Histoires qui font écho dans l’eternité. Entretien en français et portugais avec l’écrivain Yuri Vieira.

Discussion avec l’écrivain brésilien Yuri Vieira.

«Bienvenue, bienheureux !

Aujourd’hui, nous danserons sur le sentier socratique, où chaque question est une flamme qui déchire le voile des certitudes.

Nous chercherons la vérité qui murmure dans le cœur, entrelacée au divin.

Mais je vous le dis, amis : prenez garde, car dans ce voyage, nous affronterons le souffle glacé du nihilisme.

Pourtant, nous poursuivrons l’étincelle de l’âme immortelle.

Avec un humour sagace et de la profondeur, nous serons guidés par la voix de Yuri Vieira, mais aussi par sa plume, car il écrit des histoires qui résonnent dans l’éternité.

Préparez-vous à un festin d’idées, de rires et de « pintos grandes » (référence au livre de Yuri Vieira : « La sagesse du Docteur João Pinto Grande”).

Yuri, c’est un honneur – que la conversation s’épanouisse !»

Note 1 de Yuri : Je crois avoir mentionné le mauvais nom d’un auteur. Quand je cite le livre « L’Origine du langage » (en parlant des verbes à l’impératif), son auteur est en réalité Eugen Rosenstock-Huessy. (Je pense avoir dit Constantin Noica.)

Note 2 d’Antoine Bachelin Sena : J’étais très enrhumé, donc je m’excuse pour le bruit de mon nez de temps en temps. Nous ferons d’autres vidéos, si Dieu le veut, avec un nez en bonne santé et une bonne lumière de mon côté. Un salut à tous les bienheureux.

NOTAS 1 do Yuri : Creio que citei o nome errado de um autor. Quando cito o livro A Origem da Linguagem (quando falei de verbos no imperativo), seu autor na verdade é Eugen Rosenstock-Huessy. (Acho que disse Constantin Noica.)

NOTA 2 do Antoine Bachelin Sena : Estava muito gripado então peço desculpa pelo barulho do meu nariz de vez em quando. Faremos mais vídeos se Deus quiser com nariz bom e luz boa da minha parte. Um abraço a todos os bem aventurados.

Un mot coquille, un mot magique : DÉMOCRATIE, Un mot capable de déclencher des guerres.


Article publié sur France Soir : https://www.francesoir.fr/opinions-tribunes/un-mot-coquille-un-mot-magique-democratie-un-mot-capable-de-declencher-des

Citant à tout bout de champ LA DÉMOCRATIE, nous, hommes modernes, sommes à l’opposé de la vision philosophique de la démocratie athénienne. Connaissons-nous en fait sa véritable histoire ?

Ce sujet devenu un véritable dogme, un mot coquille : la démocratie.

C’est une notion souvent extrêmement floue et que personne n’ose remettre en question, car il s’agit d’un mot magique capable de déclencher des guerres. Ce concept a bouleversé un système de pensée et a été présenté comme l’aboutissement de l’histoire humaine – rien de moins ! 

Pouvons-nous parler de vraie démocratie sans biais et sans un imaginaire collectif faussé et fantasmé tant dans sa forme antique que dans sa version moderne ?

Faisons ensemble durant cet article une réflexion tranquille et sincère : une enquête ou une tentative modeste de recoller les morceaux pour comprendre cette référence devenue incontournable en matière de gouvernance.

À tel point de revêtir une dimension quasi religieuse que critiquer la démocratie semble interdit ou blasphématoire ou un attentat verbal au soi-disant fragile et jeune État démocratique de droit : celui qui s’y risque s’expose à une sorte de « mort civique ». Personne ne se hasarde à suggérer que la démocratie pourrait comporter des erreurs ou qu’elle a besoin d’autres ingrédients.

La démocratie est vénérée comme une norme universelle avec même des États historiquement non démocratiques qui s’y sont convertis récemment.

Prenons l’exemple du Bhoutan, ce petit royaume himalayen de 600 000 habitants, dirigé par une dynastie héréditaire depuis des siècles, qui a en 2008, a adopté une constitution démocratique. Avec le roi qui a nommé son principal collaborateur comme Premier ministre.

En se dotant de cette constitution, le Bhoutan a fait allégeance à un système planétaire. Aujourd’hui, il reste probablement moins de quatre États au monde qui ne se réclament pas de faire partie du club démocratique.

La démocratie est partout, et pourtant, elle n’est nulle part

En vérité, les grands penseurs de la démocratie eux-mêmes– Machiavel, Montesquieu, Rousseau, Kant, Tocqueville – ne croyaient pas que le peuple soit capable de gouverner.

  • Montesquieu, par exemple, estimait que le peuple pouvait au mieux choisir de bons gouvernants – une idée qu’il théorise à une époque où la démocratie moderne n’existait pas encore, s’inspirant de l’Antiquité.
  • Tocqueville, qui a étudié la démocratie américaine, une des premières démocraties modernes, va plus loin : selon lui, le peuple n’est même pas capable de sélectionner correctement ses dirigeants.

La conception courante de la démocratie – le pouvoir exercé par le peuple – ne correspond pas à la réalité, car il existe en fait une forme de « mensonge démocratique ». Le peuple gouverne-t-il, s’il ne prend pas au final factuellement les décisions politiques ?

Dans nos sociétés modernes, vastes, complexes et techniques, les choix – qu’il s’agisse de fiscalité, d’investissements industriels ou de stratégies militaires (comme choisir entre sous-marins nucléaires ou missiles) – échappent totalement au peuple.

Prenons l’exemple de la Corée du Sud : au sortir de la guerre, ce pays sous-développé est devenu une puissance mondiale grâce à une décision politique forte, celle de miser sur la construction navale.

Une telle orientation, qui a mobilisé toute une nation, n’a pas été décidée par le peuple, mais par ses gouvernants, et ni vous ni moi ne serions capables de définir une stratégie aussi pointue. Alors, dire que « laa démocratie, c’est le peuple qui gouverne » est une illusion et un paradoxe.

Et de plus, ceux qui admettent intimement que le peuple ne gouverne pas – des démocrates convaincus, pour la plupart – restent attachés à l’idée de démocratie. Aujourd’hui, nos élites récitent leur « crédo démocratique » tout en étant intimement persuadées que le peuple est inapte à diriger et elles se considèrent comme les seules à savoir ce qu’il faut faire. Qu’est-ce que cette souveraineté signifie vraiment ?

