Brésil : Jair Bolsonaro face à une menace de 40 ans de prison alors que les rentiers prospèrent dans l’indifférence.

Jair Bolsonaro lors d’une manifestation à São Paulo, juin 2025.   

Résumé : 

Bolsonaro risque 40 ans de prison pour un supposé coup d’État.

Le juge est Alexandre de Moraes, lui-même accusé de censure via les Twitter Files, l’interdiction de X.

Alexandre a aussi emprisonné Débora, condamnée à 15 ans pour avoir écrit avec un rouge à lèvre sur une statue devant la cour suprême alors que des narcotrafiquants sont libérés en 24 heures.  

Trump impose des tarifs de 50 % et interdit de visas les collaborateurs et la famille de Moraes. 

Lula fait face à  de nouveaux scandales de corruption dont une touchant son frère pour des milliards sur les retraites des brésiliens. 

Le Brésil est en train de devenir un «Brasizuela».

Introduction : Une justice sous influence, un pays fracturé.

Depuis son départ de la présidence le 1er janvier 2023, Jair Messias Bolsonaro, figure emblématique de la droite conservatrice brésilienne, est confronté à une menace judiciaire sans précédent : une possible condamnation à 40 ans de prison pour des accusations de tentative de coup d’État. 

Ce procès, orchestré par le Tribunal Suprême Fédéral (STF) sous la direction du juge Alexandre de Moraes, nommé en 2017 par Michel Temer – vice-président de Dilma Rousseff, issue du Parti des travailleurs (PT) de Luiz Inácio Lula da Silva –, dépasse le cadre pénal pour devenir un symbole des fractures politiques, sociales et économiques du Brésil. 

Moraes, connu pour son intervention dans une affaire de chantage impliquant des photos intimes de la femme de Temer, Marcela Temer, en 2016, et pour sa gestion partiale des élections de 2022 à la tête du Tribunal supérieur électoral (TSE), est au cœur des controverses. 

Les révélations des “Twitter Files Brazil” ont exposé ses pratiques de censure massive, tandis que son interdiction de X au Brésil du 30 août au 8 octobre 2024, assortie d’amendes pour l’utilisation de VPN et du gel des avoirs de Starlink, a accentué l’instabilité juridique pour les entreprises. 

Les accusations d’infiltration par le gouvernement Lula dans les événements du 8 janvier 2023, les peines disproportionnées comme celle de Débora de Oliveira Saraiva, condamnée à 15 ans pour avoir écrit au rouge à lèvres sur une statue, la mort en détention de Cleidimar José de Almeida (« Cleizão »), l’emprisonnement du député Daniel Silveira, et l’exil de journalistes comme Allan dos Santos, Paulo Figueiredo, Ludmila Lins Grilo, et Rodrigo Constantino illustrent un climat d’autoritarisme judiciaire. 

Ces dérives s’accompagnent d’un scandale de corruption impliquant l’Institut national de sécurité sociale (INSS) et José Genoino, frère de Lula, accusé d’avoir détourné environ 2 milliards de reais (environ 364 millions USD) de fonds de pensions entre 2023 et 2024, ainsi que d’une augmentation des taxes, notamment une hausse de 20 % sur les carburants et de 15 % sur les produits de première nécessité, contribuant à une inflation de 6,5 % en 2024, et d’une réduction de 12 % du budget alloué au Benefício de Prestação Continuada (BPC), affectant 5,5 millions de bénéficiaires, principalement des personnes âgées et handicapées à faible revenu. 

À l’opposé, Bolsonaro, qui n’a jamais été condamné pour corruption sur plus de 30 ans de carrière politique, de conseiller municipal à député fédéral, a toujours combattu fermement la corruption, tandis que Lula est impliqué dans des détournements de trillions de reais (des estimations suggèrent jusqu’à 2 trillions de reais, soit environ 364 milliards USD, sur des décennies), notamment via les fonds du BNDES (Banque nationale brésilienne du développement économique et social), destinés à des projets brésiliens mais détournés vers des initiatives étrangères. 

Lula est associé à des projets internationaux financés, comme le port de Mariel à Cuba, une centrale hydroélectrique en Équateur, une centrale hydroélectrique au Pérou, un métro au Panama, une autoroute au Panama, un viaduc en Argentine, des souterrains en Argentine, des métros en Argentine, un pont au Venezuela, un barrage au Mozambique, un aéroport au Mozambique, une autoroute au Mozambique, une centrale hydroélectrique au Nicaragua, une route en Bolivie, et l’exportation de 127 autobus en Colombie. 

Lula a été libéré de prison en 2019 car la majorité des juges de la cour suprême ont été nommés par son parti et il a bénéficié d’un changement de jurisprudence (Edson Fachin, nommé en 2015 sous le gouvernement de Dilma Rousseff (du PT, parti de Lula), a joué un rôle clé en annulant certaines des condamnations de Lula).

Bolsonaro avait nommé en 2022 une équipe de transition pour Lula, incluant des figures comme Ciro Nogueira et Onyx Lorenzoni, assurant une passation de pouvoir pacifique et normale. 

Lors des manifestations du 8 janvier, il était aux États-Unis et avait appelé au calme sur ses réseaux sociaux, déclarant : « Ne cassez rien, le monde ne s’arrêtera pas demain. » 

Par ailleurs, le président américain Donald Trump a annoncé, via sa porte-parole Karoline Leavitt, une enquête sous la Section 301 contre le Brésil pour ses pratiques commerciales et ses atteintes à la liberté d’expression, avec la possibilité d’appliquer des sanctions sous le Global Magnitsky Act contre des responsables brésiliens, notamment Moraes. 

Lors de la campagne électorale américaine de 2024, Lula a déclaré, le 1er novembre 2024, une absurdité en affirmant que la victoire de Trump représenterait « le fascisme et le nazisme qui reviennent sous un autre visage », une remarque qui a suscité de nombreuses critiques. 

À l’international, André Ventura, leader de Chega, le plus grand parti du Portugal depuis les élections de 2024 où il a remporté 48 sièges, a exprimé sa préoccupation face à la crise brésilienne lors d’un débat parlementaire le 15 juillet 2025, appelant le Portugal à se distancier de l’administration Lula en raison de la censure et de l’autoritarisme judiciaire. 

Dans le même temps, la Selic, taux d’intérêt de référence des crédits bancaires, atteint des sommets proches des records de l’ère Fernando Henrique Cardoso (FHC), enrichissant les rentiers qui restent indifférents face à la censure et aux abus judiciaires.

Pour les lecteurs français, cet article présente les différents facteurs dans cette crise brésilienne : 

  • le rôle de l’Opération «Oncle Joe» dans l’élection de 2022
  • les révélations des “Twitter Files Brazil”,
  • les accusations d’infiltration lors des événements du 8 janvier, 
  • les récentes mesures judiciaires contre Bolsonaro, 
  • les enquêtes commerciales (section 301) et les tariffs douaniers imposés en réponse à la censure, à la persécution judiciaire, et au manque de transparence électorale. 

Nous analysons en profondeur : 

  • les charges contre Bolsonaro, 
  • la lettre de soutien de Trump, 
  • les efforts d’Eduardo Bolsonaro pour internationaliser sa défense,
  • l’instabilité juridique pour les affaires, 
  • les cas emblématiques de répression, les exils forcés, 
  • les scandales socio-économiques sous Lula, 
  • les réactions nationales et internationales et 
  • l’illusion de normalité institutionnelle entretenue par une élite déconnectée.

Le Brésil semble suivre les pas du Venezuela, avec seulement quelques mois devant lui pour définir s’il deviendra un « Brasizuela».

Le schéma qui a précédé l’autoritarisme vénézuélien sous Nicolás Maduro est le même actuellement au Brésil avec la censure massive, le contrôle des institutions, et l’emprisonnement de l’opposition.

I. Le contexte : Une démocratie sous pression internationale et judiciaire.

1.1 Les événements du 8 janvier 2023 : Une manipulation orchestrée ?

Le 8 janvier 2023, une semaine après l’investiture de Lula, élu en octobre 2022 avec 50,9 % des voix contre 49,1 % pour Bolsonaro, des milliers de manifestants bolsonaristes ont envahi le Congrès, le Palais du Planalto et le STF à Brasilia. 

Ces actes, comparés à l’assaut du Capitole américain, ont été qualifiés de tentative de coup d’État par les autorités. 

Cependant, les bolsonaristes affirment que les actes de vandalisme ont été orchestrés par des infiltrés liés au gouvernement Lula pour discréditer leur mouvement. 

Des témoignages de manifestants arrêtés décrivent des individus non identifiés, portant des vêtements distincts, incitant à la violence. 

Malgré les demandes répétées de Bolsonaro et de ses alliés, le gouvernement de Lula refuse toujours l’accès aux images des caméras de surveillance, alimentant les soupçons de dissimulation. 

Cette opacité, combinée à l’absence d’enquête indépendante, renforce les accusations de manipulation politique.

Au moment des manifestations, Bolsonaro se trouvait aux États-Unis, où il avait séjourné après avoir quitté la présidence. 

Dans une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux le 8 janvier 2023, il a appelé ses partisans au calme, déclarant : « Ne cassez rien, le monde ne s’arrêtera pas demain. » 

Cette prise de position, visant à désamorcer les tensions, contredit les accusations selon lesquelles il aurait incité à la violence. 

De plus, Bolsonaro avait assuré une transition pacifique en nommant une équipe de transition pour Lula, incluant des figures clés comme Ciro Nogueira, sénateur et président du parti Progressistes, et Onyx Lorenzoni, ancien ministre, garantissant une passation de pouvoir conforme aux normes démocratiques.

Le juge Alexandre de Moraes, nommé au STF par Michel Temer en 2017, supervise l’enquête. 

Temer, membre du Mouvement démocratique brésilien (MDB), était vice-président sous Dilma Rousseff (PT) avant de devenir président après sa destitution en 2016. 

Moraes, alors ministre de la Justice sous Temer, s’était illustré dans une affaire de chantage impliquant des photos intimes de Marcela Temer, piratées par un criminel. 

Son intervention musclée, mobilisant la police fédérale, avait renforcé sa réputation de rigueur, mais aussi son image d’homme de pouvoir proche des élites. 

Aujourd’hui, sa gestion autoritaire de l’enquête sur le 8 janvier, marquée par des arrestations massives, des ordonnances secrètes, et l’absence de transparence sur les images de surveillance, est dénoncée comme partiale par les bolsonaristes.

1.2 L’Opération « Oncle Joe » : une ingérence étrangère dans l’élection de 2022.

L’élection de 2022, cruciale pour le Brésil, a été marquée par une ingérence internationale sophistiquée, baptisée Opération « Oncle Joe » par le journaliste Cláudio Dantas. 

