradictions les plus puériles de son propre texte.
Pour ce type d’érudits, engagés à discréditer les évangiles originaux en s’appuyant sur des textes gnostiques écrits deux siècles après eux, les chaires universitaires, NBC, History Channel, National Geographic et toute la presse chic sont toujours ouvertes, pour la simple raison que ces institutions sont financées et dirigées par le même noyau de milliardaires déterminés à fabriquer une religion bionique pour remplacer le christianisme au troisième millénaire

Paul Hazard, “La Pensée européenne au XVIIIe siècle” (Paris, Boivin, 1946), est un classique de l’histoire des idées. 

Jean Dumont, “La Révolution française ou Les Prodiges du sacrilège” (Paris, Criterion, 1984). 

« Salut, ô Satan, ô rébellion, ô force vengeresse de la Raison ! » est extrait de l’ode « A Satana », que les connaisseurs de l’italien peuvent lire sur http://digilander.libero.it/interactivearchive/carducci_satana.htm. 

Ricardo de la Cierva, “Las Puertas del Infierno. La Historia de la Iglesia Jamás Contada” (Madridejos, Toledo, Fénix, 1995), et “La Hoz y la Cruz. Auge y Caída del Marxismo y la Teología de la Liberación” (ibid., 1996). 

Bernard Smith, “The Fraudulent Gospel. Politics and the World Council of Churches” (Londres, The Foreign Affairs Publishing Co., 1977). 

C. Gregg Singer, “Unholy Alliance. The Definitive History of the National Council of Churches and Its Leftist Policies – From 1908 to the Present”, sur http://www.freebooks.com/docs/39be_47e.htm. 

Il y a une documentation extensive dans Lee Penn, “False Dawn. The United Religions Initiative, Globalism and the Quest for a One-World Religion” (Hillsdale, NY, Sophia Perennis, 2004). 

La question de la place occupée par l’islamisme dans le processus décrit ici nécessite un examen séparé, qui sera effectué dans un prochain article.

Le “marxisme culturel” en France, ses origines, ses concepts, ses auteurs et ses implications. BONUS 🎁 Vidéo courte d’Alain Soral qui mélange et ne comprend pas les concepts et que j’analyse 🫣🤣

Résumé :
Le marxisme culturel français tisse une toile complexe, où les luttes d’idées se substituent aux combats des usines.
Loin des barricades et des chaînes de production, il s’inscrit dans une bataille pour l’imaginaire collectif, où le récit devient une arme, où la mémoire façonne les consciences.
Comme le disait Aristote, l’intelligence ne s’exerce pas directement sur les données brutes des sens, mais sur les formes ordonnées et conservées dans la mémoire.
Cette mémoire, bien plus que les livres d’histoire, est la Haute Culture, ce réservoir vivant de la vie commune, cette trame où s’entrelacent les récits, les symboles et les combats d’une nation.

C’est dans ce terreau que le marxisme culturel, porté par des penseurs comme Ernesto Laclau, a germé, transformant la lutte des classes en une stratégie d’hégémonie discursive.
Cet article explore les origines, les concepts, les auteurs et les implications de ce courant.

Les origines du marxisme culturel : une mutation du marxisme orthodoxe.
Le marxisme culturel trouve ses racines dans une remise en question du marxisme classique, celui de Karl Marx et Friedrich Engels.
Ces derniers voyaient dans la lutte des classes – l’antagonisme entre la bourgeoisie et le prolétariat – le moteur de l’histoire.
Dans “Le Manifeste du Parti communiste » (1848), Marx écrivait : «l’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes.»
Cette vision matérialiste, où les rapports de production déterminent la superstructure idéologique et culturelle, a dominé la pensée socialiste jusqu’au XXe siècle.
Cependant, les échecs des révolutions prolétariennes, l’essor du capitalisme organisé et les bouleversements sociaux des années 1960 ont conduit à une révision profonde de cette doctrine.
(https://www.maxicours.com/se/cours/la-vision-marxiste-des-classes-sociales-et-les-conflits-de-classes/)

En France, berceau des idées révolutionnaires, ce virage s’est opéré dans le sillage des événements de Mai 68.

Les émeutes étudiantes, loin de se limiter à une révolte ouvrière, ont révélé une pluralité de luttes : féministes, écologistes, anticoloniales, culturelles.
Ces mouvements, souvent détachés des stricts cadres économiques, ont mis en lumière l’insuffisance du marxisme orthodoxe, accusé de déterminisme économique et de réductionnisme.
C’est dans ce contexte que des penseurs comme Ernesto Laclau et Chantal Mouffe, dans leur ouvrage “Hégémonie et stratégie socialiste“ (1985), ont proposé une refonte théorique, baptisée «post-marxisme».

Ce courant ne rejette pas Marx, mais le reinterprète, déplaçant le champ de bataille des usines vers les arènes symboliques de la culture et du discours.

Le marxisme culturel, dans sa variante française, s’inspire également de figures comme Antonio Gramsci, dont le concept d’hégémonie a révolutionné la compréhension des rapports de pouvoir.