La question du régime politique est, au départ, philosophique et relative au bien commun

Nous pouvons commencer un raisonnement en utilisant une règle de discernement définie ainsi : « ne fais pas d’une petite règle une vérité éternelle, et ne prends pas une grande vérité pour quelque chose d’intouchable. »

Le gouvernement est un moyen, pas une fin.

Jean Rousset, dans « Les Fondements de la cité », compare les abeilles, soumises aveuglément à leur organisation, aux hommes qui sont différents, car capables de modifier les lois et aussi les structures sociales.

L’homme, par son libre arbitre, doit réaliser sa vocation politique.

Comparons philosophiquement les principes des systèmes politiques : la démocratie athénienne versus la moderne car leurs bases anthropologiques et métaphysiques diffèrent profondément.

À Athènes, seuls les citoyens – environ 5 % de la population – formaient le « peuple », excluant esclaves et étrangers (les métèques, comme Aristote lui-même).

Grâce à différentes sources (Platon, Aristote, mais également des recensements comme celui de Démétrius de Phalère), nous savons qu’au IVe siècle avant J.-C., 20 000 citoyens sur 100 000 habitants se réunissaient sur la colline de la Pnyx pour décider.

Aujourd’hui, réunir 60 millions de Français est physiquement impossible : la différence d’échelle est évidente.

L’autre distinction est morale : la démocratie moderne se veut laïque (concept que nous allons questionner dans d’autres articles), fondée sur le droit et le contrat social (que nous allons questionner plus loin dans cet article).

À Athènes, la morale est liée à une éthique et à une vision sacrée : Périclès, par exemple, a utilisé le trésor de Delos pour rebâtir les temples de l’Acropole.

  • Chez Aristote, l’homme, « animal politique », se réalisait dans le fait d’être actif, de participer et de débattre,
  • Dans la société moderne, le citoyen est passif, isolé et otage d’une convention artificielle au-dessus de lui s’incarnant comme une toute puissance.

Ce qu’ont en commun la démocratie athénienne et la démocratie moderne, c’est que la démocratie reste le pouvoir d’une élite.

Platon la définissait comme « le gouvernement de l’élite sous la pression de la foule ».

À Athènes, les grandes familles (Alcmaéonides, Cimonides) dominaient et manipulaient le peuple, tout comme aujourd’hui, nos élites, souvent technocrates, échappent au contrôle populaire. Mais si le peuple ne peut trancher des questions techniques, les dirigeants et experts devraient rendre des comptes, ce qui n’est pas le cas.

Les origines épicuriennes de la souveraineté populaire

Épicure, redécouvert au début du XVe siècle grâce à des manuscrits comme ceux de Lucrèce, propose une vision où le cosmos n’est pas régi par une loi divine ou une finalité naturelle imposée de l’extérieur. Pour lui, tout découle d’un chaos originel : des atomes s’entrechoquent au hasard dans le vide et ce hasard engendre des formes de vie qui se combinent en monstres et évoluent. Cette théorie, préfigure Darwin par son caractère évolutif et le monde, selon Épicure, s’explique par lui-même, sans transcendance ni créateur.

Ce rejet d’une loi surnaturelle éclaire la notion de souveraineté populaire avec le peuple qui ne reçoit aucune règle d’une instance extérieure ou divine.

Les penseurs démocratiques, influencés par cette idée, refusent l’existence d’une loi universelle inscrite dans l’ordre du monde et Épicure est le pionnier de cette rupture.

Il affirme que la réalité n’a pas d’étiquette ou de catégorie prédéfinie, ni même de finalité imposée, puisque le monde est un flux, un assemblage d’atomes, et que l’homme est libre dans ce chaos.

Dans cette vision, le monde évolue constamment, et la stabilité ne vient pas d’un ordre éternel, mais d’une décision humaine temporaire. C’est une rupture radicale avec la philosophie classique – Platon, Aristote, ou plus tard les scolastiques comme Saint Thomas d’Aquin – qui postule un ordre naturel ou divin préexistant.

Pour ces derniers, Dieu a créé un monde structuré regroupant des espèces définies et une hiérarchie finalisée, et le rôle du roi ou du gouvernant est de respecter cet ordre. 

Il s’agit d’être un « bon jardinier » de la nature humaine, veillant à ce que les lois humaines s’alignent sur l’harmonie cosmique et le droit, dans cette optique, a une profondeur métaphysique qui reflète une vérité objective et claire.

De l’individualisme au contrat social

Cette pensée alimente la démocratie moderne à travers une autre distinction fondamentale qu’est la conception de l’homme.

Chez Aristote, l’homme s’épanouit dans la cité – couple, famille, rue, village, nation étant des étapes de cette réalisation. Mais chez les modernes, l’homme est d’abord un individu isolé, ou si vous voulez une autre image, « un atome social ».

Hobbes, dans son Léviathan, décrit l’homme comme étant un « loup pour l’homme » et l’état de nature pour lui étant celui où règne la guerre de tous contre tous.

On a l’impression certaines fois que notre immense et froide société moderne est devenue une construction artificielle avec un contrat inconsciemment signé pour garantir la sécurité.

Rousseau nuance cette idée avec la « volonté générale » selon laquelle l’individu, individualiste par nature, devient social en adhérant à ce pacte, qui le transforme.

Mais ce contrat reste hautement paradoxal et c’est pourquoi je disais plus haut dans cet article que ce contrat est inconsciemment signé ou autrement dit : personne ne signe librement !

Naître en démocratie, c’est être soumis sans choix à ce contrat social – et devoir payer des impôts, par exemple, même sans jamais aller voter. On ne peut en sortir, contrairement à l’accord classique et les révolutionnaires ont même exploité cette logique pour exclure ceux qui rejettent le contrat, les privant d’humanité au nom du progrès.

Le Léviathan et la violence démocratique

Hobbes incarne cette vision froide et qui nous rend passifs avec sa description du Léviathan, inspiré d’un monstre biblique – un serpent symbolisant le chaos ou le diable –, ce qui n’est pas anodin.

Hobbes défend quand même cet État absolu, plus fort que les individus, et Cromwell, autre figure de cette pensée, montre la brutalité de ce système monstrueux en Irlande, en massacrant et asservissant au nom d’une République naissante.

Cromwell préfigure ainsi une violence inhérente à l’idéologie démocratique.

Cette logique de société atomisée et d’un État fort naît d’une philosophie sans lois naturelles et affaiblissant les communautés organiques (couples, familles, rues, villes, nations). Il ne reste que des individus qui ne sont plus que des grains de sable malléables.

La démocratie moderne, via la loi, tente de forcer les individus grains de sable à se fédérer. Mais plus elle s’étend, intégrant de diverses populations, plus elle devient rigide et trébuchante.