Ce terme, inspiré de l’Opération Brother Sam de 1964 – lorsque les États-Unis ont soutenu un coup d’État contre João Goulart –, désigne une campagne orchestrée par des ONGs financées par des fondations étrangères, des diplomates américains, et des médias alignés pour garantir la victoire de Lula. 

Le ministre Luís Roberto Barroso, alors président du TSE et actuel président du STF, a admis en mai 2025, lors de la Brazil Week à New York, avoir sollicité l’aide des États-Unis pour « contenir l’onde autoritaire » représentée par Bolsonaro. 

Barroso a rencontré à trois reprises le chargé d’affaires américain Douglas Koneff, obtenant une note de l’ambassade des États-Unis en juillet 2022 affirmant la « confiance » dans le système électoral brésilien.

Cette ingérence s’est matérialisée par des visites stratégiques de hauts responsables américains entre 2021 et 2022 : William Burns (CIA), Jake Sullivan, Victoria Nuland, et Lloyd Austin. 

Ces interventions, présentées comme une défense de la démocratie, visaient à neutraliser les critiques de Bolsonaro sur les urnes électroniques, renforçant le contrôle du STF et du TSE sur le processus électoral.

1.3 La gestion partiale de Moraes lors des élections de 2022.

En tant que président du TSE en 2022, Alexandre de Moraes a été accusé de partialité dans sa gestion du processus électoral. 

Voici plusieurs exemples concrets de son interventionnisme :

1. Suspension de contenus critiques : 

Moraes a ordonné la suppression de publications sur les réseaux sociaux remettant en question la fiabilité des urnes électroniques, souvent sans justification publique. 

Par exemple, en septembre 2022, il a fait suspendre les comptes de plusieurs influenceurs bolsonaristes pour avoir relayé des rapports sur des irrégularités présumées dans le dépouillement.

2. Enquête sur la réunion de Bolsonaro avec les ambassadeurs : 

Le 18 juillet 2022, Bolsonaro a convoqué des ambassadeurs étrangers pour exposer ses critiques sur le système électoral. 

Moraes a ouvert une enquête contre lui pour « atteinte aux institutions », qualifiant cette réunion de tentative de déstabilisation, bien que Bolsonaro n’ait appelé à aucune action violente.

3. Pressions sur les médias : 

Moraes a ciblé des organes de presse alignés sur Bolsonaro, comme “Jornal da Cidade Online” et “Revista Oeste” en ordonnant la démonétisation de leurs contenus sur les plateformes numériques. 

Ces mesures ont limité leur portée, réduisant la visibilité des critiques contre le TSE (Tribunal Supérieur Électoral).

4. Arrestations préventives : 

Avant le second tour, Moraes a ordonné des arrestations comme l’ancien député Roberto Jefferson, pour des discours jugés «antidémocratiques». 

Ces arrestations, souvent basées sur des accusations vagues, ont été perçues comme une tentative d’intimidation.

Ces actions, combinées à son rôle dans l’enquête sur le 8 janvier, ont renforcé l’image de Moraes comme un juge agissant avec partialité pour favoriser Lula et marginaliser Bolsonaro.

1.4 Les accusations contre Bolsonaro.

Bolsonaro fait face à cinq chefs d’accusation : 

  • organisation criminelle armée,
  • tentative d’abolition violente de l’État de droit, 
  • tentative de coup d’État,
  • dommages au patrimoine fédéral,
  • et détérioration de biens classés. 

Le procureur général Paulo Gonet l’accuse d’avoir orchestré un complot pour renverser l’ordre démocratique, s’appuyant sur des réunions avec des militaires, des discours critiques contre le STF et le TSE, et les déclarations de Mauro Cid, son ancien aide de camp. 

Les charges incluent soit disant des plans présumés pour assassiner Lula, le vice-président Geraldo Alckmin, et Moraes. 

Une condamnation pourrait entraîner jusqu’à 43 ans de prison.

La défense, menée par Celso Vilardi, conteste la fiabilité des preuves, notamment les déclarations de Cid, et dénonce des irrégularités procédurales, comme un accès limité au dossier. 

(Pour plus d’informations vous pouvez lire cet article sur Bolsonaro devant le STF). 

Elle argue que les accusations reposent sur des suppositions, soulignant la transition pacifique du pouvoir en 2023, facilitée par l’équipe de transition nommée par Bolsonaro, incluant Ciro Nogueira et Onyx Lorenzoni, ainsi que son absence du Brésil et son appel au calme lors des événements du 8 janvier. 

Par ailleurs, les partisans de Bolsonaro mettent en avant qu’il n’a jamais été condamné pour corruption sur plus de 30 ans de carrière politique, de conseiller municipal à député fédéral, et qu’il a toujours combattu fermement la corruption, contrairement à Lula.

Lula a été impliqué dans des détournements du BNDES (Banque Nationale du Développement Économique et Sociale) de trillions de reais (des estimations suggèrent jusqu’à 2 trillions de reais, soit environ 364 milliards USD, sur des décennies).

II. Les “Twitter Files Brazil”, l’interdiction de X, et l’excès judiciaire.

2.1 Une censure judiciaire sans précédent.

Les “Twitter Files Brazil“, publiés en 2024, ont révélé l’ampleur des interventions d’Alexandre de Moraes dans la régulation des réseaux sociaux. 

Entre 2020 et 2023, Moraes a émis des dizaines d’ordonnances secrètes ordonnant à X de suspendre des comptes de bolsonaristes, journalistes, et parlementaires pour des publications critiquant le STF ou le système électoral. 

Ces ordres, sans notification préalable ni droit de défense, ciblaient des figures comme Flávio Bolsonaro, Carla Zambelli, et des influenceurs de droite. 

Les “Twitter Files” ont montré que Moraes a collaboré avec des agences internationales, des algorithmes de gouvernements étrangers et des ONGs pour identifier les contenus à censurer. 

Nous vous indiquons à lire cet article de France Soir pour aller plus loin concernant “Le rôle du gouvernement des États-Unis dans le complexe industriel de la censure au Brésil – rapport de Civilization Works”.

Par exemple, en août 2022, Alexandre de Moraes a ordonné la suspension du compte du député Daniel Silveira pour des publications critiquant le STF, sans fournir de motif détaillé, ce qui est illégal. 

2.2 L’interdiction de X et les amendes pour VPN.

Du 30 août au 8 octobre 2024, Moraes a ordonné la suspension de X au Brésil après le refus d’Elon Musk d’obéir à  ses ordres illégaux de suspendre des comptes sans possibilité de recours et avec des amendes élevées. 

Cette décision faisait suite à une enquête ouverte en avril 2024 contre Musk, accusé d’avoir réactivé des comptes suspendus par le STF, notamment ceux liés à l’attaque du 8 janvier. 

Moraes a imposé une amende quotidienne de 50 000 reais (environ 9 104 USD) aux utilisateurs contournant l’interdiction d’accès à A via des VPN. 

Il a également gelé les avoirs de Starlink, entreprise de satellites de Musk, pour garantir le paiement de 18,3 millions de reais (3,33 millions USD) en amendes dues par X. 

Cette décision, a posé de sérieuses questions en raison de la séparation légale entre X et Starlink et a été levée le 13 septembre 2024 après le paiement des amendes.

Mais X est resté bloqué jusqu’au 8 octobre, date à laquelle la plateforme a nommé un représentant légal et s’est conformée aux ordres pourtant illégaux de Moraes.

Le 18 septembre 2024, X a brièvement contourné l’interdiction en redirigeant son trafic via Cloudflare, permettant à certains utilisateurs brésiliens d’y accéder sans VPN. 

Moraes a réagi en imposant une amende quotidienne de 5 millions de reais (921 676 USD) pour cette «tentative délibérée» de contourner l’interdiction, qualifiant Musk d’« hors-la-loi » qui favorise la «désinformation» et les «attaques contre l’État de droit démocratique».

2.3 Cas emblématiques d’excès judiciaire.

Les actions de Moraes ont conduit à des peines disproportionnées, à des morts en détention, et à des exils forcés, renforçant l’idée d’un autoritarisme judiciaire :

– Débora de Oliveira Saraiva : 

Condamnée à 15 ans de prison pour avoir écrit au rouge à lèvres sur une statue devant le bâtiment du STF lors des manifestations du 8 janvier 2023, Débora a été accusée de « tentative d’abolition violente de l’État de droit démocratique ». 

Cette peine, jugée ridicule par les bolsonaristes, contraste avec la clémence accordée à des narcotrafiquants notoires comme André Oliveira Macedo (« André do Rap ») et Gilberto Aparecido dos Santos (« Fuminho ») libérés sous 24 heures après leur arrestation grâce à des décisions judiciaires rapides par le juge Marco Aurélio Mello dans le cas d’André do Rap en 2020. 

Un cas récent vient encore souligner cette incohérence : 

Traduction: 

Arrêté samedi, un conducteur avec 545 kg de cocaïne est libéré par la justice dimanche. 

La cargaison vaut 4,2 millions de R$ à MS et atteint 11 millions de R$ en traversant la frontière avec São Paulo. Date de publication : 12/05/2025 08:59, Auteur : Aline dos Santos.

– Cleidimar José de Almeida (« Cleizão ») : 

Ce manifestant bolsonariste, arrêté après le 8 janvier, est mort en détention en 2023 après avoir demandé à plusieurs reprises à consulter un médecin pour des problèmes de santé. 

Les autorités pénitentiaires ont ignoré ses demandes, et sa mort a été perçue comme un symbole des conditions inhumaines imposées aux prisonniers politiques. Les bolsonaristes accusent le STF de négligence criminelle dans ce cas.

– Daniel Silveira : 

Ancien député fédéral, Silveira a été condamné en avril 2022 à 8 ans et 9 mois de prison pour avoir dénoncé l’autoritarisme d’Alexandre de Moraes dans des vidéos en ligne. 

Accusé d’« attaques contre les institutions » et de « tentative d’abolition violente de l’État de droit », il a été emprisonné pour avoir simplement exercé sa liberté d’expression dans des vidéos.  

Bien que gracié par Bolsonaro en 2022, Silveira a été de nouveau ciblé par Moraes, qui a ordonné sa réincarcération en 2023.

– Exils forcés : 

Plusieurs figures bolsonaristes ont fui le Brésil pour échapper à des mandats d’arrêt émis par Moraes :

  – Allan dos Santos : 

Journaliste influent, il vit en exil aux États-Unis depuis 2021 après que Moraes a ordonné la suspension de ses comptes sur X et d’autres plateformes pour « désinformation » et « menaces contre le STF ». 

Dos Santos a dénoncé les fraudes electorales de 2022.

