Livre «Chroniques des ombres de la modernité.»

Le livre est disponible ici : https://amzn.eu/d/iGfHb9U

«Chroniques des ombres de la modernité» est une plongée poétique dans les paradoxes de notre époque, un manifeste vibrant pour réenchanter notre existence face aux défis d’un monde en crise.

À travers une mosaïque de réflexions philosophiques, historiques et sociologiques, ce recueil dresse un portrait percutant des aliénations contemporaines dont  l’accélération du temps, la dissolution de l’identité dans le virtuel, l’effacement des récits collectifs et la servitude masquée de l’esclavage moderne.

Portée par une plume incisive et des références riches – d’Hannah Arendt à Byung-Chul Han, de Platon à Nietzsche –, cette œuvre mêle critique lucide et méditation profonde pour résister à la subversion idéologique et raviver la voix du cœur.

Loin d’un simple constat, l’auteur propose des voies de résistance : ralentir, rêver, reconquérir le sacré et le corps, raviver la mémoire collective.

De la démocratie transformée en «supermarché de l’illusion», à la dictature du relativisme, chaque chronique invite à questionner, douter et agir pour retrouver une humanité vivante et libre.

Destiné aux épuisés, aux désenchantés, aux rêveurs en quête de sens, ainsi qu’aux amateurs de philosophie, de spiritualité et de réflexion sur notre temps, ce livre est une ode à l’immortalité de l’âme sous un ciel d’acier.

Ouvrez le livre et reprenez votre souffle : l’avenir commence par un retour à l’essentiel.

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Le monde et le moi : exercices ou travaux pratiques.

Dans un monde saturé de bruit, d’images et de clics, où la quête de sens semble plus pressante que jamais, une question fondamentale se pose : 

Qu’est-ce qui donne du poids à nos existences ? 

Le philosophe français Louis Lavelle, penseur lumineux mais trop souvent méconnu, propose une réponse d’une simplicité bouleversante : c’est l’expérience de la présence de l’être — cette conscience d’exister au sein d’une réalité plus vaste que soi — qui confère valeur et signification à nos expériences. 

Sans cet ancrage, nos joies, nos peines, nos pensées flottent dans un vide existentiel, comme des feuilles emportées par le vent.

Cette intuition remet en question l’un des piliers de la modernité : le «je pense, donc je suis» de René Descartes. 

En posant le moi conscient comme fondement de toute connaissance, Descartes a marqué un tournant décisif dans l’histoire de la pensée. Mais son projet repose sur une illusion fragile. 

Le moi qu’il célèbre est atomistique, réduit à un instant de pensée. Dès que le temps s’écoule, ce moi s’effrite, révélant sa dépendance à des réalités plus vastes : le temps, l’espace, l’être lui-même. 

Où pense-t-on, sinon dans un lieu ? Quand pense-t-on, sinon dans un moment ? 

Sans ces amarres, le moi n’est qu’une abstraction, un mirage. En cherchant à faire du sujet humain le centre du monde, Descartes a fragilisé la conscience qu’il voulait exalter.

Pourquoi tant de philosophes ont-ils suivi cette voie ? 

Par orgueil, peut-être, ou par une incapacité à embrasser la complexité du réel. Certains, par maladresse, ont préféré des constructions intellectuelles à la vérité brute de l’existence. 

D’autres, par peur, ont refusé de reconnaître notre dépendance à une réalité qui nous dépasse. Pour Gottfried Wilhelm Leibniz, l’individu n’est plus un îlot isolé, mais une partie d’un tout cohérent, où chaque élément reflète l’ensemble. L’horizon s’ouvre et la réalité reprend ses droits.

Pourtant, l’héritage subjectiviste de Descartes continue de façonner notre époque, avec des conséquences profondes sur notre manière de penser et de vivre. Le moi, coupé de la présence de l’être, devient une entité autoproclamée, persuadée de sa centralité. 

Cette illusion nous enferme dans un égocentrisme qui fausse nos relations avec autrui et avec le monde. 

Sortir de l’égocentrisme : l’art de raconter les autres.

Pour briser les chaînes de cet égocentrisme, un exercice simple mais puissant peut nous guider : imaginer la vie de nos proches comme un roman. 

Chaque personne devient alors un personnage, avec une histoire propre, un passé qui façonne ses choix et des aspirations qui orientent son avenir. 

Leur existence prend la forme d’un drame, où chaque événement s’inscrit dans une trame complexe, porteuse de sens, même si ce sens est parfois illusoire. 

Combien d’entre nous perçoivent ainsi les autres ? 

Trop souvent, nous les réduisons à des silhouettes schématiques, à des figurants dans le grand récit de notre propre vie. Cette attitude nous enferme dans une vision étriquée, où notre «moi» occupe tout l’espace.

Raconter la vie d’autrui comme nous racontons la nôtre, c’est reconnaître l’unité de leur «moi» à travers le temps. C’est leur accorder le même privilège que nous nous octroyons : celui d’exister pleinement, avec une histoire qui mérite d’être entendue. 

Cet exercice, loin d’être anodin, transforme notre regard. Les autres cessent d’être des ombres pour devenir des présences réelles, riches de contradictions, de luttes et d’espoirs. Notre horizon s’élargit, et avec lui, notre compréhension du monde.

Les romanciers, eux, maîtrisent cet art à la perfection. 

Une simple nouvelle dans un journal — «untel a tué tel autre» — suffit pour qu’ils tissent un récit complexe, imaginant les origines de l’acte, les motivations des personnages, les conséquences qui en découlent. 