L’état d’urgence en France en 2016 illustre parfaitement ce mécanisme où l’État devient policier pour prévenir la guerre civile, sous couvert du « pacte républicain » – un avatar du contrat social.

Cette force brutale, démocratique, loin d’être une dérive, est dans son ADN : pour unifier des atomes sociaux, elle exige un pouvoir centralisé et oppressif.

Cette dynamique détruit les structures naturelles en formant un chaos sans socles où les familles, les rues, les villages et les nations s’effritent, remplacées par une masse informe d’individus grains de sable.

C’est ainsi que la matière sociale se disloque, engendrant un chaos inédit.

Dans le même temps, l’idéologie aveuglante du progrès démocratique non questionnable nie toute hiérarchie objective des valeurs et fait de l’homme (quel homme ?), le seul arbitre du bien et du mal. Comme dans la promesse du serpent au jardin d’Éden (« vous serez comme des dieux »), il dessine ses propres lois, mais sans ancrage, s’égare.

Les communautés naturelles – couples, familles, quartiers, villes, nations, sont aujourd’hui attaquées et doivent être démantelées pour laisser place à un monde plus « ouvert et plus universel ».

C’est le discours dominant des médias mainstream globalistes : les communautés seraient un obstacle à une société rationnelle.

Les droits de l’homme (quel homme ?), deviennent notre nouvelle métaphysique

Mais, cette nouvelle métaphysique n’est pas enracinée dans une réalité singulière.

L’être humain n’existe qu’à travers des appartenances concrètes – un couple, une famille, un quartier, une patrie, une histoire, des héritages.

Or, aujourd’hui, cette incarnation est sacrifiée au profit d’un cosmopolitisme abstrait, s’appuyant sur cette idéologie de l’individualisme née à la Renaissance : en réduisant l’homme à un individu détaché, on aboutit fatalement à un universalisme qui nie les différences.

La démocratie moderne, en s’alliant au mondialisme, rejette par principe toutes frontières, singularités et histoires nationales et ce projet ne date pas d’aujourd’hui.

Dès le Moyen Âge, des penseurs, souvent en conflit avec la papauté, imaginent une gouvernance supranationale.

Pierre Dubois, légiste de Philippe le Bel, propose au XIIIe siècle une confédération des royaumes contre Boniface VIII et plus tard, en Hongrie, un projet similaire avec Marsile de Padoue se revendique comme le pionnier de la souveraineté populaire tout comme au XVIIe siècle, Sully, sous Henri IV, rêve d’un « État des nations ».

Ces idées culminent avec les Lumières, puis la Société des Nations au XXe siècle.

Chaque fois, il s’agit de dépasser les pouvoirs locaux et celui de l’Église, au profit d’une autorité universelle !

Le cosmopolitisme, incarné par Érasme

L’adage « Je suis citoyen du monde, de tous les pays et d’aucun » –, va de pair avec cette ambition universelle proclamée et le cosmopolite, indifférent aux nations, se voit comme une élite détachée, profitant d’un monde uniformisé.

Cette vision s’oppose à la métaphysique biblique de la dualité de Dieu et de l’homme, pour adopter un monisme où tout se fond dans un cosmos unique.

Nous soulignons donc que ce débat de la démocratie est non seulement politique, mais religieux et métaphysique.

Rousseau a dit qu’on ne peut déléguer la souveraineté populaire et a critiqué l’utopie démocratique. Pour lui, la souveraineté populaire, indivisible et non délégable, ne fonctionne que dans une démocratie directe à petite échelle.

Dès l’origine, Rousseau perçoit les contradictions internes de la démocratie : elle promet un pouvoir au peuple, mais finit par le confisquer.

Certains, attachés à la nation face au mondialisme, s’inspirent de lui pour prôner des « petites patries », mais philosophiquement, le contrat social nous arrache déjà à l’histoire et aux communautés enracinées, projetant l’homme dans une abstraction hors-sol.

Peut-on être démocrate et chrétien ?

Historiquement, la souveraineté populaire naît chez des théologiens dissidents, comme Marsile de Padoue, un franciscain exilé au XIVsiècle à la cour de Louis de Bavière, en conflit avec Jean XXII. Dans un débat sur l’élection de l’empereur du Saint-Empire, il soutient que le pouvoir vient du peuple, non du pape, une idée reprise par le Jésuite Suárez contre l’Église anglicane.

Après 1789, des chrétiens cherchent à réconcilier foi et République avec Félicité de Lamennais qui plaide pour cette union et Grégoire XVI, dans l’encyclique Mirari Vos (1832), la rejette.

Dès 1791, Pie VI, dans le « Quod Aliquantum », avait critiqué la Révolution pour son rejet de l’ordre naturel, et cette opposition domine le XIXe siècle : « Liberté et égalité sont absurdes ; les enfants naissent soumis, et tous doivent obéir à Dieu. »

Léon XIII marque un tournant et dans « Au milieu des sollicitudes » (1892) et « Rerum Novarum » (1891), il reconnaît les régimes établis, y compris la République, sous réserve qu’ils ne contreviennent pas à la loi divine.

Il affirme que la légitimité des régimes dépend de leur conformité à l’ordre naturel. Inspiré d’Aristote, il admet une forme de démocratie enracinée dans une métaphysique transcendante, distincte de la version moderne issue des Lumières.

Mais le mouvement démocrate-chrétien, né de ces textes, dérive vite avec Marc Sangnier et le Sillon qui prônent une égalité évangélique, même si Pie X, en 1910, condamne cette assimilation, réaffirmant que la souveraineté populaire contredit la doctrine catholique.

Après la Seconde Guerre mondiale, Jacques Maritain, financé par les Américains et soutenu par de Gaulle, publie « Christianisme et démocratie » en 1942.

Il soutient que les Lumières prolongent la chrétienté, une thèse en fait diffusée pour rallier l’opinion contre Pétain. Ambassadeur à Rome, ami de Paul VI, Maritain influence Vatican II, qui entérine la liberté religieuse et un rapprochement avec la démocratie moderne. Ce compromis dilue le christianisme et aujourd’hui, la « démocratie chrétienne » est en perte d’identité.

Une démocratie chrétienne peut exister, mais en dehors du contrat social.

Cela implique une société organique, fondée sur le couple, la famille et les corps intermédiaires, comme la subsidiarité, et non un face-à-face entre l’individu et l’État.

Et la Révolution de 1789, avec son jacobinisme, a écrasé ces structures organiques et naturellement ancrées au profit d’une abstraction centralisatrice.

