Une farce judiciaire de mauvais goût : Un humoriste condamné à 8 ans de prison sous l’autoritarisme brésilien de Lula !

Dans une décision qui pourrait passer pour une mauvaise blague si elle n’était pas aussi inquiétante, l’humoriste brésilien Léo Lins a été condamné à huit ans de prison et à une amende de 300 000 reais (environ 50 000 euros) pour «préjudice moral collectif» par la juge Barbara de Lima Iseppi, de la 3e Chambre criminelle fédérale de São Paulo. 

Cette sentence, rendue le 3 juin 2025, vise son spectacle comique «Perturbador», diffusé sur YouTube en 2022. 

Ce verdict, loin d’être risible, soulève de graves questions sur la liberté d’expression et l’autoritarisme grandissant au Brésil sous le gouvernement de Lula.

Voici une video de stand up de Léo Lins : https://x.com/polmarilescano/status/1930184045721182552

«Un sourd et muet avec en plus le mal de Parkinson peut-il être considéré bègue ? 

Et le sourd n’a même pas entendu ma blague.»

La juge Iseppi qualifie les blagues de Léo Lins de «commentaires odieux, discriminatoires et empreints de préjugés» visant divers groupes vulnérables. 

Pourtant, il s’agit d’un spectacle d’humour, non d’une conférence politique. Confondre une plaisanterie avec une déclaration sérieuse relève soit d’une méconnaissance du genre comique, soit d’une volonté délibérée de réprimer l’expression artistique. 

La magistrate va jusqu’à rejeter la défense de l’humoriste, qui argue que ses propos relèvent du registre humoristique, en déclarant : «Avec tout le respect dû à la profession de comédien et à ses admirateurs, la thèse selon laquelle le contenu des propos est de l’humour ne peut être retenue.»

Cette décision judiciaire, qui semble vouloir faire de l’humour une affaire sérieuse, atteint des sommets d’absurde lorsque la juge qualifie le spectacle de «fait», comme s’il s’agissait d’un crime et non d’un show comique. 

Elle s’appuie également sur une loi controversée, surnommée « 

Loi anti-blagues» (14.532/2023), et évoque un rapport du Sénat brésilien suggérant que l’humour pourrait servir de «subterfuge rhétorique» pour maintenir les privilèges des Blancs – une remarque qui semble insinuer que Léo Lins, en tant que Blanc, bénéficierait d’un traitement différent s’il appartenait à une autre ethnie.

Dans sa tentative de prouver que l’humoriste «parlait sérieusement», la juge condamne implicitement le genre du stand-up dans son ensemble, affirmant que Léo Lins ne joue pas un personnage mais exprime ses propres convictions. 

Une telle analyse ignore la nature même de l’humour, où l’ambiguïté est essentielle. 

Comme l’expliquent Kevin Simler et Robin Hanson dans leur ouvrage L’Éléphant dans le cerveau (2017), l’humour permet d’exprimer des idées que le langage sérieux ne peut pas toujours traduire, tout en offrant une échappatoire par son caractère ambigu. Cette ambiguïté, inhérente au comique, est précisément ce qui rend les accusations de la juge infondées : personne, pas même une magistrate, ne peut trancher sur les intentions réelles d’un humoriste.

Léo Lins n’est pas un cas isolé. 

La décision rappelle les dérives autoritaires où l’humour devient une cible. 

À titre de comparaison, l’humoriste américain George Carlin, dans son spectacle de 2001, plaisantait sur une «liste de personnes à éliminer» avec des descriptions volontairement outrancières. 

Aucun juge américain n’a jamais pris cela au sérieux, car le contexte comique était évident. 

Au Brésil, en revanche, la justice semble vouloir criminaliser l’humour «politiquement incorrect», assimilant des blagues à des incitations à la haine.

Cette condamnation s’inscrit dans un climat plus large de censure au Brésil. Des mesures judiciaires, comme celle imposée par le secteur SANCTVS (un acronyme ironiquement signifiant «saint» en latin), avaient déjà tenté d’interdire à Léo Lins de se produire, une restriction levée par le ministre André Mendonça. 

Mais cette affaire révèle une tendance inquiétante : la censure est aujourd’hui portée par des activistes identitaires qui se posent en victimes intouchables.

L’humour provocateur, comme celui de Léo Lins, est une forme d’art qui joue sur le frisson de l’interdit, comparable à une montagne-russe émotionnelle. 

Le condamner, c’est mépriser la liberté artistique et assimiler une plaisanterie à un crime. 

Comme le soulignait Oscar Wilde, un artiste qui soumet son œuvre à des impératifs moraux ou politiques trahit son art. 

La réponse à une blague qui dérange n’est pas la prison, mais le débat. 

Condamner Léo Lins, c’est non seulement bâillonner un humoriste, mais aussi infliger une punition collective à la liberté d’expression.

Opération « Oncle Joe » : l’influence des États-Unis sur l’élection brésilienne de 2022. Comment Washington a construit l’armature institutionnelle qui a porté Lula au pouvoir. Par David Agape.

 Source en portugais ici.

Il y a eu une intense ingérence internationale lors des élections de 2022 au Brésil — les plus importantes depuis la re-démocratisation — et elle n’a pas émané du bolsonarisme, mais d’une gauche organisée, d’un réseau d’ONG financées par des fondations étrangères, d’un militantisme judiciarisé et de secteurs de la presse alignés sur un seul objectif : la victoire de Lula. Le mouvement présenté comme une « défense de la démocratie » fut, en réalité, une tentative coordonnée de tutelle externe sur le processus électoral.  

Le journaliste Cláudio Dantas, dans une intuition pertinente, a baptisé cet arrangement «Opération Uncle Joe» (Oncle Joe) — une référence à l’Opération Brother Sam, la mission des États-Unis en 1964 pour soutenir le coup d’État militaire qui renversa João Goulart. 

À l’époque, la simple approche de navires de la marine américaine près des côtes brésiliennes avait suffi à intimider toute résistance et à garantir le succès de la rupture. 

En 2022, l’action de l’Oncle Sam fut plus subtile — et, par conséquent, plus efficace. 

Lettres diplomatiques, visites de haut niveau, messages publics de soutien aux institutions et campagnes orchestrées par des ONG financées par des milliardaires internationaux ont exercé une forme nouvelle — et plus sophistiquée — de pression politique.  

Fait curieux, les mêmes arguments utilisés en 1964 pour justifier le « contre-coup préventif » des militaires sont aujourd’hui repris par les défenseurs de la censure judiciaire. 

La gauche, qui jadis condamnait l’ingérence américaine au Brésil, s’est mise à la défendre — à condition qu’elle soit dirigée contre ses adversaires. 

Mais il y a une différence majeure. En 1964, il existait une menace concrète de rupture armée : influence soviétique, guérillas entraînées par Cuba et révolutions violentes en cours sur le continent. La peur, bien que peut-être amplifiée, avait un fondement — même s’il ne justifiait pas l’intervention américaine. 

En 2022, cette peur était fabriquée. Il n’y avait ni chars, ni révolution. 

Seulement des manifestations, des critiques et des meme sur les réseaux sociaux. 

Pourtant, le récit d’une urgence institutionnelle a été utilisé pour justifier la censure, la persécution et des emprisonnements politiques.  

Comme je l’ai révélé dans mes enquêtes sur le “Complexe Industriel de la Censure”, les États-Unis n’ont pas seulement observé les événements au Brésil — ils y ont activement participé, en contenant politiquement la situation interne. 

L’ironie est que cet arrangement est né aux États-Unis, à partir de la panique liée à la prétendue ingérence russe dans les élections de 2016. 

Pour Washington, le problème n’a jamais été l’ingérence — mais qui la commet.  

En fin de compte, le Brésil est redevenu une pièce manipulée sur l’échiquier des intérêts mondiaux.  

La pression venue de l’extérieur. 

Alors que l’Opération Brother Sam ne fut révélée qu’une décennie plus tard, avec la déclassification de documents officiels américains, l’opération actuelle a été dévoilée de manière inattendue. 

Le 13 mai 2025, lors d’un événement international à New York, le ministre Luís Roberto Barroso, actuel président de la Cour suprême fédérale (STF), a admis sans détour :  

« Je suis allé aux États-Unis demander de l’aide pour contenir l’‘onde autoritaire’ au Brésil. »  

Cette déclaration, prononcée sans gêne lors de la Brazil Week, organisée par le groupe LIDE — fondé par João Doria — à New York, devant des entrepreneurs, diplomates et leaders politiques, s’est faite dans un de ces événements tenus loin de la population brésilienne pour discuter de l’avenir du pays. 

Selon Barroso, lorsqu’il présidait le Tribunal supérieur électoral (TSE), il a rencontré au moins trois fois le chargé d’affaires des États-Unis au Brésil, demandant des déclarations publiques du gouvernement américain en soutien au système électoral brésilien. 

« Je pense que cela a eu un certain effet, car les militaires brésiliens n’aiment pas se brouiller avec les États-Unis, où ils obtiennent leurs formations et équipements », a déclaré le ministre, dans un rare moment de franchise sur l’articulation internationale derrière l’armature institutionnelle des élections.  

Ce n’était qu’un des nombreux « lapsus » de Barroso, qui avait déjà exposé le parti pris politique du pouvoir judiciaire à d’autres occasions :  

– « T’as perdu, mec, arrête d’embêter » — lancé à un manifestant bolsonariste à New York ;  

– « Nous avons vaincu le bolsonarisme » — déclaration lors du congrès de l’UNE en juillet 2023, après la victoire de Lula ;  

– « Une élection, ça ne se gagne pas, ça se prend » — phrase qu’il a prononcée, puis attribuée à autrui, sous prétexte qu’elle avait été sortie de son contexte.  

Cláudio Dantas, dans un article publié sur son site, a souligné que Barroso avait commis au moins deux indiscrétions en parlant publiquement de son articulation avec les États-Unis pendant les élections de 2022. 

  • La première fut de révéler le nom de son interlocuteur diplomatique — le diplomate Douglas Koneff, alors chargé d’affaires des États-Unis au Brésil. 
  • La seconde, plus révélatrice, fut de répéter presque mot pour mot une déclaration attribuée à une « haute autorité brésilienne » dans un article du “Financial Times” de 2022, évoquant une « campagne discrète » de la Maison Blanche pour s’assurer que le Brésil respecterait le résultat des urnes.  

À l’époque, le journal britannique citait cette source anonyme disant :  

« La déclaration des États-Unis a été très importante, notamment pour les militaires. Ils reçoivent des équipements des États-Unis et s’y entraînent, donc avoir de bonnes relations avec les États-Unis est très important pour les militaires brésiliens. »  

Barroso a repris le même argument, presque littéralement, pour justifier sa demande de soutien diplomatique américain : il a affirmé que les militaires brésiliens « n’aiment pas se brouiller avec les États-Unis » et que les gestes de Washington « ont peut-être joué un rôle » dans la gestion de la crise institutionnelle.  

