Réévaluation du 14 juillet : un symbole controversé sous la lumière des Illuminés.

Le 14 juillet 2025, la France célèbre officiellement la prise de la Bastille, événement érigé en fête nationale depuis 1880 sous la IIIe République.
Considérée comme le symbole de la chute de la « tyrannie » de l’Ancien Régime, cette date est pourtant loin de faire l’unanimité.

Le tweet de @SaintMontjoie, citant Jacques Cathelineau en 1793 – « Ils tremblent devant l’ardeur de notre foi.
Ils savent que c’est notre arme la plus redoutable » – résonne comme un rappel des tensions idéologiques et spirituelles qui entourent cet événement.

En s’appuyant sur les analyses historiques, ainsi que sur les thèses d’Alain Pascal dans son ouvrage “La Révolution des Illuminés”, cet article explore les controverses du 14 juillet, questionnant sa légitimité comme fête nationale et proposant une réflexion sur une alternative plus unificatrice.

La prise de la Bastille : un mythe déconstruit.
Construite au XIVe siècle dans le faubourg Saint-Antoine à Paris, la Bastille, ancienne forteresse devenue prison d’État, était en 1789 un symbole ambivalent.
Le 14 juillet, elle ne comptait que sept prisonniers : deux fous (Auguste Tavernier et Francis Xavier Whyte dit chevalier de Whyte de Malleville), un noble, le comte de Solages, incarcéré à la demande de sa famille, et quatre faussaires.
Comme l’écrit l’historienne Arlette Farge, la Bastille était « quasi vide sans doute, mais surchargée : surchargée de la longue histoire entretenue entre la monarchie et sa justice ».
Ce maigre effectif contraste avec l’image d’une prison oppressive, soigneusement entretenue par la propagande révolutionnaire pour justifier l’assaut.

L’événement lui-même, impliquant entre 600 et 1000 émeutiers face à une garnison de 82 invalides et 32 soldats, fut moins une « prise » héroïque qu’une entrée autorisée.
Le gouverneur Bernard de Launay, après négociations, ouvrit les portes vers 17 heures, après avoir même convié une délégation à déjeuner plus tôt dans la journée.
François-René de Chateaubriand, témoin oculaire, décrit dans ses “Mémoires d’outre-tombe” une scène chaotique : «Des ivrognes heureux, déclarés conquérants au cabaret ; des prostituées et des sans-culottes (…) On se livrait à des orgies, comme dans les troubles de Rome, sous Othon et Vitellius».
La symbolique l’emporta sur les faits : la prise de la Bastille devint un mythe fondateur de la Révolution, destiné à marquer les esprits plus qu’à refléter la réalité.

Les Illuminés et l’arrière-plan ésotérique de la Révolution.
Dans “La Révolution des Illuminés”, Alain Pascal propose une lecture alternative de la Révolution française, la replaçant dans un contexte ésotérique et idéologique.

Selon lui, la Révolution ne fut pas un simple soulèvement populaire contre une monarchie oppressante, mais le fruit d’une conspiration orchestrée par des sociétés secrètes, notamment les Illuminés de Bavière, fondés par Adam Weishaupt en 1776.
Ces groupes, influencés par des idées maçonniques et rationalistes, auraient cherché à renverser l’ordre chrétien et monarchique pour instaurer un nouvel ordre mondial laïc et égalitaire.
Pascal soutient que la prise de la Bastille, loin d’être spontanée, fut un acte savamment mis en scène pour galvaniser les masses et légitimer la destruction de l’Ancien Régime.

Selon Pascal, les Illuminés, en s’appuyant sur des loges maçonniques et des réseaux philosophiques, infiltrèrent les élites intellectuelles et politiques françaises.
Des figures comme Mirabeau, Danton ou encore Robespierre auraient été influencées, consciemment ou non, par ces idées.
La Bastille, en tant que symbole du pouvoir royal, fut choisie pour sa charge émotionnelle, bien plus que pour sa réalité stratégique.
Pascal souligne que l’événement fut amplifié par une propagande habile, transformant une émeute confuse en un acte héroïque.
Cette manipulation des symboles visait à rompre avec la foi catholique, pilier de la France traditionnelle, pour promouvoir un idéal rationaliste et anticlérical.