Pour Gramsci, l’hégémonie n’est pas seulement une domination économique ou militaire, mais une conquête des esprits par la culture, les idées et les récits.
La classe dominante maintient son pouvoir non seulement par la force, mais par le «consentement» des dominés, obtenu via des institutions culturelles comme l’école, les médias ou la littérature.
Cette intuition, reprise et amplifiée par Laclau et Mouffe, a donné naissance à une nouvelle stratégie socialiste, où le contrôle du narratif devient central.
(https://www.cairn.info/revue-reseaux-2015-4-page-87.htm)

Ernesto Laclau : la stratégie d’hégémonie et le pouvoir du récit.
Ernesto Laclau, philosophe argentin exilé en Europe, est l’une des figures majeures du post-marxisme.
Avec Chantal Mouffe, il a redéfini la lutte socialiste dans “Hégémonie et stratégie socialiste”, un ouvrage qui marque une rupture avec le marxisme orthodoxe.

Laclau rejette l’idée que la lutte des classes soit l’antagonisme central de la société, proposant à la place une vision pluraliste où divers antagonismes sociaux – qu’ils soient de classe, de genre, de race ou autres – s’articulent autour de «signifiants vides».
Ces signifiants, comme «justice», «liberté» ou «peuple», sont des concepts flous, capables d’unir des demandes sociales hétérogènes dans une chaîne d’équivalences.

Dans cet ouvrage, Laclau et Mouffe écrivent : «le fait que tel ou tel antagonisme soit considéré comme pertinent dépend d’une articulation contingente des identités sociopolitiques.»

Cette idée centrale rompt avec le déterminisme marxiste, qui voyait dans les rapports de production la cause ultime des conflits sociaux.
Pour Laclau, le social est indéterminé, construit par des pratiques discursives.
La société n’est pas un bloc monolithique, mais un champ de luttes où des récits concurrents s’affrontent pour imposer leur vision du monde.
Ainsi, la stratégie d’hégémonie socialiste ne vise plus à organiser une révolution prolétarienne, mais à construire un imaginaire collectif capable de fédérer des groupes disparates autour d’un projet commun.

Laclau s’inspire ici de Gramsci, mais va plus loin.
Si Gramsci ancre l’hégémonie dans les conditions matérielles de la lutte des classes, Laclau la détache de ce fondement, la rendant purement discursive.
«Le social est le résultat de l’articulation contingente d’éléments autour de certaines configurations sociales – blocs historiques – qui ne peuvent être prédéterminées par aucune philosophie de l’histoire», déclare-t-il dans une interview de 1988.

Cette approche, qualifiée de post-structuraliste, emprunte à la linguistique de Saussure et à la psychanalyse de Lacan pour penser le politique comme un jeu de significations, où le pouvoir se conquiert par la maîtrise des récits.
(https://www.contretemps.eu/post-marxisme-ernesto-laclau/)

La Haute Culture : mémoire vivante de la vie commune.
La Haute Culture, au sens où nous l’entendons ici, n’est pas seulement l’ensemble des chefs-d’œuvre littéraires ou artistiques, mais la mémoire vivante d’une communauté, le creuset où se forgent les récits qui donnent sens à la vie collective.

Cette mémoire n’est pas un simple dépôt d’archives, mais un processus dynamique, où les récits du passé et les espoirs du futur s’entremêlent pour façonner l’imaginaire collectif.
(https://www.cairn.info/revue-reseaux-2015-4-page-87.htm)

En France, cette Haute Culture s’incarne dans des figures comme Victor Hugo, dont “Les Misérables” ne raconte pas seulement l’histoire d’un peuple, mais forge un mythe national de justice et de rédemption.
Elle se retrouve dans les chansons de Brel, les films de Godard, ou les pamphlets de Voltaire, qui tous participent à une conversation séculaire sur ce que signifie être français.
Le marxisme culturel, dans sa quête d’hégémonie, s’est emparé de cette Haute Culture pour y insuffler ses propres récits.

Les luttes pour l’égalité des genres, la reconnaissance des minorités ou la défense de l’environnement ne se contentent pas de revendications matérielles ; elles cherchent à réécrire la mémoire collective, à faire émerger un nouvel imaginaire où ces causes deviennent universelles.

Laclau, dans “La Raison populiste” (2005), souligne l’importance des «signifiants vides» dans ce processus.
Un terme comme «peuple» peut rassembler des groupes aux intérêts divergents – ouvriers, étudiants, paysans – en leur offrant une identité commune face à un adversaire désigné, comme «l’élite» ou «l’oligarchie».
Ce mécanisme, qui trouve un écho dans les mouvements populistes comme Podemos en Espagne ou La France Insoumise, illustre comment le marxisme culturel transforme la lutte des classes en une lutte pour le contrôle du récit collectif.
(https://laviedesidees.fr/Le-peuple-selon-Ernesto-Laclau)

Les auteurs du marxisme culturel français.
Outre Laclau et Mouffe, plusieurs penseurs français ont contribué à l’essor du marxisme culturel. Stuart Hall, bien qu’anglais, a profondément influencé les cultural studies françaises par son usage du concept gramscien d’hégémonie.
Dans ses travaux, Hall analyse les médias comme des «sites de conflictualité» où s’affrontent des visions du monde.
«Les discours médiatiques constituent des pratiques signifiantes qui participent à forger les imaginaires sociaux», écrit-il.