Prenons l’exemple d’un fait divers tragique : un homme, poussé par la jalousie, commet un crime. Un romancier ne s’arrêtera pas au geste lui-même. Il remontera le fil des événements, explorera les blessures d’enfance, les désillusions amoureuses, les pressions sociales qui ont conduit à cet instant fatal. Il imaginera aussi ce qui suit : le remords, l’enquête, l’impact sur les proches. 

Ce faisant, il ne juge pas ; il cherche à comprendre. Le roman devient un outil cognitif d’une puissance rare, capable de révéler des vérités que la philosophie, parfois engluée dans ses abstractions, peine à saisir.

Au XIXe siècle, alors que nombre de philosophes s’égaraient dans des spéculations stériles, des écrivains comme Honoré de Balzac et Fiodor Dostoïevski capturaient la réalité avec une lucidité inégalée. Dans La Comédie humaine, Balzac dresse un portrait foisonnant de la société française, où chaque personnage, du banquier avide au poète désargenté, incarne une facette de l’âme humaine. 

Dostoïevski, dans Crime et Châtiment, explore les tourments d’un homme confronté à sa propre conscience, révélant les tensions entre liberté et responsabilité. 

Ces romanciers ne se contentaient pas de raconter des histoires ; ils sondaient la condition humaine avec une profondeur que bien des penseurs leur enviaient.

La narration comme miroir de l’âme.

Un autre exercice, tout aussi fécond, nous invite à jouer avec les formes de la narration. 

Essayez, par exemple, de transformer un roman en scénario de film, ou d’adapter un film en récit verbal, comme une pièce de théâtre. 

Cet exercice éclaire la nature profonde de la narration : comment une histoire prend vie à travers des mots, des images ou des corps en mouvement. 

Un roman, avec ses descriptions détaillées et ses plongées dans la psyché des personnages, offre une intimité que le cinéma, par ses images percutantes, traduit autrement. 

Une pièce de théâtre, elle, repose sur la présence physique des acteurs, sur le souffle de leur voix, sur l’énergie du moment. 

Chaque médium révèle une facette de la vérité narrative, nous apprenant à voir le monde sous des angles nouveaux.

Prenons un exemple concret : imaginez adapter “Les Liaisons dangereuses” de Pierre Choderlos de Laclos en un film contemporain. Le roman épistolaire, avec ses lettres pleines de ruse et de passion, deviendrait une série d’échanges numériques —e-mails, whatsapp, messages vocaux — dans un monde saturé de technologie. 

Les intrigues amoureuses et les trahisons, autrefois ourdies dans les salons parisiens, se joueraient dans les bureaux feutrés et les appartements luxueux d’une métropole moderne. 

Cet exercice ne se limite pas à une réécriture ; il nous force à réfléchir à ce qui fait l’essence d’une histoire, à ce qui transcende le temps et le médium.

Accepter le réel : un défi spirituel.

Un dernier exercice, plus exigeant, nous pousse à aller plus loin : accepter tout ce qui nous arrive sans plainte ni lamentation, en réservant la réflexion pour plus tard. 

Cette discipline, d’inspiration presque stoïcienne, nous apprend à accueillir la réalité telle qu’elle se présente, sans chercher à la plier à nos désirs. 

Elle s’accompagne d’une variante audacieuse : imaginer que tout événement est notre responsabilité, comme un «karma» personnel. 

Cette idée, bien qu’irréaliste, est profondément constructive. Elle nous oblige à nous interroger : et si chaque épreuve, chaque rencontre, chaque échec était le fruit de nos choix, même inconscients ? 

Cette perspective, bien que fausse, nous pousse à assumer notre vie avec courage.

À l’inverse, un autre exercice consiste à se voir comme une victime, où tout ce qui nous arrive est causé par autrui ou par des forces extérieures. 

Cette vision, tout aussi erronée, reflète une tentation courante : rejeter la faute sur le monde, se décharger de toute responsabilité. 

Ces deux postures — se croire au centre de tout ou se poser en victime — sont des illusions. Mais leur confrontation crée une tension féconde, un espace où la vérité peut émerger. 

C’est dans ce dialogue intérieur, dans cette oscillation entre deux extrêmes, que nous commençons à entrevoir la réalité.

Une philosophie pour notre temps.

La quête du moi, si elle est mal orientée, nous enferme dans l’illusion d’un subjectivisme stérile. Mais en nous ouvrant à la présence de l’être, comme nous y invite Louis Lavelle, nous pouvons redonner sens à nos vies. Nous ne sommes pas des îlots isolés, mais des parties d’un tout harmonieux. 

Et chaque vie, même la plus banale, est un drame digne d’être raconté. 

Les exercices narratifs — imaginer la vie des autres, jouer avec les formes de la narration, accepter le réel — nous offrent des outils pour sortir de l’égocentrisme et embrasser la réalité dans toute sa richesse.

Dans un monde désenchanté, où les repères traditionnels s’effacent, ces leçons sont plus précieuses que jamais. 

Elles nous invitent à poser un regard nouveau sur nous-mêmes et sur autrui, à reconnaître la profondeur de chaque existence, à trouver, dans la tension entre illusion et vérité, une voie vers la sagesse. 

Ces mots jetés ici sont comme de jolis phares pour naviguer dans la nuit de notre époque.

La science au fil du temps : entre quête de vérité et projets de pouvoir.

Introduction.

La science, dans l’imaginaire collectif, incarne le paradigme ultime de la vérité. 

Comme le soulignait le philosophe Georges Gusdorf, elle est perçue comme l’autorité suprême pour distinguer le vrai du faux, non pas en raison de ses réalisations concrètes, mais grâce à sa méthode : une approche organisée, rationnelle, autocritique et ancrée dans l’expérience. 

