Les régimes cubain et vénézuélien privilégient les officiels au détriment des citoyens. Par D. Thompson.

Les touristes sirotent des cocktails dans des complexes hôteliers appartenant à l’État cubain pendant que les enfants locaux manquent de lait.

Les étudiants vénézuéliens étudient dans des écoles délabrées tandis que la dictature illégitime dépense des millions en propagande et logiciels espions. 

Ces échecs ne sont pas isolés — ce sont les symptômes d’un système plus large.

Les crises économiques à Cuba et au Venezuela n’ont pas été importées. Elles sont le fruit de politiques locales. 

Les deux régimes incompétents blâment depuis longtemps les forces étrangères et les pressions extérieures pour leurs difficultés. Mais la vérité est plus simple — et plus accablante.

Des décennies de corruption, de mauvaise gestion économique et d’enrichissement des élites ont vidé des économies autrefois fonctionnelles, laissant les citoyens ordinaires en payer le prix. 

Cuba : Hôtels vides, poches du régime pleines.
Autrefois fière de ses exportations de sucre et de son système médical, Cuba importe désormais du sucre, subit des coupures d’électricité régulières et manque de soins médicaux.

Pourtant, en 2024, selon l’agence de presse espagnole Agencia EFE, le régime cubain a alloué plus de 37 % de ses investissements totaux au secteur du tourisme et de l’hôtellerie — plus de 11 fois ce qu’il a dépensé pour la santé et l’éducation combinées.

Les hôtels existants restent largement vides, avec des taux d’occupation autour de 30 %, mais la construction de nouveaux complexes continue. 

Qui en profite ? Les conglomérats militaires cubains comme GAESA, FINCIMEX et CIMEX, ainsi que les officiels du régime qui les dirigent.

Ces entités dominent les secteurs du tourisme, des transferts d’argent et du commerce de détail, servant les élites du régime, et non le public.

Les Cubains luttent contre les pénuries de carburant, de nourriture et d’électricité pendant que les ressources sont détournées vers des complexes balnéaires et des projets de prestige liés au régime, qui pourraient être privatisés au profit des élites en cas d’effondrement du régime, comme ce fut le cas en Union soviétique. 

Venezuela : Propagande avant progrès. 

Au Venezuela, un autre drapeau flotte sur le même modèle défaillant, soutenu par les services de sécurité cubains qui surveillent et intimident les forces armées vénézuéliennes. Selon Bloomberg News, en 2024, le régime Maduro a dépensé plus de 2 milliards de dollars en quelques mois — le taux de dépenses le plus élevé de l’année, coïncidant avec une élection présidentielle.

Malgré 1,7 milliard de dollars collectés en impôts ce même mois, le salaire minimum est resté inférieur à 2 dollars par mois, moins que le coût d’un kilo de fromage. 

Des rapports de presse de fin 2023 indiquent que le régime a prétendu doubler son budget national pour 2024 à plus de 20,5 milliards de dollars, soi-disant pour la croissance économique.

Mais selon le site d’information teleSUR, seulement 180 millions de dollars — moins de 1 % — ont été alloués au secteur de la santé. Alors que le renseignement militaire a reçu près de 1 milliard de dollars pour des technologies de contre-espionnage destinées à la répression interne (y compris des officiers militaires), seulement 18 millions de dollars ont été réservés pour nourrir plus de 5 millions d’écoliers.

Cela représente 3,49 dollars par étudiant, par an. 

L’infrastructure vénézuélienne reflète ces priorités déformées.

Un accord ferroviaire de 7,5 milliards de dollars avec la Chine en 2009 n’a abouti qu’à des chantiers abandonnés, mais la dette continue d’être remboursée en pétrole à prix réduit.

Au Venezuela, des coupures d’électricité plongent régulièrement de vastes régions du pays dans l’obscurité. 

Le site en langue espagnole El Impulso rapporte qu’en 2024, une panne d’électricité a affecté 16 États, suivie d’une autre quelques jours plus tard qui a laissé 20 États sans électricité pendant plus de 12 heures.

Des années de négligence, de vol et de corruption du régime sont à blâmer. 

Mauvaise gestion ou modèle corrompu ?
Ce ne sont pas des erreurs de politique ; ce sont des caractéristiques de systèmes économiques conçus pour préserver le pouvoir autoritaire. 

À Cuba, les entreprises dirigées par l’armée dominent l’économie, et les investissements sont faits non pas en fonction des besoins, mais du profit des officiels du régime. 
Au Venezuela, des dépenses publiques massives soutiennent des élections volées et de la propagande, tandis que les hôpitaux et les écoles se détériorent.

Des dettes colossales sont accumulées et remboursées par du pétrole à prix réduit, privant les générations futures de leur prospérité. 
Les peuples cubain et vénézuélien sont ingénieux et résilients, mais aucune dose d’ingéniosité ne peut surmonter des systèmes qui privilégient la propagande, le pouvoir et l’enrichissement personnel des dirigeants politiques corrompus et des élites au détriment du bien-être public. 

La voie à suivre.
La communauté internationale doit continuer à dénoncer le manque de liberté, la corruption, le clientélisme et la mauvaise gestion économique de ces régimes, et amplifier les voix des peuples cubain et vénézuélien qui exigent un accès aux soins de santé, à l’électricité, au carburant, aux produits d’hygiène de base, aux médicaments et à la nourriture absente des rayons. 

La communauté internationale doit amplifier les voix des peuples cubain et vénézuélien qui demandent la possibilité de s’engager économiquement avec le monde extérieur, libres des contrôles répressifs des régimes corrompus. 

Un changement réel commence par la transparence, la responsabilité et un modèle économique qui place les citoyens — et non les officiels du régime — au centre. 

Les crises économiques à Cuba et au Venezuela n’ont pas été importées.

Elles ont été construites, brique par brique, par des régimes qui continuent de choisir le contrôle absolu et l’auto-enrichissement au détriment de la liberté. 

Article original en anglais ici.

Essence du projet Révolutionnaire : il n’y a qu’un ennemi. Par Olavo de Carvalho.

Écrit dans le “Diário do Comércio, 8 janvier 2007”. 

Le marxisme n’a pas commencé avec Marx et n’est pas né d’une étude scientifique de l’économie.
Tout ce que Karl Marx allait penser et dire – à l’exception du prétexte matérialiste-dialectique et des statistiques qu’il a falsifiées à partir des célèbres “Blue Books” du parlement britannique – était déjà présent dans les doctrines des hérétiques messianiques depuis le XIVe siècle.
Tout : la lutte des classes, la révolution, la socialisation des moyens de production, la dictature du prolétariat, la mission de l’avant-garde révolutionnaire.
Même les idées de Lénine et de Gramsci y sont clairement exprimées.