En France, cette approche a inspiré des intellectuels comme Pierre Bourdieu, dont les travaux sur la domination culturelle et le capital symbolique prolongent l’idée que le pouvoir repose sur la maîtrise des représentations.
(https://www.cairn.info/revue-reseaux-2015-4-page-87.htm)

Louis Althusser, figure majeure du marxisme structuraliste, a également joué un rôle clé.

Sa théorie des «appareils idéologiques d’État» – école, médias, Église – montre comment la classe dominante reproduit son pouvoir par des mécanismes culturels.
Bien que critique de l’humanisme marxiste, Althusser a pavé la voie à une compréhension plus nuancée de l’idéologie, que Laclau et Mouffe ont reprise en la débarrassant de son déterminisme économique.
(https://www.cairn.info/revue-reseaux-2015-4-page-87.htm)

Enfin, des historiens comme Michel Vovelle ou Robert Mandrou ont enrichi le marxisme culturel en développant le concept de «mentalités».
Ce terme, inspiré par Marx mais influencé par l’École des Annales, désigne les structures collectives de pensée qui façonnent les comportements sociaux.
En étudiant les mentalités révolutionnaires, Vovelle a montré comment la Révolution française fut autant une transformation culturelle qu’économique, un précédent pour les stratégies d’hégémonie culturelle.
(https://journals.openedition.org/chrhc/239)

Critiques et limites du marxisme culturel.
Le marxisme culturel, et particulièrement l’approche de Laclau et Mouffe, n’est pas sans critiques.
Les marxistes orthodoxes, comme Atilio Borón, reprochent au post-marxisme d’abandonner la lutte des classes au profit d’un «réductionnisme discursif» qui dissout les réalités matérielles dans un jeu de signes.
«La lutte pour le socialisme se volatilise dans les méandres stériles d’un discours insipide sur une démocratie radicale», écrit Borón.
Cette critique pointe le risque d’une dépolitisation, où la transformation sociale cède la place à des batailles symboliques sans ancrage concret.
(https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/050318/crise-recomposition-ou-liquidation-du-marxisme-chez-laclau)

D’autres, comme Jean-Claude Michéa, estiment que le populisme de gauche, inspiré par Laclau, ne remet pas en cause la centralité de la contradiction entre travail et capital.
Michéa défend une articulation entre lutte des classes et populisme, refusant l’opposition binaire proposée par les post-marxistes.
Enfin, des voix conservatrices dénoncent le marxisme culturel comme une entreprise de division sociale, accusée de promouvoir la «haine des classes» sous couvert de luttes identitaires.
(https://comptoir.org/2017/04/10/jean-claude-michea-le-concept-marxiste-de-lutte-des-classes-doit-etre-remanie/)

La Haute Culture comme champ de bataille.
Revenons à la Haute Culture, ce lieu où la mémoire collective se forge et se dispute.

En France, elle est à la fois un héritage et un champ de bataille.
Les récits de la Révolution, de la Résistance ou de Mai 68 continuent de nourrir l’imaginaire national, mais ils sont constamment réinterprétés.
Le marxisme culturel, en s’emparant de ces récits, cherche à les orienter vers un projet émancipateur.
Les mouvements féministes, par exemple, ne se contentent pas de revendiquer des droits ; ils réécrivent l’histoire pour faire émerger des figures oubliées, comme Olympe de Gouges, dans le Panthéon National.

Cette bataille pour la mémoire est poétique autant que politique.
Elle mobilise des images, des chansons, des films, qui touchent le cœur autant que l’esprit.
Comme le disait Gramsci, «l’hégémonie n’est pas automatique ; elle est le résultat d’une pratique historique, longue et dialectique».
Le marxisme culturel, en investissant la Haute Culture, transforme cette pratique en un art, où chaque récit est une brique dans l’édifice d’un nouvel imaginaire.
(https://www.contretemps.eu/post-marxisme-ernesto-laclau/)

Conclusion : vers une nouvelle synthèse.
Le marxisme culturel français, porté par des penseurs comme Laclau, Mouffe, Hall ou Althusser, est une tentative audacieuse de réinventer la lutte socialiste dans un monde où les usines ont cédé la place aux écrans, où les classes se fragmentent en identités plurielles.

En déplaçant le combat vers le terrain de la culture et du discours, il reconnaît que l’histoire ne se fait pas seulement dans les rapports de production, mais dans les récits qui donnent sens à la vie commune.

La Haute Culture, mémoire vive d’une nation, devient ainsi le théâtre d’une lutte d’hégémonie, où chaque mot, chaque image, chaque symbole compte.

Répétons à nouveau que comme le suggérait Aristote, c’est dans la mémoire que l’intelligence trouve ses formes.
Le marxisme culturel, en s’attaquant à cette mémoire, cherche à sculpter un nouvel imaginaire collectif, où la justice et l’émancipation ne sont plus des abstractions, mais des récits vivants, portés par un peuple en quête de sens.
Si cette entreprise peut sembler utopique, elle n’en est pas moins nécessaire : car, comme l’écrivait Laclau, «sans hégémonie, il n’y a pas de politique possible».