Pourtant, cette perception soulève des questions fondamentales. 

Si la science repose sur des affirmations provisoires, comment peut-elle prétendre être le « diviseur d’eau » entre vérité et illusion ? 

Dans cet article, Antoine Bachelin Sena explore l’évolution historique de la science, ses fondements philosophiques, ses limites, et son rôle ambivalent comme outil de connaissance et instrument de pouvoir.

Les Origines Philosophiques : Parménide, Platon et Aristote.

L’histoire de la science commence bien avant les laboratoires modernes, dans les réflexions des penseurs grecs. 

  • Parménide, au Ve siècle avant notre ère, propose une distinction fondamentale entre le monde de l’être – stable, éternel, universel – et le monde des apparences – changeant, soumis aux sens. 

Cette dichotomie pose les bases de deux modes de connaissance : l’un intuitif, captant les réalités universelles, et l’autre sensoriel, limité aux apparences fluctuantes.

  • Platon, disciple de Socrate, approfondit cette idée en élaborant une échelle de connaissance à quatre niveaux. 
  1. Le premier, eikasia, correspond à la perception d’images sensorielles – comme les ombres sur un mur ou le chant d’un oiseau. 

Ce niveau, partagé avec les animaux, ne permet pas d’accéder à la réalité. 

  1. Le deuxième, pistis, concerne les objets tangibles de la nature – les arbres, les animaux, les montagnes – appréhendés par une « foi raisonnable », mais sans certitude absolue. 

Les sciences naturelles modernes opèrent à ce niveau, produisant des résultats probabilistes, jamais définitifs. 

  1. Le troisième niveau, dianoia, englobe les entités mathématiques, comme les figures géométriques, qui offrent une certitude accrue grâce à la rigueur du raisonnement, à l’image des démonstrations d’Euclide.
  2. Enfin, au sommet, le nous – l’intellect – saisit les arkhai, les principes universels qui sous-tendent toute réalité.

Platon articule cette vision avec la pensée d’Héraclite (« tout coule »), suggérant que la science véritable repose sur la capacité à saisir des principes éternels au-delà du flux des apparences. 

Par exemple, un médecin peut observer des symptômes changeants chez un patient, mais c’est en comprenant les principes universels de la biologie qu’il pose un diagnostic. 

Cette aptitude à capter l’universel distingue l’humain des animaux et fonde la notion de réalité objective.

Aristote, élève de Platon, systématise ces idées tout en divergeant sur un point clé. Contrairement à Platon, qui place les « universaux » dans un monde des Idées séparé, Aristote les situe dans les objets mêmes de la nature. 

Une chaise, par exemple, n’est pas une pâle copie d’une Idée de chaise, mais une entité concrète dont la « chaise-ité » est inhérente. 

Aristote pose ainsi les bases d’une science empirique, étudiant les êtres naturels avec une certaine autonomie. 

Il introduit également la logique, ou « technique analytique », comme outil pour transposer les phénomènes observés en un discours cohérent. 

Ce discours doit refléter l’unité de la réalité : une théorie incohérente trahirait les principes universels qu’elle prétend décrire.

Pour illustrer, prenons l’exemple d’un agriculteur observant ses cultures. Il note que certaines plantes prospèrent mieux à l’ombre. 

Aristote l’encouragerait à formuler une hypothèse logique (« les plantes ont besoin de conditions spécifiques ») et à tester cette idée par l’observation, jetant les bases d’une science pratique.

La Scolastique et l’émergence du discours logique.

La logique aristotélicienne atteint son apogée avec la scolastique médiévale, dans le contexte chrétien. 

Aux débuts du christianisme, la foi reposait sur des récits d’événements miraculeux, appelant à une transformation personnelle. 

Mais à mesure que le christianisme se répand dans les régions grecques, où la discussion philosophique est reine, des questions complexes émergent. 

Les premiers prêtres répondent de manière ad hoc, accumulant un corpus de réponses disparates. 

Ce désordre intellectuel donne naissance aux sommes scolastiques, des œuvres comme la Somme théologique de Thomas d’Aquin, qui organisent la doctrine chrétienne en un discours logique et cohérent.

Ces sommes ne se limitent pas à la théologie. 

Elles transposent l’expérience concrète – observations de la nature, comportements humains – en un cadre logique, préfigurant les sciences naturelles modernes. 

Par exemple, un moine scolastique étudiant les étoiles pouvait combiner des observations empiriques (positions des astres) avec des principes théologiques (l’ordre divin du cosmos), créant un discours unifié. 

Ce modèle de cohérence logique reste l’idéal des sciences contemporaines, même si, comme en physique, une théorie unifiée reste hors de portée.

La révolution moderne : la mathématisation de la nature.

À la Renaissance, la science prend un tournant décisif avec le développement des mathématiques. Galilée, Descartes et Newton promeuvent une science mathématique de la nature, cherchant des équations pour expliquer les phénomènes. 

Cette approche privilégie les propriétés mesurables – longueur, poids, vitesse – au détriment des qualités non quantifiables, comme la couleur, reléguée à une perception subjective. Par exemple, un arc-en-ciel, autrefois vu comme un signe divin, devient une question d’angles de réfraction et de longueurs d’onde.

Cette mathématisation, bien que puissante, repose sur une simplification. Comme le notera Edmund Husserl au XXe siècle, elle crée un objet abstrait qui n’est pas la nature elle-même, mais une version filtrée par les outils mathématiques. 

Platon l’avait anticipé : les objets naturels, soumis au changement, ne peuvent être connus avec exactitude, seulement crus. En les réduisant à des entités mathématiques, la science moderne les éloigne de leur réalité sensible.