John Knox, John Huss, Thomas Münzer et autres « prophètes » des débuts de la modernité ne sont pas seulement des précurseurs du mouvement révolutionnaire mondial : ils en sont les créateurs.
Les hommages, entre ambigus et réticents, que leur rendent de temps à autre certains intellectuels de gauche ne servent qu’à exagérer les contributions de la gauche plus récente, en diminuant celles de ces pères fondateurs par le subterfuge de les reléguer dans une série historique prétendument ascendante, dont le sommet est toujours, bien sûr, l’auteur de l’hommage.

L’idée centrale de la révolution messianique peut se résumer en quatre points :
(I) l’humanité pécheresse ne sera pas sauvée par Notre Seigneur Jésus-Christ, mais par elle-même ;
(II) la méthode pour atteindre la rédemption consiste à tuer ou du moins à soumettre tous les méchants, c’est-à-dire les riches ;
(III) les pauvres sont innocents et purs, mais ne comprennent pas leur place dans le projet de salut et doivent donc se soumettre aux ordres d’une élite dirigeante, les « saints » ;
(IV) le massacre rédempteur engendre non seulement une meilleure répartition des richesses, mais aussi l’élimination du mal et du péché, l’avènement d’une nouvelle humanité.

Une hérésie n’est pas « une autre religion » : elle est, par définition, une opposition interne, née au sein même du christianisme, généralement par l’ajout d’un élément exotique qui déforme complètement le message originel et lui donne les significations les plus extravagantes imaginables.
Il n’est donc pas surprenant que l’évolution ultérieure du mouvement révolutionnaire ait été marquée par une tension permanente entre la foi hérétique et la négation de toute foi, entre le pseudo-christianisme et l’anti-christianisme, entre l’ambition de détruire le christianisme et le désir d’en conserver une partie pour parasiter son autorité.
Ce jeu dialectique désoriente l’observateur profane, qui, trompé par les différences apparentes, perd de vue l’unité profonde du mouvement révolutionnaire et finit souvent par servir l’une de ses sous-courants en croyant sincèrement œuvrer pour une cause contre-révolutionnaire, conservatrice, ou même chrétienne ou juive au sens strict.

Une fois l’épidémie des révolutions messianiques éteinte, la deuxième vague du mouvement révolutionnaire prend la forme d’un anti-christianisme et d’un anti-judaïsme explicites.
Les Lumières du XVIIIe siècle ont non seulement prêché ouvertement l’élimination de ces deux fois traditionnelles, mais n’ont pas hésité à inventer contre elles les mensonges les plus aberrants, trouvant cela magnifique et s’en amusant grandement.
Les polémiques anti-chrétiennes d’aujourd’hui semblent presque des modèles de politesse comparées à la virulence de l’inventivité du XVIIIe siècle.
La thèse de l’abbé Antonin Barruel, exposée dans son “Histoire du Jacobinisme” (1798), selon laquelle un plan aurait été ourdi entre Voltaire, d’Alembert, Diderot et l’empereur Frédéric II de Prusse pour une vaste campagne de diffamation visant à couvrir l’Église d’infamie par tous les moyens possibles, semble de plus en plus confirmée.

Le cas de Diderot est particulièrement révélateur.
Dans “La Religieuse”, il raconte l’histoire d’une pauvre jeune fille retenue dans un couvent contre sa volonté.
L’image abominable des nonnes prisonnières, mise en circulation par lui et d’autres penseurs des Lumières bien avant la publication posthume du livre en 1796, est devenue un symbole condensé de tous les crimes que la propagande anti-chrétienne attribuait à l’Église.
Dans la tourmente de la Révolution de 1789, ce symbole s’est transformé en une croyance littérale.
De nombreux révolutionnaires qui envahissent les couvents, tuant moines et nonnes en masse, jurent sincèrement le faire pour libérer les vierges emprisonnées qu’ils imaginaient remplir les sous-sols des cloîtres.
Lorsque quatre-vingts abbayes, monastères et maisons religieuses de Paris avaient déjà été envahis et beaucoup de sang versé, l’Assemblée constituante, perplexe, apprit que partout les nonnes et novices avaient unanimement proclamé leur fidélité à leur état, même en montant à l’échafaud.
Tel était l’esprit des « prisonnières ».

Diderot, bien qu’il soit mort cinq ans avant la Révolution, ne peut être facilement excusé des effets criminels de la haine qu’il a consciemment attisée.
Il ne le peut surtout pas, car il savait parfaitement qu’il n’y avait pas et ne pouvait y avoir de prisonnières dans les couvents, que toutes les nonnes y étaient de leur plein gré, y compris celle qui l’a inspiré pour écrire son roman, la sœur Delamarre, du couvent de Longchamps.
Tout cela n’était qu’une falsification préméditée.

Pendant longtemps, le monde entier a cru la version de Diderot, qui affirmait posséder la documentation complète du cas Delamarre.
En réalité, le dossier était entre ses mains, mais il disparut peu après la publication du roman.
Retrouvé en 1954 par le chercheur George May, sa lecture montre que Diderot était au courant des faits suivants :

1) À Paris, il existait quatre tribunaux, ecclésiastiques et civils, pour juger les demandes de dispense de la carrière monastique, et la règle générale était d’accorder toutes les requêtes. 
2) La sélection des nonnes était extrêmement rigoureuse. L’Église s’efforçait de se débarrasser des fausses vocations, et non de les retenir de force. 
3) Loin d’être une prisonnière du couvent, la sœur Delamarre était la portière, avait les clés et pouvait entrer et sortir à sa guise. 
4) Le seul procès intenté par Mlle Delamarre concernait un litige successoral avec une parente. Pour recevoir un titre nobiliaire en héritage, la nonne devait quitter l’ordre religieux. Mais peu après, ayant renoncé à disputer cet héritage, elle retourna joyeusement au couvent.

Diderot savait tout cela, et sa correspondance avec son ami Jacob Grimm montre que le romancier « éclatait de rire » en concoctant la falsification minutieuse de cette histoire.
Il se divertissait non seulement de la joie féroce de calomnier, mais allait jusqu’au raffinement d’une cruauté mentale bien plus directe.
Au marquis de Croismarre, un chrétien pieux qui lui écrivait, inquiet et en larmes, au sujet du sort de la jeune fille, Diderot répondait avec des inventions inquiétantes, soulignant les souffrances de l’infortunée dans le cloître et savourant jusqu’au bout le plaisir de maintenir cet homme dans l’angoisse.
Il n’est pas étonnant que Diderot ait été l’écrivain préféré de Karl Marx, un autre sociopathe sadique.