Que la France, avec sa riche tradition de révoltes et de rêves, continue d’écrire ce chapitre, dans la prose de ses poètes et la ferveur de ses combats.

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BONUS 🎁 Vidéo courte d’Alain Soral qui mélange et ne comprend pas les concepts et que j’analyse 🫣🤣

Transcription de la vidéo : «La bourgeoisie du capital ce que l’on appelle aux États-Unis le marxisme culturel qui est un terme impropre, qui est en fait un anti marxisme culturel.
C’est ce que chez nous on appelait le freudo marxisme tu sais, idéologie du désir et toutes ces conneries. Cela a donné le moment où les philosophes français sont devenus fous, tu sais, avec l’anti Oedique, les dispositifs pulsionnels. En fait cette révolution délirante s’est passée dans la haute philosophie en France dans les années 60 70 et puis elle est devenue une idéologie de masse aux États-Unis avec la cancel culture dans cette dernière décennie.» Alain Soral.

Alain Soral mélange et ne comprend pas les concepts qu’il aborde dans cette vidéo et nous allons l’analyser ci-dessous.

Il semble effectivement qu’il utilise le terme marxisme culturel de manière peu orthodoxe et qu’il le confond avec d’autres courants idéologiques ou philosophiques.
Voici une réflexion:

1. Marxisme culturel comme terme impropre et antimarxisme:

Soral rejette l’étiquette marxisme culturel comme étant mal appliquée, suggérant qu’elle désigne en réalité un antimarxisme.

Cela pourrait refléter son point de vue selon lequel ce qu’on appelle marxiste culturel aux États-Unis (souvent lié à l’École de Francfort ou à des critiques conservatrices) s’écarte des principes marxistes originaux, centrés sur la lutte des classes et les rapports de production.

Cependant, l’usage de l’expression marxisme culturel chez Soral reste confus car le marxisme culturel n’est pas un concept marxiste autoproclamé, mais une expression popularisée par des critiques (notamment d’extrême droite) pour décrire une influence de la pensée marxiste sur la culture via des figures comme Adorno ou Marcuse.

Soral semble ignorer cette origine et la réinterpréter à sa manière.

2. Confusion avec le freudo-marxisme :

En liant le marxisme culturel au freudo-marxisme (une synthèse entre les idées de Marx et de Freud, notamment via Wilhelm Reich ou Herbert Marcuse), Soral fait un amalgame.

Le freudo-marxisme explore les pulsions et le désir comme facteurs sociaux, mais il n’est pas équivalent au marxisme culturel tel que défini par ses détracteurs.

Soral semble y voir une idéologie décadente (« toutes ces conneries »), ce qui reflète sa critique habituelle des mouvements progressistes, mais cela montre aussi une méconnaissance des nuances théoriques entre ces courants.

3. Les philosophes français des années 60-70 et l’anti-œdipe :

Sa référence aux « philosophes français devenus fous » avec l' »anti-œdipe » et les « dispositifs pulsionnels » pointe vers des figures comme Gilles Deleuze et Félix Guattari, auteurs de « L’anti-Œdipe » (1972).

Ce texte, influencé par Freud mais critique de la psychanalyse traditionnelle s’inspire aussi de Marx pour analyser le capitalisme comme une machine délirante.

Cependant réduire le marxisme culturel à une « révolution délirante » trahit une simplification car Deleuze et Guattari ne s’inscrivent pas dans le marxisme culturel au sens américain, mais dans un courant post-structuraliste français.

Soral semble projeter sur eux une continuité avec ses propres critiques, sans saisir leur cadre.

4. Exportation aux États-Unis et cancel culture :

L’idée que cette « idéologie » serait devenue une « idéologie de masse » aux États-Unis avec la « cancel culture » dans la dernière décennie (soit les années 2010-2020) montre une autre distorsion.

La cancel culture, phénomène social amplifié par les réseaux sociaux, est liée à des dynamiques identitaires et progressistes, mais elle n’a pas de lien direct avec le freudo-marxisme ou les philosophes français des années 60-70.

Soral semble ici reprendre une narrative conservatrice américaine qui associe toute critique culturelle à un complot marxiste, sans preuves solides.

Soral ne maîtrise pas pleinement les concepts qu’il évoque.
Son discours mélange des éléments hétérogènes (freudo-marxisme, post-structuralisme français, cancel culture) sans les articuler de manière cohérente, ce qui donne l’impression d’une critique intuitive plutôt que d’une analyse rigoureuse.
Cela pourrait être dû à son style polémique, qui privilégie l’impact émotionnel sur la précision intellectuelle.

Il semble projeter ses propres obsessions (rejet du libéralisme culturel, critique des élites) sur des termes qu’il utilise de façon approximative.

Cela dit, sa déclaration reflète une vision personnelle où il perçoit une dérive de la pensée critique (qu’il associe à un antimarxisme) comme responsable des transformations sociales qu’il dénonce, sans pour autant s’appuyer sur une compréhension académique des sources qu’il cite.

Livre «Chroniques des ombres de la modernité.»