Ce paradigme triomphe avec les Lumières, qui célèbrent la science comme une rupture avec les savoirs antérieurs. Pourtant, comparer la science moderne aux savoirs traditionnels est trompeur : ils n’ont pas le même objet. 

Si un herboriste médiéval utilisait des plantes pour soigner en s’appuyant sur l’expérience et la symbolique, la science moderne exige des essais cliniques standardisés. Les deux approches visent le bien-être, mais leurs méthodes diffèrent radicalement.

Les limites de la science moderne : une crise de la pensée.

La réduction de la réalité à des entités mathématisables soulève des problèmes philosophiques. 

  • George Berkeley, au XVIIIe siècle, doute de l’existence d’une matière indépendante de la pensée, suggérant que tout repose sur la perception divine. 
  • David Hume va plus loin, questionnant l’existence d’un « soi » stable : pour lui, la pensée n’est qu’une succession d’impressions sans fondement. 
  • Emmanuel Kant tente de résoudre cette crise en posant des formes a priori – comme l’espace et le temps – qui structurent notre perception et garantissent l’unité de la connaissance. 

Par exemple, lorsque nous voyons un arbre, nous le situons instinctivement dans l’espace et le temps, cadres universels qui rendent la science possible.

L’influence de Kant est immense. Les sciences humaines du XIXe siècle, de Marx à Durkheim, cherchent des structures a priori sous les phénomènes. 

  • Marx voit l’histoire comme une séquence prédéterminée (esclavage, féodalisme, capitalisme). 
  • Durkheim définit les « faits sociaux » comme des forces anonymes pesant sur les individus, comme la pression sociale qui pousse un jeune à suivre une carrière plutôt qu’une autre. 

Ces approches, bien que fécondes, risquent de réifier des concepts abstraits, les faisant passer pour des réalités objectives.

La science comme projet de pouvoir.

Au-delà de sa quête de vérité, la science moderne s’est constituée comme un projet de pouvoir, résumée par la maxime de Newton : « La connaissance, c’est le pouvoir. » 

En imposant un discours consensuel, elle marginalise d’autres formes de savoir – intuitions, traditions, expériences personnelles – qui ne s’intègrent pas à son cadre. 

Par exemple, un remède traditionnel utilisé par une communauté rurale peut être efficace, mais sans validation scientifique, il est relégué au rang de superstition.

Ce pouvoir s’exerce aussi à travers l’establishment scientifique, dont l’autorité croît au fil des siècles. Les fraudes scientifiques, les biais dans les publications et les liens avec des idéologies autoritaires montrent les dérives possibles. 

Prenons l’exemple des études médicales financées par des laboratoires pharmaceutiques : des résultats peuvent être orientés pour favoriser un médicament, au détriment de la vérité.

La science moderne privilégie le discours sur la sagesse. Pourtant, dans la vie quotidienne, nous attendons des médecins, ingénieurs ou décideurs qu’ils agissent avec discernement, même sans pouvoir tout justifier rationnellement. 

Un ingénieur construisant un pont intègre des connaissances empiriques et théoriques, souvent irréductibles à une seule équation. 

Un médecin, face à un patient, prend des décisions basées sur une intuition forgée par l’expérience, difficile à formaliser.

Repenser la science : vers une sagesse intégrée.

Pour surmonter ces limites, il ne s’agit pas de rejeter la science, mais de la réintégrer à la conscience individuelle. La responsabilité du savoir incombe à l’individu, non à des institutions abstraites. 

Une science qui produirait des savants, plutôt que des discours d’autorité, serait plus fidèle à sa vocation originelle. 

Par exemple, un enseignant qui inspire ses élèves à questionner le monde avec curiosité et rigueur vaut mieux qu’un manuel standardisé.

La science doit aussi reconnaître la richesse des savoirs non scientifiques. 

Une grand-mère qui connaît les vertus des plantes locales possède un savoir précieux, même s’il n’est pas codifié. 

En valorisant ces connaissances, la science pourrait redevenir un outil d’émancipation, plutôt qu’un instrument de domination.

Conclusions.

De Parménide à Kant, la science a évolué d’une quête des principes universels à une entreprise mathématique et institutionnelle. 

Si elle a transformé notre compréhension du monde, elle a aussi imposé un cadre rigide, marginalisant d’autres formes de savoir et se muant en projet de pouvoir. 

En 2025, alors que les défis exigent des solutions créatives, il est temps de repenser la science. 

En la reconnectant à la sagesse humaine et en valorisant la diversité des savoirs, nous pourrions faire de la science non pas une fin, mais un moyen d’élever l’humanité.

La tension entre le fini et l’infini ainsi que les distinctions de la science.

Introduction.

La science, dans sa quête de compréhension du monde, repose sur des distinctions fondamentales qui structurent son approche et délimitent ses objets d’étude. 

Mais au-delà de ces cadres logiques, l’intelligence humaine se trouve confrontée à une tension profonde : celle entre le fini, qui caractérise notre expérience quotidienne, et l’infini, qui évoque une vérité plus vaste, métaphysique, voire spirituelle. 

Dans cet article, Antoine Bachelin Sena explore ces deux dimensions – les distinctions scientifiques et la quête d’un sens ultime – en les rendant accessibles à tous, avec des exemples concrets et des réflexions tirées de la philosophie, de la religion et de l’expérience humaine.

Les distinctions au cœur de la science.

Pour comprendre comment la science construit ses objets d’étude, il faut d’abord saisir les distinctions qu’elle opère. 

Ces distinctions ne sont pas seulement des outils abstraits : elles façonnent la manière dont nous pensons le monde. 