D’autres documents découverts par Georges May, postérieurs à la mort de Diderot, montrent que la sœur Delamarre est décédée trente ans après le romancier, toujours en tant que portière du couvent, après avoir courageusement affronté, aux côtés de ses sœurs, les commissaires de la Révolution.
La seule oppression qu’elle avait subie venait des ennemis de l’Église.

Si je devais énumérer et analyser toutes les calomnies inventées par les penseurs des Lumières contre les chrétiens et les juifs, une année entière d’éditions du “Diário do Comércio” ne suffirait pas à les contenir.
Mais le fait est que ces mensonges ont traversé les siècles, se sont profondément enracinés dans l’imaginaire populaire, ressurgissent sous des formes nouvelles et variées, et ont servi à légitimer le massacre des chrétiens en Russie et des juifs en Allemagne.
Des intellectuels et artistes de grand prestige n’hésitent pas à collaborer à ce crime odieux.
Tout ce qui concerne le cas Delamarre était déjà bien connu des historiens lorsque, en 1970, le film de Jean-Luc Godard, “La Religieuse”, a renouvelé l’effet du symbole haineux inventé par Diderot.

Mais – pour revenir à l’argument central –, l’arrivée au pouvoir des jacobins a entraîné un changement de pôle dans la tension dialectique : de la propagande anti-chrétienne, on est passé à un effort ouvert pour créer un simulacre de christianisme destiné à la consommation des masses révolutionnaires.
La rhétorique de la Terreur imite de près celle des pseudo-prophètes messianiques : l’idée d’un apocalypse terrestre, la condamnation radicale du capitalisme, la purification de l’univers par le massacre des riches, la mission privilégiée des « saints », le retour de l’humanité à une ère de pureté originelle – tout cela réapparaît, mais avec le “Contrat social” de Rousseau comme texte sacré à la place des Évangiles.
De plus en plus, l’imitation caricaturale de l’éthos chrétien acquiert une autonomie, se détachant du sens évident du message du Christ et parasitant les sentiments moraux profondément ancrés dans la population chrétienne pour en faire des instruments de légitimation du terrorisme d’État, sous l’inspiration – comme l’écrivait Thomas Carlyle – « du cinquième et nouvel évangéliste, Jean-Jacques, appelant chacun à corriger l’existence pervertie du monde ».

Luciano Pellicani, dans son étude sur “Revolutionary Apocalypse. The Ideological Roots of Terrorism” (Londres, Praeger, 2006), que je commenterai en détail dans une prochaine chronique, observe :
« Ainsi, l’élite révolutionnaire, agissant sur la base du diagnostic-thérapie des maux du monde contenu dans la ‘véritable philosophie’, assume le rôle typique du Paraclet dans la tradition gnostique : elle seule sait ce qui est bon pour la cité. »

Fondée sur cette autorité omnisciente, le salut doit prendre la forme d’un massacre rédempteur.
Robespierre l’exprime clairement :
« Le gouvernement populaire… est à la fois Vertu et Terreur.
La Terreur n’est rien d’autre que la justice sévère et inflexible.
Elle est donc une émanation de la Vertu. »

Pellicani conclut : « Ce concept de la rédemption de l’humanité exige une société organisée comme un couvent militarisé. »
Cette formule réapparaîtra chez les prêtres-guérilleros de la théologie de la libération et dans les projets plus récents de « l’archevêque » Hugo Chávez.

Mais, bien avant cela, le pendule de la révolution oscillera à nouveau de l’autre côté.
Une fois le cycle jacobin terminé, avec l’avènement de l’empire napoléonien, de la Restauration et de la démocratie bourgeoise, les nouvelles formules de l’idéologie révolutionnaire, avec Marx et Bakounine, font évoluer l’anti-christianisme en un athéisme militant.
Karl Marx proclame « haïr tous les dieux » et définit l’athéisme comme « la négation de Dieu, par laquelle s’affirme l’existence de l’homme ».
Pour le marxisme, inspiré à cet égard par Feuerbach, Dieu naît de l’auto-aliénation des pouvoirs de l’homme projetés dans un ciel métaphysique – comme si l’homme avait créé le ciel et la terre, puis l’avait oublié, transférant les honneurs à une entité inexistante : une théorie suffisamment absurde pour séduire des millions d’intellectuels.

Avec l’essor de l’athéisme, les massacres de prêtres et de croyants se multiplient à une échelle jamais imaginée, même par Robespierre.
Entre la guerre civile mexicaine (1857) et le début de la Seconde Guerre mondiale (1939), pas moins de vingt millions de chrétiens sont morts dans des persécutions religieuses visant, selon Lénine, à « balayer le christianisme de la surface de la terre ».
Et le massacre des juifs n’avait pas encore commencé.

Mais peut-être que l’athéisme n’est pas le trait le plus authentique de cette étape du mouvement révolutionnaire.
Marx et Bakounine, comme on le sait, ont participé à des rituels sataniques (voir Richard Wurmbrand, “Marx and Satan”, Living Sacrifice Book Company, 1986, jamais démenti).
Et au moins en Italie, l’apologie de Satan est devenue explicite avec le poète Giosuè Carducci, l’un des grands inspirateurs du mouvement révolutionnaire local :
«Salut, ô Satan, 
Ô rébellion, 
Ô force vengeresse 
De la raison !»

Quoi qu’il en soit, l’impact des massacres a fini par gêner les révolutionnaires eux-mêmes, qui, dans les années 1930, réfléchissaient déjà à des moyens de les contourner.
Antonio Gramsci, dans ses “Cahiers de prison”, enseigne que l’Église ne doit pas être combattue, mais vidée de son contenu spirituel et utilisée comme caisse de résonance de la propagande communiste.

Le succès ultérieur de cette entreprise peut être mesuré par deux faits :

1) L’influence écrasante que les communistes ont réussi à exercer, de l’intérieur comme de l’extérieur, sur le Concile Vatican II, divisant l’Église catholique et provoquant la plus grande fuite de fidèles en deux millénaires de catholicisme. 

