L’identité humaine est dissoute dans le virtuel.

Résumé :

L’aliénation de l’homme moderne peut être décrite comme une perte de substance.

Nous vivons une modernité dans laquelle le temps accéléré et la technocratie érodent l’être. 

Les réseaux sociaux nous mettent face à des scrolls infinis et à une quête insatiable de validation. 

Ils incarnent une facette particulièrement insidieuse de cette crise, illustrant la dissolution de l’identité. 

La modernité produit des individus performants mais épuisés, incapables de contempler, car leur existence se réduit à une série d’actes éphémères. 

Avez-vous l’impression pesante que les plateformes numériques sont parvenus à fragmenter l’identité dans une série de performances volatiles ?

Nous proposerons au final des chemins pour reconstruire un moi ancré dans le réel.

La performance numérique : Une identité éphémère.

Les réseaux sociaux et nos smartphones toujours connectés transforment l’identité en un spectacle permanent. 

Chaque publication, chaque story, chaque reel, chaque statut, chaque like devient une brique dans une identité virtuelle. Mais celle-ci est aussi fragile qu’un château de cartes. 

L’utilisateur, en quête d’approbation, adapte son image aux attentes d’un public anonyme, devenant un acteur de sa propre vie plutôt qu’un sujet authentique. 

Il s’agit d’une transparence aliénante : l’individu, exposé à la surveillance constante des autres, se plie à une logique de performance où l’être se dissout dans le paraître. 

En 2023, une étude de l’Université de Stanford révélait que les adolescents passent en moyenne 3,5 heures par jour sur les réseaux sociaux, façonnant leur estime de soi à travers les métriques de likes et de followers. 

Cette dépendance au regard d’autrui fragmente l’identité, la réduisant à une série d’instantanés sans profondeur.

En 2022, des rapports comme celui de l’American Psychological Association ont mis en lumière une vague de burn-out parmi les créateurs de contenu, avec 68 % des influenceurs interrogés déclarant souffrir d’épuisement mental lié à la pression de produire du contenu quotidien.

Ces figures, souvent perçues comme des modèles de succès, incarnent pourtant une identité en perpétuelle fuite : leur valeur dépend de leur capacité à captiver un public volatile, les obligeant à réinventer constamment leur persona. 

Une influenceuse française, Léna Situations, a publiquement évoqué en 2022 son besoin de «déconnexion» face à cette spirale, révélant l’envers du décor : une vie où l’authenticité cède la place à une mise en scène épuisante. 

Cette «hâte» moderne est une «fuite» devant l’angoisse existentielle. 

Les influenceurs, en courant après la nouveauté, fuient la question fondamentale : qui sont-ils hors du regard des autres ?

Dans une critique de la modernité, nous offrons une clé pour comprendre cette dissolution. 

La hâte obsessionnelle du progrès – ici incarnée par le flux incessant des réseaux – est une tentative désespérée d’échapper au vide intérieur. 

«Ils appellent progrès leur hâte, mais c’est une fuite.»

Les réseaux sociaux amplifient cette dynamique en transformant l’identité en un produit de consommation, où chaque individu devient une marque à promouvoir. 

Cette marchandisation du moi, où l’on se vend à coups de filtres et de hashtags, érode la capacité à exister pour soi-même. 

Nous nous retrouvons dans un monde où «nous ne vivons plus dans le temps ; nous sommes vécus par lui». 

L’utilisateur, enchaîné à son écran, n’est plus maître de son identité : il est façonné par des algorithmes qui dictent ce qui est visible, désirable, ou rentable.

Cette fuite dans le virtuel a des conséquences psychologiques et spirituelles profondes. 

En 2024, une étude du Pew Research Center indiquait que 41 % des jeunes adultes américains ressentaient une «déconnexion de soi» liée à leur usage intensif des réseaux sociaux, décrivant un sentiment de vide après des heures de scrolling. 

C’est une fragmentation de l’identité, où le moi se disperse en avatars numériques, et à force de s’agiter sans repos, l’homme oublie d’être. 

Les réseaux sociaux, en imposant un rythme frénétique, privent l’individu du temps nécessaire à la réflexion et à l’introspection, le condamnant à une existence sans ancrage.

Reconstruire l’identité : vers un retour au réel.

Face à cette dissolution nous proposons des pratiques pour reconstruire une identité authentique, en un appel à «ralentir» et à «reprendre le temps».

Le journaling, ou écriture introspective, est une première piste. 

En consignant nos pensées et émotions dans un carnet, loin des écrans, l’individu retrouve un espace de dialogue avec soi. Une étude de l’Université de Cambridge (2021) a montré que 20 minutes de journaling quotidien réduisent l’anxiété et renforcent le sentiment de cohérence personnelle. 

Cette pratique, simple mais puissante, permet de tisser un fil narratif entre les fragments de la vie, restaurant une identité stable et réfléchie.

Les cercles communautaires offrent une autre voie. 