Trois types de distinctions sont particulièrement importantes : la distinction réelle, la distinction mentale et la distinction formelle.

  • La distinction réelle sépare des entités totalement indépendantes. 

Par exemple, un embryon étudié en biologie n’a rien à voir avec un triangle analysé en géométrie. Ces disciplines opèrent sur des réalités distinctes, sans lien direct.

  • La distinction mentale, en revanche, concerne des aspects d’une même réalité qui ne peuvent exister séparément. 

Prenons une pomme : sa couleur rouge est une propriété que nous pouvons isoler mentalement, mais elle n’existe pas indépendamment de la pomme elle-même. Cette distinction est essentielle pour analyser les attributs d’un objet sans les détacher de leur support.

  • La distinction formelle, enfin, est purement conceptuelle. 

Par exemple, appeler une personne par son nom, comme “Marie”, ou par son surnom, comme “Mimi”, ne change rien à sa réalité. 

Cette distinction n’a de sens que dans notre esprit.

Ces distinctions permettent à la science de découper la réalité pour mieux l’étudier. 

Mais elles ont leurs limites. En mathématiques, par exemple, tout repose sur des constructions mentales. Les nombres, les figures géométriques ou les équations n’existent pas dans la nature : ce sont des abstractions, parfois inspirées par l’observation, mais détachées de l’expérience concrète. 

Prenez la notion de mesure : un mètre ou un kilogramme n’existe pas en soi. 

Mesurer, c’est toujours comparer un objet à une référence arbitraire. 

Imaginez une chaise flottant seule dans l’espace infini : parler de sa “taille” n’aurait aucun sens sans un autre objet pour la comparer.

Cette idée peut sembler abstraite, mais elle a des implications concrètes. 

Par exemple, dans la vie quotidienne, nous utilisons des mesures pour organiser le monde – la distance entre deux villes, le poids d’un sac de pommes de terre – mais ces mesures ne disent rien de la réalité profonde des choses. 

Ce sont des outils, pas des vérités absolues. 

La science, en se concentrant sur ces abstractions, risque parfois d’oublier la richesse de l’expérience vécue.

Le Triangle de Peirce et la quête métaphysique.

Au-delà des distinctions logiques, la science et la pensée humaine s’inscrivent dans une réalité plus vaste, où les objets ne se réduisent pas à leur matérialité. 

Le philosophe Charles Sanders Peirce propose un modèle éclairant pour comprendre cette complexité : le Triangle de Peirce, qui articule trois éléments dont le signe, le sens et le référent.

Prenons un exemple simple : le mot “eau”. 

  • Le signe, c’est le mot lui-même, “eau”, que nous prononçons ou écrivons. 
  • Le sens, c’est ce que nous associons à ce mot – une substance liquide, transparente, essentielle à la vie. 
  • Le référent, c’est ce à quoi nous faisons référence dans un contexte précis : l’eau potable que nous buvons, l’eau de pluie qui tombe du ciel, ou l’eau baptismale utilisée dans un rituel religieux. 

Chaque fois, le mot “eau” prend une signification différente selon le contexte.

Cette articulation, selon le philosophe Jean Borella dans “La crise du symbolisme religieux”, dépasse la simple analyse linguistique : elle touche à une dimension métaphysique. 

L’eau baptismale, par exemple, n’est pas seulement une substance chimique (H₂O). 

Dans le contexte religieux, elle devient un symbole de purification, de renaissance, voire de la “matière première” universelle, une idée métaphysique qui évoque la possibilité infinie de toute création. 

Ce lien entre le symbole et son référent n’est pas arbitraire, comme une métaphore littéraire. Il est ancré dans une réalité profonde, où les objets du monde sensible renvoient à des vérités spirituelles.

Cette perspective change tout. 

L’eau, vue sous l’angle scientifique, est une substance – quelque chose qui existe par soi, sans être une partie ou un attribut d’autre chose. 

Mais à l’échelle métaphysique, elle devient un symbole, un reflet de la “possibilité universelle”, cette réalité ultime dont tout découle. 

Nous-mêmes, en tant qu’êtres humains, pouvons être vus comme des “attributs” de cette possibilité infinie, sans existence autonome.

La tension entre le fini et l’infini.

Cette double lecture – l’eau comme substance et comme symbole – illustre une tension fondamentale de l’intelligence humaine : celle entre le fini et l’infini. 

  • D’un côté, nous vivons dans un monde concret, limité, mesurable. 
  • De l’autre, nous aspirons à une vérité plus grande, à une beauté ou à une bonté qui transcende notre expérience.

Cette tension se manifeste dans des expériences quotidiennes. 

Imaginez que vous contemplez un coucher de soleil sur la mer. 

La beauté de ce moment vous transporte, mais elle vous laisse aussi un sentiment d’incomplétude, comme si ce spectacle n’était qu’un aperçu d’une beauté plus grande, éternelle. 

Ce désir de beauté peut prendre différentes formes : pour certains, il s’exprime dans l’amour ou l’art ; pour d’autres, il évoque une quête spirituelle, une aspiration à la “béatitude” ou à la vérité ultime.

Le philosophe médiéval Duns Scot affirmait que la beauté, la vérité et l’être sont trois aspects d’une même réalité. 

Quand nous percevons quelque chose de beau, nous entrevoyons une vérité plus profonde, qui ne peut exister sans un infini sous-jacent. 

Sans cet infini, les réalités finies – un coucher de soleil, une œuvre d’art, une équation mathématique – n’auraient pas de sens. 

L’infini, en ce sens, n’est pas une abstraction lointaine : il est la condition de tout ce qui existe.