  – Paulo Figueiredo : 

Journaliste et commentateur, Figueiredo est en exil aux États-Unis, où il a été chargé, avec Eduardo Bolsonaro, de sensibiliser l’administration Trump aux abus de Moraes. 

Il a été accusé de participer au complot présumé du 8 janvier et fait l’objet d’un mandat d’arrêt. 

Figueiredo a déclaré dans une interview au “Washington Post” que l’objectif de son travail est désormais de « libérer les Brésiliens » des abus judiciaires.

  – Ludmila Lins Grilo : 

Ancienne juge fédérale, Ludmila a été contrainte à l’exil aux États-Unis après avoir critiqué les décisions de Moraes, notamment ses ordonnances de censure. 

En 2022, elle a dénoncé publiquement l’arrestation du parlementaire Daniel Silveira comme un abus de pouvoir, ce qui a conduit à des enquêtes contre elle pour « diffamation » contre le STF. 

Elle vit désormais en Floride, où elle continue de s’exprimer sur X.

  – Rodrigo Constantino : 

Commentateur conservateur, Constantino s’est exilé en Argentine puis aux Etats Unis après avoir fait l’objet d’enquêtes pour ses critiques du STF et de Moraes. 

Accusé de « propagation de désinformation », il a choisi l’exil pour éviter une arrestation potentielle. 

D’autres figures, comme le journaliste Oswaldo Eustáquio, ont également fui en Espagne, formant une communauté d’exilés bolsonaristes.

III. La lettre de Trump, l’enquête Section 301, et les sanctions potentielles du Magnitsky Act.

3.1 La lettre de soutien de Donald Trump.

Le 17 juillet 2025, Donald Trump a adressé une lettre officielle à Jair Bolsonaro, dans laquelle il dénonce le « traitement injuste » infligé à l’ancien président brésilien et exprime son inquiétude face aux atteintes à la liberté d’expression au Brésil. 

Dans cette lettre, Trump critique explicitement le STF et le gouvernement Lula, accusant Moraes de mener une « chasse aux sorcières » contre Bolsonaro, sa famille, et ses partisans. 

Il appelle à :

  • 1. L’amnistie pour Bolsonaro, ses proches, et ses soutiens poursuivis judiciairement.
  • 2. La fin des enquêtes et des procès relevant du « lawfare » (utilisation abusive du système judiciaire à des fins politiques).
  • 3. Des élections transparentes en 2026, avec la participation d’une « véritable opposition » et un système électoral auditable.
  • 4. Une discussion sur les échanges commerciaux pour éviter une guerre tarifaire.

Trump a justifié l’imposition de droits de douane de 50 % sur les importations brésiliennes, annoncée le 9 juillet 2025 et effective dès le 1er août, en réponse à la censure des journalistes, la persécution de députés et de citoyens comme Daniel Silveira et Débora de Oliveira Saraiva, le manque de liberté d’expression, et l’absence de contrôle des urnes électroniques. 

Ces tariffs, bien que controversés, ont renforcé la position de Bolsonaro comme victime d’un complot politique, tout en exacerbant les tensions diplomatiques entre les États-Unis et le Brésil, notamment après la déclaration provocatrice de Lula le 1er novembre 2024, lors de la campagne électorale américaine, affirmant que la victoire de Trump représenterait « le fascisme et le nazisme qui reviennent sous un autre visage ».

3.2 L’enquête Section 301 et les déclarations de Karoline Leavitt.

Le 9 juillet 2025, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a annoncé que le président Trump avait ordonné une enquête sous la Section 301 du Trade Act de 1974 contre le Brésil, ciblant ses pratiques commerciales jugées déloyales et ses « attaques » contre les entreprises technologiques américaines, notamment en raison de la censure imposée par Moraes. 

Cette enquête, officiellement lancée le 16 juillet 2025 par le Bureau du représentant américain au commerce (USTR), examine les barrières commerciales numériques, les tariffs, et les pratiques de protection de la propriété intellectuelle au Brésil, ainsi que les restrictions imposées aux entreprises américaines comme X et Rumble. 

Le représentant commercial Jamieson Greer a déclaré : « Les barrières tarifaires et non tarifaires du Brésil méritent une enquête approfondie et des mesures correctives potentielles. » 

L’enquête pourrait entraîner des sanctions commerciales supplémentaires, y compris des tariffs accrus, si des pratiques déloyales sont confirmées.

Les conséquences potentielles de cette enquête sont significatives :

– Impact économique : 

Les tariffs de 50 % imposés à partir du 1er août 2025, combinés à d’éventuelles sanctions supplémentaires issues de l’enquête, pourraient affecter les exportations brésiliennes, notamment l’éthanol, l’acier, et les produits agricoles comme les oranges, le café, et le bœuf, qui représentaient environ 31,7 milliards USD d’exportations vers les États-Unis en 2024. 

Le Brésil a répondu par la voix de Lula, qui a promis une réponse conforme à la loi brésilienne, laissant craindre une escalade vers une guerre commerciale puis il s’est ravisé. 

– Pression politique : 

L’enquête vise à faire pression sur le gouvernement Lula pour qu’il revise ses politiques de censure et ses pratiques judiciaires, perçues comme des obstacles à la liberté d’expression et aux intérêts commerciaux américains. 

Elle renforce également la position de Bolsonaro sur la scène internationale, en mettant en lumière les abus judiciaires dénoncés par ses partisans.

– Précédent pour les relations bilatérales : 

Cette action marque une rupture dans les relations entre les États-Unis et le Brésil, deux démocraties majeures de l’hémisphère occidental. 

Selon Brad Setser, ancien responsable commercial américain, cette initiative unilatérale pourrait déclencher une spirale de représailles économiques préjudiciables aux deux pays.

3.3 Le Global Magnitsky Act : Une menace de sanctions personnelles.

En parallèle, des discussions ont émergé sur l’application potentielle du Global Magnitsky Human Rights Accountability Act de 2016 contre des responsables brésiliens, notamment Alexandre de Moraes. 

Cette loi, initialement adoptée en 2012 pour sanctionner des responsables russes impliqués dans la mort de Sergei Magnitsky, permet aux États-Unis de geler les avoirs et d’interdire l’entrée sur leur territoire de personnes étrangères accusées de violations des droits humains ou de corruption. 

Depuis 2016, elle s’applique à l’échelle mondiale, ayant été utilisée contre des officiels en Chine, en Arabie saoudite, et ailleurs.

Ces sanctions pourraient inclure :

– Gel des avoirs : 

Les comptes bancaires et actifs de Moraes aux États-Unis, ainsi que ceux de ses proches collaborateurs, pourraient être gelés par l’Office of Foreign Assets Control (OFAC).

– Interdiction de voyage : 

Moraes et d’autres responsables pourraient se voir refuser l’entrée aux États-Unis.

«Le Président Trump a clairement indiqué que son administration tiendra responsables les ressortissants étrangers responsables de la censure d’expressions protégées aux États-Unis. 

La chasse aux sorcières politique menée par le juge de la Cour suprême fédérale brésilienne Alexandre de Moraes contre Jair Bolsonaro a créé un complexe de persécution et de censure d’une ampleur telle qu’il ne viole pas seulement les droits fondamentaux des Brésiliens, mais s’étend également au-delà des frontières brésiliennes pour cibler des Américains.

J’ai donc ordonné la révocation des visas pour Moraes et ses alliés au sein de la cour, ainsi que pour leurs membres de la famille immédiate, avec effet immédiat.»

Le secrétaire d’État Marco Rubio le 18 juillet 2025.

– Sanctions financières : 

Les entreprises liées à Moraes pourraient être soumises à des restrictions financières, limitant leur accès au système bancaire américain.

3.4 Nouvelles mesures judiciaires contre Bolsonaro.

Le 18 juillet 2025, un jour après la diffusion par Bolsonaro d’une vidéo remerciant Trump pour son soutien, Moraes a ordonné des mesures draconiennes contre l’ancien président :

  • 1. Port obligatoire d’une chevillère électronique.
  • 2. Interdiction de quitter son domicile entre 19h et 7h.
  • 3. Interdiction d’utiliser les réseaux sociaux.
  • 4. Interdiction de communiquer avec certains associés, bien que la liste n’ait pas été précisée publiquement.

Ces mesures, perçues comme une réponse directe à la lettre de Trump, à l’enquête Section 301, et à la mobilisation internationale d’Eduardo, ont été dénoncées comme une tentative de museler Bolsonaro avant son procès. 

IV. Eduardo Bolsonaro : Une croisade internationale contre la persécution.

4.1 Un exil stratégique aux États-Unis.

Eduardo Bolsonaro, député fédéral et fils de Jair, s’est imposé comme le fer de lance de la défense de son père. 

En mars 2025, il a pris un congé de son mandat et s’est installé aux États-Unis pour dénoncer la « persécution politique » orchestrée par Moraes. 

Citant les “Twitter Files Brazil”, l’interdiction de X, la gestion partiale de Moraes lors des élections de 2022, et les récentes mesures contre son père, Eduardo accuse le STF de censure massive et d’abus de pouvoir. 

Il a rencontré des parlementaires républicains proches de Donald Trump, plaidant pour des sanctions contre Moraes, y compris sous le Magnitsky Act. 

Sur X, il a déclaré : 

« Moraes a censuré des centaines de voix pour protéger Lula, manipulé les élections de 2022, interdit X, et maintenant impose des mesures draconiennes à mon père. 

Nous demandons justice à l’international. »

Eduardo a collaboré avec Paulo Figueiredo, exilé aux États-Unis, pour sensibiliser l’administration Trump. Figueiredo a déclaré au “Washington Post” avoir visité la Maison Blanche à de multiples reprises avec Eduardo et soumis des rapports sur la situation au Brésil à près de 50 membres du Congrès.

4.2 L’appui de Trump.

Eduardo a obtenu le soutien de Donald Trump, dont la lettre du 17 juillet 2025, les tariffs douaniers de 50 %, et l’enquête Section 301 ont amplifié la visibilité de la cause bolsonariste. 

Trump a expliqué dans sa lettre la nécessité ces mesures à la censure des journalistes, à la persécution de figures comme Daniel Silveira et Débora de Oliveira Saraiva, au manque de liberté d’expression, et à l’opacité du système électoral, notamment l’absence d’audit des urnes électroniques. 

4.3 Une campagne numérique et populaire.

Eduardo utilise X pour relayer les “Twitter Files Brazil”, les accusations d’infiltration dans le 8 janvier, les abus de Moraes, et les cas de Débora, Cleizão, et Silveira. 

Il appelle à des manifestations massives, comme celle du 29 juin 2025 à São Paulo, qui a rassemblé des milliers de sympathisants, et celle du 16 mars 2025 à Copacabana, demandant l’amnistie pour les prisonniers du 8 janvier. 