Pour Dantas, cette coïncidence est révélatrice. Soit Barroso a mémorisé la phrase d’une source anonyme et l’a répétée comme un mantra politique, soit c’est lui qui l’a prononcée en 2022, en tant que source confidentielle du “Financial Times”. Si tel est le cas, le président du TSE à l’époque aurait agi non seulement comme juge électoral, mais aussi comme artisan informel de pressions diplomatiques et architecte du récit international selon lequel Bolsonaro préparait un coup d’État.  

Les faits renforcent cette hypothèse. Koneff était le diplomate qui représentait les États-Unis lors de la réunion avec les ambassadeurs étrangers convoquée par Jair Bolsonaro le 18 juillet 2022 au palais de l’Alvorada. À cette occasion, Bolsonaro avait présenté une série de critiques sur le système électoral brésilien, remettant en cause la sécurité des urnes électroniques et l’action du TSE, en particulier de ses ministres — un discours qui servirait plus tard de base à son inéligibilité.  

Le lendemain, l’ambassade des États-Unis à Brasília, sous la responsabilité directe de Koneff, a publié une note officielle réaffirmant sa « confiance dans les institutions démocratiques brésiliennes » et soulignant que le système électoral du pays était un modèle pour d’autres nations. 

La note déclarait :  

« Les élections brésiliennes, conduites et testées au fil du temps par le système électoral et les institutions démocratiques, servent de modèle pour les nations de l’hémisphère et du monde. Nous sommes confiants que les élections brésiliennes de 2022 refléteront la volonté des électeurs. »  

Ce communiqué a été largement relayé par la presse brésilienne et internationale, interprété comme une désaveu direct du discours de Bolsonaro et un soutien public au TSE et à la conduite du processus électoral sous Alexandre de Moraes. 

Aujourd’hui, on sait que cette note avait été directement sollicitée par Barroso lors de réunions préalables avec Koneff.  

Plutôt que de protéger la souveraineté nationale, Barroso a admis avoir cherché le soutien politique d’une puissance étrangère pour contenir un adversaire interne, sous prétexte de «défendre la démocratie». Cette déclaration démantèle tout récit d’impartialité institutionnelle. Elle révèle que le STF, sous la direction de Barroso puis de Moraes, s’est comporté comme un acteur actif d’une coalition transnationale, articulée avec des fondations, des plateformes, des think tanks et des diplomates, dans le but clair de neutraliser Bolsonaro et de blinder le processus électoral contre toute contestation légitime.  

Les nombreuses « petites visites » des étrangers.

Parallèlement, de hauts responsables de l’administration Biden ont effectué une série de visites stratégiques au Brésil entre 2021 et 2022 — toujours sous le discours diplomatique de « confiance dans les urnes », mais avec un fort sous-texte de surveillance politique, d’alerte militaire et de containment institutionnel. 

Selon Cláudio Dantas, ces visites formaient une campagne loin d’être discrète, déguisée en protection démocratique, mais qui opérait comme une opération internationale de pression psychologique et de discipline institutionnelle.  

Le premier à arriver fut William Burns, directeur de la CIA, qui a débarqué à Brasília en juillet 2021 et s’est entretenu avec Jair Bolsonaro et des conseillers du noyau dur, comme Augusto Heleno. 

La visite a été présentée comme un geste de préoccupation démocratique, mais — comme l’a noté Dantas — il s’agissait d’un personnage habitué non pas à la diplomatie, mais aux opérations psychologiques, au lawfare, à la manipulation de l’information, au sabotage institutionnel et même à l’insurrection politique. 

Burns, comme Dantas l’a rappelé, ne vient pas de l’aile modérée du Département d’État — il vient de la cavalerie, de ce qu’on appelle aujourd’hui la guerre hybride.  

Peu après, en août 2021, l’administration Biden a envoyé au Brésil deux de ses principaux conseillers : Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale, et Juan González, directeur pour l’hémisphère occidental. Ils ont rencontré Jair Bolsonaro, Braga Netto et Augusto Heleno, dans une a

Mais, comme l’a reconnu la presse américaine elle-même, l’objectif réel de la mission était de contenir la rhétorique croissante de Bolsonaro contre les urnes électroniques. 

La stratégie a eu un effet immédiat. Le mois suivant, les premières déclarations officielles des États-Unis en défense du système électoral brésilien ont émergé — avant même toute dénonciation concrète de fraude ou tentative de coup d’État.  

En avril 2022, Victoria Nuland, sous-secrétaire d’État aux affaires politiques, a visité Brasília, accompagnée de Ricardo Zúñiga, alors envoyé spécial pour l’hémisphère occidental, pour une réunion du Dialogue de Haut Niveau Brésil-États-Unis. 

Bien que présentée officiellement comme une initiative diplomatique, l’agenda et le contexte politique suggèrent que la mission avait d’autres objectifs. 

Dans une interview à CNN, Nuland a confirmé que les élections au Brésil faisaient partie des sujets discutés. Selon elle, le pays possédait l’un des systèmes de vote les plus sûrs et transparents de toute la région sud-américaine.  

Le 1er juin 2022, Juan González, directeur senior pour l’hémisphère occidental du Conseil de sécurité nationale, a déclaré lors d’une conférence de presse que les États-Unis avaient confiance dans les institutions électorales brésiliennes, soulignant leur robustesse. Il a insisté sur le fait que les élections au Brésil étaient une affaire interne, tout en réaffirmant la confiance américaine dans le système électoral du pays. 

Cette déclaration est intervenue juste avant le 9e Sommet des Amériques, tenu du 6 au 10 juin 2022 à Los Angeles, où le président Joe Biden a rencontré Jair Bolsonaro pour discuter de sujets bilatéraux et mondiaux, y compris la démocratie et la sécurité régionale.  

Peu après la note de l’ambassade des États-Unis — dirigée par intérim par Douglas Koneff, en juillet —, le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, a visité le Brésil le 5 août 2022. Il s’est entretenu avec Braga Netto, Mourão, Heleno et l’amiral Flávio Rocha. 

Austin n’est pas un diplomate. C’est un militaire, un dur, ancien combattant en Irak. 

Le message était clair : il n’y aurait pas de place pour des contestations électorales, et toute remise en cause pourrait entraîner un isolement international immédiat.  

L’apogée de ce théâtre est venu plus tard. Après les événements du 8 janvier 2023, ce fut au tour du secrétaire d’État Antony Blinken d’entrer en scène, renforçant le discours d’une «tentative de coup» et exprimant sa solidarité avec Barroso et Moraes. 

Joe Biden a même téléphoné directement à Lula, consolidant sur le plan international le récit selon lequel le Brésil avait subi une tentative d’insurrection inspirée du 6 janvier américain.  

Asymétrie et hypocrisie.

Quelques jours après la réunion avec les ambassadeurs, le 24 juillet, une délégation organisée par le Washington Brazil Office (WBO), une entité créée pour servir de pont entre le progressisme brésilien et l’establishment politique américain, a débarqué à Washington. Pendant six jours, le groupe — composé de leaders d’ONG, d’anciens membres des gouvernements petistes (parti de Lula) et d’activistes identitaires — a participé à des réunions avec des diplomates du Département d’État et des parlementaires démocrates, dont Jamie Raskin et Bernie Sanders. 

L’agenda a été maintenu secret jusqu’à son exécution, pour éviter toute interférence de la diplomatie brésilienne, notamment de l’ambassadeur de l’époque, Nestor Forster.  

Selon un article du journaliste João Paulo Charleaux dans la revue Piauí, l’objectif de la délégation était de démontrer que Bolsonaro avait les moyens et l’intention de saboter les élections, avec le soutien des forces armées, des forces de police et d’une partie de la population armée. 

Le groupe soutenait que le Brésil, seul, n’avait pas la capacité institutionnelle de contenir ce mouvement, et qu’une réponse externe ferme était nécessaire pour dissuader le président. Les membres de la délégation cherchaient ainsi à renforcer le récit d’un risque pour la démocratie et à amplifier la pression internationale avant même le début du processus électoral.  

Après ces réunions, le flux de déclarations publiques de confiance dans le système électoral brésilien de la part du gouvernement américain s’est intensifié — bien que les États-Unis n’utilisent même pas le système électronique qu’ils ont commencé à vanter au Brésil. 

Le Département d’État, la Maison Blanche et les parlementaires démocrates ont publié des notes, des déclarations et des lettres conjointes. 

La plus incisive a été signée par 39 membres du Congrès américain, recommandant au président Joe Biden de faire comprendre « sans équivoque » à Bolsonaro et aux forces armées que toute tentative de subversion démocratique isolerait le Brésil sur la scène internationale.  

La délégation comptait parmi ses membres des noms comme Anielle Franco (Institut Marielle Franco), Sheila de Carvalho (Institut Peregum et groupe Prerrogativas), Paulo Abrão (ancien secrétaire à la Justice sous Dilma), Rogério Sottili (Institut Vladimir Herzog) et Paulo Vannuchi (Commission Arns). 

Une grande partie des participantes — notamment des femmes noires et autochtones — a ensuite occupé des postes dans le gouvernement Lula, consolidant la convergence entre la structure des ONG, la diplomatie parallèle et le nouveau gouvernement élu.  

Charleaux a qualifié cette visite d’« Opération Brother Sam à l’envers ». Cette fois, les appels à l’engagement venaient de la gauche brésilienne, qui a commencé à recourir aux mêmes mécanismes qu’elle condamnait auparavant, en appelant Washington à intervenir de manière préventive dans le processus politique national. 

Pour Charleaux, cette fois, les Américains étaient du côté de la démocratie.  

Mais lorsqu’il s’agit de personnalités de droite cherchant un dialogue politique aux États-Unis, le traitement institutionnel et médiatique est radicalement différent. Une action considérée comme une « défense de la démocratie » lorsqu’elle est menée par des leaders de gauche devient une « conspiration contre la souveraineté » si elle est entreprise par un opposant.  

En février 2025, Eduardo Bolsonaro (PL-SP) — aujourd’hui député fédéral en congé — s’est rendu aux États-Unis, où il a rencontré des parlementaires républicains et des figures proches de l’ancien président Donald Trump. 

Selon Eduardo lui-même, son séjour aux États-Unis visait à mobiliser un soutien international pour les victimes d’abus commis par le système judiciaire brésilien, à dénoncer la situation des prisonniers politiques du 8 janvier et à faire pression pour des sanctions contre les autorités responsables de violations systématiques des droits — dont le ministre Alexandre de Moraes.  