2) Le Conseil mondial des Églises, la plus grande organisation protestante mondiale, qui regroupe des centaines d’églises dans tous les pays, officiellement à des fins « œcuméniques », est notoirement une entité pro-communiste qui soutient et finance des mouvements révolutionnaires terroristes.
Les différents Conseils nationaux des Églises sont des entités indépendantes, mais celui des États-Unis, au moins, est encore plus ouvertement pro-communiste que le Conseil mondial.

Parallèlement et en étroite association informelle avec les efforts communistes, un mouvement mondial s’est développé depuis la fin du XIXe siècle, visant à créer la plus grande confusion religieuse possible par une propagande occultiste massive et une résurgence forcée du gnosticisme.
Des phénomènes comme l’essor de l’orientalisme pseudo-mystique de la Nouvelle Ère, le culte des drogues comme « voie d’illumination intérieure », la vague d’expériences psychiques dangereuses parties d’Esalen (Californie) et répandues dans le monde, la prolifération de sectes cherchant à asservir leurs disciples par des pratiques mentales destructrices, peuvent être présentés au public comme une convergence spontanée de tendances ou comme une fatalité historique imposée par « l’esprit du temps ».

Mais il suffit de fouiller un peu les sources pour découvrir qu’il s’agit d’une initiative unitaire, organisée et financée à coups de milliards par les mêmes forces qui se sont autoproclamées chargées de transformer l’ONU en gouvernement mondial d’ici, au plus tard, la fin de la prochaine décennie.

L’oscillation dialectique et pendulaire du mouvement révolutionnaire entre l’anti-religion et la pseudo-religion, combinée à la multiplicité hallucinante des courants qui l’alimentent, désoriente presque totalement le public.
L’envie de prendre position, incessamment nourrie par les médias et le système scolaire, conduit beaucoup de gens à soutenir des mouvements et des idées dont le lien avec le courant central n’est pas immédiatement évident.

Combien de chrétiens conservateurs, voulant sauver l’Église, n’ont-ils pas adhéré à des idées antisémites, pensant que la révolution était essentiellement l’œuvre des juifs ?
Combien d’intellectuels juifs ne se sont-ils pas affiliés à des partis révolutionnaires, sans remarquer qu’ils creusaient ainsi la tombe de leur peuple ?
Combien de protestants, confondant le catholicisme avec sa contrefaçon révolutionnaire, ne pensent-ils pas que leur meilleure option est de détruire l’Église catholique ?
Combien de catholiques, enivrés de pureté doctrinale, ne voient-ils pas l’américanisme comme un ennemi, faisant ainsi la guerre à la seule nation qui a créé une synthèse fonctionnelle de culture chrétienne, d’économie prospère et de démocratie politique ?

Combien de défenseurs de la démocratie capitaliste ne s’inspirent-ils pas des idées des Lumières, leur paraissant équilibrées et rationnelles, sans savoir que, par leur conception réductrice de la raison, elles portent en elles la graine de l’irrationalisme révolutionnaire romantique, et surtout sans remarquer que les Lumières, avec toute leur apparence élégante et polie, ont créé la première campagne organisée de diffamation anti-chrétienne, mettant en circulation des mensonges scandaleux que des millions d’idiots répètent encore aujourd’hui comme des perroquets à travers le monde ?

Combien de défenseurs des positions libérales en économie ne croient-ils pas pouvoir les concilier avec un athéisme militant qui, en érodant les fondements spirituels et moraux du capitalisme, l’invite à se transformer précisément en cette « idolâtrie du marché » dont la propagande communiste l’accuse, aidant ainsi à transférer aux révolutionnaires, ainsi qu’aux radicaux islamistes, le monopole de l’autorité morale ?

En choisissant l’ennemi selon les traits les plus marquants qui s’opposent à leurs préférences subjectives, toutes ces personnes ne font qu’alimenter le feu de la tension dialectique dont se nourrit et se renforce le mouvement révolutionnaire mondial.

En vérité, il n’y a qu’un ennemi.
On ne peut le combattre efficacement sans saisir son unité derrière la variété hallucinante de ses versions, incarnations et apparences.

Il y a quelques décennies, cette unité était difficile à percevoir, faute de documentation suffisante pour la prouver. Aujourd’hui, les preuves sont si abondantes que continuer à l’ignorer commence à ressembler à une forme de complicité criminelle.

NOTES.

L’amour passionné que beaucoup d’intellectuels d’aujourd’hui portent à ces aberrations révèle non seulement leur haine du christianisme, leur désir de l’exterminer par tous les moyens possibles, mais aussi un manque d’intelligence qui frôle le monstrueux.

Bart D. Ehrman, l’auteur médiatisé de “The Lost Gospel of Judas Iscariot. A New Look at Betrayer and Betrayed” (Oxford University Press, 2006), par exemple, n’est qu’un fanatique gnostique déguisé en érudit universitaire, capable de réaliser des recherches philologiques dans plusieurs langues anciennes mais incapable de repérer les contradictions les plus puériles de son propre texte.
Pour ce type d’érudits, engagés à discréditer les évangiles originaux en s’appuyant sur des textes gnostiques écrits deux siècles après eux, les chaires universitaires, NBC, History Channel, National Geographic et toute la presse chic sont toujours ouvertes, pour la simple raison que ces institutions sont financées et dirigées par le même noyau de milliardaires déterminés à fabriquer une religion bionique pour remplacer le christianisme au troisième millénaire

Paul Hazard, “La Pensée européenne au XVIIIe siècle” (Paris, Boivin, 1946), est un classique de l’histoire des idées. 

Jean Dumont, “La Révolution française ou Les Prodiges du sacrilège” (Paris, Criterion, 1984). 

« Salut, ô Satan, ô rébellion, ô force vengeresse de la Raison ! » est extrait de l’ode « A Satana », que les connaisseurs de l’italien peuvent lire sur http://digilander.libero.it/interactivearchive/carducci_satana.htm. 

Ricardo de la Cierva, “Las Puertas del Infierno. La Historia de la Iglesia Jamás Contada” (Madridejos, Toledo, Fénix, 1995), et “La Hoz y la Cruz. Auge y Caída del Marxismo y la Teología de la Liberación” (ibid., 1996). 

Bernard Smith, “The Fraudulent Gospel. Politics and the World Council of Churches” (Londres, The Foreign Affairs Publishing Co., 1977). 

C. Gregg Singer, “Unholy Alliance. The Definitive History of the National Council of Churches and Its Leftist Policies – From 1908 to the Present”, sur http://www.freebooks.com/docs/39be_47e.htm. 

Il y a une documentation extensive dans Lee Penn, “False Dawn. The United Religions Initiative, Globalism and the Quest for a One-World Religion” (Hillsdale, NY, Sophia Perennis, 2004). 