Concluons en poussant à différentes réflexions

Une démocratie à grande échelle, avec des millions d’individus, est-elle viable ? Rousseau a dit que la souveraineté ne se délègue pas sans se perdre.

À l’échelle étatique moderne, nous avons tous observé les dérives de la bureaucratie, de l’excès de régulations, du totalitarisme, du despotisme mondialiste – plutôt qu’à une liberté nationale alignée à celle du citoyen.

La démocratie moderne est devenue un « monstre tyrannique froid », qui en plus de cela a le pouvoir de redéfinir la morale via ses institutions, qui deviennent ensuite sacrées et inamovibles.

Voici donc la question clé de l’enfermement idéologique démocratique et les plus grands des despotes à renverser sont nos idées.

Audience de la Chambre des représentants lors de la commission juridique sur le “complexe industriel de la censure”, le 12 février 2025.

Voici l’article ici sur France Soir :

https://www.francesoir.fr/politique-monde-societe-justice/le-complexe-industriel-de-la-censure-une-menace-mondiale-la-liberte

Les journalistes des ‘Twitter Files’, Matt Taibbi et Michael Shellenberger, témoignent aux côtés de la journaliste canadienne Rupa Subramanya sur la campagne de censure de l’administration Biden et d’autres menaces contre la liberté d’expression.

Sommaire :

– Introduction du terme “complexe industriel de censure”.

– Personnages clés.

– Introduction de Jim Jordan (représentant du congrès élu dans l’état de l’Ohio et président de la commission des affaires juridiques).

– Intervention de Rupa Subramanya.

– Intervention de Matt Taibi.

– Intervention de Michael Schellenberger.

Le rôle du gouvernement 🇺🇸 dans le “complexe industriel de la censure” au 🇧🇷.

Article publié aussi sur France soir.

Le rôle du gouvernement des États-Unis dans le complexe industriel de la censure au Brésil.

Par Phoebe Smith, Alex Gutentag, Eli Vieira et David Ágape. Traduit en français par Antoine Bachelin Sena.

Résumé exécutif: 

Principales organisations:

  • – Laboratoire de recherche forensique digitale du Conseil Atlantique (DFRLab).
  • – Agence centrale de renseignement (CIA).
  • – Dotations du Congrès.
  • – Consortium pour les élections et le renforcement du processus politique.
  • – Agence de sécurité cybernétique et infrastructure.
  • – Département fédéral des enquêtes.
  • – Institut républicain international.
  • – Institut démocratique national.
  • – Fonds national pour la démocratie.
  • – Agence des États-Unis pour le développement international.
  • – Département d’État des États-Unis.
  • – Ambassade des États-Unis.
  • – La Maison Blanche.

Résumé exécutif:

Ces dernières années, la Cour suprême du Brésil a pris des mesures de plus en plus drastiques pour censurer le contenu en ligne. 

La Cour suprême fédérale (STF) et le Tribunal électoral supérieur (TSE), même s’ils semblent opérer de manière indépendante, ont été fortement influencées par des organisations non gouvernementales (ONGs) financées par le gouvernement des États-Unis. 

De plus, diverses agences et autorités américaines ont joué un rôle dans l’encouragement et la facilitation de la censure au Brésil.

Le complexe industriel de la censure au Brésil – un vaste réseau d’ONG, de vérificateurs de faits ou fact checkers et d’agents étatiques – reçoit souvent des suggestions, des formations et un soutien financier de son homologue américain. 

En soutenant la censure brésilienne, le gouvernement fédéral des États-Unis et ses filiales se sont engagés dans des interventions étrangères inappropriées, visant spécifiquement les élections et les politiques publiques.

Les entités américaines impliquées directement et indirectement dans le complexe industriel de la censure au Brésil incluent : 

  • le Conseil Atlantique, 
  • le Congrès américain, 
  • le Federal Bureau of Investigations (FBI), 
  • le National Endowment for Democracy (NED), 
  • la Fondation nationale des sciences (NSF), 
  • le Département d’État, 
  • l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), 
  • la Maison Blanche et d’autres.

Les activités des agences et des groupes financés par le gouvernement des États-Unis dans leur ensemble montrent clairement une campagne visant à interférer dans le processus démocratique du Brésil. 

Le gouvernement des États-Unis devrait cesser de financer cette campagne ainsi que des campagnes similaires afin de respecter la souveraineté nationale de ses alliés et d’éviter de miner la démocratie à l’étranger.

Principales organisations:

  • Laboratoire de recherche forensique digitale du Conseil Atlantique (DFRLab).

Le DFRLab est financé par le Fonds national pour la démocratie (NED), le Département d’État et l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). 

Lors de divers événements organisés par le DFRLab, les palestrants ont plaidé pour une censure généralisée au Brésil. 

Lors d’un panel du DFRLab en 2019, des chercheurs spécialisés dans la désinformation ont affirmé que les messages privés cryptés représentaient une menace pour la démocratie au Brésil. 

(Benz, M. le 26 juin 2023 : “Les impôts américains financent la censure des messages texte au Brésil”, source : 

En ligne avec cette vision, WhatsApp a banni des centaines de milliers de comptes au Brésil et, en 2022, le ministre du STF Alexandre de Moraes a ordonné la suspension de Telegram, bloquant temporairement tout accès à l’application dans le pays. 

Le DFRLab a été cité dans le plan stratégique du TSE pour les élections de 2022, marquées par la censure.

En 2019, le Conseil Atlantique a publié un rapport intitulé « Désinformation dans les démocraties : Renforcer la résilience numérique en Amérique latine », qui affirme : « Bolsonaro a été élu avec 55 % des voix au second tour – une victoire attribuée non seulement à la situation économique et politique compliquée dans laquelle le Brésil se trouvait, mais aussi à l’utilisation efficace des réseaux sociaux comme principal moyen de connexion avec les électeurs brésiliens. » 

(Brookie, G., Marczak, J., & Braga, R. le 28 mars 2019. “Désinformation dans les démocraties : fortifier la résilience digitale en Amérique Latine”. Source : https://issuu.com/atlanticcouncil/docs/ac_disinformation_in_latam_final)

Le rapport conclut que l’élection a été fortement influencée par la « désinformation » sur des plateformes cryptées.

Agence centrale de renseignement (CIA):

En mai 2022, Reuters a rapporté que le directeur de la CIA aurait dit à des responsables brésiliens de haut niveau que Bolsonaro devait cesser de diffuser de la désinformation liée aux élections et d’éroder la confiance dans le système électoral du pays. 