Sous l’accusation d’atteinte à la souveraineté nationale, les députés Lindbergh Farias (PT-RJ) et Rogério Correia (PT-MG) ont déposé une plainte pénale contre Eduardo auprès de la Cour suprême fédérale, demandant la saisie de son passeport diplomatique et l’ouverture d’une enquête pour des prétendus crimes tels que la coercion dans le cadre d’une procédure, l’obstruction d’une enquête sur une organisation criminelle et une conspiration contre l’ordre démocratique — tout cela sans la moindre preuve tangible pour étayer les accusations.  

Le ministre Alexandre de Moraes a reçu la plainte et, au lieu de la rejeter d’emblée, a décidé de la transmettre au parquet général (PGR). 

Le PGR a répondu qu’il n’y avait pas d’éléments minimaux justifiant l’ouverture d’une enquête ou l’adoption de mesures conservatoires, mais a maintenu l’affaire en suspens pendant des semaines, dans une sorte de suspension symbolique, alimentant les spéculations et étant largement exploitée par des médias alignés sur le gouvernement.  

Le classement de l’affaire n’est intervenu qu’en mars, coïncidant avec la visite officielle au Brésil du rapporteur spécial de l’OEA pour la liberté d’expression, Pedro Vaca, qui avait exprimé son inquiétude face à l’escalade des mesures judiciaires contre les opposants politiques et à l’utilisation abusive d’instruments juridiques pour faire taire les voix dissidentes. 

À ce moment-là, Eduardo Bolsonaro avait déjà demandé un congé de son mandat à la Chambre des députés et annoncé sa décision de rester aux États-Unis, invoquant des persécutions institutionnelles et des menaces contre sa liberté d’expression et sa sécurité personnelle.  

« Moraes a considéré que je violais la souveraineté brésilienne et a interrogé le PGR sur la saisie de mon passeport. Alors, que dire de cette confession de l’actuel président du STF et ancien président du TSE, Barroso ? 

Est-il du ressort d’un juge de la Cour suprême de demander au gouvernement Biden d’intervenir dans notre élection ? Bien sûr que non. Ça, c’est une conspiration. 

De quoi justifier une destitution », a ironisé Eduardo sur X.  

Chronologie des réunions.

🗓️ 2021

Juillet  

William Burns, directeur de la CIA, visite Brasília le 1er juillet. Il rencontre le président Jair Bolsonaro et des conseillers du noyau dur, comme Augusto Heleno et Luiz Eduardo Ramos.  

Août  

Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, et Juan González, directeur pour l’hémisphère occidental, visitent le Brésil. Ils rencontrent Bolsonaro, Braga Netto et Heleno.  

🗓️ 2022  

Avril  

Victoria Nuland, sous-secrétaire d’État aux affaires politiques, visite Brasília, accompagnée de Ricardo Zúñiga, pour une réunion du Dialogue de Haut Niveau Brésil-États-Unis.  

1er juin  

Juan González déclare publiquement la confiance des États-Unis dans le système électoral brésilien, à la veille du 9e Sommet des Amériques.  

5 août  

Lloyd Austin, secrétaire à la Défense des États-Unis, visite le Brésil. Il rencontre Braga Netto, Mourão, Heleno et l’amiral Flávio Rocha.  

L’action des ONG américaines.  

L’ingérence internationale dans les élections de 2022 ne s’est pas limitée au gouvernement des États-Unis. De nombreuses organisations financées par des fondations étrangères — principalement américaines — ont agi directement au Brésil pendant la période électorale.  

L’une des principales initiatives a été une campagne visant à accroître la participation des jeunes en politique.

Cependant, l’objectif était de stimuler le segment où Lula dominait largement les intentions de vote, les jeunes électeurs n’ayant pas vécu les années du scandale du Mensalão ou de l’opération Lava Jato, et présentant ainsi moins de résistance à Lula.  

Derrière cette mobilisation se trouvait l’agence Quid, liée à la Bancada Ativista du PSOL, avec le soutien d’ONG ayant un historique de financement étranger et un fort engagement dans des causes progressistes. 

Parmi les organisations impliquées figurait NOSSAS, une organisation à but non lucratif qui développe des campagnes de mobilisation sociale pour renforcer « la démocratie, la justice sociale et l’égalité ». 

Bien que NOSSAS ne soit pas ouvertement partisane, toutes les causes qu’elle promeut sont de gauche. NOSSAS est financée par des groupes milliardaires comme Open Society, OAK Foundation, Skoll Foundation, Tinker Foundation, Malala Fund, Instituto Avon, entre autres.  

Une autre organisation soutenant l’initiative était Girl Up, une organisation féministe axée sur les adolescentes, connue au Brésil pour avoir promu la campagne — à laquelle NOSSAS a également participé — de distribution d’« absorbants gratuits » dans les écoles. Girl Up a été créée par la United Nations Foundation (UNF), une organisation internationale basée aux États-Unis, partenaire stratégique de l’ONU. 

Outre le gouvernement américain, la UNF reçoit des financements de Johnson & Johnson — l’un des plus grands fabricants d’absorbants au monde —, de la Bill & Melinda Gates Foundation, de la Nike Foundation, de Royal Dutch Shell et de Disney.  

La campagne a été portée par des célébrités comme Anitta, Juliette, Felipe Neto, et même des acteurs hollywoodiens comme Mark Ruffalo et Leonardo DiCaprio, avec un langage publicitaire soigneusement scénarisé pour paraître spontané — mais qui fonctionnait, en pratique, comme une machinerie de mobilisation professionnelle au service de la campagne de Lula. 

Selon le portail Metrópoles, le PT lui-même a investi environ 100 000 reais dans une mobilisation similaire, avec l’objectif explicite d’obtenir plus de voix pour Lula.  

Par la suite, le mouvement Passe Livre pela Democracia a émergé, avec la même esthétique, les mêmes opérateurs et des objectifs similaires : faire pression sur les mairies et les tribunaux pour garantir un transport public gratuit les jours d’élection, sous prétexte de lutter contre l’abstention. 

Cette opération a été organisée via BONDE, une plateforme gérée par NOSSAS et utilisée par Sleeping Giants — un groupe qui traque les activistes et journaux non alignés sur ses idéologies et tente de les démonétiser —, et a bénéficié du soutien de nombreuses entités impliquées dans la mobilisation des votes des jeunes.  

Ces campagnes, cependant, n’étaient pas des initiatives isolées. 

Elles s’inscrivent dans une stratégie continue d’occupation du débat public par des mobilisations numériques artificiellement stimulées, presque toujours articulées via BONDE. Parmi les exemples : Cada Voto Conta, Marco Temporal Não !, Toma Café com Elas, SP sem Canudos et A Eleição do Ano. 

L’esthétique, les thèmes et les visages changent — mais la structure reste la même : des mouvements présentés comme spontanés qui, en pratique, fonctionnent comme des bras auxiliaires d’un projet politique articulé avec des fondations, des partis et des gouvernements.  

Si Lula avait perdu, le récit était déjà prêt : l’abstention des plus pauvres aurait servi de justification pour contester le résultat. 

Comme il a gagné, la rhétorique a été inversée — et l’opposition a été accusée de « saboter l’accès au vote ». En 2023, le directeur de la Police routière fédérale (PRF) de l’époque, Silvinei Vasques, a été arrêté sur ordre d’Alexandre de Moraes, accusé d’avoir organisé des contrôles dans le Nordeste le jour de l’élection — interprétés comme une tentative de suppression des votes. 

Une mesure initialement présentée comme une protection du droit de vote est devenue un instrument de persécution politique.  

Le Brésil comme laboratoire de la censure américaine. 

L’action internationale en faveur de la censure au Brésil n’a pas commencé avec les élections de 2022 — elle est antérieure. 

Depuis l’émergence du Complexe Industriel de la Censure (CIC), le Brésil a été transformé en un terrain d’expérimentation pour la nouvelle architecture de modération de contenu, développée aux États-Unis après le scandale Cambridge Analytica et l’élection de Donald Trump.  

Dès 2017, le Tribunal supérieur électoral (TSE) a tenu des réunions avec des représentants de l’ABIN, des plateformes numériques, des ONG et des agences étrangères — comme le FBI et le Département de la Justice des États-Unis — pour discuter des stratégies de lutte contre la désinformation. 

Lors de l’une d’elles, les agents américains ont partagé leurs expériences dans la lutte contre l’ingérence étrangère et la suppression de contenus sur les réseaux sociaux. 

Les procès-verbaux, initialement confidentiels, montrent que les discussions incluaient déjà des propositions comme le blocage rapide de comptes, l’utilisation de l’intelligence artificielle pour la surveillance, la création de listes de sites « fiables » et la catégorisation des contenus critiques comme fake news, sur la base de rapports d’ONG internationales comme First Draft.  

Ce n’était que le début d’un écosystème autoritaire qui, sous prétexte de protéger la démocratie, a commencé à contrôler l’information, à punir la dissidence et à restreindre la liberté d’expression. 

Ce qui a débuté comme une action préventive contre les fake news s’est consolidé en un système permanent de surveillance et de censure, institutionnalisé au sein même de l’État.  

Cet environnement a ouvert la voie à l’étape suivante : l’action directe des plateformes. 

Sous la pression politique et médiatique, elles ont commencé à développer des mécanismes préventifs de containment narratif. 

Mais elles ne l’ont pas fait seules, agissant en partenariat avec des ONG militantes, des laboratoires d’« analyse de désinformation » et des gouvernements alliés. 

Cette nouvelle machinerie a été inaugurée au Brésil en juillet 2018, avant même l’élection de Jair Bolsonaro.  

Ce mois-là, Facebook a annoncé la suppression de 196 pages et 87 profils brésiliens. 

L’une des principales cibles était le Movimento Brasil Livre (MBL), des pages régionales liées au groupe, la page du mouvement Brasil 200, un groupe d’entrepreneurs dirigé par Flávio Rocha, qui, jusqu’à quelques jours auparavant, était précandidat à la présidence par le PRB avec le soutien du MBL. 

Des chaînes pro-Bolsonaro et même des pages apolitiques ont également été supprimées.  

Selon le communiqué de la plateforme, ces pages « violaient les politiques d’authenticité ». « Ces pages et profils faisaient partie d’un réseau coordonné qui se cachait en utilisant de faux comptes sur Facebook, et dissimulait aux utilisateurs la nature et l’origine de leur contenu dans le but de générer des divisions et de propager la désinformation. » 

Aucune information concrète sur le contenu prétendument désinformatif n’a été présentée. Le moment de l’opération — à quelques mois des élections présidentielles — a suscité des soupçons sur ses véritables motivations.  

Deux ans plus tard, le 8 juillet 2020, le schéma s’est répété. Facebook a supprimé 88 actifs numériques : 35 comptes, 14 pages, 1 groupe et 38 profils sur Instagram. 

Cette fois, les cibles étaient directement liées au noyau politique de Bolsonaro — y compris des bureaux de la présidence, de Flávio Bolsonaro, Eduardo Bolsonaro et des députés du PSL. 