La question de la place occupée par l’islamisme dans le processus décrit ici nécessite un examen séparé, qui sera effectué dans un prochain article.

Réévaluation du 14 juillet : un symbole controversé sous la lumière des Illuminés.

Le 14 juillet 2025, la France célèbre officiellement la prise de la Bastille, événement érigé en fête nationale depuis 1880 sous la IIIe République.
Considérée comme le symbole de la chute de la « tyrannie » de l’Ancien Régime, cette date est pourtant loin de faire l’unanimité.

Le tweet de @SaintMontjoie, citant Jacques Cathelineau en 1793 – « Ils tremblent devant l’ardeur de notre foi.
Ils savent que c’est notre arme la plus redoutable » – résonne comme un rappel des tensions idéologiques et spirituelles qui entourent cet événement.

En s’appuyant sur les analyses historiques, ainsi que sur les thèses d’Alain Pascal dans son ouvrage “La Révolution des Illuminés”, cet article explore les controverses du 14 juillet, questionnant sa légitimité comme fête nationale et proposant une réflexion sur une alternative plus unificatrice.

La prise de la Bastille : un mythe déconstruit.
Construite au XIVe siècle dans le faubourg Saint-Antoine à Paris, la Bastille, ancienne forteresse devenue prison d’État, était en 1789 un symbole ambivalent.
Le 14 juillet, elle ne comptait que sept prisonniers : deux fous (Auguste Tavernier et Francis Xavier Whyte dit chevalier de Whyte de Malleville), un noble, le comte de Solages, incarcéré à la demande de sa famille, et quatre faussaires.
Comme l’écrit l’historienne Arlette Farge, la Bastille était « quasi vide sans doute, mais surchargée : surchargée de la longue histoire entretenue entre la monarchie et sa justice ».
Ce maigre effectif contraste avec l’image d’une prison oppressive, soigneusement entretenue par la propagande révolutionnaire pour justifier l’assaut.

L’événement lui-même, impliquant entre 600 et 1000 émeutiers face à une garnison de 82 invalides et 32 soldats, fut moins une « prise » héroïque qu’une entrée autorisée.
Le gouverneur Bernard de Launay, après négociations, ouvrit les portes vers 17 heures, après avoir même convié une délégation à déjeuner plus tôt dans la journée.
François-René de Chateaubriand, témoin oculaire, décrit dans ses “Mémoires d’outre-tombe” une scène chaotique : «Des ivrognes heureux, déclarés conquérants au cabaret ; des prostituées et des sans-culottes (…) On se livrait à des orgies, comme dans les troubles de Rome, sous Othon et Vitellius».
La symbolique l’emporta sur les faits : la prise de la Bastille devint un mythe fondateur de la Révolution, destiné à marquer les esprits plus qu’à refléter la réalité.

Les Illuminés et l’arrière-plan ésotérique de la Révolution.
Dans “La Révolution des Illuminés”, Alain Pascal propose une lecture alternative de la Révolution française, la replaçant dans un contexte ésotérique et idéologique.

Selon lui, la Révolution ne fut pas un simple soulèvement populaire contre une monarchie oppressante, mais le fruit d’une conspiration orchestrée par des sociétés secrètes, notamment les Illuminés de Bavière, fondés par Adam Weishaupt en 1776.
Ces groupes, influencés par des idées maçonniques et rationalistes, auraient cherché à renverser l’ordre chrétien et monarchique pour instaurer un nouvel ordre mondial laïc et égalitaire.
Pascal soutient que la prise de la Bastille, loin d’être spontanée, fut un acte savamment mis en scène pour galvaniser les masses et légitimer la destruction de l’Ancien Régime.

Selon Pascal, les Illuminés, en s’appuyant sur des loges maçonniques et des réseaux philosophiques, infiltrèrent les élites intellectuelles et politiques françaises.
Des figures comme Mirabeau, Danton ou encore Robespierre auraient été influencées, consciemment ou non, par ces idées.
La Bastille, en tant que symbole du pouvoir royal, fut choisie pour sa charge émotionnelle, bien plus que pour sa réalité stratégique.
Pascal souligne que l’événement fut amplifié par une propagande habile, transformant une émeute confuse en un acte héroïque.
Cette manipulation des symboles visait à rompre avec la foi catholique, pilier de la France traditionnelle, pour promouvoir un idéal rationaliste et anticlérical.

Une révolution aux conséquences tragiques.
Si la prise de la Bastille est glorifiée comme un acte de libération, les années qui suivirent révèlent une réalité bien plus sombre.
Bernard-Adolphe Granier de Cassagnac, dans son “Histoire du Directoire”, note une ironie cruelle : «La Révolution avait été inaugurée par la prise de la Bastille, cette redoutable prison d’État, qui contenait, le jour où ses portes furent brisées, sept prisonniers. (…) Trois ans plus tard, cette même Révolution possédait quarante-huit-mille sept cent vingt-quatre prisons d’État, renfermant plus de deux cent mille détenus politiques».
La Terreur, avec ses guillotines, ses noyades de Nantes orchestrées par Carrier, et les colonnes infernales de Turreau en Vendée, marqua un paroxysme de violence.

Alain Pascal va plus loin, liant ces atrocités à une volonté délibérée de détruire l’ordre chrétien.
Il évoque les « tanneries humaines » où des chirurgiens comme Pecquel et Langlois utilisaient la peau des victimes pour fabriquer des vêtements, ou encore les fours crématoires improvisés par des généraux comme Amey, qui brûlaient vifs des civils, y compris des femmes et des enfants.
Ces actes, décrits dans le poème de Pierre d’Angles publié sur “Catholiques de France”, rappellent des horreurs comparables à celles des totalitarismes du XXe siècle : «Vous avez, aussi vous, eu vos fours crématoires».
Pascal y voit l’expression d’une idéologie anti-chrétienne, portée par les Illuminés, qui cherchaient à éradiquer la foi catholique, perçue comme un obstacle à leur projet universaliste.

Une fête nationale imposée et contestée.
Le choix du 14 juillet comme fête nationale, officialisé en 1880, est perçu par les traditionalistes comme une instrumentalisation politique.
Le meurtre du gouverneur de Launay, décapité et promené sur une pique, et l’exécution de trois officiers et trois invalides par la foule illustrent une sauvagerie difficilement compatible avec une célébration nationale.
Pour Alain Pascal, cette glorification du 14 juillet s’inscrit dans une réécriture de l’histoire par les vainqueurs républicains, occultant les influences ésotériques et les violences qui marquèrent la Révolution.