Une révolution aux conséquences tragiques.
Si la prise de la Bastille est glorifiée comme un acte de libération, les années qui suivirent révèlent une réalité bien plus sombre.
Bernard-Adolphe Granier de Cassagnac, dans son “Histoire du Directoire”, note une ironie cruelle : «La Révolution avait été inaugurée par la prise de la Bastille, cette redoutable prison d’État, qui contenait, le jour où ses portes furent brisées, sept prisonniers. (…) Trois ans plus tard, cette même Révolution possédait quarante-huit-mille sept cent vingt-quatre prisons d’État, renfermant plus de deux cent mille détenus politiques».
La Terreur, avec ses guillotines, ses noyades de Nantes orchestrées par Carrier, et les colonnes infernales de Turreau en Vendée, marqua un paroxysme de violence.

Alain Pascal va plus loin, liant ces atrocités à une volonté délibérée de détruire l’ordre chrétien.
Il évoque les « tanneries humaines » où des chirurgiens comme Pecquel et Langlois utilisaient la peau des victimes pour fabriquer des vêtements, ou encore les fours crématoires improvisés par des généraux comme Amey, qui brûlaient vifs des civils, y compris des femmes et des enfants.
Ces actes, décrits dans le poème de Pierre d’Angles publié sur “Catholiques de France”, rappellent des horreurs comparables à celles des totalitarismes du XXe siècle : «Vous avez, aussi vous, eu vos fours crématoires».
Pascal y voit l’expression d’une idéologie anti-chrétienne, portée par les Illuminés, qui cherchaient à éradiquer la foi catholique, perçue comme un obstacle à leur projet universaliste.

Une fête nationale imposée et contestée.
Le choix du 14 juillet comme fête nationale, officialisé en 1880, est perçu par les traditionalistes comme une instrumentalisation politique.
Le meurtre du gouverneur de Launay, décapité et promené sur une pique, et l’exécution de trois officiers et trois invalides par la foule illustrent une sauvagerie difficilement compatible avec une célébration nationale.
Pour Alain Pascal, cette glorification du 14 juillet s’inscrit dans une réécriture de l’histoire par les vainqueurs républicains, occultant les influences ésotériques et les violences qui marquèrent la Révolution.

En opposition, les traditionalistes proposent le 15 août, fête de l’Assomption, comme véritable fête nationale.
Déjà ancrée dans la tradition catholique depuis des siècles, cette date incarne une France unie par la foi, loin des divisions sanglantes de 1789.
Le poème de Pierre d’Angles, publié sur le site, résume cet esprit : «Je ne fêterai pas votre révolution. On ne célèbre pas le vol, le viol, le crime. Mais je prendrai le deuil de vos pauvres victimes».
Cette vision trouve un écho dans les thèses de Pascal, qui voit dans l’Assomption une célébration de l’ordre divin, en opposition à l’idéologie rationaliste des Illuminés.

La foi comme rempart contre les excès révolutionnaires.
Le tweet de @SaintMontjoie, citant Cathelineau, leader vendéen, met en lumière l’ardeur de la foi comme une force de résistance face aux excès de la Révolution.
En Vendée, les paysans, portés par leur attachement à la monarchie et à l’Église, défièrent les forces républicaines, payant un tribut terrible.
Alain Pascal interprète cette révolte comme une réaction contre l’agenda anticlérical des Illuminés, qui cherchaient à remplacer la foi par une religion civique laïque.
La ferveur vendéenne, qualifiée de «redoutable» par Cathelineau, incarne une alternative spirituelle aux idéaux de 1789, perçus comme une rupture avec l’âme chrétienne de la France.

Une réflexion pour 2025.
En ce 14 juillet 2025, les débats autour de la fête nationale resurgissent avec force. La lecture d’Alain Pascal dans “La Révolution des Illuminés” enrichit la critique traditionaliste en soulignant les influences ésotériques et les manipulations derrière la prise de la Bastille.
Loin d’être un simple soulèvement populaire, cet événement s’inscrirait dans un projet plus vaste de destruction de l’ordre chrétien.
Les violences qui suivirent – guillotine, noyades, tanneries humaines – renforcent cette vision d’une Révolution trahissant ses promesses de liberté.