L’un des noms centraux était Tercio Arnaud Tomaz, conseiller de la présidence et administrateur de la page « Bolsonaro Opressor 2.0 », avec près d’un million d’abonnés.  

Ces deux opérations ont bénéficié du soutien technique du Digital Forensic Research Lab (DFRLab) — un laboratoire du Atlantic Council, un think tank américain lié à l’OTAN et financé par des gouvernements occidentaux, des multinationales comme Chevron et par Facebook lui-même, qui a fait don d’un million de dollars en 2018. 

Le DFRLab surveillait déjà le Brésil depuis mai de cette année-là, traquant l’amplification des allégations de « fraude électorale » par des groupes conservateurs.  

Grâce à des techniques d’OSINT, le laboratoire produisait des rapports, cartographiait des clusters de contenu et établissait des connexions entre comptes — même sans preuve de violation légale. 

La suppression de 2020 a été détaillée : Facebook a divulgué des chiffres d’engagement et des dépenses publicitaires (1 500 dollars), et le DFRLab a publié un rapport sur Medium avec des organigrammes reliant les opérateurs à des bureaux officiels. 

Des témoignages à la CPMI des Fake News, faits par d’anciens alliés de Bolsonaro comme Joice Hasselmann, Alexandre Frota et Heitor Freire, ont renforcé la thèse d’un « Cabinet de la Haine ». 

La Cour suprême fédérale, dans les enquêtes sous la direction d’Alexandre de Moraes, a commencé à utiliser directement les rapports du DFRLab comme base pour des mesures judiciaires — y compris des mandats de perquisition.  

La presse brésilienne a rapidement adhéré au récit. Peu importait que les critères utilisés pour les suppressions soient opaques et sélectifs — ou que les actions ne visent qu’un seul spectre politique. 

La transparence était minimale. En 2018, Facebook n’a divulgué la liste des profils supprimés qu’après la pression du Ministère public fédéral de Goiás. Aucun détail sur les prétendues infractions n’a été fourni.  

Il est important de noter que cette structure ne s’est pas limitée au Brésil. En 2020, le DFRLab a cofondé l’Election Integrity Partnership (EIP) aux États-Unis, qui a surveillé et intervenu en temps réel dans l’élection présidentielle américaine, adoptant le même modèle inauguré au Brésil — analyse OSINT, utilisation de données internes des plateformes, suppressions silencieuses et alignement avec les organes étatiques. 

Le Brésil a été le prototype.  

Depuis lors, un écosystème transnational de modération politique s’est consolidé, composé de Big Techs, de laboratoires d’analyse, d’agences de vérification, de la presse et des Cours suprêmes. 

Ses liens institutionnels et ses financements croisés ont façonné le Complexe Industriel de la Censure. 

Une structure qui opère sous la justification de la défense de la démocratie — mais qui, en pratique, promeut une censure sélective et une persécution politique de groupes spécifiques. 

Sous prétexte de lutter contre la désinformation, une alliance s’est formée entre plateformes numériques, ONG internationales et gouvernements progressistes pour surveiller, punir et réduire au silence les opposants.  

Financement américain de la censure au Brésil.

Dans un rapport co-rédigé pour Civilization Works, un think tank fondé par Michael Shellenberger, nous avons détaillé comment la répression de la liberté d’expression au Brésil a été systématiquement alimentée par des fonds étrangers, une expertise internationale et une coopération directe avec des puissances occidentales — en particulier le gouvernement des États-Unis. 

Le pays est devenu un terrain d’expérimentation pour le Complexe Industriel de la Censure (CIC), qui opère mondialement sous prétexte de « lutter contre la désinformation », mais dont le véritable objectif est de supprimer les voix dissidentes et de contrôler le flux d’information numérique.  

Parmi les principaux financeurs figurent le Département d’État américain, l’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international) et la National Endowment for Democracy (NED) — cette dernière créée dans les années 1980 pour remplacer, de manière « transparente », les opérations politiques autrefois menées par la CIA. 

Comme l’a reconnu le cofondateur de la NED, Allen Weinstein, au Washington Post en 1991 : « Beaucoup de ce que nous faisons aujourd’hui était fait de manière secrète par la CIA il y a 25 ans. »  

Selon Mike Benz, ancien sous-secrétaire d’État et directeur de la Foundation for Freedom Online, le Brésil a été le théâtre de la première expérimentation mondiale de censure directe dans des environnements cryptés. 

Pendant le cycle électoral de 2022, sous la pression judiciaire et avec le soutien d’ONG financées par Washington, Telegram a été contraint par Alexandre de Moraes de supprimer des comptes et des contenus pro-Bolsonaro, ainsi que d’installer des mécanismes internes de modération. WhatsApp, sous influence internationale, avait déjà restreint le transfert de messages dès 2019. 

Pour la première fois, des messages privés entre proches et amis ont été traités comme des menaces potentielles pour la démocratie — et soumis à une surveillance systématique.  

Des entités comme DFRLab, Meedan, Poynter Institute, Information Futures Lab (IFL) et Stanford Internet Observatory ont structuré un réseau de modération à plusieurs niveaux. 

Le DFRLab a formé des fonctionnaires du TSE et publié des rapports utilisés par le STF pour justifier des actions judiciaires. 

Meedan, via le projet Confirma 2022, a fourni au TSE des outils pour insérer des « vérifications » directement dans des groupes privés de WhatsApp — avec le soutien d’Aos Fatos, Lupa, Projeto Comprova et le financement de fondations américaines.  

La NED et l’USAID ont également financé des portails comme Countering Disinformation et la coalition Design 4 Democracy (D4D), intégrée par des Brésiliens alignés sur le gouvernement actuel, comme Marco Ruediger, directeur de l’analyse des politiques publiques à la FGV. 

C’est lui qui a défendu, lors de réunions internes au TSE, la proposition de créer une liste de sites « fiables » — une sorte de label de crédibilité étatique qui, en pratique, renforcerait les médias alignés et mettrait les autres sous suspicion.  

Cet écosystème s’étend au milieu académique. 

Le cas le plus emblématique est le NetLab de l’UFRJ, dirigé par Rose Marie Santini. 

Bien qu’il se présente comme un centre de recherche indépendant, le laboratoire s’est consolidé comme une pièce clé dans les attaques contre les critiques du STF et l’opposition. Ses rapports ont déjà servi de base à des actions du ministère de la Justice, des décisions du STF et des mesures de la Senacon. 

En 2023, par exemple, il a accusé Google de manipuler des algorithmes contre le PL des Fake News — une accusation qui a conduit à la censure de contenus, à la convocation de la police fédérale et à la menace d’une amende de 1 million de reais par heure. 

Pourtant, le PGR a classé l’affaire faute de preuves. 

Entre 2023 et 2024, le NetLab a reçu environ 8,3 millions de reais de fondations comme Open Society, Ford Foundation, Serrapilheira et Greenpeace.  

Un autre cas révélateur est l’Instituto Vero, fondé par le youtubeur Felipe Neto. 

L’ONG a reçu plus de 1 million de reais d’Open Society et environ 30 000 dollars de l’ambassade des États-Unis à partir de 2023. 

Selon les Twitter Files Brasil, Felipe Neto lui-même utilisait son canal privilégié avec des cadres de Twitter pour faire pression en faveur de la censure d’adversaires politiques et de contenus contraires au discours officiel pendant la pandémie.  

Le Sleeping Giants Brasil intègre également ce circuit. 

Créé en 2020, le groupe se présente comme un mouvement de « consommateurs apolitiques », mais agit exclusivement contre les voix de droite. 

Il a reçu plus de 470 000 dollars de la Ford Foundation et d’Open Society, ainsi que 200 000 reais de l’Instituto Serrapilheira pour une étude sur la vaccination — dont les résultats n’ont jamais été publiés.  

De l’Oncle Sam au Camarade Xi. 

C’était un arrangement — presque — parfait, qui opérait en marge de la législation nationale, de la volonté populaire et de la transparence démocratique, mais qui a commencé à s’effondrer avec le retour de Donald Trump sur la scène politique. 

Le Brésil, cependant, reste sous une forte influence d’intérêts externes. 

Lors d’une récente visite officielle en Chine, Lula a demandé à Xi Jinping d’envoyer un représentant de confiance au Brésil pour discuter de la régulation des réseaux sociaux. 

La première dame, Janja, a interrompu la réunion pour accuser TikTok — une plateforme contrôlée par le régime chinois lui-même — de favoriser l’extrême droite et de propager la désinformation. 

L’embarras fut immédiat. 

Mais cet épisode a révélé plus qu’un amateurisme diplomatique : il a exposé le désir explicite du gouvernement brésilien d’importer, avec l’aval d’une dictature, un modèle de surveillance centralisée et de contrôle narratif — sous prétexte de protéger la démocratie.  

Alors que le monde commence à rompre avec le Consensus de la Censure, le Brésil va à contre-courant : il renforce ses liens avec des régimes autoritaires, adopte des pratiques répressives et double la mise sur un projet de contrôle total de l’information. 

Reste à savoir combien de temps la population acceptera d’être traitée comme une masse manipulable dans une expérience mondiale d’ingénierie sociale.

Une citoyenne américaine persécutée politiquement par la cour suprême brésilienne ?

Flavia Saores

Article publié sur France Soir : https://www.francesoir.fr/videos-les-debriefings-videos-ne-pas-manquer/une-citoyenne-americaine-persecutee-politiquement-par

Vidéo disponible en français ici : https://twitter.com/france_soir/status/1898890766539518073

Le cas abordé dans cet article a acquis une notoriété internationale lorsque Elon Musk, propriétaire de X, l’a qualifié de « problématique » le lundi 3 mars 2025. Ces enjeux sont multiples tant sur la souveraineté que sur la politique nationale, les réseaux sociaux et la censure. En effet, Flávia Cordeiro Magalhães aurait été victime de persécutions politiques hors du Brésil par la Cour suprême brésilienne dirigée par Alexandre de Moraes !

Son histoire a commencé lorsqu’elle a participé à une manifestation et a publié des accusations au sujet d’irrégularités électorales lors des dernières élections brésiliennes.

Depuis, elle fait l’objet de représailles et d’abus, notamment le refus systématique d’accès aux dossiers judiciaires, mais elle a aussi fait l’objet de menaces de « prison préventive » et de nombreuses autres mesures illégales de persécution politique.

Dans cet entretien, nous évoquons les événements qui l’ont conduite à prendre position publiquement jusqu’aux conséquences auxquelles elle est confrontée aujourd’hui.

Le sénateur Marcos do Val a déclaré le 6 mars, lors d’un « space » sur X :

« Les grandes entreprises technologiques Big Tech + une cour suprême corrompue ou financée peuvent agir pour orchestrer un coup d’État comme nous l’avons vu en 2020 aux États-Unis et en 2022 au Brésil. »

André Marsiglia, avocat et professeur de droit constitutionnel, affirme que la décision, du juge Moraes de la cour suprême brésilienne, de décréter la détention provisoire d’une citoyenne américaine est irrégulière, illégale et porte atteinte à la souveraineté des États-Unis.