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«Chroniques des ombres de la modernité» est une plongée poétique dans les paradoxes de notre époque, un manifeste vibrant pour réenchanter notre existence face aux défis d’un monde en crise.

À travers une mosaïque de réflexions philosophiques, historiques et sociologiques, ce recueil dresse un portrait percutant des aliénations contemporaines dont  l’accélération du temps, la dissolution de l’identité dans le virtuel, l’effacement des récits collectifs et la servitude masquée de l’esclavage moderne.

Portée par une plume incisive et des références riches – d’Hannah Arendt à Byung-Chul Han, de Platon à Nietzsche –, cette œuvre mêle critique lucide et méditation profonde pour résister à la subversion idéologique et raviver la voix du cœur.

Loin d’un simple constat, l’auteur propose des voies de résistance : ralentir, rêver, reconquérir le sacré et le corps, raviver la mémoire collective.

De la démocratie transformée en «supermarché de l’illusion», à la dictature du relativisme, chaque chronique invite à questionner, douter et agir pour retrouver une humanité vivante et libre.

Destiné aux épuisés, aux désenchantés, aux rêveurs en quête de sens, ainsi qu’aux amateurs de philosophie, de spiritualité et de réflexion sur notre temps, ce livre est une ode à l’immortalité de l’âme sous un ciel d’acier.

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Délaissant les tanks pour investir les esprits. La subversion idéologique comme arme invisible.

Article publié sur France Soir : https://www.francesoir.fr/opinions-tribunes/delaissant-les-tanks-pour-investir-les-esprits-la-subversion-ideologique-comme

Dans les analyses classiques des relations internationales et de la géopolitique, l’attention se porte souvent sur les événements majeurs : guerres, traités, crises économiques ou rivalités entre puissances. Pourtant, une dynamique bien plus sournoise échappe fréquemment à ces approches : une influence subtile et progressive qui s’exerce sur les cultures nationales, un lent processus d’érosion qui, sur des décennies, sape les fondations mêmes des sociétés.

Certaines idéologies mortifères, loin de disparaître avec la chute des régimes tyranniques qui les incarnaient, se réinventent sous des formes plus discrètes, mais tout aussi destructrices. Elles abandonnent les assauts militaires pour s’infiltrer dans les esprits.

Un mal insidieux a gangréné les institutions académiques et artistiques. Ce courant malsain a transformé les universités – jadis bastions de la haute culture et de la recherche désintéressée – en machines de propagande. La dérive est si profonde qu’un voyageur temporel du XVIIIe siècle la trouverait inconcevable, voire monstrueuse.

Cette déchéance n’est pas fortuite : elle résulte d’un projet délibéré, mûri sur le long terme, visant à dissoudre les valeurs traditionnelles et à semer un doute systématique dans les consciences. Ce que les experts en géopolitique négligent trop souvent, c’est cette capacité des idéologies à s’immiscer dans les interstices de la culture, à opérer hors du champ des grandes analyses stratégiques.

Cette subversion ne passe pas par des coups d’État spectaculaires, mais par une lente corrosion des valeurs, des croyances et des liens sociaux. Ses mécanismes, quasi imperceptibles à court terme, produisent des effets cumulatifs dévastateurs sur plusieurs générations.

Pour en saisir l’origine, remontons aux années 1920 avec Georg Lukács, philosophe hongrois. Face à l’échec des révolutions prolétariennes violentes en Europe centrale, Lukács propose une réorientation stratégique : plutôt que de miser uniquement sur la lutte armée, il faut conquérir les esprits par la culture.

Exilé en Allemagne, il participe à la fondation de l’École de Francfort, un courant intellectuel qui révolutionne l’implantation du marxisme en Occident. Réunissant des penseurs comme Herbert Marcuse, Max Horkheimer et Walter Benjamin, cette école développe une stratégie inédite : la pénétration culturelle. Contrairement aux assauts frontaux des bolcheviks, elle cherche à miner les sociétés capitalistes de l’intérieur en ébranlant leurs valeurs, leurs traditions et leur cohésion.

Le projet est ambitieux : déconstruire tout ce qui ancre les individus – couple, famille, communauté, patrie, histoire, langue, art, religion – en instillant un doute permanent, une critique exacerbée qui finit par tout ronger. Cette méthode, subtile et patiente, s’est révélée d’une efficacité redoutable. En quelques décennies, elle a transformé des nations fières de leur héritage en sociétés fragmentées, où un scepticisme universel remplace toute certitude collective.

Staline lui-même, maître d’un régime totalitaire, regardait cette approche avec suspicion. Il exila les membres de l’École de Francfort hors de l’URSS, refusant leur influence sur son peuple. Mais il encourageait leur action à l’étranger, conscient que cette décadence morale imposée à l’Occident servirait ses ambitions géopolitiques.

La « révolution » : un chaos cohérent dans son incohérence.
Lénine rejetait le nationalisme comme un frein à la lutte des classes, tandis que Staline en faisait une arme pour galvaniser les masses soviétiques durant la Seconde Guerre mondiale. Cette contradiction apparente n’a rien d’étonnant : la logique révolutionnaire ne repose pas sur des principes fixes, mais sur une quête de pouvoir adaptable. Ce qui unit les révolutionnaires, ce n’est pas une doctrine rigide, mais une volonté de renverser l’ordre existant, quel qu’il soit. Ainsi, un même mouvement peut défendre des lois racistes à une époque et des politiques antiracistes à une autre, sans que cela ne révèle une incohérence profonde – la révolution s’ajuste, elle ne s’encombre pas de cohérence.