En se réunissant pour partager des histoires, des savoirs ou des rituels – comme les cercles de parole inspirés des traditions autochtones –, les individus échappent à l’isolement du virtuel. 

En France, des initiatives comme les «cafés-philo» ou les groupes de lecture locaux (en hausse de 15 % entre 2020 et 2023, selon le ministère de la Culture) recréent des espaces de connexion humaine. 

Ces cercles, en favorisant l’écoute et le partage, rappellent l’idée aristotélicienne de l’homme comme «animal politique» qui s’épanouit dans la communauté. 

Ils contrebalancent la logique individualiste des réseaux, où l’identité est un produit à vendre, en valorisant un moi relationnel, ancré dans des liens réels.

Enfin il est crucial de proposer un «retour du sacré» pour proposer une reconnexion symbolique. 

Méditer sur un objet naturel – une feuille, une pierre – peut réactiver une perception profonde, où le moi se sent relié à une réalité plus vaste. 

Cette pratique, proche de la contemplation échappe à la superficialité du virtuel et restaure une identité enracinée dans l’être. 

Les processions religieuses montrent aussi comment des rituels collectifs peuvent renforcer l’identité face à la sécularisation. 

Même sans dimension religieuse, des gestes simples, comme écrire une lettre manuscrite ou participer à une fête de quartier, amènent l’individu à une présence authentique.

Conclusion : 

L’identité moderne, dissoute dans le flux numérique, est une ombre sans substance, un écho de l’aliénation de la modernité. 

Les réseaux sociaux, en transformant le moi en performance éphémère, incarnent une fuite devant l’existence. 

Mais cette perte n’est pas irréversible. 

En ralentissant, en écrivant, en partageant dans des cercles humains, l’individu peut reconstruire une identité ancrée, fidèle à ce qui le rend vivant : sa capacité à être, non pas pour les autres, mais pour lui-même et pour le réel. 

Ralentissons, non par nostalgie, mais par fidélité à ce qui nous rend vivants! 

Dans un monde de scrolls, choisir la plume, la parole ou le silence, c’est reprendre le contrôle et redevenir soi.

Entretien avec la chaîne Géopolitique Profonde concernant le 1er tour des élections présidentielles brésiliennes.

LA VÉRITÉ SUR JAIR BOLSONARO ET LES PRÉSIDENTIELLES AU BRÉSIL AVEC ANTOINE BACHELIN SENA

Entretien en live ce dimanche 2 octobre à 20h, heure française avec Antoine Bachelin Sena !

L’élection présidentielle au Brésil aura lieu ce dimanche 2 Octobre, les deux favoris du scrutins sont Jair Messias Bolsonaro, qui se présente à nouveau, ainsi que Lula, ex-prisonnier coupable de corruption de l’ordre des trillions.

Quel est le bilan réel de Jair Bolsonaro ? Quelle est la situation actuelle au Brésil face à toute la désinformation matraquée par les médias ?

Pour tout savoir, venez assister au direct avec des informations concrètes sur cette période trouble pour le pays.

Comment la surabondance de crétins à Bruxelles, Paris et Berlin nous amène à la fin de l’abondance par Charles Gave.

Revenons en 2012 et à la grande crise de l’euro pendant laquelle il aurait dû disparaitre. Cette crise trouvait sa source dans une réalité toute simple : plus personne appartenant au secteur privé ne voulait acheter des obligations Italiennes , Espagnoles, Grecques, Françaises etc. Monsieur Draghi nous annonce alors qu’il fera tout ce qui est nécessaire pour que l’Euro survive (whatever it takes…) , et décide, à lui tout seul, et contre tous les traités, que la BCE allait acheter toutes les dettes des pays en faillite, la BCE devenant de fait le seul acheteur de ces obligations pourries. Il acheta donc des actifs bien au-dessus de leur valeur en créant de l’argent pour cela. Du coup, de 2015 à 2022, la base monétaire (la quantité de monnaie créée par la banque centrale) a cru de 500%, tandis que la demande de monnaie augmentait de 29% en tout et pour tout. Ce qui veut dire en termes simples que la planche à billets a fonctionné en surrégime sur cette période, la BCE achetant 100 % de la dette des pays dont le secteur privé ne voulait pas, en imprimant de l’argent pour ce faire. Rueff disait que : l’inflation c’était de financer des dépenses qui ne rapportent rien avec de l’argent qui n’existe pas ». Si cette définition est bonne, voilà qui a dû créer une forte hausse des prix. Vérifions.

Les prix de détail en Allemagne sont en hausse de près de 8 % sur les 12 derniers mois (contre un objectif de 2 %) , et les prix industriels ont bondi comme jamais en enregistrant 33 % de hausse sur un an, ce qui ne s’était jamais vu depuis la seconde guerre mondiale.

Ce qui m’amène au point suivant : qui va souffrir de cette inflation ?