  • Irrégulière, car, selon les informations disponibles, Flavia n’a pas été personnellement informée des obligations qu’elle aurait dû respecter.
    Une notification est requise habituellement et aucun officier de justice des États-Unis n’a fait parvenir cette notification à Flávia. Le non-respect d’une ordonnance irrégulière ne peut pas entraîner une arrestation.
  • Illégale, car les lois et décisions brésiliennes ne peuvent pas s’appliquer à des citoyens américains sans que cela ne passe par la validation d’une autorité américaine.
  • Une loi brésilienne ne peut pas imposer son exécution à l’étranger.

Une décision ne peut pas non plus faire de même. C’est une aberration qui viole la souveraineté des États-Unis.

De plus, pour quelle raison Alexandre de Moraes de la cour suprême brésilienne décide-t-il au sujet des publications d’une citoyenne américaine ?

Quel rapport cela a-t-il avec les compétences de la Cour Suprême fédérale (STF) ? Évidemment aucun.

Cette affaire aura une grande répercussion !

André Marsiglia affirme que les décisions répétées de Moraes visant à atteindre des citoyens américains et leurs données constituent une violation de la loi Magnitsky, sanctionnant ceux qui portent atteinte aux droits des citoyens américains.

La loi Magnitsky, adoptée en 2012 aux États-Unis, sanctionne les individus impliqués dans des violations des droits humains, initialement en Russie, après la mort de Sergueï Magnitsky, un avocat dénonçant la corruption.

Elle impose des interdictions de visa et le gel des avoirs.

Depuis, elle s’est élargie pour viser des responsables dans d’autres pays.

Il existe aussi le projet de loi américain « No Censors on Our Shores Act », proposé en 2025 par María Elvira Salazar et Darrell Issa, visant à protéger la liberté d’expression des citoyens des États-Unis.

Il interdit l’entrée ou permet l’expulsion d’officiels étrangers qui censurent des Américains sur le sol américain, en violation du Premier Amendement.

En modifiant la loi sur l’immigration, il classe des officiels comme inadmissibles ou expulsables. Il cible des cas comme celui du juge brésilien Alexandre de Moraes, critiqué pour ses actions contre des Américains. Adopté à l’unanimité par le Comité judiciaire, il renforce la défense des droits constitutionnels face aux ingérences étrangères.

Affaire à suivre…

Audience de la Chambre des représentants lors de la commission juridique sur le “complexe industriel de la censure”, le 12 février 2025.

Voici l’article ici sur France Soir :

https://www.francesoir.fr/politique-monde-societe-justice/le-complexe-industriel-de-la-censure-une-menace-mondiale-la-liberte

Les journalistes des ‘Twitter Files’, Matt Taibbi et Michael Shellenberger, témoignent aux côtés de la journaliste canadienne Rupa Subramanya sur la campagne de censure de l’administration Biden et d’autres menaces contre la liberté d’expression.

Sommaire :

– Introduction du terme “complexe industriel de censure”.

– Personnages clés.

– Introduction de Jim Jordan (représentant du congrès élu dans l’état de l’Ohio et président de la commission des affaires juridiques).

– Intervention de Rupa Subramanya.

– Intervention de Matt Taibi.

– Intervention de Michael Schellenberger.

Le rôle du gouvernement 🇺🇸 dans le “complexe industriel de la censure” au 🇧🇷.

Article publié aussi sur France soir.

Le rôle du gouvernement des États-Unis dans le complexe industriel de la censure au Brésil.

Par Phoebe Smith, Alex Gutentag, Eli Vieira et David Ágape. Traduit en français par Antoine Bachelin Sena.

Résumé exécutif: 

Principales organisations:

  • – Laboratoire de recherche forensique digitale du Conseil Atlantique (DFRLab).
  • – Agence centrale de renseignement (CIA).
  • – Dotations du Congrès.
  • – Consortium pour les élections et le renforcement du processus politique.
  • – Agence de sécurité cybernétique et infrastructure.
  • – Département fédéral des enquêtes.
  • – Institut républicain international.
  • – Institut démocratique national.
  • – Fonds national pour la démocratie.
  • – Agence des États-Unis pour le développement international.
  • – Département d’État des États-Unis.
  • – Ambassade des États-Unis.
  • – La Maison Blanche.

Résumé exécutif:

Ces dernières années, la Cour suprême du Brésil a pris des mesures de plus en plus drastiques pour censurer le contenu en ligne. 

La Cour suprême fédérale (STF) et le Tribunal électoral supérieur (TSE), même s’ils semblent opérer de manière indépendante, ont été fortement influencées par des organisations non gouvernementales (ONGs) financées par le gouvernement des États-Unis. 

De plus, diverses agences et autorités américaines ont joué un rôle dans l’encouragement et la facilitation de la censure au Brésil.

Le complexe industriel de la censure au Brésil – un vaste réseau d’ONG, de vérificateurs de faits ou fact checkers et d’agents étatiques – reçoit souvent des suggestions, des formations et un soutien financier de son homologue américain. 

En soutenant la censure brésilienne, le gouvernement fédéral des États-Unis et ses filiales se sont engagés dans des interventions étrangères inappropriées, visant spécifiquement les élections et les politiques publiques.

Les entités américaines impliquées directement et indirectement dans le complexe industriel de la censure au Brésil incluent : 

  • le Conseil Atlantique, 
  • le Congrès américain, 
  • le Federal Bureau of Investigations (FBI), 
  • le National Endowment for Democracy (NED), 
  • la Fondation nationale des sciences (NSF), 
  • le Département d’État, 
  • l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), 
  • la Maison Blanche et d’autres.

Les activités des agences et des groupes financés par le gouvernement des États-Unis dans leur ensemble montrent clairement une campagne visant à interférer dans le processus démocratique du Brésil. 

Le gouvernement des États-Unis devrait cesser de financer cette campagne ainsi que des campagnes similaires afin de respecter la souveraineté nationale de ses alliés et d’éviter de miner la démocratie à l’étranger.

Principales organisations:

  • Laboratoire de recherche forensique digitale du Conseil Atlantique (DFRLab).

Le DFRLab est financé par le Fonds national pour la démocratie (NED), le Département d’État et l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). 

Lors de divers événements organisés par le DFRLab, les palestrants ont plaidé pour une censure généralisée au Brésil. 

Lors d’un panel du DFRLab en 2019, des chercheurs spécialisés dans la désinformation ont affirmé que les messages privés cryptés représentaient une menace pour la démocratie au Brésil. 

(Benz, M. le 26 juin 2023 : “Les impôts américains financent la censure des messages texte au Brésil”, source : 

En ligne avec cette vision, WhatsApp a banni des centaines de milliers de comptes au Brésil et, en 2022, le ministre du STF Alexandre de Moraes a ordonné la suspension de Telegram, bloquant temporairement tout accès à l’application dans le pays. 

Le DFRLab a été cité dans le plan stratégique du TSE pour les élections de 2022, marquées par la censure.

En 2019, le Conseil Atlantique a publié un rapport intitulé « Désinformation dans les démocraties : Renforcer la résilience numérique en Amérique latine », qui affirme : « Bolsonaro a été élu avec 55 % des voix au second tour – une victoire attribuée non seulement à la situation économique et politique compliquée dans laquelle le Brésil se trouvait, mais aussi à l’utilisation efficace des réseaux sociaux comme principal moyen de connexion avec les électeurs brésiliens. » 

(Brookie, G., Marczak, J., & Braga, R. le 28 mars 2019. “Désinformation dans les démocraties : fortifier la résilience digitale en Amérique Latine”. Source : https://issuu.com/atlanticcouncil/docs/ac_disinformation_in_latam_final)

Le rapport conclut que l’élection a été fortement influencée par la « désinformation » sur des plateformes cryptées.

Agence centrale de renseignement (CIA):

En mai 2022, Reuters a rapporté que le directeur de la CIA aurait dit à des responsables brésiliens de haut niveau que Bolsonaro devait cesser de diffuser de la désinformation liée aux élections et d’éroder la confiance dans le système électoral du pays. 

Un autre rapport prétend que c’était la délégation du directeur, et non le directeur lui-même, qui a transmis ce message, tandis que d’autres sources le nient.

(Stargardter, G. e Spetalnick, M. le 5 mai 2022. Le chef exécutilf de la CIA a dit au gouvernement Bolsonaro de ne pas s’immiscer dans les élections brésiliennes, relatent des sources. Reuters. Source : https://www.reuters.com/world/americas/exclusive-cia-chief-told-bolsonaro-government-not-mess-with-b razil-election-2022-05-05)

Entités du Congrès:

Le Wilson Center, qui est financé par le Congrès des États-Unis, a travaillé avec des fonds du Département de Sécurité Intérieure (DHS) dans une initiative intitulée « Agents contre la désinformation : vaincre la désinformation avec des jeux numériques », en tant que « méthode d’inoculation » contre la désinformation pour les jeunes étudiants.

(Buynevich, O. le 7 juin 2024. Le jeu vidéo financé par le DHS met en scène le gouvernement en tant que « super-héros » contre la « désinformation ».

https://foundationforfreedomonline.com/dhs-funded-video-game-pits-superhero-government-against-di sinformation)

Le Wilson Center a expliqué que le jeu avait déjà été testé auparavant dans des pays

comme le Brésil et avait « créé un atelier sur comment vaincre la désinformation » pour « les membres du Parlement, les congressistes et les fonctionnaires ». 

(Centre Wilson. Comment le Wilson Center est financé ? https://www.wilsoncenter.org/how-the-wilson-center-funded) 

Les participants « n'[ont] pas seulement appris à identifier la désinformation, mais aussi à travailler avec des groupes de parties prenantes (c’est-à-dire les médias, l’industrie et le gouvernement) dans la réponse à la désinformation – et, ce qui est important pour la prévention, dans la nécessité de formuler des stratégies collaboratives à court et à long terme. »

La National Science Foundation, qui est également financée par le Congrès des États-Unis, a accordé une subvention de 200 000 dollars à l’Université George Washington en 2022 pour son travail de lutte contre la désinformation au Brésil, ainsi que dans trois autres pays. 

(Sur la National Science Foundation (NSF) : https://www.usaspending.gov/agency/national-science-foundation?fy=2024

Benz, M. le 26 juin 2023 : “La National Science Foundation de Biden a injecté près de 40 millions de dollars en subventions et contrats de censure sur les réseaux sociaux.” 

Source : https://foundationforfreedomonline.com/bidens-national-science-foundation-has-pumped-nearly-40-milli on-into-social-media-censorship-grants-and-contracts)

L’initiative « utilise diverses méthodes pour étudier comment les politiciens populistes ont déformé la communication sur la santé pendant la pandémie de Covid-19 afin d’encourager des attitudes polarisées et la méfiance parmi les citoyens, les rendant ainsi plus vulnérables à la désinformation”.