Un autre rapport prétend que c’était la délégation du directeur, et non le directeur lui-même, qui a transmis ce message, tandis que d’autres sources le nient.

(Stargardter, G. e Spetalnick, M. le 5 mai 2022. Le chef exécutilf de la CIA a dit au gouvernement Bolsonaro de ne pas s’immiscer dans les élections brésiliennes, relatent des sources. Reuters. Source : https://www.reuters.com/world/americas/exclusive-cia-chief-told-bolsonaro-government-not-mess-with-b razil-election-2022-05-05)

Entités du Congrès:

Le Wilson Center, qui est financé par le Congrès des États-Unis, a travaillé avec des fonds du Département de Sécurité Intérieure (DHS) dans une initiative intitulée « Agents contre la désinformation : vaincre la désinformation avec des jeux numériques », en tant que « méthode d’inoculation » contre la désinformation pour les jeunes étudiants.

(Buynevich, O. le 7 juin 2024. Le jeu vidéo financé par le DHS met en scène le gouvernement en tant que « super-héros » contre la « désinformation ».

https://foundationforfreedomonline.com/dhs-funded-video-game-pits-superhero-government-against-di sinformation)

Le Wilson Center a expliqué que le jeu avait déjà été testé auparavant dans des pays

comme le Brésil et avait « créé un atelier sur comment vaincre la désinformation » pour « les membres du Parlement, les congressistes et les fonctionnaires ». 

(Centre Wilson. Comment le Wilson Center est financé ? https://www.wilsoncenter.org/how-the-wilson-center-funded) 

Les participants « n'[ont] pas seulement appris à identifier la désinformation, mais aussi à travailler avec des groupes de parties prenantes (c’est-à-dire les médias, l’industrie et le gouvernement) dans la réponse à la désinformation – et, ce qui est important pour la prévention, dans la nécessité de formuler des stratégies collaboratives à court et à long terme. »

La National Science Foundation, qui est également financée par le Congrès des États-Unis, a accordé une subvention de 200 000 dollars à l’Université George Washington en 2022 pour son travail de lutte contre la désinformation au Brésil, ainsi que dans trois autres pays. 

(Sur la National Science Foundation (NSF) : https://www.usaspending.gov/agency/national-science-foundation?fy=2024

Benz, M. le 26 juin 2023 : “La National Science Foundation de Biden a injecté près de 40 millions de dollars en subventions et contrats de censure sur les réseaux sociaux.” 

Source : https://foundationforfreedomonline.com/bidens-national-science-foundation-has-pumped-nearly-40-milli on-into-social-media-censorship-grants-and-contracts)

L’initiative « utilise diverses méthodes pour étudier comment les politiciens populistes ont déformé la communication sur la santé pendant la pandémie de Covid-19 afin d’encourager des attitudes polarisées et la méfiance parmi les citoyens, les rendant ainsi plus vulnérables à la désinformation”.

(Benz, M. le 5 septembre 2024. Dictionnaire FFO Censorpeak. https://x.com/MikeBenzCyber/status/1711411914629079463?s=20)

Des chercheurs individuels comme Kate Starbird ont reçu régulièrement des subventions de la National Science Foundation pour leur travail de contre-désinformation, qui a caractérisé les partisans de Jair Bolsonaro au Brésil comme des propagateurs de désinformation dangereuse.

(Starbird, K. (2022). Financement des recherche de Kate Starbird. Faculté de l’Université de Washington. https://archive.ph/1KLAA

 Benz, M. le 7 juin 2023. L’Agence de Censure du DHS a eu une première mission étrange : interdire les discours qui remettent en question les événements électoraux de « mirage rouge, changement bleu ». Source : https://foundationforfreedomonline.com/dhs-censorship-agency-had-strange-first-mission-banning-sp ch-that-casts-doubt-on-red-mirage-blue-shift-election-events/)

La NSF a également financé l’ONG Meedan avec un contrat de 5 749 900 dollars distribués entre 2021 et 2024 pour la création “d’outils de vérification des faits académiques et de collaboration communautaire, combattant la haine, l’abus et la désinformation avec des partenariats menés par des minorités ». 

La NSF a également accordé à Meedan 255 997 dollars en 2021 pour « identifier et combattre la désinformation [sur Covid-19] sur des plateformes de messagerie fermées ». Avant les élections de 2022 au Brésil, Meedan s’est associée avec les vérificateurs Agência Lupa, Aos Fatos, Projeto Comprova, Estadão Verifica, Universo Online (UOL) et le TSE pour créer Conf 2022, un partenariat dédié au travail de contre-désinformation.

Consortium pour les Élections et le Renforcement du Processus Politique (CEPPS) : 

Le Consortium pour les Élections et le Renforcement du Processus Politique (CEPPS) est financé par le Programme d’Élections Globales et de Transitions Politiques (GEPT) de l’USAID. 

Le CEPPS a formé des partenariats importants avec le TSE par le biais d’organisations intermédiaires au Brésil.

En 2021, le CEPPS a créé un guide de lutte contre la désinformation, rassemblant des organisations comme l’Institut Républicain International (IRI) et l’Institut Démocratique National (NDI) avec le financement de l’USAID pour « souligner le travail qui est fait pour combattre la désinformation et promouvoir l’intégrité de l’information » dans le monde entier. 

Le guide présente une campagne brésilienne de lutte contre la désinformation de 2018 intitulée « NãoValeTudo », encourageant les politiciens à se dissocier des contenus faux en ligne. Le projet était médiatisé par Aos Fatos parmi d’autres agences de vérification qui ont participé à un sommet financé par la NED dans le but de « vérifier les allégations » faites par des leaders politiques de différents pays.

En août 2023, un « partenaire principal » du CEPPS, la Fondation Internationale des Systèmes Électoraux (IFES), a travaillé avec le TSE pour discuter des stratégies de censure à travers une initiative visant à « préserver l’intégrité de l’information et la confiance publique dans les élections ». 

Le « partenaire technologique senior » du CEPPS, Internews, a créé un rapport sur les effets du « discours de haine » et de la « désinformation » en juin 2023. 

En octobre 2023, l’IFES a de nouveau fait équipe avec le TSE pour coordonner l' »intégrité de l’information » dans les organes de gestion électorale.

Agence de Sécurité Cybernétique et Infrastructurale (CISA):

En 2023, l’Agence de Sécurité Cybernétique et Infrastructurale (CISA) a financé un projet via l’Elliott School of International Affairs de l’Université George Washington intitulé « Résilience contre la désinformation électorale : études de cas du Canada et du Brésil pour une utilisation dans les politiques des États-Unis ». 