Ces rassemblements maintiennent la pression sur le gouvernement Lula, qui refuse toujours l’accès aux images des caméras de surveillance.

V. Scandales socio-économiques sous Lula.

5.1 Le scandale de corruption de l’INSS.

Un scandale majeur a éclaté en 2024 impliquant José Genoino, frère de Lula, accusé de détournement de fonds à l’Institut national de sécurité sociale (INSS). 

Selon des enquêtes de la police fédérale, Genoino aurait orchestré un schéma de fraude ayant détourné environ 2 milliards de reais (environ 364 millions USD) de fonds de pensions entre 2023 et 2024, impliquant des fonctionnaires corrompus. 

Lula est aussi impliqué dans des détournements massifs, estimés à des trillions de reais (jusqu’à 2 trillions de reais, soit environ 364 milliards USD), notamment via les fonds du BNDES (Banque nationale brésilienne du développement économique et social), destinés à des projets brésiliens mais détournés vers des initiatives étrangères.

5.2 Augmentation des taxes et de l’inflation, réduction des aides sociales.

Sous Lula, l’inflation a atteint 6,5 % en 2024, aggravée par une augmentation excessive des taxes, notamment une hausse de 20 % sur les carburants et de 15 % sur les produits de première nécessité, qui a alourdi le coût de la vie pour les classes populaires. 

Le Benefício de Prestação Continuada (BPC), une aide sociale destinée aux personnes âgées et handicapées à faible revenu, a vu son budget réduit de 12 % en 2024, affectant environ 5,5 millions de bénéficiaires, dont le pouvoir d’achat a été érodé par l’inflation et les restrictions budgétaires. 

Lula suit une politique économique favorisant les élites et négligeant les plus vulnérables.

5.3 Projets internationaux financés et oubli du nord du Brésil.

Pendant que le nord du Brésil souffrait de soif et de faim, les bolsonaristes rappellent que le gouvernement de Lula est associé à des projets internationaux financés, souvent perçus comme des détournements des fonds du BNDES destinés à des initiatives brésiliennes. 

Parmi ceux-ci : le port de Mariel à Cuba, une centrale hydroélectrique en Équateur, une centrale hydroélectrique au Pérou, un métro au Panama, une autoroute au Panama, un viaduc en Argentine, des souterrains en Argentine, des métros en Argentine, un pont au Venezuela, un barrage au Mozambique, un aéroport au Mozambique, une autoroute au Mozambique, une centrale hydroélectrique au Nicaragua, une route en Bolivie, et l’exportation de 127 autobus en Colombie. 

Ces initiatives, financées par des prêts ou des investissements brésiliens, sont citées comme des exemples de détournement de fonds, alors que les ressources auraient pu être allouées à la lutte contre la pauvreté et la sécheresse dans le nord-est du pays. 

Les slogans comme « NOUS N’OUBLIERONS JAMAIS » résonnent parmi les partisans de Bolsonaro pour dénoncer ces priorités.

VI. Réactions : Une société divisée, une communauté internationale partagée

6.1 Au Brésil : Un fossé idéologique.

Le procès de Bolsonaro polarise le Brésil. 

Les bolsonaristes, soutenus par Flávio Bolsonaro, dénoncent une justice politisée, des infiltrés dans le 8 janvier, la gestion partiale de Moraes lors des élections, son interdiction de X, et les peines disproportionnées comme celle de Débora de Oliveira Saraiva. Sur X, Flávio a qualifié Moraes de « tyran judiciaire », accusant le STF de couvrir les manipulations du gouvernement Lula, y compris les scandales de l’INSS et les projets internationaux financés au détriment du nord du Brésil. 

Les grands médias, alignés sur le STF, minimisent les accusations d’infiltration, les “Twitter Files”, l’interdiction de X, et le scandale de l’INSS, présentant Moraes comme un rempart contre le chaos et une soit disante “attaque contre l’état démocratique de droit”.

Lula rejette les pressions de Trump, qualifiant ce dernier d’« empereur autoproclamé ».

Il évite de commenter les révélations sur l’Opération « Oncle Joe », les “Twitter Files”, les actions de Moraes, et le scandale de l’INSS, renforçant l’idée d’une justice et d’un gouvernement sous contrôle politique.

6.2 À l’international : soutiens et silences.

Outre Trump, des figures conservatives comme Maria Elvira Salazar dénoncent une persécution politique. 

En Europe, des mouvements populistes soutiennent Bolsonaro, mais les gouvernements restent prudents, invoquant l’État de droit. 

L’OEA, via Pedro Vaca, a critiqué les abus judiciaires, y compris l’interdiction de X et les peines excessives, mais sans impact concret. 

L’asymétrie est frappante : les démarches de Barroso auprès des États-Unis sont saluées, tandis que celles d’Eduardo sont qualifiées de trahison.

VII. Le contexte économique : Les rentiers et l’illusion de normalité.

7.1 La Selic à un sommet historique.

La Selic, fixée à 14,25 % en 2025, atteint des niveaux proches des records de l’ère FHC. 

Cette politique monétaire restrictive enrichit les rentiers, qui profitent de rendements élevés sur les obligations d’État, mais aggrave les difficultés des classes populaires face à une inflation galopante. 

Cette prospérité des élites contraste avec leur indifférence face aux abus judiciaires, à la censure et aux scandales socio-économiques.

7.2 L’instabilité juridique pour les affaires.

Les actions de Moraes, notamment l’interdiction de X et le gel des avoirs de Starlink, ont créé une instabilité juridique majeure pour les entreprises. 

Le blocage de X du 30 août au 8 octobre 2024 a perturbé un marché de 40 millions d’utilisateurs mensuels, tandis que l’amende de 50 000 reais par jour pour l’utilisation de VPN a suscité des critiques, notamment de la part du député Marcel van Hattem. 

Le gel des avoirs de Starlink, levé le 13 septembre 2024 après le paiement de 18,35 millions de reais, a été dénoncé comme une violation du principe de séparation des entités juridiques, Musk soulignant que X et Starlink ont des structures actionnariales distinctes.

Cette imprévisibilité décourage les investissements étrangers, notamment dans les secteurs technologiques. 

Le président de la Chambre des députés, Arthur Lira, a critiqué ces mesures lors d’un événement pour investisseurs organisé par XP Inc., soulignant les risques pour l’attractivité du Brésil. 

Le gel des comptes de Starlink a menacé l’accès à Internet pour 250 000 clients, affectant la télémédecine et l’éducation dans les zones reculées. 

Les tariffs de Trump, motivés par la censure et la persécution judiciaire, aggravent cette instabilité, menaçant les exportations agricoles (oranges, café, bœuf), piliers de l’économie brésilienne. 

L’enquête Section 301 pourrait entraîner des sanctions commerciales supplémentaires, amplifiant ces effets économiques.

VIII. Analyse : Une démocratie en crise.

8.1 Un procès sous influence.

Le procès de Bolsonaro, les “Twitter Files Brazil”, les accusations d’infiltration dans le 8 janvier, la gestion partiale de Moraes lors des élections de 2022, l’interdiction de X, les peines excessives comme celle de Débora, la mort de Cleizão, l’emprisonnement de Daniel Silveira, et l’exil de figures comme Allan dos Santos soulignent une justice sous influence. 

L’impartialité du STF est remise en cause par les ordonnances secrètes de Moraes, son rôle dans l’Opération « Oncle Joe », son passé lié à Temer, et ses actions contre X et Starlink. 

L’opacité sur les caméras de surveillance, le scandale de l’INSS, et l’absence d’incitation de Bolsonaro à la violence, confirmée par son appel au calme depuis les États-Unis, renforcent les soupçons de manipulation.

8.2 Une polarisation explosive.

La menace des 40 ans de prison, les nouvelles mesures contre Bolsonaro, les révélations sur l’ingérence étrangère, la censure, les scandales socio-économiques, et l’enquête Section 301 risquent d’exacerber la polarisation. 

Les bolsonaristes, galvanisés par les “Twitter Files”, la lettre de Trump, et les actions d’Eduardo, pourraient intensifier leurs mobilisations. 

Une condamnation de Bolsonaro pourrait déclencher des troubles, tandis qu’un acquittement discréditerait le STF.

8.3 Une souveraineté compromise.

L’indifférence des rentiers, l’ingérence étrangère révélée par l’Opération « Oncle Joe », l’exil de figures comme Allan dos Santos et Paulo Figueiredo, l’instabilité juridique causée par Moraes, les scandales comme celui de l’INSS, les projets internationaux financés au détriment du nord du Brésil, et la menace de sanctions sous le Magnitsky Act mettent en lumière un pays qui a sombré dans l’autoritarisme. 

Le Brésil, manipulé par des intérêts transnationaux et une justice partiale, peine à garantir une démocratie véritable.

Conclusion : un tournant critique pour le Brésil.

Le procès de Jair Bolsonaro, les révélations des “Twitter Files Brazil”, les accusations d’infiltration dans le 8 janvier, la gestion partiale de Moraes lors des élections de 2022, l’interdiction de X, les peines disproportionnées comme celle de Débora de Oliveira Saraiva, la mort de Cleizão, l’emprisonnement de Daniel Silveira, l’exil de figures comme Allan dos Santos, Paulo Figueiredo, Ludmila Lins Grilo, et Rodrigo Constantino, le scandale de corruption de l’INSS, et la crise économique marquée par une inflation de 6,5 %, une hausse des taxes de 20 % sur les carburants et 15 % sur les produits de première nécessité, et une réduction de 12 % du budget du BPC affectant 5,5 millions de bénéficiaires placent le Brésil face à une crise démocratique majeure. 

La lettre de Trump du 17 juillet 2025, les nouvelles mesures judiciaires contre Bolsonaro du 18 juillet, l’enquête Section 301 annoncée par Karoline Leavitt, la menace de sanctions sous le Magnitsky Act, et la déclaration provocatrice de Lula le 1er novembre 2024, qualifiant Trump de « fascisme et nazisme sous un autre visage », soulignent l’ampleur de la persécution politique dénoncée par les bolsonaristes. 

L’instabilité juridique, exacerbée par les actions contre X et Starlink, et les tariffs de Trump en réponse à la censure et au manque de transparence électorale révèlent un pays fracturé. 

Malgré la transition pacifique orchestrée par Bolsonaro via une équipe incluant Ciro Nogueira et Onyx Lorenzoni, et son appel au calme depuis les États-Unis, le verdict, attendu en septembre 2025, jugera non seulement Bolsonaro, mais aussi la capacité du Brésil à restaurer une justice impartiale et une souveraineté nationale face aux pressions internes et externes. 