(Benz, M. le 5 septembre 2024. Dictionnaire FFO Censorpeak. https://x.com/MikeBenzCyber/status/1711411914629079463?s=20)

Des chercheurs individuels comme Kate Starbird ont reçu régulièrement des subventions de la National Science Foundation pour leur travail de contre-désinformation, qui a caractérisé les partisans de Jair Bolsonaro au Brésil comme des propagateurs de désinformation dangereuse.

(Starbird, K. (2022). Financement des recherche de Kate Starbird. Faculté de l’Université de Washington. https://archive.ph/1KLAA

 Benz, M. le 7 juin 2023. L’Agence de Censure du DHS a eu une première mission étrange : interdire les discours qui remettent en question les événements électoraux de « mirage rouge, changement bleu ». Source : https://foundationforfreedomonline.com/dhs-censorship-agency-had-strange-first-mission-banning-sp ch-that-casts-doubt-on-red-mirage-blue-shift-election-events/)

La NSF a également financé l’ONG Meedan avec un contrat de 5 749 900 dollars distribués entre 2021 et 2024 pour la création “d’outils de vérification des faits académiques et de collaboration communautaire, combattant la haine, l’abus et la désinformation avec des partenariats menés par des minorités ». 

La NSF a également accordé à Meedan 255 997 dollars en 2021 pour « identifier et combattre la désinformation [sur Covid-19] sur des plateformes de messagerie fermées ». Avant les élections de 2022 au Brésil, Meedan s’est associée avec les vérificateurs Agência Lupa, Aos Fatos, Projeto Comprova, Estadão Verifica, Universo Online (UOL) et le TSE pour créer Conf 2022, un partenariat dédié au travail de contre-désinformation.

Consortium pour les Élections et le Renforcement du Processus Politique (CEPPS) : 

Le Consortium pour les Élections et le Renforcement du Processus Politique (CEPPS) est financé par le Programme d’Élections Globales et de Transitions Politiques (GEPT) de l’USAID. 

Le CEPPS a formé des partenariats importants avec le TSE par le biais d’organisations intermédiaires au Brésil.

En 2021, le CEPPS a créé un guide de lutte contre la désinformation, rassemblant des organisations comme l’Institut Républicain International (IRI) et l’Institut Démocratique National (NDI) avec le financement de l’USAID pour « souligner le travail qui est fait pour combattre la désinformation et promouvoir l’intégrité de l’information » dans le monde entier. 

Le guide présente une campagne brésilienne de lutte contre la désinformation de 2018 intitulée « NãoValeTudo », encourageant les politiciens à se dissocier des contenus faux en ligne. Le projet était médiatisé par Aos Fatos parmi d’autres agences de vérification qui ont participé à un sommet financé par la NED dans le but de « vérifier les allégations » faites par des leaders politiques de différents pays.

En août 2023, un « partenaire principal » du CEPPS, la Fondation Internationale des Systèmes Électoraux (IFES), a travaillé avec le TSE pour discuter des stratégies de censure à travers une initiative visant à « préserver l’intégrité de l’information et la confiance publique dans les élections ». 

Le « partenaire technologique senior » du CEPPS, Internews, a créé un rapport sur les effets du « discours de haine » et de la « désinformation » en juin 2023. 

En octobre 2023, l’IFES a de nouveau fait équipe avec le TSE pour coordonner l' »intégrité de l’information » dans les organes de gestion électorale.

Agence de Sécurité Cybernétique et Infrastructurale (CISA):

En 2023, l’Agence de Sécurité Cybernétique et Infrastructurale (CISA) a financé un projet via l’Elliott School of International Affairs de l’Université George Washington intitulé « Résilience contre la désinformation électorale : études de cas du Canada et du Brésil pour une utilisation dans les politiques des États-Unis ». 

Le contenu du rapport n’est pas disponible publiquement en ligne.

(Université George Washington. 2023). Rapport GWU : https://elliott.gwu.edu/sites/g/les/zaxdzs4886/les/2023-09/recent-capstone-projects-nal.xlsx)

FBI:

Le TSE s’est réuni avec le Federal Bureau of Investigations (FBI) et un représentant de l’ambassade des États-Unis le 5 mars 2018 pour discuter de la censure des « fausses informations » et de la manière de censurer la « désinformation étrangère ». 

Des agents du FBI et des fonctionnaires du Département de la Justice (DOJ) américain ont participé à des réunions au TSE pour planifier des efforts de censure en collaboration avec l’Agence Brésilienne de Renseignement (ABIN). 

Le superviseur des organisations cybernétiques du FBI et un agent du DOJ spécialisé en contre-espionnage ont partagé leurs insights sur les efforts du FBI et du DOJ pour combattre les « fausses informations » aux États-Unis. 

Le 24 avril 2018, le TSE a organisé un « Séminaire International sur les Fake News et les Élections », auquel ont participé des représentants du FBI.

Institut Républicain International (IRI):

L’IRI a publié plusieurs articles et interviews sur la désinformation au Brésil, y compris un intitulé « Désinformation au Brésil – La Bonne Réponse ? », qui affirme que « la désinformation menace l’intégrité démocratique » au Brésil. 

L’article indique que 92% des citoyens « considéraient le contenu faux sur le web comme un problème » avant les élections de 2018. 

L’article cite également les intérêts économiques des États-Unis comme raison de limiter la désinformation au Brésil. 

« En tant que partenaire commercial important des États-Unis, [le Brésil] se remet encore d’une récession marquée, et une instabilité électorale pourrait affecter ses perspectives économiques. 

Globalement, les Brésiliens doivent découvrir comment minimiser la propagation de contenu faux, restaurer la confiance dans les institutions et le faire de manière cohérente avec les libertés démocratiques. »

En 2021, l’IRI, le NDI et l’Observatoire de l’Internet de Stanford (SIO) se sont associés pour créer le « Combat contre la manipulation de l’information : un manuel pour les élections et au-delà », un guide conçu pour les agents de la société civile, les journalistes, les gouvernements, les organes de gestion électorale et autres acteurs démocratiques. 

Le guide explique comment WhatsApp a élargi l’accès à l’API via Zendesk pour la First Draft Coalition, une organisation financée par la National Science Foundation (NSF) qui travaille pour « collecter des données sur les événements politiques, la propagation d’informations fausses et le discours de haine, et d’autres objectifs de recherche » via Comprova au Brésil. 

Le guide approuve ces relations entre le gouvernement et les plateformes cryptées, argumentant que de telles relations sont essentielles pour atténuer la désinformation.

Institut Démocratique National (NDI):

L’Institut Démocratique National (NDI) est financé par la NED, l’USAID et le Département d’État des États-Unis. Le NDI a financé diverses initiatives de recherche qui examinent la désinformation au Brésil, y compris un rapport intitulé « Interventions pour mettre fin à la violence en ligne contre les femmes en politique », en partenariat avec Meedan. 

Ce rapport vise à combattre la « violence en ligne » et la « désinformation de genre » par le « développement d’un mécanisme de coordination à l’échelle nationale », avec les gouvernements, « leur donnant la capacité de recevoir et de gérer les incidents de violence de genre en ligne — y compris la désinformation — susceptibles d’avoir un impact sur le discours ou les résultats politiques. » 

Il prône également la mise en œuvre d’une « politique de tolérance zéro pour les discours de haine et les abus de nature sexiste, sexualisée, raciste et d’autres formes de discrimination sur les pages, profils et plateformes législatives, ainsi que sur celles des candidats ».

En 2018, le NDI a co-organisé une conférence contre la désinformation en partenariat avec la commission électorale mexicaine (INE). 

Pat Merloe, associé senior du NDI et directeur des processus électoraux, a partagé que « le NDI soutient les organisations de surveillance électorale dans le développement et le partage d’approches et d’outils pour surveiller et analyser l’impact des opérations de désinformation sur l’intégrité électorale » au Mexique, en Colombie et au Brésil.

En 2021, le NDI a travaillé avec l’IRI et le SIO pour créer le « Combat contre la manipulation de l’information : un manuel pour les élections et au-delà ».

Fonds National pour la Démocratie (NED):

Le Fonds National pour la Démocratie (NED) a financé une initiative de l’École de Communication, des Médias et de l’Information de la FGV Rio, lancée le 25 juillet 2018. 

Bien que le site original ait été retiré, des pages archivées expliquent que le projet, intitulé Salle de Démocratie Digitale, « est une initiative pour surveiller et analyser le débat public sur Internet et pour combattre les stratégies de désinformation qui menacent la justice des processus politiques et électoraux, cherchant à renforcer les institutions démocratiques ». 

Un chercheur, Amaro Grassi, a commenté que « l’idée de la Salle de Démocratie Digitale – #observa2018 est d’avoir un impact réel sur l’agenda public brésilien – c’est-à-dire, surveiller le débat électoral et politique », dans un communiqué de presse de 2018. 

En fin de compte, la Salle dépend d' »un réseau international de partenaires académiques, de la société civile et gouvernementaux », qui « interagissent constamment avec les chercheurs du DAPP [Département d’Analyse des Politiques Publiques de la FGV] ».

En 2019, le Fonds National pour la Démocratie a alloué des fonds pour diverses initiatives de lutte contre la désinformation au Brésil. 

Cela incluait un fonds nommé « Combat contre la désinformation dans les élections locales au Brésil », accordé à l’Institut Technologie et Équité « pour combattre la désinformation dans les élections locales au Brésil ». 

Cet effort « a formé des fonctionnaires dans les organes de gestion électorale et la justice électorale, ainsi que des acteurs clés de la société civile, sur différentes approches pour lutter contre la désinformation, en préparation pour les élections locales de 2020 au Brésil », travaillant en concertation avec des agences de vérification des faits.

Un fonds nommé « Dialogues Imprévisibles au Brésil », accordé à l’ONG Politize, « implique des influenceurs des réseaux sociaux, des réseaux de la société civile, ainsi que ses propres bénévoles pour assurer la participation de multiples publics » dans « des discussions informatives sur des questions politiques pertinentes ».

Le NED finance également l’Institut pour la Démocratie et l’Assistance Électorale (IDEA). En 2021, l’IDEA a organisé un sommet où les conférenciers ont appelé à la fin de « l’échange international d’idées » entre les partisans de Trump et de Bolsonaro.

En 2021, le NED a de nouveau alloué des fonds pour diverses initiatives de lutte contre la désinformation au Brésil. Ces dons ont financé des projets comme « Fura Bolha – Encourager le Dialogue Démocratique au Brésil », de la Fondation Fernando Henrique Cardoso, qui « aborde les espoirs et les peurs des citoyens dans un effort pour réduire l’anxiété concernant le vote, la pandémie de COVID-19, et le discours public de diabolisation des opposants politiques et idéologiques ». 