Cette idée peut sembler éloignée de la vie quotidienne, mais elle résonne dans des expériences humaines universelles. 

Prenez l’exemple de Nicolae Steinhardt, un écrivain roumain emprisonné sous le régime communiste. Dans son livre “Le Journal du bonheur”, il raconte comment, affamé et torturé, il a vécu un moment de contemplation où il a perçu la “beauté éternelle”. 

Malgré les horreurs de sa condition, il a entrevu une vérité transcendante, qui donnait un sens à son existence. 

Cette expérience illustre la capacité de l’intelligence humaine à s’ouvrir à l’infini, même dans les circonstances les plus finies et douloureuses.

La science et ses limites.

La science, dans sa rigueur, tend à privilégier le fini : elle mesure, classe, analyse. 

Mais en se limitant à ces abstractions, elle risque de perdre de vue la richesse de l’expérience humaine. 

Comme le souligne Hugues de Saint Victor, la connaissance véritable passe par trois étapes : penser, méditer et contempler. 

  • Penser, c’est analyser un objet ou une idée. 
  • Méditer, c’est remonter à l’expérience qui a donné naissance à cette pensée.
  • Contempler, c’est articuler plusieurs méditations pour percevoir une vérité plus vaste.

Par exemple, un scientifique peut analyser la composition chimique de l’eau (penser), réfléchir à son rôle dans les écosystèmes (méditer), et finalement contempler sa place dans un ordre cosmique ou spirituel (contempler). 

Cette contemplation ne rejette pas la science, mais la replace dans un cadre plus large, où l’expérience humaine – avec ses paradoxes et ses aspirations – retrouve sa place.

Malheureusement, la science moderne, souvent prisonnière d’un “consensus des sages”, tend à valoriser la spécialisation au détriment de la sagesse. 

En se concentrant sur des questions de prestige ou de performance technique, elle oublie parfois l’ontologie – c’est-à-dire la question de l’être – qui sous-tend toute connaissance. Toute science repose sur des présupposés sur ce qui existe, mais elle ne les interroge pas toujours. 

Par exemple, en définissant une substance comme “ce qui existe par soi” (selon Aristote), la logique risque de nous faire croire que les choses matérielles sont autonomes, alors qu’elles sont en réalité interdépendantes, reliées à une réalité plus vaste.

Vivre dans la tension.

L’intelligence humaine, dans sa grandeur, vit dans une tension qu’elle ne peut résoudre.

  • D’un côté, nous sommes ancrés dans un monde fini, imparfait, mesurable. 
  • De l’autre, nous aspirons à l’infini – à la beauté, à la vérité, à l’être. 

Cette tension peut être source de frustration : certains, pour l’apaiser, rejettent l’infini et se réfugient dans le mesurable, le concret. 

Mais ce choix appauvrit notre expérience.

La vraie richesse de l’intelligence, c’est de tenir ensemble ces deux dimensions. 

Quand nous étudions un objet – une molécule, une étoile, une œuvre d’art –, nous devons être conscients de son inscription dans le fini (ses propriétés mesurables) et dans l’infini (sa place dans un ordre plus vaste). 

Cette approche dialectique, paradoxale, nous garde en contact avec la réalité profonde.

Dans la vie quotidienne, cela signifie prêter attention aux moments où le fini nous renvoie à l’infini. 

Un sourire d’enfant, une mélodie qui nous émeut, un problème mathématique résolu avec élégance : tous ces instants sont des fenêtres sur une vérité plus grande. 

Ils nous rappellent que nous ne sommes pas seulement des êtres de mesure, mais aussi des êtres de contemplation du divin.

Conclusion.

La science, avec ses distinctions rigoureuses, nous aide à comprendre le monde. 

Mais elle ne peut à elle seule répondre à la quête de sens qui anime l’humanité. 

En articulant le fini et l’infini, l’intelligence humaine trouve sa véritable mesure. 

Comme le psalmiste qui refusait d’oublier Sion, nous sommes appelés à ne pas nous perdre dans le concret, mais à nous souvenir de notre “patrie céleste” – cette vérité éternelle qui donne sens à tout.

Que ce soit dans l’analyse d’une goutte d’eau ou dans la contemplation d’un coucher de soleil, la connaissance véritable naît de cette tension entre le mesurable et l’incommensurable. 

En cultivant cette double vision, nous ne faisons pas seulement progresser la science : nous retrouvons la sagesse qui nous rend pleinement humains.

La beauté de la contradiction : pourquoi douter est humain. 

Article aussi publié sur France Soir :

https://www.francesoir.fr/opinions-tribunes/la-beaute-de-la-contradiction-pourquoi-douter-est-humain

Imaginez un instant : une salle bondée, des écrans hurlant des vérités prêtes à l’emploi, des foules scandant des slogans. Au milieu, un homme, une femme, un enfant ose lever la main et murmurer : « Et si c’était plus compliqué ? »

Ce murmure est un séisme. Ce doute est une révolution. Dans un monde qui exige des certitudes, où chaque crise — climatique, sanitaire, géopolitique — s’accompagne d’un corpus de vérités intouchables, comme l’injonction « croyez en la science », la contradiction est devenue une hérésie.

On nous somme de choisir un camp, d’adhérer sans réserve, d’être Charlie, de porter un masque, de soutenir l’Ukraine, de bannir le doute comme on chasse une maladie.

Pourtant, c’est dans ce doute, dans cette capacité à embrasser la contradiction, que réside notre humanité. Loin d’être une faiblesse, elle est une force, une beauté créative qui nous distingue des machines et des dogmes.

Le culte de la certitude est une prison moderne.
Les “experts” des plateaux télévisés et des cabinets de conseil débitent des vérités absolues avec l’arrogance de prêtres d’une nouvelle religion.