“NOUS N’OUBLIERONS JAMAIS” les souffrances du nord du Brésil pendant que Lula est associé à des projets internationaux financés via le BNDES comme le port de Mariel à Cuba ou une centrale hydroélectrique dans la dictature du Nicaragua qui emprisonne des religieux.

Audience de la Chambre des représentants lors de la commission juridique sur le “complexe industriel de la censure”, le 12 février 2025.

Voici l’article ici sur France Soir :

https://www.francesoir.fr/politique-monde-societe-justice/le-complexe-industriel-de-la-censure-une-menace-mondiale-la-liberte

Les journalistes des ‘Twitter Files’, Matt Taibbi et Michael Shellenberger, témoignent aux côtés de la journaliste canadienne Rupa Subramanya sur la campagne de censure de l’administration Biden et d’autres menaces contre la liberté d’expression.

Sommaire :

– Introduction du terme “complexe industriel de censure”.

– Personnages clés.

– Introduction de Jim Jordan (représentant du congrès élu dans l’état de l’Ohio et président de la commission des affaires juridiques).

– Intervention de Rupa Subramanya.

– Intervention de Matt Taibi.

– Intervention de Michael Schellenberger.

Le rôle du gouvernement 🇺🇸 dans le “complexe industriel de la censure” au 🇧🇷.

Article publié aussi sur France soir.

Le rôle du gouvernement des États-Unis dans le complexe industriel de la censure au Brésil.

Par Phoebe Smith, Alex Gutentag, Eli Vieira et David Ágape. Traduit en français par Antoine Bachelin Sena.

Résumé exécutif: 

Principales organisations:

  • – Laboratoire de recherche forensique digitale du Conseil Atlantique (DFRLab).
  • – Agence centrale de renseignement (CIA).
  • – Dotations du Congrès.
  • – Consortium pour les élections et le renforcement du processus politique.
  • – Agence de sécurité cybernétique et infrastructure.
  • – Département fédéral des enquêtes.
  • – Institut républicain international.
  • – Institut démocratique national.
  • – Fonds national pour la démocratie.
  • – Agence des États-Unis pour le développement international.
  • – Département d’État des États-Unis.
  • – Ambassade des États-Unis.
  • – La Maison Blanche.

Résumé exécutif:

Ces dernières années, la Cour suprême du Brésil a pris des mesures de plus en plus drastiques pour censurer le contenu en ligne. 

La Cour suprême fédérale (STF) et le Tribunal électoral supérieur (TSE), même s’ils semblent opérer de manière indépendante, ont été fortement influencées par des organisations non gouvernementales (ONGs) financées par le gouvernement des États-Unis. 

De plus, diverses agences et autorités américaines ont joué un rôle dans l’encouragement et la facilitation de la censure au Brésil.

Le complexe industriel de la censure au Brésil – un vaste réseau d’ONG, de vérificateurs de faits ou fact checkers et d’agents étatiques – reçoit souvent des suggestions, des formations et un soutien financier de son homologue américain. 

En soutenant la censure brésilienne, le gouvernement fédéral des États-Unis et ses filiales se sont engagés dans des interventions étrangères inappropriées, visant spécifiquement les élections et les politiques publiques.

Les entités américaines impliquées directement et indirectement dans le complexe industriel de la censure au Brésil incluent : 

  • le Conseil Atlantique, 
  • le Congrès américain, 
  • le Federal Bureau of Investigations (FBI), 
  • le National Endowment for Democracy (NED), 
  • la Fondation nationale des sciences (NSF), 
  • le Département d’État, 
  • l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), 
  • la Maison Blanche et d’autres.

Les activités des agences et des groupes financés par le gouvernement des États-Unis dans leur ensemble montrent clairement une campagne visant à interférer dans le processus démocratique du Brésil. 

Le gouvernement des États-Unis devrait cesser de financer cette campagne ainsi que des campagnes similaires afin de respecter la souveraineté nationale de ses alliés et d’éviter de miner la démocratie à l’étranger.

Principales organisations:

  • Laboratoire de recherche forensique digitale du Conseil Atlantique (DFRLab).

Le DFRLab est financé par le Fonds national pour la démocratie (NED), le Département d’État et l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). 

Lors de divers événements organisés par le DFRLab, les palestrants ont plaidé pour une censure généralisée au Brésil. 

Lors d’un panel du DFRLab en 2019, des chercheurs spécialisés dans la désinformation ont affirmé que les messages privés cryptés représentaient une menace pour la démocratie au Brésil. 

(Benz, M. le 26 juin 2023 : “Les impôts américains financent la censure des messages texte au Brésil”, source : 

En ligne avec cette vision, WhatsApp a banni des centaines de milliers de comptes au Brésil et, en 2022, le ministre du STF Alexandre de Moraes a ordonné la suspension de Telegram, bloquant temporairement tout accès à l’application dans le pays. 

Le DFRLab a été cité dans le plan stratégique du TSE pour les élections de 2022, marquées par la censure.

En 2019, le Conseil Atlantique a publié un rapport intitulé « Désinformation dans les démocraties : Renforcer la résilience numérique en Amérique latine », qui affirme : « Bolsonaro a été élu avec 55 % des voix au second tour – une victoire attribuée non seulement à la situation économique et politique compliquée dans laquelle le Brésil se trouvait, mais aussi à l’utilisation efficace des réseaux sociaux comme principal moyen de connexion avec les électeurs brésiliens. » 

(Brookie, G., Marczak, J., & Braga, R. le 28 mars 2019. “Désinformation dans les démocraties : fortifier la résilience digitale en Amérique Latine”. Source : https://issuu.com/atlanticcouncil/docs/ac_disinformation_in_latam_final)

Le rapport conclut que l’élection a été fortement influencée par la « désinformation » sur des plateformes cryptées.

Agence centrale de renseignement (CIA):

En mai 2022, Reuters a rapporté que le directeur de la CIA aurait dit à des responsables brésiliens de haut niveau que Bolsonaro devait cesser de diffuser de la désinformation liée aux élections et d’éroder la confiance dans le système électoral du pays. 

Un autre rapport prétend que c’était la délégation du directeur, et non le directeur lui-même, qui a transmis ce message, tandis que d’autres sources le nient.

(Stargardter, G. e Spetalnick, M. le 5 mai 2022. Le chef exécutilf de la CIA a dit au gouvernement Bolsonaro de ne pas s’immiscer dans les élections brésiliennes, relatent des sources. Reuters. Source : https://www.reuters.com/world/americas/exclusive-cia-chief-told-bolsonaro-government-not-mess-with-b razil-election-2022-05-05)

Entités du Congrès:

Le Wilson Center, qui est financé par le Congrès des États-Unis, a travaillé avec des fonds du Département de Sécurité Intérieure (DHS) dans une initiative intitulée « Agents contre la désinformation : vaincre la désinformation avec des jeux numériques », en tant que « méthode d’inoculation » contre la désinformation pour les jeunes étudiants.

(Buynevich, O. le 7 juin 2024. Le jeu vidéo financé par le DHS met en scène le gouvernement en tant que « super-héros » contre la « désinformation ».

https://foundationforfreedomonline.com/dhs-funded-video-game-pits-superhero-government-against-di sinformation)

Le Wilson Center a expliqué que le jeu avait déjà été testé auparavant dans des pays

comme le Brésil et avait « créé un atelier sur comment vaincre la désinformation » pour « les membres du Parlement, les congressistes et les fonctionnaires ». 

(Centre Wilson. Comment le Wilson Center est financé ? https://www.wilsoncenter.org/how-the-wilson-center-funded) 

Les participants « n'[ont] pas seulement appris à identifier la désinformation, mais aussi à travailler avec des groupes de parties prenantes (c’est-à-dire les médias, l’industrie et le gouvernement) dans la réponse à la désinformation – et, ce qui est important pour la prévention, dans la nécessité de formuler des stratégies collaboratives à court et à long terme. »

La National Science Foundation, qui est également financée par le Congrès des États-Unis, a accordé une subvention de 200 000 dollars à l’Université George Washington en 2022 pour son travail de lutte contre la désinformation au Brésil, ainsi que dans trois autres pays. 

(Sur la National Science Foundation (NSF) : https://www.usaspending.gov/agency/national-science-foundation?fy=2024

Benz, M. le 26 juin 2023 : “La National Science Foundation de Biden a injecté près de 40 millions de dollars en subventions et contrats de censure sur les réseaux sociaux.” 

Source : https://foundationforfreedomonline.com/bidens-national-science-foundation-has-pumped-nearly-40-milli on-into-social-media-censorship-grants-and-contracts)

L’initiative « utilise diverses méthodes pour étudier comment les politiciens populistes ont déformé la communication sur la santé pendant la pandémie de Covid-19 afin d’encourager des attitudes polarisées et la méfiance parmi les citoyens, les rendant ainsi plus vulnérables à la désinformation”.

(Benz, M. le 5 septembre 2024. Dictionnaire FFO Censorpeak. https://x.com/MikeBenzCyber/status/1711411914629079463?s=20)

Des chercheurs individuels comme Kate Starbird ont reçu régulièrement des subventions de la National Science Foundation pour leur travail de contre-désinformation, qui a caractérisé les partisans de Jair Bolsonaro au Brésil comme des propagateurs de désinformation dangereuse.

(Starbird, K. (2022). Financement des recherche de Kate Starbird. Faculté de l’Université de Washington. https://archive.ph/1KLAA

 Benz, M. le 7 juin 2023. L’Agence de Censure du DHS a eu une première mission étrange : interdire les discours qui remettent en question les événements électoraux de « mirage rouge, changement bleu ». Source : https://foundationforfreedomonline.com/dhs-censorship-agency-had-strange-first-mission-banning-sp ch-that-casts-doubt-on-red-mirage-blue-shift-election-events/)

La NSF a également financé l’ONG Meedan avec un contrat de 5 749 900 dollars distribués entre 2021 et 2024 pour la création “d’outils de vérification des faits académiques et de collaboration communautaire, combattant la haine, l’abus et la désinformation avec des partenariats menés par des minorités ». 

La NSF a également accordé à Meedan 255 997 dollars en 2021 pour « identifier et combattre la désinformation [sur Covid-19] sur des plateformes de messagerie fermées ». Avant les élections de 2022 au Brésil, Meedan s’est associée avec les vérificateurs Agência Lupa, Aos Fatos, Projeto Comprova, Estadão Verifica, Universo Online (UOL) et le TSE pour créer Conf 2022, un partenariat dédié au travail de contre-désinformation.

Consortium pour les Élections et le Renforcement du Processus Politique (CEPPS) : 

Le Consortium pour les Élections et le Renforcement du Processus Politique (CEPPS) est financé par le Programme d’Élections Globales et de Transitions Politiques (GEPT) de l’USAID. 