Le contenu du rapport n’est pas disponible publiquement en ligne.

(Université George Washington. 2023). Rapport GWU : https://elliott.gwu.edu/sites/g/les/zaxdzs4886/les/2023-09/recent-capstone-projects-nal.xlsx)

FBI:

Le TSE s’est réuni avec le Federal Bureau of Investigations (FBI) et un représentant de l’ambassade des États-Unis le 5 mars 2018 pour discuter de la censure des « fausses informations » et de la manière de censurer la « désinformation étrangère ». 

Des agents du FBI et des fonctionnaires du Département de la Justice (DOJ) américain ont participé à des réunions au TSE pour planifier des efforts de censure en collaboration avec l’Agence Brésilienne de Renseignement (ABIN). 

Le superviseur des organisations cybernétiques du FBI et un agent du DOJ spécialisé en contre-espionnage ont partagé leurs insights sur les efforts du FBI et du DOJ pour combattre les « fausses informations » aux États-Unis. 

Le 24 avril 2018, le TSE a organisé un « Séminaire International sur les Fake News et les Élections », auquel ont participé des représentants du FBI.

Institut Républicain International (IRI):

L’IRI a publié plusieurs articles et interviews sur la désinformation au Brésil, y compris un intitulé « Désinformation au Brésil – La Bonne Réponse ? », qui affirme que « la désinformation menace l’intégrité démocratique » au Brésil. 

L’article indique que 92% des citoyens « considéraient le contenu faux sur le web comme un problème » avant les élections de 2018. 

L’article cite également les intérêts économiques des États-Unis comme raison de limiter la désinformation au Brésil. 

« En tant que partenaire commercial important des États-Unis, [le Brésil] se remet encore d’une récession marquée, et une instabilité électorale pourrait affecter ses perspectives économiques. 

Globalement, les Brésiliens doivent découvrir comment minimiser la propagation de contenu faux, restaurer la confiance dans les institutions et le faire de manière cohérente avec les libertés démocratiques. »

En 2021, l’IRI, le NDI et l’Observatoire de l’Internet de Stanford (SIO) se sont associés pour créer le « Combat contre la manipulation de l’information : un manuel pour les élections et au-delà », un guide conçu pour les agents de la société civile, les journalistes, les gouvernements, les organes de gestion électorale et autres acteurs démocratiques. 

Le guide explique comment WhatsApp a élargi l’accès à l’API via Zendesk pour la First Draft Coalition, une organisation financée par la National Science Foundation (NSF) qui travaille pour « collecter des données sur les événements politiques, la propagation d’informations fausses et le discours de haine, et d’autres objectifs de recherche » via Comprova au Brésil. 

Le guide approuve ces relations entre le gouvernement et les plateformes cryptées, argumentant que de telles relations sont essentielles pour atténuer la désinformation.

Institut Démocratique National (NDI):

L’Institut Démocratique National (NDI) est financé par la NED, l’USAID et le Département d’État des États-Unis. Le NDI a financé diverses initiatives de recherche qui examinent la désinformation au Brésil, y compris un rapport intitulé « Interventions pour mettre fin à la violence en ligne contre les femmes en politique », en partenariat avec Meedan. 

Ce rapport vise à combattre la « violence en ligne » et la « désinformation de genre » par le « développement d’un mécanisme de coordination à l’échelle nationale », avec les gouvernements, « leur donnant la capacité de recevoir et de gérer les incidents de violence de genre en ligne — y compris la désinformation — susceptibles d’avoir un impact sur le discours ou les résultats politiques. » 

Il prône également la mise en œuvre d’une « politique de tolérance zéro pour les discours de haine et les abus de nature sexiste, sexualisée, raciste et d’autres formes de discrimination sur les pages, profils et plateformes législatives, ainsi que sur celles des candidats ».

En 2018, le NDI a co-organisé une conférence contre la désinformation en partenariat avec la commission électorale mexicaine (INE). 

Pat Merloe, associé senior du NDI et directeur des processus électoraux, a partagé que « le NDI soutient les organisations de surveillance électorale dans le développement et le partage d’approches et d’outils pour surveiller et analyser l’impact des opérations de désinformation sur l’intégrité électorale » au Mexique, en Colombie et au Brésil.

En 2021, le NDI a travaillé avec l’IRI et le SIO pour créer le « Combat contre la manipulation de l’information : un manuel pour les élections et au-delà ».

Fonds National pour la Démocratie (NED):

Le Fonds National pour la Démocratie (NED) a financé une initiative de l’École de Communication, des Médias et de l’Information de la FGV Rio, lancée le 25 juillet 2018. 

Bien que le site original ait été retiré, des pages archivées expliquent que le projet, intitulé Salle de Démocratie Digitale, « est une initiative pour surveiller et analyser le débat public sur Internet et pour combattre les stratégies de désinformation qui menacent la justice des processus politiques et électoraux, cherchant à renforcer les institutions démocratiques ». 

Un chercheur, Amaro Grassi, a commenté que « l’idée de la Salle de Démocratie Digitale – #observa2018 est d’avoir un impact réel sur l’agenda public brésilien – c’est-à-dire, surveiller le débat électoral et politique », dans un communiqué de presse de 2018. 

En fin de compte, la Salle dépend d' »un réseau international de partenaires académiques, de la société civile et gouvernementaux », qui « interagissent constamment avec les chercheurs du DAPP [Département d’Analyse des Politiques Publiques de la FGV] ».

En 2019, le Fonds National pour la Démocratie a alloué des fonds pour diverses initiatives de lutte contre la désinformation au Brésil. 

Cela incluait un fonds nommé « Combat contre la désinformation dans les élections locales au Brésil », accordé à l’Institut Technologie et Équité « pour combattre la désinformation dans les élections locales au Brésil ». 

Cet effort « a formé des fonctionnaires dans les organes de gestion électorale et la justice électorale, ainsi que des acteurs clés de la société civile, sur différentes approches pour lutter contre la désinformation, en préparation pour les élections locales de 2020 au Brésil », travaillant en concertation avec des agences de vérification des faits.

Un fonds nommé « Dialogues Imprévisibles au Brésil », accordé à l’ONG Politize, « implique des influenceurs des réseaux sociaux, des réseaux de la société civile, ainsi que ses propres bénévoles pour assurer la participation de multiples publics » dans « des discussions informatives sur des questions politiques pertinentes ».