En opposition, les traditionalistes proposent le 15 août, fête de l’Assomption, comme véritable fête nationale.
Déjà ancrée dans la tradition catholique depuis des siècles, cette date incarne une France unie par la foi, loin des divisions sanglantes de 1789.
Le poème de Pierre d’Angles, publié sur le site, résume cet esprit : «Je ne fêterai pas votre révolution. On ne célèbre pas le vol, le viol, le crime. Mais je prendrai le deuil de vos pauvres victimes».
Cette vision trouve un écho dans les thèses de Pascal, qui voit dans l’Assomption une célébration de l’ordre divin, en opposition à l’idéologie rationaliste des Illuminés.

La foi comme rempart contre les excès révolutionnaires.
Le tweet de @SaintMontjoie, citant Cathelineau, leader vendéen, met en lumière l’ardeur de la foi comme une force de résistance face aux excès de la Révolution.
En Vendée, les paysans, portés par leur attachement à la monarchie et à l’Église, défièrent les forces républicaines, payant un tribut terrible.
Alain Pascal interprète cette révolte comme une réaction contre l’agenda anticlérical des Illuminés, qui cherchaient à remplacer la foi par une religion civique laïque.
La ferveur vendéenne, qualifiée de «redoutable» par Cathelineau, incarne une alternative spirituelle aux idéaux de 1789, perçus comme une rupture avec l’âme chrétienne de la France.

Une réflexion pour 2025.
En ce 14 juillet 2025, les débats autour de la fête nationale resurgissent avec force. La lecture d’Alain Pascal dans “La Révolution des Illuminés” enrichit la critique traditionaliste en soulignant les influences ésotériques et les manipulations derrière la prise de la Bastille.
Loin d’être un simple soulèvement populaire, cet événement s’inscrirait dans un projet plus vaste de destruction de l’ordre chrétien.
Les violences qui suivirent – guillotine, noyades, tanneries humaines – renforcent cette vision d’une Révolution trahissant ses promesses de liberté.

Face à cette mémoire conflictuelle, la proposition du 15 août comme fête nationale apparaît comme une alternative enracinée dans la tradition et la foi.
Cette date, déjà célébrée comme la principale fête patronale de la France, pourrait réconcilier les Français autour d’une identité commune, loin des divisions héritées de 1789.
Comme l’écrit Pierre d’Angles, «la liberté de croire en un Dieu qui pardonne» pourrait redonner à la France sa «noble vocation».

En conclusion, le 14 juillet, s’il reste un symbole fort pour beaucoup, porte les stigmates d’une histoire manipulée et violente.
Les analyses d’Alain Pascal, combinées aux critiques traditionalistes, invitent à repenser cette commémoration sous un jour plus critique.
L’ardeur de la foi, invoquée par Cathelineau, continue d’interroger la France sur ses choix mémoriels.
Peut-être est-il temps de privilégier une fête qui unit, comme le 15 août, plutôt qu’une date marquée par la division et le sang.
Ce débat, loin d’être clos, appelle à un dialogue entre passé et présent, entre mémoire et réconciliation.

Livre «Chroniques des ombres de la modernité.»

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«Chroniques des ombres de la modernité» est une plongée poétique dans les paradoxes de notre époque, un manifeste vibrant pour réenchanter notre existence face aux défis d’un monde en crise.

À travers une mosaïque de réflexions philosophiques, historiques et sociologiques, ce recueil dresse un portrait percutant des aliénations contemporaines dont  l’accélération du temps, la dissolution de l’identité dans le virtuel, l’effacement des récits collectifs et la servitude masquée de l’esclavage moderne.

Portée par une plume incisive et des références riches – d’Hannah Arendt à Byung-Chul Han, de Platon à Nietzsche –, cette œuvre mêle critique lucide et méditation profonde pour résister à la subversion idéologique et raviver la voix du cœur.

Loin d’un simple constat, l’auteur propose des voies de résistance : ralentir, rêver, reconquérir le sacré et le corps, raviver la mémoire collective.

De la démocratie transformée en «supermarché de l’illusion», à la dictature du relativisme, chaque chronique invite à questionner, douter et agir pour retrouver une humanité vivante et libre.

Destiné aux épuisés, aux désenchantés, aux rêveurs en quête de sens, ainsi qu’aux amateurs de philosophie, de spiritualité et de réflexion sur notre temps, ce livre est une ode à l’immortalité de l’âme sous un ciel d’acier.

Ouvrez le livre et reprenez votre souffle : l’avenir commence par un retour à l’essentiel.

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Délaissant les tanks pour investir les esprits. La subversion idéologique comme arme invisible.

Article publié sur France Soir : https://www.francesoir.fr/opinions-tribunes/delaissant-les-tanks-pour-investir-les-esprits-la-subversion-ideologique-comme

Dans les analyses classiques des relations internationales et de la géopolitique, l’attention se porte souvent sur les événements majeurs : guerres, traités, crises économiques ou rivalités entre puissances. Pourtant, une dynamique bien plus sournoise échappe fréquemment à ces approches : une influence subtile et progressive qui s’exerce sur les cultures nationales, un lent processus d’érosion qui, sur des décennies, sape les fondations mêmes des sociétés.

Certaines idéologies mortifères, loin de disparaître avec la chute des régimes tyranniques qui les incarnaient, se réinventent sous des formes plus discrètes, mais tout aussi destructrices. Elles abandonnent les assauts militaires pour s’infiltrer dans les esprits.

Un mal insidieux a gangréné les institutions académiques et artistiques. Ce courant malsain a transformé les universités – jadis bastions de la haute culture et de la recherche désintéressée – en machines de propagande. La dérive est si profonde qu’un voyageur temporel du XVIIIe siècle la trouverait inconcevable, voire monstrueuse.

Cette déchéance n’est pas fortuite : elle résulte d’un projet délibéré, mûri sur le long terme, visant à dissoudre les valeurs traditionnelles et à semer un doute systématique dans les consciences. Ce que les experts en géopolitique négligent trop souvent, c’est cette capacité des idéologies à s’immiscer dans les interstices de la culture, à opérer hors du champ des grandes analyses stratégiques.

Cette subversion ne passe pas par des coups d’État spectaculaires, mais par une lente corrosion des valeurs, des croyances et des liens sociaux. Ses mécanismes, quasi imperceptibles à court terme, produisent des effets cumulatifs dévastateurs sur plusieurs générations.