Cette flexibilité explique la survie du marxisme culturel en Occident, malgré l’effondrement de l’URSS, son incarnation politique la plus visible.

Herbert Marcuse, figure clé de l’École de Francfort, a durablement marqué la culture populaire américaine dès les années 1930. À Hollywood, des scénaristes comme John Howard Lawson, membre du Parti communiste américain, ont glissé des messages subversifs dans les films grand public. Lawson l’admettait : il ne s’agissait pas de propagande ostentatoire, mais d’insérer des idées marxistes par touches subtiles dans les dialogues, les intrigues et les personnages. Ces gouttes d’eau ont fini par creuser la pierre, faisant du cinéma un outil de déconstruction des valeurs traditionnelles.

La conscience humaine : cible ultime de la révolution.
Au cœur de cette guerre idéologique, se trouve la conscience humaine, un terrain que les révolutionnaires cherchent à dominer à tout prix. Un paradoxe surgit ici : si les matérialistes réduisent la conscience à une illusion chimique, pourquoi le XXe siècle a-t-il vu tant d’efforts pour la contrôler, la modeler et la soumettre ? Des régimes totalitaires aux campagnes de propagande modernes, l’histoire récente trahit une obsession pour cette faculté imprévisible et créative qui échappe au déterminisme.

Cette lutte révèle une crise spirituelle plus profonde : la perte, en Occident, du sens de l’immortalité. En reniant l’idée que l’âme transcende le temps et la matière, les sociétés modernes se sont rendues vulnérables aux chimères des idéologies révolutionnaires.

Face à cela, une résistance s’impose, ancrée dans une vision métaphysique : reconnaître que nous ne sommes pas de simples pions dans un rêve utopique, mais des êtres dotés d’une dignité éternelle. La révolution, avec ses ambitions étriquées, ne mérite que mépris face à l’immensité de l’éternité divine.

Parler depuis notre immortalité ?
Les commentateurs politiques, géopolitologues et stratèges, enfermés dans leurs grilles d’analyse conventionnelles, peinent à percevoir cette guerre souterraine qui se joue dans les esprits et les cultures.

En puisant dans la philosophie classique, la théologie chrétienne et une observation lucide de notre temps, nous devons élargir notre perspective. Notre mission n’est pas seulement de nous défendre contre les assauts révolutionnaires – un danger secondaire – mais de refuser d’inverser la hiérarchie des valeurs, de ne pas réduire l’existence humaine à une lutte terrestre.

C’est là notre force : parler depuis notre immortalité, une fois pleinement reconnue.

Le philosophe qui défie l’Establishment Intellectuel : Olavo de Carvalho.


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Plongez dans l’univers fascinant et controversé d’Olavo de Carvalho, un philosophe brésilien dont les idées résonnent bien au-delà des frontières de son pays natal.

Dans cette vidéo, nous vous offrons une introduction à cet intellectuel provocateur qui a défié le statu quo avec une audace sans précédent.



**Ce Que Vous Allez Apprendre :**
– **Qui est Olavo de Carvalho ?** Une biographie concise de l’homme qui est devenu une figure centrale du débat intellectuel au Brésil et à l’international.
– **Sa Philosophie Unique :** Explorez les fondements de sa pensée, de sa critique acerbe du marxisme à ses réflexions sur la culture, la religion, et la société.
– **L’Impact de Ses Idées :** Comment ses enseignements ont influencé la politique, la philosophie, et le mouvement conservateur au Brésil.
– **Les Controverses :** Un regard sur les débats enflammés et les polémiques que ses opinions ont suscités.
– **Pourquoi il Divise :** Analyse de pourquoi Olavo est autant aimé par certains que critiqué par d’autres.

**Pourquoi Regarder ?**
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Qui est Antoine Bachelin Sena ?

Antoine Bachelin Sena est un ecrivain qui démonte les narratifs et dynamiques de pouvoir.

Retrouvez ses différents livres ici.

Retrouvez Antoine Bachelin Sena sur Twitter et Youtube.

Antoine mentionne souvent des concepts dans le domaine de l’information comme la “guerre de cinquième génération”, où la guerre numérique et la désinformation jouent un rôle crucial.

Ses écrits et ses vidéos sont une invitation à se détacher des narratifs imposés, à retrouver une forme de liberté intérieure où l’individu n’est plus un pion dans le jeu de la tyrannie collective. Antoine Bachelin Sena prône une forme de souveraineté personnelle, où l’écoute de soi devient un acte de rébellion contre les forces qui cherchent à uniformiser les pensées et les comportements.

Sa présence en ligne, ses articles, et ses livres montrent un homme engagé dans la réinformation, cherchant à éduquer et réveiller les consciences.

Antoine ne se contente pas de critiquer; il propose une vision iconoclaste, une invitation à la rébellion intellectuelle et à l’authenticité personnelle dans un monde où la pression sociale et les médias tentent de modeler nos pensées et nos actions.