Réponse numéro un : le retraité allemand, investi en Bunds, qui, à la place de voir son pouvoir d’achat augmenter de plus de 5 % par an, vient de le voir baisser de 30 % depuis le début de 2020. Il faut savoir en effet que les fonds de pension en Allemagne sont investis principalement en obligations d’état (Bunds), et que ces fonds se retrouvent depuis le début de 2020 ayant perdu 30 % de leur valeur, et que c’est loin d’être fini, ce qui va rendre le paiement des retraites difficiles.  Et, comme l’Allemagne est un pays de retraités avec une démographie épouvantable, nous allons avoir une très solide récession en Allemagne par effondrement de la demande interne, qui va s’ajouter à la baisse de la demande externe, les produits allemands n’étant plus compétitifs.

Réponse numéro deux : l’Etat Italien qui rentre à nouveau dans une trappe a dettes.  Une trappe à dettes se met en place quand les taux d’intérêts sur la dette sont supérieurs au taux de croissance de l’économie. Dans ce cas, la dette en % du PIB ne peut que monter et la banqueroute devient inévitable. L’Italie va entrer en récession en raison de la hausse du prix de l’énergie et sa dette va exploser à nouveau, à la hausse. Les élections à la fin du mois de septembre vont être passionnantes puisque nous aurons à la fois récession, inflation, et hausse des taux. On comprend pourquoi monsieur Draghi ne se présente pas.

Réponse numéro trois : la France, qui va rentrer en récession comme l’Allemagne et l’Italie, pour les mêmes raisons et donc notre déficit budgétaire va exploser à la hausse comme dans chaque récession et avec lui notre ratio dette sur PIB.  Dans une récession, le déficit se creuse toujours, et depuis 1985, chaque récession a créé un déficit plus important que les précédents ( flèche rouge). il me semble raisonnable donc d’anticiper un déficit supérieur à 8 % du PIB pour les années qui viennent. En route vers une dette à 130 % du PIB…Et je ne parle pas du déficit extérieur.

Réponse numéro quatre : le système bancaire européen . Une banque emprunte au taux de marché et prête au niveau moyen de la rentabilité du capital. Si la rentabilité du capital est inferieure au taux de marché, les banques voient leurs cours s’effondrer et passer sous la moyenne mobile a deux ans. Et comme nous allons rentrer en récession dans la zone Euro, la rentabilité du capital va passer en dessous du cout du capital (qui monte, puisque la BCE fait monter les taux). Ergo, le cours des banques européennes va s’effondrer et peut être « casser » 80, ce qui entrainerait des ventes massives par tous ceux qui suivent l’analyse technique, et ils sont nombreux.

Venons-en, pour finir, au sujet qui fâche , la guerre Russie-Ukraine . Pour punir la Russie, nous nous sommes interdit d’acheter notre énergie à ce pays , ce qui veut dire que nous devons l’acheter ailleurs, plus cher, et en dollar US alors qu’auparavant nous payions nos importations de Russie en Euro . Du coup, l’Euro baisse par rapport au dollar , ce qui fait grimper le cours de nos importations et nous découvrons avec horreur qu’il n’y a rien à acheter à l’extérieur.Et du coup, la balance commerciale de la zone euro est passée négative et va continuer à se dégrader.

Quand le prix du pétrole monte, la balance commerciale de la zone euro se détériore , et vice versa.   Mais peut-être le pétrole et le gaz vont ‘ils baisser ? Hélas et comme je ne cesse de le dire depuis deux ans, nous sommes entrés dans une crise énergétique durable et donc,  le cout de l’énergie va continuer à monter et le déficit de la balance commerciale à se creuser, ce qui nous forcera à monter les taux d’intérêts alors même que nous serons en plein ralentissement, ce qui risque de transformer la récession en dépression.

Conclusion

Je n’ai jamais dans l’histoire depuis 1945 vu une telle accumulation d’erreurs politiques, stratégiques, économiques que celles qui ont été imposées aux pays européens dans les vingt dernières années, et je crains que la note à payer qui sera sans-doute présentée dans les 12 mois qui viennent ne soit lourde, tres lourde. Pour la première fois de ma carrière, je ne vois en effet aucune sortie de marché pour la zone Euro tandis que la BCE n’a plus aucune cartouche à tirer.

La sortie sera donc soit catastrophique, soit politique, l’un n’excluant pas l’autre. Et  Il n’y a que deux sorties possibles et elles sont  toutes les deux de nature politique :

  1. L’Europe explose, l’Euro disparait et chacun se débrouille comme il peut pour aller quémander de l’énergie à Moscou. C’est déjà ce que fait la Hongrie, et bientôt sans doute l’Italie et l’Autriche, voire la Grèce.
  2. Les pays Européens, sous la conduite de la Commission, vont , la corde au cou, présenter leurs excuses à Moscou, ce qui implique la fin de l’OTAN et un protectorat militaire Russe sur l’Europe.

Dans les deux cas, les élites actuelles seront virées par les peuples.

En tout état de cause, ça va souffler dans les 12 mois qui viennent, comme jamais dans ma carrière.

Comment la surabondance de crétins à Bruxelles, Paris et Berlin nous amène à la fin de l’abondance.