Le NED finance également l’Institut pour la Démocratie et l’Assistance Électorale (IDEA). En 2021, l’IDEA a organisé un sommet où les conférenciers ont appelé à la fin de « l’échange international d’idées » entre les partisans de Trump et de Bolsonaro.

En 2021, le NED a de nouveau alloué des fonds pour diverses initiatives de lutte contre la désinformation au Brésil. Ces dons ont financé des projets comme « Fura Bolha – Encourager le Dialogue Démocratique au Brésil », de la Fondation Fernando Henrique Cardoso, qui « aborde les espoirs et les peurs des citoyens dans un effort pour réduire l’anxiété concernant le vote, la pandémie de COVID-19, et le discours public de diabolisation des opposants politiques et idéologiques ». 

Un autre fonds, nommé « Encouragement du Dialogue Démocratique au Brésil », accordé à l’Association Internetlab de Recherche en Droit et Technologie, a soutenu un projet visant à « promouvoir un agenda démocratique parmi les principaux acteurs des réseaux sociaux et à renforcer les efforts de la société civile pour combattre l’ingérence numérique malveillante dans les discussions publiques et politiques ». 

Le projet a travaillé « avec une organisation partenaire d’influenceurs numériques et d’activistes de la société civile » pour « l’engagement de la de la société civile dans l’identification des utilisations malveillantes et coordonnées de techniques informatiques pour déformer la sphère publique numérique ».

Le NED a accordé plusieurs fonds supplémentaires pour « impliquer les influenceurs des réseaux sociaux » dans la promotion d’un « discours constructif autour de sujets délicats » ; « surveiller et mobiliser des actions collectives en réponse aux menaces contre la démocratie » ; « former des communicateurs influents et des influenceurs sur les réseaux sociaux » sur « l’importance des politiques démocratiques de sécurité publique » ; et a établi des systèmes de « veille sociale » pour défendre la démocratie au Brésil.

Le NED soutient également un réseau mondial de think tanks, le Réseau des Instituts de Recherche pour la Démocratie (NDRI), qui inclut des organisations comme l’Institut Sivis, basé au Brésil. 

L’Institut Sivis est une « organisation de la société civile apolitique et à but non lucratif » et affirme que « le Brésil est un pays marqué par le manque de participation active de la population dans les affaires publiques et dans la construction de la politique », ce qui serait dû à « un faible niveau de connaissance politique, un manque d’intérêt pour le progrès de la vie politique, [et] de faibles niveaux d’adhésion au régime démocratique et une méfiance envers les étrangers, ce qui rend la coopération sociale difficile ». 

L’Institut Sivis a publié des articles d’opinion concluant qu' »il y a un risque réel que la désinformation et l’utilisation malveillante de fausses informations génèrent encore plus d’instabilité politique et sociale, comme le soulignent les experts consultés par le Forum Économique Mondial », en rapportant « la soi-disant ‘récession globale de la liberté d’expression' ».

Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID):

Dans son « Guide de la Désinformation » publié en février 2021, le Centre d’Excellence en Démocratie, Droits Humains et Gouvernance de l’USAID a affirmé qu’ »au Brésil, des forfaits de données bon marché qui incluent uniquement l’accès à des applications comme WhatsApp et Facebook rendent les citoyens plus susceptibles de consommer des réseaux sociaux dans lesquelles des affirmations fausses sont relayées par des sources non fiables ». 

Le document cite un article d’opinion publié en 2019 par l’ancien diplomate australien Arjun Bisen, qui affirme « de l’Inde à l’Indonésie et au Brésil, la démocratie est compromise par des campagnes de désinformation domestique en ligne des partis politiques cherchant à obtenir un avantage » et incite les institutions à « créer de nouvelles règles et à tenir responsables les parties impliquées. »

Le guide recommande comme modèle dans la lutte contre la désinformation l’initiative « TruthBuzz » du Centre International pour les Journalistes (ICFJ). 

Dans son dernier rapport financier, l’ICFJ remercie les organisations gouvernementales suivantes pour les fonds fournis : USAID, Département d’État des États-Unis et les ambassades des États-Unis à Tbilisi, Tunis et Skopje. 

L’ICFJ utilise des ressources gouvernementales pour combattre la désinformation au Brésil : « Neuf initiatives médiatiques ont été sélectionnées pour recevoir financement et conseils pour développer des projets qui combattent la désinformation au Brésil dans le cadre du Jogo Limpo (‘Fair Game’), programme du Centre International pour les Journalistes (ICFJ) en partenariat avec YouTube Brésil », a-t-il affirmé en 2020.

Le guide soutient également que « les fonctionnaires du gouvernement et les journalistes ne sont plus les seuls gardiens de l’information. Ainsi, les citoyens ont besoin d’un nouveau niveau d’information ou d’alphabétisation médiatique pour évaluer la véracité des affirmations faites sur Internet ». 

L’USAID a également étudié le temps moyen que les Brésiliens passent en ligne et a argumenté que l’utilisation de WhatsApp était problématique.

L’Ambassade des États-Unis au Brésil et l’USAID ont fourni un soutien financier pour le congrès de 2024 de l’Association Brésilienne de Journalisme Investigatif (Abraji). 

Cette organisation, conjointement avec le Information Futures Lab (IFL), a fondé Comprova, un consortium de 28 organisations de presse brésiliennes dédiées à « identifier et expliquer les rumeurs, les contenus fabriqués et les tactiques de manipulation. »

Entre 2020 et 2023, l’USAID a soutenu le projet Rooted in Trust (RiT), qui « a travaillé aux côtés de plus de 40 médias, organisations de santé et humanitaires » pour « identifier la désinformation nocive » dans plusieurs pays, y compris le Brésil. 

Depuis 2020, le RiT « a recueilli et analysé plus de 40 000 rumeurs sur les réseaux sociaux et des activités d’engagement communautaire » et « a soutenu la production de plus de 500 émissions de radio et pièces médiatiques, ainsi que du théâtre de rue, des campagnes d’influenceurs et des événements d’extension communautaire ».

Au Brésil, le RiT « a travaillé pour faire face aux impacts de la désinformation liée à la pandémie avec des partenaires locaux, l’Institut International de l’Éducation du Brésil (IEB), l’Institut de Recherche et de Formation Indigène Iepé et le Projet Santé et Joie (PSA), dans les états du Pará, Amapá et Roraima. » 

Selon le RiT, les chercheurs au Brésil créeraient « des bulletins réguliers d’analyse des rumeurs pour soutenir les réseaux humanitaires et de coordination sanitaire, orienteraient la presse locale et les groupes de base et les aideraient à s’engager avec les questions de santé de leurs communautés et à produire un contenu localisé et de haute qualité pour aborder et neutraliser les rumeurs. »

L’USAID cite le TruthBuzz comme une stratégie efficace de vérification des faits contre la désinformation. Le TruthBuzz a reçu une formation de First Draft News, qui a été financé par la National Science Foundation. 