En 5 minutes : «La stratégie socialiste d’hégémonie» appliquée dans le monde et expliquée par Olavo.

En 5 minutes : «La stratégie socialiste d’hégémonie» appliquée dans le monde et expliquée par Olavo.

Le passage du marxisme «pur et dur» de lutte des classes vers le marxisme culturel a été expliqué en 1985 dans une théorie.
Cette théorie de Laclau & Mouffe a été mise en place dans le monde entier.
Olavo de Carvalho revient dans le chapitre 239 de son cours de philosophie sur cette théorie et ses applications.



Le cours de philosophie d’Olavo de Carvalho est disponible ici : https://shorturl.at/gyAN7

Le pouvoir intellectuel est le plus efficace des pouvoirs, notamment parce qu’il domine le reste.

La formation de la guerre culturelle :


Nous vivons dans un environnement de guerre culturelle, il est donc important de savoir comment se déroule le processus par lequel certaines idées deviennent dominantes dans une société.


L’hégémonie culturelle est le processus par lequel certaines idées sont imprégnées dans la société presque jusqu’à un niveau subconscient, et chacun finit par penser en consonances même sans s’en rendre compte (Antonio Gramsci donne à l’hégémonie un autre sens, celui de la domination d’une classe par une autre, fondant ce qui a été appelé ensuite le marxisme culturel).

Le pouvoir intellectuel délimite les possibilités de concevoir et de percevoir les choses, travaillant sur le long terme, c’est pourquoi il est rarement exercé personnellement (et beaucoup ne le reconnaissent même pas comme un pouvoir) mais il s’avère être le plus efficace des pouvoirs, notamment parce qu’il délimite le reste.

L’usage courant du mot «révolution» est un exemple d’action de pouvoir intellectuel, qui a non seulement vulgarisé l’usage du terme mais lui a aussi automatiquement ajouté tout un imaginaire et y a associé des réactions de base presque inconscientes.

De l’avis général, à partir de 1650, avec les Lumières, il y a eu une sécularisation et une rationalisation de la société.
La culture traditionnelle comprenait l’Église et les universités, mais plus tard une nouvelle intellectualité a émergé qui a conquis l’hégémonie, et l’interprétation que nous faisons de cette période de transition correspond à la vision des nouveaux penseurs.

Suite dans le chapitre 146 du Cours de Philosophie par Olavo de Carvalho disponible ici : https://antoinebachelinsena.com/2023/09/04/mon-nouveau-livre-est-en-prevente-cours-de-philosophie-par-olavo-de-carvalho-une-conversion-des-concepts-generaux-en-experience-existentielle-effective/

Ce qui échappe à l’abordage commun des géopolitologues et spécialistes des relations internationales.

Olavo de Carvalho est un écrivain et philosophe anti-progressiste (ou autrement dit anti communiste ou anti marxiste ou anti wokiste ou anti révolutionnaire) connu en 2011 par le livre intitulé «Les États-Unis et le nouvel ordre mondial» qui est la retranscription du débat qu’il a eu avec Alexandr Dougine.

Voir à ce sujet mon article : https://antoinebachelinsena.com/2024/01/06/olavo-de-carvalho-vs-aleksandr-dugin/

Olavo était le président de l’IAI (Inter American institute for philosophy, government & social thought).
Installé aux États-Unis il a combattu le marxisme et expliqué comment le marxisme a détruit la haute culture, a réduit les universités à des centres de propagande communiste et comment la dégradation morale est tellement extrême de nos jours qu’elle paraîtrait impensable à un voyageur du temps venant du passé.

Le philosophe français Jean-François Revel dans le livre «La grande parade» dit en 2000 que c’est important de se questionner pourquoi 10 ans après la chute de l’URSS le mouvement communiste est encore aussi fort. Olavo a toujours expliqué que l’Union soviétique est différente du mouvement soviétique et tout le monde disait qu’il était fou quand il commençait à expliquer cela.

Ce qui échappe à l’abordage commun des géopolitologues et spécialistes des relations internationales ce sont ces formes subtiles d’influencer la culture peu à peu.

Dans les années 1920 le philosophe hongrois Georg Lukács a proposé des changements dans la stratégie communiste et il est parti en Allemagne où il a fondé l’école de Francfort.
Et la spécialité de cette école c’est la pénétration culturelle ou autrement dit la destruction culturelle subtile et de long terme, peu à peu et qui s’accumule et qui devient énorme au fur et à mesure des décennies.
C’est détruire les valeurs des croyances et toute la confiance que les personnes ont les unes des autres. Et cette posture intellectuelle de s’opposer à tout, de douter de tout a corrompu de nombreuses cultures nationales de fierté de la patrie.

Staline lui-même n’acceptait pas la philosophie de l’école de Francfort et les a envoyé dans un autre pays car il ne voulait pas de cela dans l’Union Soviétique.
Mais il était d’accord pour que ce soit fait justement dans d’autres pays pour provoquer la décadence morale des citoyens.