Face à cette mémoire conflictuelle, la proposition du 15 août comme fête nationale apparaît comme une alternative enracinée dans la tradition et la foi.
Cette date, déjà célébrée comme la principale fête patronale de la France, pourrait réconcilier les Français autour d’une identité commune, loin des divisions héritées de 1789.
Comme l’écrit Pierre d’Angles, «la liberté de croire en un Dieu qui pardonne» pourrait redonner à la France sa «noble vocation».

En conclusion, le 14 juillet, s’il reste un symbole fort pour beaucoup, porte les stigmates d’une histoire manipulée et violente.
Les analyses d’Alain Pascal, combinées aux critiques traditionalistes, invitent à repenser cette commémoration sous un jour plus critique.
L’ardeur de la foi, invoquée par Cathelineau, continue d’interroger la France sur ses choix mémoriels.
Peut-être est-il temps de privilégier une fête qui unit, comme le 15 août, plutôt qu’une date marquée par la division et le sang.
Ce débat, loin d’être clos, appelle à un dialogue entre passé et présent, entre mémoire et réconciliation.

L’Espérance confisquée : retrouver la lumière dans les ombres. 

Dans un monde où les ombres s’épaississent, l’espérance semble avoir été confisquée. Ce mot, autrefois chargé de promesses, résonne aujourd’hui comme une relique d’un autre temps, écrasé sous le poids d’une modernité désenchantée.
Crises en cascade – technocratie, relativisme, subversion des repères – ont vidé nos âmes de cette lumière qui jadis portait les hommes au-delà des ténèbres. Ce texte se veut une réflexion, un cri peut-être, pour réinventer l’espérance, non pas comme une illusion naïve, mais comme une force vive, enracinée dans une dignité qui transcende les désillusions.
Car si les ombres modernes ont réussi à nous priver d’horizon, il nous appartient de retrouver la flamme, de parler depuis notre immortalité, et d’éclairer à nouveau le chemin.

Le vol de l’espérance : un monde sans horizon.
Le constat est amer : la modernité a confisqué l’espérance.
Là où nos ancêtres voyaient dans l’avenir une terre à conquérir ou un mystère à accueillir, nous ne discernons plus qu’un brouillard d’incertitudes.
Les promesses du progrès, qui ont bercé le XXe siècle, se sont révélées creuses : le confort matériel a remplacé la grandeur, la consommation a étouffé l’aspiration.
Les crises qui rythment notre époque – économiques, écologiques, identitaires – ne font qu’amplifier ce vide.
Elles ne sont pas seulement des défis pratiques ; elles sont les symptômes d’une perte plus profonde, celle d’une vision qui donne sens à l’existence.

Ce désespoir ne s’affiche pas toujours comme tel. Il se travestit en cynisme, ce rictus désabusé qui moque toute tentative d’idéal.
On le voit dans les conversations quotidiennes, où l’ironie l’emporte sur l’enthousiasme, ou dans les réseaux sociaux, où le sarcasme est roi.
Il se manifeste aussi dans un repli individualiste : chacun pour soi, dans un monde perçu comme une jungle hostile. Les grandes catastrophes annoncées – réchauffement climatique, guerres imminentes, effondrement économique – achèvent de nourrir une peur diffuse de l’avenir.
L’homme moderne ne vit plus pour demain ; il survit en attendant la chute.

Prenons les discours apocalyptiques qui dominent notre époque.
Le climat, par exemple, est devenu un terrain d’angoisse collective.
Les alertes scientifiques se muent souvent en prophéties de fin du monde, relayées par des militants qui oscillent entre culpabilisation et résignation.
Loin d’inspirer une action collective, ces récits paralysent, transformant l’espérance en un luxe que nous ne pouvons plus nous offrir.
De même, les tensions géopolitiques – Ukraine, Proche-Orient, rivalités sino-américaines – alimentent un imaginaire de chaos où l’avenir n’est plus une promesse, mais une menace.