Le CEPPS a formé des partenariats importants avec le TSE par le biais d’organisations intermédiaires au Brésil.

En 2021, le CEPPS a créé un guide de lutte contre la désinformation, rassemblant des organisations comme l’Institut Républicain International (IRI) et l’Institut Démocratique National (NDI) avec le financement de l’USAID pour « souligner le travail qui est fait pour combattre la désinformation et promouvoir l’intégrité de l’information » dans le monde entier. 

Le guide présente une campagne brésilienne de lutte contre la désinformation de 2018 intitulée « NãoValeTudo », encourageant les politiciens à se dissocier des contenus faux en ligne. Le projet était médiatisé par Aos Fatos parmi d’autres agences de vérification qui ont participé à un sommet financé par la NED dans le but de « vérifier les allégations » faites par des leaders politiques de différents pays.

En août 2023, un « partenaire principal » du CEPPS, la Fondation Internationale des Systèmes Électoraux (IFES), a travaillé avec le TSE pour discuter des stratégies de censure à travers une initiative visant à « préserver l’intégrité de l’information et la confiance publique dans les élections ». 

Le « partenaire technologique senior » du CEPPS, Internews, a créé un rapport sur les effets du « discours de haine » et de la « désinformation » en juin 2023. 

En octobre 2023, l’IFES a de nouveau fait équipe avec le TSE pour coordonner l' »intégrité de l’information » dans les organes de gestion électorale.

Agence de Sécurité Cybernétique et Infrastructurale (CISA):

En 2023, l’Agence de Sécurité Cybernétique et Infrastructurale (CISA) a financé un projet via l’Elliott School of International Affairs de l’Université George Washington intitulé « Résilience contre la désinformation électorale : études de cas du Canada et du Brésil pour une utilisation dans les politiques des États-Unis ». 

Le contenu du rapport n’est pas disponible publiquement en ligne.

(Université George Washington. 2023). Rapport GWU : https://elliott.gwu.edu/sites/g/les/zaxdzs4886/les/2023-09/recent-capstone-projects-nal.xlsx)

FBI:

Le TSE s’est réuni avec le Federal Bureau of Investigations (FBI) et un représentant de l’ambassade des États-Unis le 5 mars 2018 pour discuter de la censure des « fausses informations » et de la manière de censurer la « désinformation étrangère ». 

Des agents du FBI et des fonctionnaires du Département de la Justice (DOJ) américain ont participé à des réunions au TSE pour planifier des efforts de censure en collaboration avec l’Agence Brésilienne de Renseignement (ABIN). 

Le superviseur des organisations cybernétiques du FBI et un agent du DOJ spécialisé en contre-espionnage ont partagé leurs insights sur les efforts du FBI et du DOJ pour combattre les « fausses informations » aux États-Unis. 

Le 24 avril 2018, le TSE a organisé un « Séminaire International sur les Fake News et les Élections », auquel ont participé des représentants du FBI.

Institut Républicain International (IRI):

L’IRI a publié plusieurs articles et interviews sur la désinformation au Brésil, y compris un intitulé « Désinformation au Brésil – La Bonne Réponse ? », qui affirme que « la désinformation menace l’intégrité démocratique » au Brésil. 

L’article indique que 92% des citoyens « considéraient le contenu faux sur le web comme un problème » avant les élections de 2018. 

L’article cite également les intérêts économiques des États-Unis comme raison de limiter la désinformation au Brésil. 

« En tant que partenaire commercial important des États-Unis, [le Brésil] se remet encore d’une récession marquée, et une instabilité électorale pourrait affecter ses perspectives économiques. 

Globalement, les Brésiliens doivent découvrir comment minimiser la propagation de contenu faux, restaurer la confiance dans les institutions et le faire de manière cohérente avec les libertés démocratiques. »

En 2021, l’IRI, le NDI et l’Observatoire de l’Internet de Stanford (SIO) se sont associés pour créer le « Combat contre la manipulation de l’information : un manuel pour les élections et au-delà », un guide conçu pour les agents de la société civile, les journalistes, les gouvernements, les organes de gestion électorale et autres acteurs démocratiques. 

Le guide explique comment WhatsApp a élargi l’accès à l’API via Zendesk pour la First Draft Coalition, une organisation financée par la National Science Foundation (NSF) qui travaille pour « collecter des données sur les événements politiques, la propagation d’informations fausses et le discours de haine, et d’autres objectifs de recherche » via Comprova au Brésil. 

Le guide approuve ces relations entre le gouvernement et les plateformes cryptées, argumentant que de telles relations sont essentielles pour atténuer la désinformation.

Institut Démocratique National (NDI):

L’Institut Démocratique National (NDI) est financé par la NED, l’USAID et le Département d’État des États-Unis. Le NDI a financé diverses initiatives de recherche qui examinent la désinformation au Brésil, y compris un rapport intitulé « Interventions pour mettre fin à la violence en ligne contre les femmes en politique », en partenariat avec Meedan. 

Ce rapport vise à combattre la « violence en ligne » et la « désinformation de genre » par le « développement d’un mécanisme de coordination à l’échelle nationale », avec les gouvernements, « leur donnant la capacité de recevoir et de gérer les incidents de violence de genre en ligne — y compris la désinformation — susceptibles d’avoir un impact sur le discours ou les résultats politiques. » 

Il prône également la mise en œuvre d’une « politique de tolérance zéro pour les discours de haine et les abus de nature sexiste, sexualisée, raciste et d’autres formes de discrimination sur les pages, profils et plateformes législatives, ainsi que sur celles des candidats ».

En 2018, le NDI a co-organisé une conférence contre la désinformation en partenariat avec la commission électorale mexicaine (INE). 

Pat Merloe, associé senior du NDI et directeur des processus électoraux, a partagé que « le NDI soutient les organisations de surveillance électorale dans le développement et le partage d’approches et d’outils pour surveiller et analyser l’impact des opérations de désinformation sur l’intégrité électorale » au Mexique, en Colombie et au Brésil.

En 2021, le NDI a travaillé avec l’IRI et le SIO pour créer le « Combat contre la manipulation de l’information : un manuel pour les élections et au-delà ».

Fonds National pour la Démocratie (NED):

Le Fonds National pour la Démocratie (NED) a financé une initiative de l’École de Communication, des Médias et de l’Information de la FGV Rio, lancée le 25 juillet 2018. 

Bien que le site original ait été retiré, des pages archivées expliquent que le projet, intitulé Salle de Démocratie Digitale, « est une initiative pour surveiller et analyser le débat public sur Internet et pour combattre les stratégies de désinformation qui menacent la justice des processus politiques et électoraux, cherchant à renforcer les institutions démocratiques ». 

Un chercheur, Amaro Grassi, a commenté que « l’idée de la Salle de Démocratie Digitale – #observa2018 est d’avoir un impact réel sur l’agenda public brésilien – c’est-à-dire, surveiller le débat électoral et politique », dans un communiqué de presse de 2018. 

En fin de compte, la Salle dépend d' »un réseau international de partenaires académiques, de la société civile et gouvernementaux », qui « interagissent constamment avec les chercheurs du DAPP [Département d’Analyse des Politiques Publiques de la FGV] ».

En 2019, le Fonds National pour la Démocratie a alloué des fonds pour diverses initiatives de lutte contre la désinformation au Brésil. 

Cela incluait un fonds nommé « Combat contre la désinformation dans les élections locales au Brésil », accordé à l’Institut Technologie et Équité « pour combattre la désinformation dans les élections locales au Brésil ». 

Cet effort « a formé des fonctionnaires dans les organes de gestion électorale et la justice électorale, ainsi que des acteurs clés de la société civile, sur différentes approches pour lutter contre la désinformation, en préparation pour les élections locales de 2020 au Brésil », travaillant en concertation avec des agences de vérification des faits.

Un fonds nommé « Dialogues Imprévisibles au Brésil », accordé à l’ONG Politize, « implique des influenceurs des réseaux sociaux, des réseaux de la société civile, ainsi que ses propres bénévoles pour assurer la participation de multiples publics » dans « des discussions informatives sur des questions politiques pertinentes ».

Le NED finance également l’Institut pour la Démocratie et l’Assistance Électorale (IDEA). En 2021, l’IDEA a organisé un sommet où les conférenciers ont appelé à la fin de « l’échange international d’idées » entre les partisans de Trump et de Bolsonaro.

En 2021, le NED a de nouveau alloué des fonds pour diverses initiatives de lutte contre la désinformation au Brésil. Ces dons ont financé des projets comme « Fura Bolha – Encourager le Dialogue Démocratique au Brésil », de la Fondation Fernando Henrique Cardoso, qui « aborde les espoirs et les peurs des citoyens dans un effort pour réduire l’anxiété concernant le vote, la pandémie de COVID-19, et le discours public de diabolisation des opposants politiques et idéologiques ». 

Un autre fonds, nommé « Encouragement du Dialogue Démocratique au Brésil », accordé à l’Association Internetlab de Recherche en Droit et Technologie, a soutenu un projet visant à « promouvoir un agenda démocratique parmi les principaux acteurs des réseaux sociaux et à renforcer les efforts de la société civile pour combattre l’ingérence numérique malveillante dans les discussions publiques et politiques ». 

Le projet a travaillé « avec une organisation partenaire d’influenceurs numériques et d’activistes de la société civile » pour « l’engagement de la de la société civile dans l’identification des utilisations malveillantes et coordonnées de techniques informatiques pour déformer la sphère publique numérique ».

Le NED a accordé plusieurs fonds supplémentaires pour « impliquer les influenceurs des réseaux sociaux » dans la promotion d’un « discours constructif autour de sujets délicats » ; « surveiller et mobiliser des actions collectives en réponse aux menaces contre la démocratie » ; « former des communicateurs influents et des influenceurs sur les réseaux sociaux » sur « l’importance des politiques démocratiques de sécurité publique » ; et a établi des systèmes de « veille sociale » pour défendre la démocratie au Brésil.

Le NED soutient également un réseau mondial de think tanks, le Réseau des Instituts de Recherche pour la Démocratie (NDRI), qui inclut des organisations comme l’Institut Sivis, basé au Brésil. 

L’Institut Sivis est une « organisation de la société civile apolitique et à but non lucratif » et affirme que « le Brésil est un pays marqué par le manque de participation active de la population dans les affaires publiques et dans la construction de la politique », ce qui serait dû à « un faible niveau de connaissance politique, un manque d’intérêt pour le progrès de la vie politique, [et] de faibles niveaux d’adhésion au régime démocratique et une méfiance envers les étrangers, ce qui rend la coopération sociale difficile ». 