Le TruthBuzz est également soutenu par l’ICFJ, qui reçoit un financement du Département d’État des États-Unis depuis 2020 pour le programme « Leaders émergents des médias », qui travaille avec des boursiers des États-Unis et d’Amérique latine et soutient leurs intérêts professionnels dans le journalisme. 

Un rapport récent du programme affirme que 61% des projets développés dans le programme sont encore en cours.

Département d’État des États-Unis:

Le Département d’État américain a accordé des fonds au Département d’Analyse des Politiques Publiques de la Fondation Getúlio Vargas (FGV DAPP) et au Centre de Technologie et Société pour deux projets distincts en 2021 et 2022. 

En 2021, le Département d’État des États-Unis a accordé à la FGV DAPP 20 000 dollars « pour former des candidates femmes cis et trans aux compétences sociales et techniques nécessaires pour l’exercice complet de leurs droits politiques. Cela contribue à réduire le déficit de représentation des genres en augmentant l’accès des femmes à la politique au Brésil ».

En 2022, le Département d’État a accordé à la FGV DAPP 24 435 dollars « pour combler un fossé entre les professionnels des médias et la communauté scientifique sur la manière de communiquer les changements climatiques et les risques climatiques au public au Brésil ».

En 2023, le Département d’État des États-Unis a donné 20 430 dollars à l’Association Brésilienne de Journalisme Investigatif pour financer « un programme de formation en ligne pour les journalistes de tout le Brésil afin de traiter de la désinformation électorale alimentée par l’IA ».

Le Département d’État explique que ces trois bourses faisaient partie d’un Programme de Diplomatie Publique « pour soutenir la réalisation des objectifs et des buts de la politique étrangère des États-Unis, promouvoir les intérêts nationaux et augmenter la sécurité nationale en informant et en influençant les publics étrangers et en élargissant et renforçant la relation entre le peuple et le gouvernement des États-Unis et les citoyens du reste du monde ».

Ambassade des États-Unis:

Le 26 avril 2024, Felipe Neto, le YouTuber le plus populaire du Brésil avec 46,3 millions d’abonnés, a annoncé sur X un partenariat avec l’Ambassade des États-Unis et son Institut Vero pour organiser des ateliers en Amazonie axés sur l’éducation à la communication avec pour objectif de « favoriser l’émergence et le développement de voix locales. »

Neto, qui a soutenu et fait campagne pour Lula lors des élections de 2022, a été nommé par Lula dans un groupe de travail du Ministère des Droits Humains et de la Citoyenneté. Ce groupe a été créé pour lutter contre le discours de haine et l’extrémisme, avec un accent particulier sur la régulation des réseaux sociaux.

Neto est également le fondateur de l’Institut Vero, une ONG qui collabore avec le Programme de Lutte contre la Désinformation du TSE. 

En 2020, l’Institut Vero a parrainé des événements du TSE auxquels a participé Graham Brookie, directeur senior du DFRLab. 

Pendant ces événements, le DFRLab a formé les fonctionnaires du TSE à « l’identification et au combat de la désinformation » en utilisant des méthodes d’Intelligence de Source Ouverte (OSINT) pour l’analyse des réseaux.

L’Ambassade des États-Unis a donné 25 000 dollars au Vero en 2023 et 5 000 dollars en 2024. Elle a également fait don de près de 30 000 dollars à l’ONG Redes Cordiais en 2023 et de 45 000 dollars en 2024. 

Le 22 août 2024, le Tribunal Suprême Fédéral a tenu une réunion avec Redes Cordiais et l’Institut Vero pour « rapprocher la justice de la société ».

La deuxième édition des Twitter Files Brésil a révélé que Felipe Neto avait un accès privilégié à Twitter, qu’il a utilisé pour demander la censure de contenu pendant la pandémie de COVID-19.

En 2021, l’Ambassade et les consulats des États-Unis au Brésil ont mis en œuvre un programme pilote appelé « Élective Information et (dés)information », avec un cours sur la désinformation, où « 23 professeurs ont été formés et 600 élèves ont suivi le cours optionnel proposé dans huit écoles de six villes de l’État de São Paulo ». 

Au deuxième semestre de 2021, le cours était disponible pour les élèves de tout l’État.

En 2024, l’Ambassade et les consulats des États-Unis au Brésil ont annoncé une opportunité de financement « pour des projets qui promeuvent des objectifs et des initiatives stratégiques des États-Unis, tout en mettant en avant des valeurs partagées ou des meilleures pratiques et en renforçant les liens entre le Brésil et les États-Unis ». 

Une initiative intitulée « Expansion de l’accès des Brésiliens au journalisme basé sur des faits pour combattre la désinformation » a accepté des demandes de financement jusqu’au 30 juin 2024 « pour collaborer avec des organisations locales afin de fournir des opportunités de formation ou des programmes de renforcement des capacités pour la presse et les journalistes locaux brésiliens, avec une attention particulière aux déserts de l’information – une communauté, rurale ou urbaine, avec un accès limité aux types de nouvelles et d’informations crédibles et approfondies qui alimentent la démocratie au niveau populaire. »

La liste des candidatures explique que « les idées de projets dans le cadre de cette initiative incluent, mais ne se limitent pas à » celles qui « renforcent la capacité institutionnelle des médias traditionnels et émergents pour lutter contre la désinformation et la mésinformation », « améliorent les compétences en vérification des faits parmi les journalistes, les influenceurs et autres parties prenantes » et « promouvent des solutions innovantes pour combattre la désinformation ».

La Maison Blanche: 

Le 10 février 2023, le président Joe Biden a rencontré le président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, à Washington DC, où le duo « a réaffirmé la nature vitale et durable de la relation États-Unis-Brésil et a souligné le renforcement de la démocratie ». 

Un communiqué de presse de la Maison Blanche concernant la réunion détaille qu’ »en tant que leaders des deux plus grandes démocraties des Amériques, le Président Biden et le Président Lula se sont engagés à travailler ensemble pour renforcer les institutions démocratiques. (…) Les deux leaders ont noté qu’ils continuent de rejeter l’extrémisme et la violence en politique, ont condamné le discours de haine et ont réaffirmé leur intention de construire une résilience sociale face à la désinformation, et ont convenu de travailler ensemble sur ces questions. »