L’échec des idéologies : des lendemains qui ne chantent plus.
Cette confiscation de l’espérance doit beaucoup à l’effondrement des idéologies qui, jadis, portaient des horizons communs.
Le communisme promettait un paradis terrestre ; le libéralisme, une prospérité universelle.
Ces utopies, malgré leurs dérives, donnaient un sens, un but. Aujourd’hui, que reste-t-il ?
Le capitalisme globalisé offre des gadgets et des écrans, mais pas de rêve collectif.
Les idéologies progressistes, quant à elles, se perdent dans un relativisme stérile, incapables de proposer autre chose qu’une déconstruction sans fin. Même les combats pour la justice sociale s’enlisent souvent dans des querelles identitaires qui divisent plus qu’elles n’unissent.

Le résultat est un vide béant.
Sans horizon partagé, l’homme moderne est orphelin.
Les institutions qui structurent autrefois la société – Église, État, famille – ont perdu leur aura.
La technocratie, qui prétend les remplacer, ne propose qu’une gestion froide, dénuée de souffle.
Les algorithmes dictent nos choix, les experts nos comportements, mais personne ne nous dit pourquoi vivre. Cette absence de «pourquoi» est le véritable vol de l’espérance : elle nous laisse nus face aux ombres, sans boussole pour avancer.

Les lumières d’hier : quand l’espérance porte l’homme.
Pour comprendre ce que nous avons perdu, tournons-nous vers les sources d’espérance du passé.
La foi chrétienne, par exemple, a irrigué des siècles d’histoire européenne.
Elle ne promet pas un bonheur immédiat, mais une rédemption, une éternité qui donnait sens aux épreuves. L’homme n’est pas un accident cosmique, mais une créature appelée à la transcendance.

L’Épître aux Hébreux (11:1) nous rappelle que «la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas».
Cette vision, incarnée dans les cathédrales ou les écrits de Saint Augustin, offre une lumière dans les ténèbres, une espérance qui ne dépend pas des circonstances, mais d’une certitude intérieure capable de défier le visible.

Le sacré comme étincelle : Bernanos et les résistances actuelles.
Face au désenchantement moderne, le sacré peut-il raviver cette flamme ? Georges Bernanos, écrivain visionnaire, croyait en une espérance enracinée dans la profondeur de l’âme humaine.
Dans “Les grands cimetières sous la lune”, il dénonçait déjà un monde qui sacrifie l’esprit au profit de la matière. Pour lui, l’espérance n’était pas une illusion, mais une révolte contre le néant, un cri de vie porté par la foi.
Cette intuition résonne encore : retrouver l’espérance, c’est oser regarder au-delà des ombres, vers une lumière qui ne s’éteint pas.

Des exemples contemporains montrent que cette flamme n’est pas éteinte.
En Pologne, la résistance au communisme s’est nourrie d’une identité spirituelle profonde, mêlant catholicisme et patriotisme.
En Russie, malgré les dérives autoritaires, une quête de sens transcendant – via l’orthodoxie ou la littérature – persiste face au matérialisme occidental.
Ces sociétés, imparfaites, rappellent que le sacré peut être un rempart contre le désespoir.
Non par nostalgie d’un âge d’or, mais par une réinvention adaptée à notre temps : une espérance qui ne fuit pas la réalité, mais la traverse avec courage.

Où chercher l’espérance confisquée ?
Si l’espérance nous a été volée par les ombres modernes, où la retrouver ?
La réponse ne viendra ni des écrans, ni des discours politiques usés.
Elle gît en nous, dans cette part d’immortalité que nul ne peut confisquer. Parler depuis notre immortalité, comme le suggère cette réflexion, c’est reconnaître que l’homme n’est pas réductible à ses échecs, à ses crises, à ses peurs.
C’est puiser dans une dignité qui transcende les désillusions, une force qui ne dépend pas des circonstances extérieures, mais d’une vérité intérieure – cette «ferme assurance» dont parle l’Épître aux Hébreux (11:1).