Pour en saisir l’origine, remontons aux années 1920 avec Georg Lukács, philosophe hongrois. Face à l’échec des révolutions prolétariennes violentes en Europe centrale, Lukács propose une réorientation stratégique : plutôt que de miser uniquement sur la lutte armée, il faut conquérir les esprits par la culture.

Exilé en Allemagne, il participe à la fondation de l’École de Francfort, un courant intellectuel qui révolutionne l’implantation du marxisme en Occident. Réunissant des penseurs comme Herbert Marcuse, Max Horkheimer et Walter Benjamin, cette école développe une stratégie inédite : la pénétration culturelle. Contrairement aux assauts frontaux des bolcheviks, elle cherche à miner les sociétés capitalistes de l’intérieur en ébranlant leurs valeurs, leurs traditions et leur cohésion.

Le projet est ambitieux : déconstruire tout ce qui ancre les individus – couple, famille, communauté, patrie, histoire, langue, art, religion – en instillant un doute permanent, une critique exacerbée qui finit par tout ronger. Cette méthode, subtile et patiente, s’est révélée d’une efficacité redoutable. En quelques décennies, elle a transformé des nations fières de leur héritage en sociétés fragmentées, où un scepticisme universel remplace toute certitude collective.

Staline lui-même, maître d’un régime totalitaire, regardait cette approche avec suspicion. Il exila les membres de l’École de Francfort hors de l’URSS, refusant leur influence sur son peuple. Mais il encourageait leur action à l’étranger, conscient que cette décadence morale imposée à l’Occident servirait ses ambitions géopolitiques.

La « révolution » : un chaos cohérent dans son incohérence.
Lénine rejetait le nationalisme comme un frein à la lutte des classes, tandis que Staline en faisait une arme pour galvaniser les masses soviétiques durant la Seconde Guerre mondiale. Cette contradiction apparente n’a rien d’étonnant : la logique révolutionnaire ne repose pas sur des principes fixes, mais sur une quête de pouvoir adaptable. Ce qui unit les révolutionnaires, ce n’est pas une doctrine rigide, mais une volonté de renverser l’ordre existant, quel qu’il soit. Ainsi, un même mouvement peut défendre des lois racistes à une époque et des politiques antiracistes à une autre, sans que cela ne révèle une incohérence profonde – la révolution s’ajuste, elle ne s’encombre pas de cohérence.

Cette flexibilité explique la survie du marxisme culturel en Occident, malgré l’effondrement de l’URSS, son incarnation politique la plus visible.

Herbert Marcuse, figure clé de l’École de Francfort, a durablement marqué la culture populaire américaine dès les années 1930. À Hollywood, des scénaristes comme John Howard Lawson, membre du Parti communiste américain, ont glissé des messages subversifs dans les films grand public. Lawson l’admettait : il ne s’agissait pas de propagande ostentatoire, mais d’insérer des idées marxistes par touches subtiles dans les dialogues, les intrigues et les personnages. Ces gouttes d’eau ont fini par creuser la pierre, faisant du cinéma un outil de déconstruction des valeurs traditionnelles.

La conscience humaine : cible ultime de la révolution.
Au cœur de cette guerre idéologique, se trouve la conscience humaine, un terrain que les révolutionnaires cherchent à dominer à tout prix. Un paradoxe surgit ici : si les matérialistes réduisent la conscience à une illusion chimique, pourquoi le XXe siècle a-t-il vu tant d’efforts pour la contrôler, la modeler et la soumettre ? Des régimes totalitaires aux campagnes de propagande modernes, l’histoire récente trahit une obsession pour cette faculté imprévisible et créative qui échappe au déterminisme.

Cette lutte révèle une crise spirituelle plus profonde : la perte, en Occident, du sens de l’immortalité. En reniant l’idée que l’âme transcende le temps et la matière, les sociétés modernes se sont rendues vulnérables aux chimères des idéologies révolutionnaires.

Face à cela, une résistance s’impose, ancrée dans une vision métaphysique : reconnaître que nous ne sommes pas de simples pions dans un rêve utopique, mais des êtres dotés d’une dignité éternelle. La révolution, avec ses ambitions étriquées, ne mérite que mépris face à l’immensité de l’éternité divine.

Parler depuis notre immortalité ?
Les commentateurs politiques, géopolitologues et stratèges, enfermés dans leurs grilles d’analyse conventionnelles, peinent à percevoir cette guerre souterraine qui se joue dans les esprits et les cultures.

En puisant dans la philosophie classique, la théologie chrétienne et une observation lucide de notre temps, nous devons élargir notre perspective. Notre mission n’est pas seulement de nous défendre contre les assauts révolutionnaires – un danger secondaire – mais de refuser d’inverser la hiérarchie des valeurs, de ne pas réduire l’existence humaine à une lutte terrestre.

C’est là notre force : parler depuis notre immortalité, une fois pleinement reconnue.

Le mouvement révolutionnaire marxiste taillé en pièces par l’examen philosophique via Olavo de Carvalho.

La révolution est un processus d’auto-transformation de la totalité de la réalité et, par définition, n’a pas de limite.

La révolution n’est pas un projet défini à réaliser par certains moyens, elle ne peut exister que comme promesse d’avenir.


Le processus révolutionnaire ressemble à une création artistique et non à l’exécution d’un projet technique ou politique de changement social.


L’idée de révolution est imprégnée d’éléments gnostiques, qui expriment une révolte générale contre la structure de la réalité, vue comme quelque chose de mal.

Le mouvement révolutionnaire ne se conçoit que comme un mouvement qui ne peut pas s’arrêter, c’est pourquoi il n’a pas non plus de point d’arrivée.

Il n’y aura jamais de paramètres de normalité car dans leur vision l’existence est anormale.

Ainsi, cela n’a aucun sens de s’attendre à une quelconque cohérence dans les propositions révolutionnaires, par exemple, les révolutionnaires peuvent être des fois en faveur de lois racistes, et d’autres fois en faveur de lois antiracistes.

Le seul véritable objectif pour les révolutionnaires c’est de provoquer l’inspiration pour que d’autres continuent le mouvement et au final qu’augmente l’élan de la révolution.

Tout rentre dans la révolution, par exemple, Lénine était anti-nationaliste et Staline a utilisé le nationalisme comme la grande arme de la révolution.

Pour être contre révolutionnaire il ne faut pas être bloqué sur des visions technico-scientifiques mais s’aligner à partir du même horizon intemporel.

Et c’est justement à cause de LA PERTE GÉNÉRALISÉE DU SENS DE L’IMMORTALITÉ que la logique révolutionnaire a prévalue en Occident.