En France, les politiques sanitaires post-Covid (2020-2023) ont été érigées en dogmes, et malheur à celui qui osait interroger leur cohérence, comme les effets des confinements sur la santé mentale.

La certitude est devenue une arme de propagande qui rassure les foules, légitime les puissants et étouffe les questions.
Mais cette certitude est une illusion.

La science, qu’on nous vend comme infaillible, est par nature incertaine : elle avance par essais, erreurs, débats et remises en question.

Les vérités d’hier — comme l’idée que le tabac était inoffensif — sont les absurdités d’aujourd’hui.

Alors, pourquoi exiger une foi aveugle dans les vérités du moment ? Parce que la certitude sert le pouvoir. Elle simplifie, uniformise, contrôle. La contradiction, elle, dérange. Elle est le caillou dans la chaussure des tyrans.

La contradiction est un acte de vie, de survie.
Douter, c’est vivre. L’homme qui doute n’est pas un sceptique stérile, mais un esprit en mouvement.

Au Brésil, Tiradentes (XVIIIe siècle) a douté de la légitimité coloniale, payant sa contradiction de sa vie, mais plantant les graines de l’indépendance. En Afrique, Thomas Sankara a défié le néocolonialisme, inspirant des générations.

La contradiction n’est pas un luxe intellectuel, elle est le moteur de l’histoire.
Partout dans le monde, les voix qui doutent sont celles des oubliés.

En Inde, une paysanne questionne les semences imposées par les multinationales, défendant ses savoirs ancestraux contre un progrès qui l’écrase.

En Afrique du Sud, une étudiante remet en cause les récits officiels sur la justice climatique, demandant pourquoi les pays du Sud paient pour les erreurs du Nord. Ces contradictions ne sont pas des cris dans le vide : elles sont des ponts vers un monde plus juste.

Comme l’écrivait Audre Lorde, « ce ne sont pas nos différences qui nous divisent, mais notre incapacité à reconnaître, accepter et célébrer ces différences. »

Douter, c’est célébrer cette diversité humaine, c’est refuser l’uniformité qui étouffe les âmes.

Aujourd’hui, douter reste un acte héroïque qui se retrouve souvent étiqueté complotiste
Quand un citoyen remet en cause les politiques environnementales globalisées, comme celles imposées en Amazonie, il contredit un narratif mondialisé, au risque d’être traité d’ignorant, de complotisme ou d’extrême droite.

Quand un Français questionne les chiffres officiels d’une crise, il s’expose à la censure ou au mépris.

Pourtant, ces contradictions sont belles. Elles refusent la paresse de l’accord automatique, elles exigent de penser, de chercher, de confronter. Elles sont le cri d’une conscience qui résiste au consensus.

L’élégance de l’incertitude.
Il y a une élégance dans la contradiction, une humilité qui manque aux fanatiques. Dire “je ne sais pas” ou “je vois les deux côtés” demande plus de courage que de hurler une vérité toute faite.

C’est reconnaître que nous sommes limités, imparfaits, que nos connaissances sont des fragments dans un puzzle infini.

Cette humilité n’est pas une capitulation : elle invite à creuser plus loin, à dialoguer, à créer. Car de la tension entre deux idées opposées naît quelque chose de vivant — une étincelle, une œuvre, une idée nouvelle.

Les grands artistes le savent.
Picasso a brisé les formes pour les réinventer, Bach a joué avec les dissonances pour atteindre l’harmonie.

En 2025, les algorithmes de plateformes comme X nous enferment dans des bulles d’idées confortables, mais douter reste un art créatif : celui de briser les murs, de mélanger les couleurs, de danser avec l’inconnu.


En 2025, le doute navigue dans des eaux troubles. Sur X, des torrents de posts s’affrontent : certains questionnent avec rigueur, d’autres sèment le chaos sous couvert de scepticisme.

La désinformation, comme un voleur habile, se drape dans le manteau du doute pour mieux tromper. Pourtant, le vrai doute n’est pas un complot stérile : il est une quête de clarté, une lanterne dans la brume.

Quand une tempête de fake news a secoué les élections brésiliennes de 2024, ce sont les citoyens qui, en doutant des récits simplistes, ont exigé des comptes.

Comme le disait Carl Sagan, « le scepticisme doit être une arme affûtée, mais il ne doit pas trancher sans discernement ; il nous aide à distinguer le vrai du faux, à condition de l’équilibrer avec une ouverture aux nouvelles possibilités. »

Dans cet océan numérique, douter avec discernement est un acte de survie.

Pourquoi douter est humain.
J’ai vu un jour un vieil homme, dans un café de Lisbonne, feuilleter un journal et murmurer : « Ils disent tous la même chose, mais qui vérifie ? »

Ce n’était pas un érudit, pas un rebelle, juste un homme refusant de gober le monde tel qu’on le lui servait.

Son doute, si simple, m’a frappé comme une leçon : la contradiction n’appartient pas aux élites ni aux héros.

Elle est dans nos gestes quotidiens, dans nos silences, dans nos refus de baisser les yeux. Ce vieil homme, sans le savoir, était un philosophe.

Il me rappelait que douter, c’est rester éveillé, c’est garder le feu de l’âme allumé face à un monde qui veut l’éteindre.

Si douter est humain, c’est parce que nous ne sommes pas des machines.
Une intelligence artificielle peut calculer, prédire, obéir, mais elle n’a pas (encore ?) cette faille magnifique qui nous pousse à dire « et si ? ». Nous, si.