L’Institut Sivis a publié des articles d’opinion concluant qu' »il y a un risque réel que la désinformation et l’utilisation malveillante de fausses informations génèrent encore plus d’instabilité politique et sociale, comme le soulignent les experts consultés par le Forum Économique Mondial », en rapportant « la soi-disant ‘récession globale de la liberté d’expression' ».

Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID):

Dans son « Guide de la Désinformation » publié en février 2021, le Centre d’Excellence en Démocratie, Droits Humains et Gouvernance de l’USAID a affirmé qu’ »au Brésil, des forfaits de données bon marché qui incluent uniquement l’accès à des applications comme WhatsApp et Facebook rendent les citoyens plus susceptibles de consommer des réseaux sociaux dans lesquelles des affirmations fausses sont relayées par des sources non fiables ». 

Le document cite un article d’opinion publié en 2019 par l’ancien diplomate australien Arjun Bisen, qui affirme « de l’Inde à l’Indonésie et au Brésil, la démocratie est compromise par des campagnes de désinformation domestique en ligne des partis politiques cherchant à obtenir un avantage » et incite les institutions à « créer de nouvelles règles et à tenir responsables les parties impliquées. »

Le guide recommande comme modèle dans la lutte contre la désinformation l’initiative « TruthBuzz » du Centre International pour les Journalistes (ICFJ). 

Dans son dernier rapport financier, l’ICFJ remercie les organisations gouvernementales suivantes pour les fonds fournis : USAID, Département d’État des États-Unis et les ambassades des États-Unis à Tbilisi, Tunis et Skopje. 

L’ICFJ utilise des ressources gouvernementales pour combattre la désinformation au Brésil : « Neuf initiatives médiatiques ont été sélectionnées pour recevoir financement et conseils pour développer des projets qui combattent la désinformation au Brésil dans le cadre du Jogo Limpo (‘Fair Game’), programme du Centre International pour les Journalistes (ICFJ) en partenariat avec YouTube Brésil », a-t-il affirmé en 2020.

Le guide soutient également que « les fonctionnaires du gouvernement et les journalistes ne sont plus les seuls gardiens de l’information. Ainsi, les citoyens ont besoin d’un nouveau niveau d’information ou d’alphabétisation médiatique pour évaluer la véracité des affirmations faites sur Internet ». 

L’USAID a également étudié le temps moyen que les Brésiliens passent en ligne et a argumenté que l’utilisation de WhatsApp était problématique.

L’Ambassade des États-Unis au Brésil et l’USAID ont fourni un soutien financier pour le congrès de 2024 de l’Association Brésilienne de Journalisme Investigatif (Abraji). 

Cette organisation, conjointement avec le Information Futures Lab (IFL), a fondé Comprova, un consortium de 28 organisations de presse brésiliennes dédiées à « identifier et expliquer les rumeurs, les contenus fabriqués et les tactiques de manipulation. »

Entre 2020 et 2023, l’USAID a soutenu le projet Rooted in Trust (RiT), qui « a travaillé aux côtés de plus de 40 médias, organisations de santé et humanitaires » pour « identifier la désinformation nocive » dans plusieurs pays, y compris le Brésil. 

Depuis 2020, le RiT « a recueilli et analysé plus de 40 000 rumeurs sur les réseaux sociaux et des activités d’engagement communautaire » et « a soutenu la production de plus de 500 émissions de radio et pièces médiatiques, ainsi que du théâtre de rue, des campagnes d’influenceurs et des événements d’extension communautaire ».

Au Brésil, le RiT « a travaillé pour faire face aux impacts de la désinformation liée à la pandémie avec des partenaires locaux, l’Institut International de l’Éducation du Brésil (IEB), l’Institut de Recherche et de Formation Indigène Iepé et le Projet Santé et Joie (PSA), dans les états du Pará, Amapá et Roraima. » 

Selon le RiT, les chercheurs au Brésil créeraient « des bulletins réguliers d’analyse des rumeurs pour soutenir les réseaux humanitaires et de coordination sanitaire, orienteraient la presse locale et les groupes de base et les aideraient à s’engager avec les questions de santé de leurs communautés et à produire un contenu localisé et de haute qualité pour aborder et neutraliser les rumeurs. »

L’USAID cite le TruthBuzz comme une stratégie efficace de vérification des faits contre la désinformation. Le TruthBuzz a reçu une formation de First Draft News, qui a été financé par la National Science Foundation. 

Le TruthBuzz est également soutenu par l’ICFJ, qui reçoit un financement du Département d’État des États-Unis depuis 2020 pour le programme « Leaders émergents des médias », qui travaille avec des boursiers des États-Unis et d’Amérique latine et soutient leurs intérêts professionnels dans le journalisme. 

Un rapport récent du programme affirme que 61% des projets développés dans le programme sont encore en cours.

Département d’État des États-Unis:

Le Département d’État américain a accordé des fonds au Département d’Analyse des Politiques Publiques de la Fondation Getúlio Vargas (FGV DAPP) et au Centre de Technologie et Société pour deux projets distincts en 2021 et 2022. 

En 2021, le Département d’État des États-Unis a accordé à la FGV DAPP 20 000 dollars « pour former des candidates femmes cis et trans aux compétences sociales et techniques nécessaires pour l’exercice complet de leurs droits politiques. Cela contribue à réduire le déficit de représentation des genres en augmentant l’accès des femmes à la politique au Brésil ».

En 2022, le Département d’État a accordé à la FGV DAPP 24 435 dollars « pour combler un fossé entre les professionnels des médias et la communauté scientifique sur la manière de communiquer les changements climatiques et les risques climatiques au public au Brésil ».

En 2023, le Département d’État des États-Unis a donné 20 430 dollars à l’Association Brésilienne de Journalisme Investigatif pour financer « un programme de formation en ligne pour les journalistes de tout le Brésil afin de traiter de la désinformation électorale alimentée par l’IA ».

Le Département d’État explique que ces trois bourses faisaient partie d’un Programme de Diplomatie Publique « pour soutenir la réalisation des objectifs et des buts de la politique étrangère des États-Unis, promouvoir les intérêts nationaux et augmenter la sécurité nationale en informant et en influençant les publics étrangers et en élargissant et renforçant la relation entre le peuple et le gouvernement des États-Unis et les citoyens du reste du monde ».

Ambassade des États-Unis:

Le 26 avril 2024, Felipe Neto, le YouTuber le plus populaire du Brésil avec 46,3 millions d’abonnés, a annoncé sur X un partenariat avec l’Ambassade des États-Unis et son Institut Vero pour organiser des ateliers en Amazonie axés sur l’éducation à la communication avec pour objectif de « favoriser l’émergence et le développement de voix locales. »

Neto, qui a soutenu et fait campagne pour Lula lors des élections de 2022, a été nommé par Lula dans un groupe de travail du Ministère des Droits Humains et de la Citoyenneté. Ce groupe a été créé pour lutter contre le discours de haine et l’extrémisme, avec un accent particulier sur la régulation des réseaux sociaux.

Neto est également le fondateur de l’Institut Vero, une ONG qui collabore avec le Programme de Lutte contre la Désinformation du TSE. 

En 2020, l’Institut Vero a parrainé des événements du TSE auxquels a participé Graham Brookie, directeur senior du DFRLab. 

Pendant ces événements, le DFRLab a formé les fonctionnaires du TSE à « l’identification et au combat de la désinformation » en utilisant des méthodes d’Intelligence de Source Ouverte (OSINT) pour l’analyse des réseaux.

L’Ambassade des États-Unis a donné 25 000 dollars au Vero en 2023 et 5 000 dollars en 2024. Elle a également fait don de près de 30 000 dollars à l’ONG Redes Cordiais en 2023 et de 45 000 dollars en 2024. 

Le 22 août 2024, le Tribunal Suprême Fédéral a tenu une réunion avec Redes Cordiais et l’Institut Vero pour « rapprocher la justice de la société ».

La deuxième édition des Twitter Files Brésil a révélé que Felipe Neto avait un accès privilégié à Twitter, qu’il a utilisé pour demander la censure de contenu pendant la pandémie de COVID-19.

En 2021, l’Ambassade et les consulats des États-Unis au Brésil ont mis en œuvre un programme pilote appelé « Élective Information et (dés)information », avec un cours sur la désinformation, où « 23 professeurs ont été formés et 600 élèves ont suivi le cours optionnel proposé dans huit écoles de six villes de l’État de São Paulo ». 

Au deuxième semestre de 2021, le cours était disponible pour les élèves de tout l’État.

En 2024, l’Ambassade et les consulats des États-Unis au Brésil ont annoncé une opportunité de financement « pour des projets qui promeuvent des objectifs et des initiatives stratégiques des États-Unis, tout en mettant en avant des valeurs partagées ou des meilleures pratiques et en renforçant les liens entre le Brésil et les États-Unis ». 

Une initiative intitulée « Expansion de l’accès des Brésiliens au journalisme basé sur des faits pour combattre la désinformation » a accepté des demandes de financement jusqu’au 30 juin 2024 « pour collaborer avec des organisations locales afin de fournir des opportunités de formation ou des programmes de renforcement des capacités pour la presse et les journalistes locaux brésiliens, avec une attention particulière aux déserts de l’information – une communauté, rurale ou urbaine, avec un accès limité aux types de nouvelles et d’informations crédibles et approfondies qui alimentent la démocratie au niveau populaire. »

La liste des candidatures explique que « les idées de projets dans le cadre de cette initiative incluent, mais ne se limitent pas à » celles qui « renforcent la capacité institutionnelle des médias traditionnels et émergents pour lutter contre la désinformation et la mésinformation », « améliorent les compétences en vérification des faits parmi les journalistes, les influenceurs et autres parties prenantes » et « promouvent des solutions innovantes pour combattre la désinformation ».

La Maison Blanche: 

Le 10 février 2023, le président Joe Biden a rencontré le président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, à Washington DC, où le duo « a réaffirmé la nature vitale et durable de la relation États-Unis-Brésil et a souligné le renforcement de la démocratie ». 

Un communiqué de presse de la Maison Blanche concernant la réunion détaille qu’ »en tant que leaders des deux plus grandes démocraties des Amériques, le Président Biden et le Président Lula se sont engagés à travailler ensemble pour renforcer les institutions démocratiques. (…) Les deux leaders ont noté qu’ils continuent de rejeter l’extrémisme et la violence en politique, ont condamné le discours de haine et ont réaffirmé leur intention de construire une résilience sociale face à la désinformation, et ont convenu de travailler ensemble sur ces questions. »

Un projet de loi à la Chambre des représentants 🇺🇸 vise à empêcher l’argent des contribuables américains de financer «des attaques contre la liberté d’expression à l’étranger.» (notamment au 🇧🇷 contre Twitter/X). Article par Brie Stimson de FOX Business.