Tout rentre dans la révolution, par exemple, Lénine était anti-nationaliste et Staline a utilisé le nationalisme comme la grande arme de la révolution.
Le point de cohérence n’est pas l’idéologie ou la politique, c’est l’association de personnes unies par l’idée même du mouvement révolutionnaire.

Cela n’a aucun sens de s’attendre à une quelconque cohérence dans les propositions révolutionnaires car par exemple ces révolutionnaires peuvent être soit en faveur de lois racistes soit de lois antiracistes.

La question cruciale est justement de savoir pourquoi et c’est ce qu’explique Olavo.

La logique révolutionnaire a prévalu en Occident en grande partie à cause de la perte généralisée du sens de l’immortalité.
Cela révèle la difficulté que nous avons de nos jours à concevoir l’immortalité comme quelque chose qui nous a déjà été donnée.

Nous devons être conscient que nous ne sommes pas un élan du rêve révolutionnaire et que nous sommes des âmes immortelles avec une durée qui dépasse tout cela.
Le mouvement révolutionnaire doit être méprisé parce qu’il est mesquin et ne signifie rien face à la lumière de l’Éternité Divine.
Dans le travail intellectuel, le grand risque que nous courons est celui-ci : celui d’inverser la hiérarchie des valeurs, ce n’est pas celui d’être attaqué par des révolutionnaires.
Notre mission est d’avoir un horizon de vision infiniment plus large que celui des révolutionnaires et de créer une modalité d’expression qui méprise tout ce qui ne mérite pas d’être respecté.

Des intellectuels comme Herbert Marcuse, Walter Benjamin ont influencé profondément les films américains spécialement depuis les années 1930 avec une école des scénaristes qui étaient tous dirigés para John Howard Lawson.
Et lui-même disait qu’ils ne faisaient pas des films totalement communistes mais des films américains avec des messages communistes saupoudrés là et là peu à peu et de plus en plus et dans tous les films.

La même année de la destruction de l’URSS en 1990 a été créé le Foro de São Paulo et comme dit Lula avec ce nom neutre les gens ne savent pas ce qu’il s’y passe.
C’était une idée de Fidel Castro, Lula et Frei Berto un ami de Lula à La Havana dans la première réunion.
Puis des centaines d’organisations ont été ajoutées avec des criminels spécialisés dans les enlèvements, les narcotraficants comme les FARC, MIR chilien (Movimiento de la Izquierda Revolucionária) qui ont le monopole du trafic de drogue en Amérique latine avec l’aide des Clinton qui ont aidé le gouvernement colombien en prenant des narcos et mettant tout dans les mains des FARC.

Et ce que disait Lula c’est que «ce que nous avons perdu dans l’Est européen nous allons le reconquérir en Amérique latine.»
Et ils ont réussi.

La conscience humaine est généralement tenue en très mauvais état, non seulement par les sectes initiatiques, qui aspirent à des états « supérieurs », mais aussi par les matérialistes et comportementalistes, qui disent que la conscience n’existe même pas, qu’elle n’est qu’une illusion née des mécanismes chimiques.

Mais si la conscience humaine n’est presque rien, pourquoi tant d’efforts ont-ils été faits au XXe siècle pour la policer, la contrôler, l’opprimer et la neutraliser ?

Toutes les questions politiques qu’Olavo de Carvalho a posées sont nées de là, ce qui conduit à des préoccupations de premier ordre de nature éminemment philosophique.

Reflétant la liberté humaine et la puissance de Dieu le Père lui-même, la conscience humaine est imprévisible, créative et n’obéit pas aux lois. Par conséquent, elle rend possible la désobéissance et la rébellion, y compris la possibilité de se rebeller contre Dieu. L’idée de liberté métaphysique humaine au fil du temps s’est traduite en liberté politique, qui est une liberté de conscience.

Dans la Constitution américaine, pour la première fois, le principe de la liberté politique a été manifesté, basé sur un principe biblique, traduit en lois et en institutions. Ainsi, la liberté de conscience, telle qu’incarnée dans cette constitution et ses institutions, ne vient pas des Lumières mais de sources bibliques.

Groucho Marx comédien et acteur avait l’habitude de dire «Allez-vous croire ce que je vous dis ou dans ce que voient vos propres yeux ?»

Et c’est justement ce que font ces marxistes culturels lorsque nous présentant un homme vêtu comme une femme ils nous disent de l’appeler femme. Ils attaquent directement notre intégrité morale.
L’ingénierie sociale derrière c’est de croire à ce que dit le gouvernement et non à ce que voient nos yeux.
C’est une attaque contre l’intelligence et conscience humaine, ou une crise de dimension anthropologique.

En conclusion :
Nous ne pouvons parler qu’à partir de notre propre immortalité et une fois que nous en avons acquis le sens.

Article aussi publié sur Le Media en 442 :

Olavo de Carvalho – La destruction culturelle subtile : Comprendre la stratégie de l’école de Francfort

On décortique le marxisme culturel avec Olavo de Carvalho. Collaboration avec François de Perspective Politique.

Nouvelle série de vidéos en collaboration avec François de Perspective Politique.

🔸Introduction, parcours et culture personnelle d’Olavo de Carvalho.

🔸Critique du marxisme et post marxisme selon Olavo.

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