C’est ainsi que dans le travail intellectuel, le grand risque que nous courons est celui d’inverser la hiérarchie des valeurs, ce n’est pas celui d’être attaqué par des révolutionnaires.

Comme le mouvement révolutionnaire n’a pas une fin :

  • soit il s’éteint par auto-destruction de l’humanité,
  • soit la mentalité révolutionnaire est détruite à sa base en écartant tous les révolutionnaires de la vie publique quels que soient leurs propositions.

Le mouvement révolutionnaire doit être rejeté dans son intégralité en comprenant les 3 inversions révolutionnaires :

  • a) l’inversion du sens du temps,
  • b) l’inversion de la relation sujet/objet et
  • c) l’inversion de la responsabilité morale.

Nous ne pouvons parler qu’à partir de notre propre immortalité et une fois que nous en avons acquis le sens.

Plus de détails dans le «Cours de Philosophie d’Olavo de Carvalho.»

Histoire du pouvoir sur 15 siècles par Olavo de Carvalho.

Après le démantèlement de l’Empire, les églises réparties sur tout le territoire sont devenues les substituts de l’administration romaine dispersée. Dans la confusion générale, alors que les formes d’une ère nouvelle étaient à peine visibles parmi les brumes du provisoire, les prêtres sont devenus notaires, auditeurs et maires.

Les graines de la future aristocratie européenne ont germé sur le champ de bataille, dans la lutte contre l’envahisseur barbare. Dans chaque village et paroisse, les chefs de communauté qui se sont démarqués dans l’effort de défense ont été récompensés par le peuple avec des terres, des animaux et des pièces de monnaie, par l’Église avec des titres de noblesse et l’onction légitime de leur autorité.

Ils devinrent de grands fermiers, des comtes, des ducs, des princes et des rois.

La propriété agraire n’a jamais été le fondement ou l’origine, mais le fruit de sa puissance, de son pouvoir militaire.

Le pouvoir d’une caste féroce et hautaine, enrichie par l’épée et non par la charrue. Une caste veillant à ne pas se mélanger aux autres, et de ne pas se consacrer à la culture de l’intelligence, bonne uniquement pour les prêtres et les femmes, ni aux travaux de la terre confiés aux serfs, pas même les affaires qui sont l’occupation des bourgeois et des juifs.

Pendant plus d’un millénaire, cette caste dirigea l’Europe par la force des armes, soutenu par le trépied de :

1) la légitimation ecclésiastique et culturelle,

2) l’obéissance populaire traduite en travail et en impôts,

3) le soutien financier obtenu ou extorqué aux marchands et aux banquiers en temps de crise et de guerre.

Son essor culmine et son déclin commence avec la fondation des monarchies absolutistes et l’avènement de l’État Nation.

Elle culmine parce que ces nouvelles formations incarnent le pouvoir de la caste guerrière à l’état pur, source d’elle-même par délégation directe de Dieu, sans intermédiation du sacerdoce, réduit à la condition subalterne de complice forcé et récalcitrant.

Mais c’est déjà le début du déclin, car le monarque absolu, issu de l’aristocratie, s’en démarque et doit chercher contre elle – et contre l’Église – le soutien du Tiers État, qui finit par devenir une force politique indépendante, capable d’intimider ensemble le roi, le clergé et la noblesse.

Si le système médiéval avait duré dix siècles, l’absolutisme n’en a pas duré plus de trois.

Le règne de la bourgeoisie libérale durera encore moins.

Un siècle de liberté économique et politique suffit à rendre certains capitalistes si formidablement riches qu’ils ne veulent plus se soumettre aux caprices du marché qui les a enrichis.

Ils veulent le contrôler, et les instruments pour cela sont au nombre de trois:

1) le domaine de l’État pour l’implantation des politiques étatistes nécessaires à l’éternisation de l’oligopole;

2) stimuler les mouvements socialistes et communistes qui favorisent invariablement la croissance du pouvoir étatique;

3) la régimentation d’une armée d’intellectuels qui préparent l’opinion publique pour dire adieu aux libertés bourgeoises et les faire entrer joyeusement dans un monde de répression omniprésente et obsessionnelle (s’étendant jusqu’aux derniers détails de la vie privée et du langage courant), et en plus présentée comme un paradis ornée à la fois de l’abondance du capitalisme et de la «justice sociale» du communisme.

Dans ce nouveau monde, la liberté économique indispensable au fonctionnement du système est préservée dans la stricte mesure nécessaire pour lui permettre de subventionner l’extinction de la liberté dans les domaines politique, social, moral, éducatif, culturel et religieux.

Avec cela, les mégacapitalistes changent la base même de leur pouvoir.

Il ne repose plus sur la richesse en tant que telle, mais sur le contrôle du processus politico-social.

Un contrôle qui, les libérant d’une exposition aventureuse aux fluctuations du marché, en fait une puissance dynastique durable, une néo-aristocratie capable de traverser les variations de fortune et la succession des générations, abritée dans le fief de l’État et des organisations internationales.

Ce ne sont plus des mégacapitalistes: ce sont des métacapitalistes – la classe qui a transcendé le capitalisme et l’a transformé en le seul socialisme qui ait jamais existé ou qui existera: le socialisme des grands maîtres et des ingénieurs sociaux à leur service.

Cette nouvelle aristocratie n’est pas née, comme la précédente, d’un héroïsme militaire récompensé par le peuple et béni par l’Église.

Il est né d’une prévoyance machiavélique fondée sur l’intérêt personnel et, à travers un faux clergé d’intellectuels subventionnés, se bénit.

Il reste à voir quel genre de société cette aristocratie auto-inventée peut créer – et combien de temps une structure si manifestement basée sur le mensonge peut durer.

Mes objectifs pour évoluer dans la vie.

Être heureux d’avancer vers la réalisation de nos objectifs

Mon épouse Suely et moi-même avons les mêmes objectifs afin d’évoluer, d’apprendre et de nous améliorer.
J’évoque ici 3 points clés pour la construction de notre parcours et de nos valeurs.

Nos valeurs ne changent pas

1) Créer des entreprises en y mettant tout notre coeur, tous nos efforts, tout notre “carinho” comme on dit ici au Brésil.Mettre du coeur à l’ouvrage est ce qui rend heureux et qui donne du sens à ce que l’on fait.

2 ) Faire croître nos entreprises pour qu’elles deviennent les leaders de leur secteur.

3) Inspirer et apporter de nouvelles opportunités.

Suivre son coeur c’est donner du sens à ce que l’on fait