Les représentants républicains Jim Jordan, de l’Ohio, Chris Smith, du New Jersey, et Maria Elvira Salazar, de la Floride, sont les auteurs d’un projet de loi qui vise à empêcher les contribuables américains de « financer des organisations non gouvernementales qui font la promotion de la censure à l’étranger et notamment au Brésil. »

Le projet de loi vient en réponse à la Cour suprême du Brésil qui a interdit X, anciennement Twitter d’Elon Musk dans le pays en août 2024. Au coeur des batailles juridiques en cours, la société de médias sociaux dénonce la censure et les demandes illégales et inconstitutionnelles de la cour suprême brésilienne.

Le projet de loi HR 9850 “Pas de Financement ou Application de l’Acte de Censure à l’étranger” couperait l’aide étrangère américaine à toute entité qui encouragerait la censure et interdirait aux agences américaines de coopérer avec des pays étrangers promouvant la censure contre des discours qui seraient autrement protégés si l’orateur se trouvait aux États-Unis, a déclaré le bureau de Smith.

Un pro-Bolsonaro tient une pancarte remerciant Elon Musk lors d’un rassemblement à Rio de Janeiro le dimanche 21 avril 2024.
(Copyright Galdieri/Bloomberg via Getty Images/Getty Images)

Les dispositions du projet de loi comprennent l’interdiction de l’aide étrangère à toute entité « qui promeut la censure d’un discours qui serait protégé aux États-Unis.”

Cela comprend aussi l’interdiction d’aide étrangère aux entités qui soutiennent la censure venant des directives du gouvernement brésilien.

Cela comprend aussi l’interdiction de financer et d’utiliser des entreprises de TI basées aux États-Unis pour promouvoir la censure à l’étranger.

Cela signifie aussi la fin de la coopération policière des États-Unis avec des pays étrangers pour « faciliter ou promouvoir la censure en ligne » de la parole politique; et la fin de la coopération policière des États-Unis « avec les directives de censure du gouvernement brésilien contre les entreprises Internet basées aux États-Unis. »

«La commission judiciaire de la Chambre des représentants et la sous-commission spéciale sur l’instrumentation des outils du gouvernement fédéral ont découvert comment le FBI, sous l’administration Biden-Harris, a facilité les demandes de censure d’un gouvernement étranger contre des Américains», a déclaré Jordan.

“Ce projet de loi est essentiel pour empêcher les censeurs du gouvernement étranger d’utiliser le DOJ ou le FBI pour faire taire les opinions défavorisées. »

Le bureau de Smith a souligné un rapport de “Civilization Works », un organisme de recherche à but non lucratif qui affirme sur son site Web avoir été à l’origine des « Twitter Files » suite à la prise de contrôle de la plate-forme par E. Musk en 2022. L’organisation a publié un rapport le mois dernier intitulé « Le rôle des États-Unis dans un complexe industriel de censure au Brésil. »

« Bien que semblant fonctionner indépendamment, le Cour Suprême Brésilienne et le Tribunal Supérieur Électoral (TSE) ont été fortement influencés par les organisations non gouvernementales financées par le gouvernement des États-Unis », indique le rapport.

« Et ce qui est alarmant c’est que plusieurs agences et fonctionnaires des États-Unis ont joué un rôle dans l’encouragement et la facilitation de la censure au Brésil. »

Le rapport affirme que les entités des États-Unis sont « impliquées directement et indirectement dans une énorme structure industrielle de censure » comprenant l’Atlantic Council, le Congrès, le FBI, le National Endowment for Democracy, la National Science Foundation, le US States Department, l’Agence pour le Développement International, la Maison Blanche et plus encore…

Civilization Works affirme que « les activités des agences des États-Unis et des groupes financés par le gouvernement présentent des actions claires pour interférer dans le processus démocratique au Brésil. »

Le représentant Chris Smith, R-N.J., a présenté le No Funding or Enforcement of Censorship Abroad Act au milieu de la répression du Brésil contre X d’Elon Musk. (Kent Nishimura/Getty Images/Getty Images)

Le bureau de Smith a déclaré que le rapport de Civilization Works documentait le « soutien de l’administration de Biden-Harris à la censure au Brésil. »

« L’administration Biden-Harris a instrumentalisé les programmes d’aide étrangère des États-Unis et d’autres entités pour promouvoir la censure au Brésil et réprimer la liberté d’expression qui serait pourtant protégée ici aux États-Unis par notre Constitution. », a déclaré Smith.

« La liberté d’expression est fondamentale pour la démocratie. Il est inadmissible que les États-Unis utilisent l’argent des contribuables pour promouvoir ce type de censure qui contredit complètement toute notre tradition constitutionnelle américaine. »

« Les États-Unis doivent défendre Elon Musk des attaques d’Alexandre de Moraes et des autres formes de censure venant du socialisme au Brésil », a déclaré Salazar dans un communiqué. « Les États-Unis doivent respecter les principes de leur Constitution et se tenir aux côtés de leurs citoyens chaque fois qu’ils font face à la censure à l’étranger. »

X a suspendu ses opérations au Brésil et a dû  retirer ses employés du Brésil en réponse à ce que Musk a qualifié d' »ordres illégaux et inconstitutionnels de censure » de la part du ministre de la cour suprême brésilienne Moraes.

Le juge de la Cour Suprême du Brésil Alexandre de Moraes participe à la première session plénière le 4 septembre 2024 après avoir ordonné le blocage de la plateforme X au Brésil et des comptes de la société de l’entrepreneur Elon Musk Starlink. (Ton Molina/NurPhoto via Getty Images/Getty Images)

Plus tôt ce mois-ci, la justice brésilienne a débloqué les comptes bancaires du fournisseur d’accès Internet par satellite Starlink de Musk après avoir saisi $3 millions d’amendes.

Le président et PDG de Rumble, Chris Pavlovski, a publié une déclaration à l’appui du projet de loi présenté par les républicains de la Chambre cette semaine, notant que la plate-forme vidéo basée en Floride « a retiré ses services du Brésil suite aux demandes de censure illégaux et inconstitutionnels des tribunaux brésiliens. » « Les gens du monde entier se tournent vers l’Amérique pour protéger la liberté d’expression, et ce projet de loi est un pas dans la bonne direction », a-t-il déclaré.

Michael Shellenberger, président de la Chaire de Politique, Censure et Liberté d’Expression à l’Université d’Austin et fondateur et président de Civilization Works, a déclaré que « la censure brésilienne financée par les taxes des citoyens américains a affectée directement les américains » et « la situation est alarmante d’autant plus que le Brésil est un test pour ce que les promoteurs de la censure veulent faire dans le monde. »

« Ce qui est peut-être encore plus alarmant c’est que le gouvernement brésilien ne se contente pas de censurer les discours pourtant autorisés par la Constitution, il tente d’interdire les journalistes indépendants et les politiciens de toutes les grandes plateformes de médias sociaux, ce qui constitue une ingérence électorale », a-t-il déclaré.

Brie Stimson de FOX Business a contribué à cet article.

Les dessous du blocage de X au 🇧🇷 Entretien sur Géopolitique Profonde.

🚨⚠️Interdiction de Twitter/X au 🇧🇷❗

Avec Raphaël Besliu sur GPTV on explique les dessous scandaleux de cette affaire :

Alexandre censure, asfixie financièrement, emprisonne les proBolsonaristes en + de l’ingérence dans les élections!


#FreeSpeech
#FreeSpeechMatters
#FreeSpeechBrazil

Entretien avec Le Media en 4-4-2 sur la censure de X au 🇧🇷 par le juge Alexandre de Moraes.

Dans cet entretien nous avons discuté de la censure imposée par le juge Alexandre de Moraes, qui a récemment ordonné la fermeture de la plateforme X dans le pays. 

La nomination d’Alexandre de Moraes à la Cour suprême en mars 2017 s’est faite dans un contexte particulier, suite à la mort suspecte de son prédécesseur, le juge anti-corruption Teori Zavascki.

Un autre point central de notre discussion a été le rôle du Département d’État américain et son ingérence dans les affaires intérieures brésiliennes.

Il est crucial de comprendre l’importance de ces dynamiques pour mieux saisir les enjeux politiques et économiques du pays.

Vidéo

Twitter Files Brazil : E. Musk vs le corrompu Alexandre du Tribunal Supérieur Électoral brésilien. (Sur le Media en 442 & Géopolitique Profonde).

Pressions
+ sanctions économiques à venir…
🌶️

Aussi Meta (Facebook, Instagram, Whatsapp), Amazon (censure de livres), Google, YouTube :

1) Violation des procédés judiciaires que la loi américaine ne permet pas pour des entreprises américaines et ne laisse pas passer !

2) Les répercussions légales sur Meta, Facebook, Instagram, YouTube et autres plateformes.

3) Ingérence FBI, services secrets et State Department.
(Le congrès américain a fait une requête d’obtenir les emails échangés entre le state department des États Unis et la cour suprême brésilienne sur la censure.)

4) Les USA vont légiférer très rapidement avant les élections de cette année sur la censure et la confidentialité de nos données personnelles sur internet.

Résumé du combat Musk / Alexandre

Bonus : comment Alexandre de Moraes est arrivé au pouvoir ?

1) Le prédécesseur d’Alexandre, Teori Zavascki, a péri dans un mystérieux accident d’avion après avoir autorisé une enquête sur des dizaines de politiciens pour corruption en 2017 dans «l’opération Car Wash».

2) « Zavascki devait se prononcer sur l’éligibilité des témoignages de 77 dirigeants d’Odebrecht en vertu d’une négociation de plaidoyer, impliquant bon nombre des personnalités les plus puissantes du Brésil et de ses voisins latino-américains », a rapporté le Guardian.


3) Selon le Guardian et d’autres rapports, « les enregistrements de vol suggèrent qu’il n’y a eu aucun dysfonctionnement de l’équipement » et les communications avec le pilote n’indiquent aucune difficulté.

4) Entre Alexandre de Moraes, qui a été nommé remplaçant de Zavascki par le président Temer alors qu’il était ministre de la Justice et de la Sécurité publique du gouvernement de Temer.

5) Avant sa nomination en 2016, de Moraes était à la disposition du président Temer, qui aurait fait l’objet d’un hacker qui tentait de faire chanter le président avec des informations compromettantes et des photos obtenues du téléphone volé de l’épouse de Temer.

6) De Moraes est entré en action à la demande de Temer et a immédiatement arrêté le hacker présumé.
On pourrait dire que Temer lui devait une dette lorsqu’il l’a nommé à la tête du pouvoir judiciaire…