Cette quête n’est pas abstraite.
Elle peut s’incarner dans des gestes concrets : reconstruire des communautés où l’on se parle, où l’on crée ensemble ; redonner du sens au travail, non comme une corvée, mais comme une offrande ; oser la beauté, dans l’art ou dans les relations humaines, comme un défi au cynisme.
Elle passe aussi par une réappropriation du temps : sortir de l’urgence perpétuelle pour retrouver le rythme de l’éternité, celui des saisons, des prières, des silences.
L’espérance n’est pas un état passif ; elle est une action, un choix lucide face aux ténèbres.

Un appel à l’action : éclairer les ombres.
Retrouver l’espérance, c’est refuser de céder aux ombres.
C’est dire non au désenchantement, au relativisme qui dissout tout, à la technocratie qui nous réduit à des numéros.

Lançons un appel avec une lucidité qui ose voir le pire pour mieux le dépasser. Inspirons-nous des résistants d’hier et d’aujourd’hui, de ceux qui, dans les ruines, ont planté des graines d’avenir. Puisons dans le sacré, non comme une fuite, mais comme une ancre.

Car l’espérance confisquée n’est pas perdue.
Elle attend, tapie dans nos âmes, prête à jaillir dès que nous oserons la revendiquer.
Elle n’est pas une promesse de jours faciles, mais une flamme qui brûle dans la nuit.
À nous de la raviver, de la porter, d’éclairer les ténèbres.
Parler depuis notre immortalité, c’est commencer dès aujourd’hui à vivre et c’est un appel puissant à l’action.

Monseigneur de Ségur : une voix d’éloquence et de foi face à la modernité.

Monseigneur Louis-Gaston de Ségur (1820-1881) est un phare de clarté spirituelle et intellectuelle.
Évêque et écrivain, Monseigneur de Ségur a marqué le XIXe siècle par sa défense ardente de la foi chrétienne et par son éloquence qui alliait profondeur théologique et simplicité.
Il a su, avec une plume vibrante et une conviction inébranlable, rappeler l’importance des valeurs éternelles face aux dérives d’un monde en mutation.
Cet article se propose d’explorer ses concepts clés avec des citations marquantes.

Une vie au service de la vérité et de la foi.

Monseigneur de Ségur, né dans une famille aristocratique française, a consacré sa vie à la défense de la foi dans un contexte de bouleversements idéologiques.
Aveugle dès l’âge de 35 ans, il n’en a pas moins poursuivi son apostolat avec une ferveur remarquable, écrivant des ouvrages accessibles aux fidèles comme aux sceptiques.
Ses écrits, marqués par une clarté et une passion communicative, visaient à réconcilier les âmes avec la vérité chrétienne, face à l’essor du positivisme et des idéologies révolutionnaires.

Comme il l’affirmait avec force : «Combattre la révolution est un acte de foi, un devoir religieux au premier chef.
C’est de plus un acte de bon citoyen et d’honnête homme ; car c’est défendre la patrie et la famille.»
Cette citation, tirée de ses écrits, révèle la profondeur de son engagement : pour lui, la foi n’est pas une abstraction, mais une force vive qui doit irriguer la société entière, de la cellule familiale à l’ordre public.
Ségur voyait dans la révolution – qu’il s’agisse de celle de 1789 ou des mouvements ultérieurs – une rupture avec l’ordre divin, une tentative de substituer à la vérité éternelle des idéologies humaines éphémères.

Les concepts fondamentaux de Monseigneur de Ségur.

1. La primauté de la foi face à la modernité.

Ségur s’est élevé contre l’idée que la modernité devait nécessairement s’opposer à la foi.
Pour lui, le progrès véritable ne peut se concevoir sans ancrage spirituel.
Il dénonçait avec vigueur l’illusion d’un monde qui, sous prétexte de rationalité, rejetait la transcendance au profit d’un matérialisme stérile.

Il percevait la modernité comme un défi spirituel, où l’Église devait non pas s’isoler, mais s’engager à dialoguer avec le monde sans compromettre ses principes.
Cette tension entre ouverture et fidélité est au cœur de son œuvre.
Contrairement à ceux qui voyaient dans toute ouverture une compromission, Ségur prônait une Église vivante, capable de répondre aux défis spirituels de son temps tout en restant ancrée dans la tradition.