Un autre fonds, nommé « Encouragement du Dialogue Démocratique au Brésil », accordé à l’Association Internetlab de Recherche en Droit et Technologie, a soutenu un projet visant à « promouvoir un agenda démocratique parmi les principaux acteurs des réseaux sociaux et à renforcer les efforts de la société civile pour combattre l’ingérence numérique malveillante dans les discussions publiques et politiques ». 

Le projet a travaillé « avec une organisation partenaire d’influenceurs numériques et d’activistes de la société civile » pour « l’engagement de la de la société civile dans l’identification des utilisations malveillantes et coordonnées de techniques informatiques pour déformer la sphère publique numérique ».

Le NED a accordé plusieurs fonds supplémentaires pour « impliquer les influenceurs des réseaux sociaux » dans la promotion d’un « discours constructif autour de sujets délicats » ; « surveiller et mobiliser des actions collectives en réponse aux menaces contre la démocratie » ; « former des communicateurs influents et des influenceurs sur les réseaux sociaux » sur « l’importance des politiques démocratiques de sécurité publique » ; et a établi des systèmes de « veille sociale » pour défendre la démocratie au Brésil.

Le NED soutient également un réseau mondial de think tanks, le Réseau des Instituts de Recherche pour la Démocratie (NDRI), qui inclut des organisations comme l’Institut Sivis, basé au Brésil. 

L’Institut Sivis est une « organisation de la société civile apolitique et à but non lucratif » et affirme que « le Brésil est un pays marqué par le manque de participation active de la population dans les affaires publiques et dans la construction de la politique », ce qui serait dû à « un faible niveau de connaissance politique, un manque d’intérêt pour le progrès de la vie politique, [et] de faibles niveaux d’adhésion au régime démocratique et une méfiance envers les étrangers, ce qui rend la coopération sociale difficile ». 

L’Institut Sivis a publié des articles d’opinion concluant qu' »il y a un risque réel que la désinformation et l’utilisation malveillante de fausses informations génèrent encore plus d’instabilité politique et sociale, comme le soulignent les experts consultés par le Forum Économique Mondial », en rapportant « la soi-disant ‘récession globale de la liberté d’expression' ».

Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID):

Dans son « Guide de la Désinformation » publié en février 2021, le Centre d’Excellence en Démocratie, Droits Humains et Gouvernance de l’USAID a affirmé qu’ »au Brésil, des forfaits de données bon marché qui incluent uniquement l’accès à des applications comme WhatsApp et Facebook rendent les citoyens plus susceptibles de consommer des réseaux sociaux dans lesquelles des affirmations fausses sont relayées par des sources non fiables ». 

Le document cite un article d’opinion publié en 2019 par l’ancien diplomate australien Arjun Bisen, qui affirme « de l’Inde à l’Indonésie et au Brésil, la démocratie est compromise par des campagnes de désinformation domestique en ligne des partis politiques cherchant à obtenir un avantage » et incite les institutions à « créer de nouvelles règles et à tenir responsables les parties impliquées. »

Le guide recommande comme modèle dans la lutte contre la désinformation l’initiative « TruthBuzz » du Centre International pour les Journalistes (ICFJ). 

Dans son dernier rapport financier, l’ICFJ remercie les organisations gouvernementales suivantes pour les fonds fournis : USAID, Département d’État des États-Unis et les ambassades des États-Unis à Tbilisi, Tunis et Skopje. 

L’ICFJ utilise des ressources gouvernementales pour combattre la désinformation au Brésil : « Neuf initiatives médiatiques ont été sélectionnées pour recevoir financement et conseils pour développer des projets qui combattent la désinformation au Brésil dans le cadre du Jogo Limpo (‘Fair Game’), programme du Centre International pour les Journalistes (ICFJ) en partenariat avec YouTube Brésil », a-t-il affirmé en 2020.

Le guide soutient également que « les fonctionnaires du gouvernement et les journalistes ne sont plus les seuls gardiens de l’information. Ainsi, les citoyens ont besoin d’un nouveau niveau d’information ou d’alphabétisation médiatique pour évaluer la véracité des affirmations faites sur Internet ». 

L’USAID a également étudié le temps moyen que les Brésiliens passent en ligne et a argumenté que l’utilisation de WhatsApp était problématique.

L’Ambassade des États-Unis au Brésil et l’USAID ont fourni un soutien financier pour le congrès de 2024 de l’Association Brésilienne de Journalisme Investigatif (Abraji). 

Cette organisation, conjointement avec le Information Futures Lab (IFL), a fondé Comprova, un consortium de 28 organisations de presse brésiliennes dédiées à « identifier et expliquer les rumeurs, les contenus fabriqués et les tactiques de manipulation. »

Entre 2020 et 2023, l’USAID a soutenu le projet Rooted in Trust (RiT), qui « a travaillé aux côtés de plus de 40 médias, organisations de santé et humanitaires » pour « identifier la désinformation nocive » dans plusieurs pays, y compris le Brésil. 

Depuis 2020, le RiT « a recueilli et analysé plus de 40 000 rumeurs sur les réseaux sociaux et des activités d’engagement communautaire » et « a soutenu la production de plus de 500 émissions de radio et pièces médiatiques, ainsi que du théâtre de rue, des campagnes d’influenceurs et des événements d’extension communautaire ».

Au Brésil, le RiT « a travaillé pour faire face aux impacts de la désinformation liée à la pandémie avec des partenaires locaux, l’Institut International de l’Éducation du Brésil (IEB), l’Institut de Recherche et de Formation Indigène Iepé et le Projet Santé et Joie (PSA), dans les états du Pará, Amapá et Roraima. » 

Selon le RiT, les chercheurs au Brésil créeraient « des bulletins réguliers d’analyse des rumeurs pour soutenir les réseaux humanitaires et de coordination sanitaire, orienteraient la presse locale et les groupes de base et les aideraient à s’engager avec les questions de santé de leurs communautés et à produire un contenu localisé et de haute qualité pour aborder et neutraliser les rumeurs. »

L’USAID cite le TruthBuzz comme une stratégie efficace de vérification des faits contre la désinformation. Le TruthBuzz a reçu une formation de First Draft News, qui a été financé par la National Science Foundation. 

Le TruthBuzz est également soutenu par l’ICFJ, qui reçoit un financement du Département d’État des États-Unis depuis 2020 pour le programme « Leaders émergents des médias », qui travaille avec des boursiers des États-Unis et d’Amérique latine et soutient leurs intérêts professionnels dans le journalisme. 

Un rapport récent du programme affirme que 61% des projets développés dans le programme sont encore en cours.

Département d’État des États-Unis:

Le Département d’État américain a accordé des fonds au Département d’Analyse des Politiques Publiques de la Fondation Getúlio Vargas (FGV DAPP) et au Centre de Technologie et Société pour deux projets distincts en 2021 et 2022. 

En 2021, le Département d’État des États-Unis a accordé à la FGV DAPP 20 000 dollars « pour former des candidates femmes cis et trans aux compétences sociales et techniques nécessaires pour l’exercice complet de leurs droits politiques. Cela contribue à réduire le déficit de représentation des genres en augmentant l’accès des femmes à la politique au Brésil ».

En 2022, le Département d’État a accordé à la FGV DAPP 24 435 dollars « pour combler un fossé entre les professionnels des médias et la communauté scientifique sur la manière de communiquer les changements climatiques et les risques climatiques au public au Brésil ».

En 2023, le Département d’État des États-Unis a donné 20 430 dollars à l’Association Brésilienne de Journalisme Investigatif pour financer « un programme de formation en ligne pour les journalistes de tout le Brésil afin de traiter de la désinformation électorale alimentée par l’IA ».

Le Département d’État explique que ces trois bourses faisaient partie d’un Programme de Diplomatie Publique « pour soutenir la réalisation des objectifs et des buts de la politique étrangère des États-Unis, promouvoir les intérêts nationaux et augmenter la sécurité nationale en informant et en influençant les publics étrangers et en élargissant et renforçant la relation entre le peuple et le gouvernement des États-Unis et les citoyens du reste du monde ».

Ambassade des États-Unis:

Le 26 avril 2024, Felipe Neto, le YouTuber le plus populaire du Brésil avec 46,3 millions d’abonnés, a annoncé sur X un partenariat avec l’Ambassade des États-Unis et son Institut Vero pour organiser des ateliers en Amazonie axés sur l’éducation à la communication avec pour objectif de « favoriser l’émergence et le développement de voix locales. »

Neto, qui a soutenu et fait campagne pour Lula lors des élections de 2022, a été nommé par Lula dans un groupe de travail du Ministère des Droits Humains et de la Citoyenneté. Ce groupe a été créé pour lutter contre le discours de haine et l’extrémisme, avec un accent particulier sur la régulation des réseaux sociaux.

Neto est également le fondateur de l’Institut Vero, une ONG qui collabore avec le Programme de Lutte contre la Désinformation du TSE. 

En 2020, l’Institut Vero a parrainé des événements du TSE auxquels a participé Graham Brookie, directeur senior du DFRLab. 

Pendant ces événements, le DFRLab a formé les fonctionnaires du TSE à « l’identification et au combat de la désinformation » en utilisant des méthodes d’Intelligence de Source Ouverte (OSINT) pour l’analyse des réseaux.

L’Ambassade des États-Unis a donné 25 000 dollars au Vero en 2023 et 5 000 dollars en 2024. Elle a également fait don de près de 30 000 dollars à l’ONG Redes Cordiais en 2023 et de 45 000 dollars en 2024. 

Le 22 août 2024, le Tribunal Suprême Fédéral a tenu une réunion avec Redes Cordiais et l’Institut Vero pour « rapprocher la justice de la société ».

La deuxième édition des Twitter Files Brésil a révélé que Felipe Neto avait un accès privilégié à Twitter, qu’il a utilisé pour demander la censure de contenu pendant la pandémie de COVID-19.

En 2021, l’Ambassade et les consulats des États-Unis au Brésil ont mis en œuvre un programme pilote appelé « Élective Information et (dés)information », avec un cours sur la désinformation, où « 23 professeurs ont été formés et 600 élèves ont suivi le cours optionnel proposé dans huit écoles de six villes de l’État de São Paulo ». 

Au deuxième semestre de 2021, le cours était disponible pour les élèves de tout l’État.

En 2024, l’Ambassade et les consulats des États-Unis au Brésil ont annoncé une opportunité de financement « pour des projets qui promeuvent des objectifs et des initiatives stratégiques des États-Unis, tout en mettant en avant des valeurs partagées ou des meilleures pratiques et en renforçant les liens entre le Brésil et les États-Unis ». 