Nous sommes faits de questions, de certitudes qui vacillent, de rêves qui s’entrechoquent. Refuser la contradiction, c’est renier cette part de nous-mêmes. C’est accepter de devenir des automates, des relais passifs d’un système qui pense à notre place.

Mais le doute a ses limites.
S’il libère, il peut aussi paralyser ou être manipulé par ceux qui sèment la confusion.

Comme l’écrivait Hannah Arendt, « la pensée doit être vigilante, car en l’absence de questionnement, l’homme risque de se perdre dans l’obéissance aveugle ou l’erreur. »

Pourtant, au fond, la beauté de la contradiction réside dans la liberté qu’elle offre. Libres de ne pas savoir, libres de changer d’avis, libres de défier l’ordre établi.

Dans un monde uniformisé, où l’on nous somme d’applaudir ou de nous taire, elle est une rébellion douce, un murmure qui dit : « Je suis là, je pense, je suis humain. »

Alors, que faire de ce doute, de cette contradiction qui bouillonne en nous ? Prenons-la comme une boussole, pas comme une entrave.

Osons poser des questions, même si elles dérangent. Osons écouter ceux qui pensent autrement, non pour les convaincre, mais pour grandir. Osons écrire, créer, rêver à partir de nos incertitudes.

Dans un monde qui nous veut alignés, le doute est notre dernier bastion de liberté.

Comme le disait le poète Rilke, « Vivez les questions maintenant. Peut-être qu’un jour, vous vivrez peu à peu dans les réponses. » Soyons des vivants, des questionneurs, des artisans de l’impossible.

Doutons, car dans ce chaos apparent se cache ce que nous avons de plus précieux : notre âme.

Partie 3. «L’effet de serre, c’est comme la parabole biblique du nouvel habit du roi.» Hugh Ellsaesser. Commission d’Enquête Parlementaire Amazonie de 1990.

Page 23. Questionnements scientifiques de la théorie de l’effet de serre :

Deux climatologues renommés, le russe Mikhail Budyko et l’américain Hugh Ellsaesser ne sont plus d’accord avec la théorie de l’effet de serre.

Mikhail Budyko

Budyko, membre d’une commission de l’ONU qui étudie l’impact de l’augmentation de la température sur terre était l’un des premiers à dénoncer le danger de l’effet de serre il y a 20 ans. Il est revenu sur cette théorie et pense maintenant le contraire : «Plus de dioxyde de carbone dans l’atmosphère terrestre peut faire que les déserts deviennent des paradis. Et réguler l’émission de gaz carbonique n’est pas seulement inutile mais préjudiciable.»

L’américain Ellsaesser du Laboratoire national de Lawrence Livermore, dit de façon catégorique que :

Hugh Ellsaesser

«L’effet de serre c’est comme la parabole biblique du nouvel habit du roi. Un enfant simplement avec sa franchise et sincérité montre que le roi est nu. La seule chose que nous savons avec certitude sur les divers modèles mathématiques du climat c’est qu’il se contredisent tous. Ils arrivent tous à admettre même l’hypothèse que le réchauffement de l’atmosphère peut être très bon s’il nous éloigne d’une nouvelle ère glaciale.»

Le monde a peur dû à une campagne alarmiste universelle alors que la théorie qui a créé cette peur est loin d’être consistante. Et nous savons en plus que le Brésil n’est pas dans la liste des plus grands pollueurs de l’atmosphère responsables de l’augmentation de la concentration du gaz carbonique.

Les pays industrialisés émettent chaque année 5 milliards de CO2 alors que le Brésil dans l’année 1987 a eu un record de 300 millions de tonnes annuel.

Il a été scientifiquement prouvé que ce qui est appelé chlorofluorocarbures ou CFC et qui sont une sous-classe de gaz fluorés, sont responsables de la libération du chlore dans la stratosphère et la conséquente destruction de l’ozone dans l’atmosphère.

Docteur Volker Walter Johann Heinrich Kirchhoff, directeur de l’INPE.

Les évidences décrites par le docteur Volker Kirchhoff, directeur de l’INPE, suggèrent avec une certaine clarté que les substances artificielles, en fonction du chlore, sont responsables de la diminution de l’ozone polaire. Mais dans ce domaine là le Brésil a aussi une participation insignifiante !

Conclusions des 3 parties :

  1. La forêt amazonienne qui serait le poumon du monde est une erreur journalistique alors que les connaissances de botanique et de géophysiologie montrent que ce sont les océans, avec leurs algues et phytoplanctons, qui sont les grands responsables de la production et de l’accumulation d’oxygène dans l’atmosphère terrestre.
  2. La théorie comme quoi la forêt tropicale humide serait filtre de gaz carbonique n’a pas été prouvée scientifiquement.
  3. L’effet de serre n’est rien de plus qu’une théorie avec ceux qui la défendent et ceux qui la critiquent comme les climatologues Ellsaesser et Budyko, en admettant même que le réchauffement de l’atmosphère pourrait alors éviter une nouvelle ère glaciaire. Et même si cette théorie d’effet de serre était vrai le Brésil n’a qu’une contribution modeste pour l’atmosphère par rapport à d’autres pays.
  4. La théorie prouvée que les CFT (chlorofluorocarbures) sont responsables de la libération du chlore dans l’atmosphère et la conséquente destruction de l’ozone montre en fait que le Brésil a une participation insignifiante.

Suite dans la partie 4 sur la définition du modèle de gestion des ressources naturelles de la forêt amazonienne.

Plus dans mon nouveau livre qui sortira en 2025 : «Amazonie Politique.»

Ce 📖 vise à renforcer un processus de prise de conscience :
La corruption des ONGs qui se cachent derrière la démarcation politique des terres 🇧🇷.