2. La défense de la famille et de la patrie.

Pour Monseigneur de Ségur, la famille et la patrie formaient les piliers d’une société ordonnée selon les desseins divins.
Dans un siècle marqué par les bouleversements sociaux et les idéologies collectivistes, il rappelait que la famille est le premier rempart contre la désagrégation morale.
«La famille est le sanctuaire où l’âme humaine s’éveille à Dieu», écrivait-il, soulignant que l’éducation chrétienne des enfants est la clé pour préserver une société juste et harmonieuse.

Sa vision de la patrie, quant à elle, n’était pas un nationalisme étroit, mais une conception spirituelle où la nation est un espace où s’incarne la vocation divine des peuples.
En défendant la patrie, Ségur ne prônait pas la guerre ou l’exclusion, mais la préservation d’un ordre social où la foi guide les institutions.
Cette idée résonne dans sa célèbre formule : «C’est défendre la patrie et la famille», où il lie indissociablement l’amour de Dieu à l’amour des siens et de son pays.

3. L’éloquence comme arme spirituelle.

L’éloquence de Ségur n’était pas seulement un talent littéraire ; elle était une arme au service de la vérité.
Inspiré par des figures comme Blaise Pascal, dont il admirait la capacité à conjuguer rigueur intellectuelle et ferveur spirituelle, Ségur écrivait avec une simplicité qui touchait les cœurs tout en défiant les esprits.
Comme le souligne un commentaire sur ses œuvres, «la verve d’une ironie éloquente, des principes d’éternelle morale, la dialectique d’un bon sens convaincu» caractérisent son style.
(https://obtic.huma-num.fr/obvil-web/corpus/ecole/merlet_extraits-cours-superieurs-et-moyens-prose-et-poesie_1872)

Sa capacité à rendre la foi accessible sans la diluer est l’une de ses grandes forces. Dans ses ouvrages comme “Les Vérités populaires” ou “La Révolution”, il s’adressait autant aux érudits qu’aux simples fidèles, usant d’images et d’analogies tirées de la vie quotidienne pour illustrer des vérités profondes.

«Une étable, une crèche, un bœuf et un âne ! Quel palais, bon Dieu, et quel équipage !» écrivait-il à propos de la naissance du Christ, soulignant l’humilité divine comme un modèle pour l’humanité. Cette capacité à rendre le sacré tangible est au cœur de son éloquence.
(https://obtic.huma-num.fr/obvil-web/corpus/ecole/merlet_extraits-cours-superieurs-et-moyens-prose-et-poesie_1872)

Une pensée intemporelle face aux crises contemporaines.

L’héritage de Monseigneur de Ségur reste d’une actualité brûlante.
Il met en garde contre les idées qui cherchent à uniformiser les consciences et à éradiquer la foi.

Ségur nous invite à une rébellion intérieure, non pas violente, mais spirituelle : celle de l’âme qui refuse de se plier aux diktats d’une modernité désincarnée.
Cette liberté, pour Ségur, passe par un retour à la foi, à la famille et à la patrie, non comme des concepts figés, mais comme des réalités vivantes, enracinées dans la vérité divine.

Conclusion : un appel à la résistance spirituelle.

Monseigneur de Ségur, par sa vie et son œuvre, incarne une résistance à la fois douce et inflexible face aux assauts de la modernité.
Sa foi ardente, son éloquence vibrante et sa vision d’une société ordonnée par des principes chrétiens continuent d’inspirer ceux qui cherchent un sens dans un monde en crise.
Comme il l’écrivait, «cet enfant [le Christ] fit taire les oracles, avant de commencer à parler», nous rappelant que la vérité, même dans sa simplicité, a le pouvoir de renverser les idoles.
(https://obtic.huma-num.fr/obvil-web/corpus/ecole/merlet_extraits-cours-superieurs-et-moyens-prose-et-poesie_1872)

Dans un monde où les «mots du silence» – ceux qui parlent au cœur et à l’âme – se font rares, Ségur nous exhorte à écouter la voix de la foi, à défendre la famille et la patrie, et à cultiver une éloquence qui ne soit pas vaine, mais porteuse de vérité.

À nous, aujourd’hui, de relever ce défi, en nous inspirant de son exemple pour construire un avenir où la liberté intérieure triomphe des tyrannies modernes.