Une initiative intitulée « Expansion de l’accès des Brésiliens au journalisme basé sur des faits pour combattre la désinformation » a accepté des demandes de financement jusqu’au 30 juin 2024 « pour collaborer avec des organisations locales afin de fournir des opportunités de formation ou des programmes de renforcement des capacités pour la presse et les journalistes locaux brésiliens, avec une attention particulière aux déserts de l’information – une communauté, rurale ou urbaine, avec un accès limité aux types de nouvelles et d’informations crédibles et approfondies qui alimentent la démocratie au niveau populaire. »

La liste des candidatures explique que « les idées de projets dans le cadre de cette initiative incluent, mais ne se limitent pas à » celles qui « renforcent la capacité institutionnelle des médias traditionnels et émergents pour lutter contre la désinformation et la mésinformation », « améliorent les compétences en vérification des faits parmi les journalistes, les influenceurs et autres parties prenantes » et « promouvent des solutions innovantes pour combattre la désinformation ».

La Maison Blanche: 

Le 10 février 2023, le président Joe Biden a rencontré le président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, à Washington DC, où le duo « a réaffirmé la nature vitale et durable de la relation États-Unis-Brésil et a souligné le renforcement de la démocratie ». 

Un communiqué de presse de la Maison Blanche concernant la réunion détaille qu’ »en tant que leaders des deux plus grandes démocraties des Amériques, le Président Biden et le Président Lula se sont engagés à travailler ensemble pour renforcer les institutions démocratiques. (…) Les deux leaders ont noté qu’ils continuent de rejeter l’extrémisme et la violence en politique, ont condamné le discours de haine et ont réaffirmé leur intention de construire une résilience sociale face à la désinformation, et ont convenu de travailler ensemble sur ces questions. »

Un projet de loi à la Chambre des représentants 🇺🇸 vise à empêcher l’argent des contribuables américains de financer «des attaques contre la liberté d’expression à l’étranger.» (notamment au 🇧🇷 contre Twitter/X). Article par Brie Stimson de FOX Business.

Les représentants républicains Jim Jordan, de l’Ohio, Chris Smith, du New Jersey, et Maria Elvira Salazar, de la Floride, sont les auteurs d’un projet de loi qui vise à empêcher les contribuables américains de « financer des organisations non gouvernementales qui font la promotion de la censure à l’étranger et notamment au Brésil. »

Le projet de loi vient en réponse à la Cour suprême du Brésil qui a interdit X, anciennement Twitter d’Elon Musk dans le pays en août 2024. Au coeur des batailles juridiques en cours, la société de médias sociaux dénonce la censure et les demandes illégales et inconstitutionnelles de la cour suprême brésilienne.

Le projet de loi HR 9850 “Pas de Financement ou Application de l’Acte de Censure à l’étranger” couperait l’aide étrangère américaine à toute entité qui encouragerait la censure et interdirait aux agences américaines de coopérer avec des pays étrangers promouvant la censure contre des discours qui seraient autrement protégés si l’orateur se trouvait aux États-Unis, a déclaré le bureau de Smith.

Un pro-Bolsonaro tient une pancarte remerciant Elon Musk lors d’un rassemblement à Rio de Janeiro le dimanche 21 avril 2024.
(Copyright Galdieri/Bloomberg via Getty Images/Getty Images)

Les dispositions du projet de loi comprennent l’interdiction de l’aide étrangère à toute entité « qui promeut la censure d’un discours qui serait protégé aux États-Unis.”

Cela comprend aussi l’interdiction d’aide étrangère aux entités qui soutiennent la censure venant des directives du gouvernement brésilien.

Cela comprend aussi l’interdiction de financer et d’utiliser des entreprises de TI basées aux États-Unis pour promouvoir la censure à l’étranger.

Cela signifie aussi la fin de la coopération policière des États-Unis avec des pays étrangers pour « faciliter ou promouvoir la censure en ligne » de la parole politique; et la fin de la coopération policière des États-Unis « avec les directives de censure du gouvernement brésilien contre les entreprises Internet basées aux États-Unis. »

«La commission judiciaire de la Chambre des représentants et la sous-commission spéciale sur l’instrumentation des outils du gouvernement fédéral ont découvert comment le FBI, sous l’administration Biden-Harris, a facilité les demandes de censure d’un gouvernement étranger contre des Américains», a déclaré Jordan.

“Ce projet de loi est essentiel pour empêcher les censeurs du gouvernement étranger d’utiliser le DOJ ou le FBI pour faire taire les opinions défavorisées. »

Le bureau de Smith a souligné un rapport de “Civilization Works », un organisme de recherche à but non lucratif qui affirme sur son site Web avoir été à l’origine des « Twitter Files » suite à la prise de contrôle de la plate-forme par E. Musk en 2022. L’organisation a publié un rapport le mois dernier intitulé « Le rôle des États-Unis dans un complexe industriel de censure au Brésil. »

« Bien que semblant fonctionner indépendamment, le Cour Suprême Brésilienne et le Tribunal Supérieur Électoral (TSE) ont été fortement influencés par les organisations non gouvernementales financées par le gouvernement des États-Unis », indique le rapport.

« Et ce qui est alarmant c’est que plusieurs agences et fonctionnaires des États-Unis ont joué un rôle dans l’encouragement et la facilitation de la censure au Brésil. »

Le rapport affirme que les entités des États-Unis sont « impliquées directement et indirectement dans une énorme structure industrielle de censure » comprenant l’Atlantic Council, le Congrès, le FBI, le National Endowment for Democracy, la National Science Foundation, le US States Department, l’Agence pour le Développement International, la Maison Blanche et plus encore…

Civilization Works affirme que « les activités des agences des États-Unis et des groupes financés par le gouvernement présentent des actions claires pour interférer dans le processus démocratique au Brésil. »

Le représentant Chris Smith, R-N.J., a présenté le No Funding or Enforcement of Censorship Abroad Act au milieu de la répression du Brésil contre X d’Elon Musk. (Kent Nishimura/Getty Images/Getty Images)

Le bureau de Smith a déclaré que le rapport de Civilization Works documentait le « soutien de l’administration de Biden-Harris à la censure au Brésil. »

« L’administration Biden-Harris a instrumentalisé les programmes d’aide étrangère des États-Unis et d’autres entités pour promouvoir la censure au Brésil et réprimer la liberté d’expression qui serait pourtant protégée ici aux États-Unis par notre Constitution. », a déclaré Smith.

« La liberté d’expression est fondamentale pour la démocratie. Il est inadmissible que les États-Unis utilisent l’argent des contribuables pour promouvoir ce type de censure qui contredit complètement toute notre tradition constitutionnelle américaine. »

« Les États-Unis doivent défendre Elon Musk des attaques d’Alexandre de Moraes et des autres formes de censure venant du socialisme au Brésil », a déclaré Salazar dans un communiqué. « Les États-Unis doivent respecter les principes de leur Constitution et se tenir aux côtés de leurs citoyens chaque fois qu’ils font face à la censure à l’étranger. »

X a suspendu ses opérations au Brésil et a dû  retirer ses employés du Brésil en réponse à ce que Musk a qualifié d' »ordres illégaux et inconstitutionnels de censure » de la part du ministre de la cour suprême brésilienne Moraes.

Le juge de la Cour Suprême du Brésil Alexandre de Moraes participe à la première session plénière le 4 septembre 2024 après avoir ordonné le blocage de la plateforme X au Brésil et des comptes de la société de l’entrepreneur Elon Musk Starlink. (Ton Molina/NurPhoto via Getty Images/Getty Images)

Plus tôt ce mois-ci, la justice brésilienne a débloqué les comptes bancaires du fournisseur d’accès Internet par satellite Starlink de Musk après avoir saisi $3 millions d’amendes.

Le président et PDG de Rumble, Chris Pavlovski, a publié une déclaration à l’appui du projet de loi présenté par les républicains de la Chambre cette semaine, notant que la plate-forme vidéo basée en Floride « a retiré ses services du Brésil suite aux demandes de censure illégaux et inconstitutionnels des tribunaux brésiliens. » « Les gens du monde entier se tournent vers l’Amérique pour protéger la liberté d’expression, et ce projet de loi est un pas dans la bonne direction », a-t-il déclaré.

Michael Shellenberger, président de la Chaire de Politique, Censure et Liberté d’Expression à l’Université d’Austin et fondateur et président de Civilization Works, a déclaré que « la censure brésilienne financée par les taxes des citoyens américains a affectée directement les américains » et « la situation est alarmante d’autant plus que le Brésil est un test pour ce que les promoteurs de la censure veulent faire dans le monde. »

« Ce qui est peut-être encore plus alarmant c’est que le gouvernement brésilien ne se contente pas de censurer les discours pourtant autorisés par la Constitution, il tente d’interdire les journalistes indépendants et les politiciens de toutes les grandes plateformes de médias sociaux, ce qui constitue une ingérence électorale », a-t-il déclaré.

Brie Stimson de FOX Business a contribué à cet article.

Les dessous du blocage de X au 🇧🇷 Entretien sur Géopolitique Profonde.

🚨⚠️Interdiction de Twitter/X au 🇧🇷❗

Avec Raphaël Besliu sur GPTV on explique les dessous scandaleux de cette affaire :

Alexandre censure, asfixie financièrement, emprisonne les proBolsonaristes en + de l’ingérence dans les élections!


#FreeSpeech
#FreeSpeechMatters
#FreeSpeechBrazil

Entretien avec Le Media en 4-4-2 sur la censure de X au 🇧🇷 par le juge Alexandre de Moraes.

Dans cet entretien nous avons discuté de la censure imposée par le juge Alexandre de Moraes, qui a récemment ordonné la fermeture de la plateforme X dans le pays. 

La nomination d’Alexandre de Moraes à la Cour suprême en mars 2017 s’est faite dans un contexte particulier, suite à la mort suspecte de son prédécesseur, le juge anti-corruption Teori Zavascki.

Un autre point central de notre discussion a été le rôle du Département d’État américain et son ingérence dans les affaires intérieures brésiliennes.

Il est crucial de comprendre l’importance de ces dynamiques pour mieux saisir les enjeux politiques et économiques du pays.

Vidéo

Twitter Files Brazil : E. Musk vs le corrompu Alexandre du Tribunal Supérieur Électoral brésilien. (Sur le Media en 442 & Géopolitique Profonde).

Pressions
+ sanctions économiques à venir…
🌶️

Aussi Meta (Facebook, Instagram, Whatsapp), Amazon (censure de livres), Google, YouTube :

1) Violation des procédés judiciaires que la loi américaine ne permet pas pour des entreprises américaines et ne laisse pas passer !

2) Les répercussions légales sur Meta, Facebook, Instagram, YouTube et autres plateformes.

3) Ingérence FBI, services secrets et State Department.
(Le congrès américain a fait une requête d’obtenir les emails échangés entre le state department des États Unis et la cour suprême brésilienne sur la censure.)

4) Les USA vont légiférer très rapidement avant les élections de cette année sur la censure et la confidentialité de nos données personnelles sur internet.

Résumé du combat Musk / Alexandre

Bonus : comment Alexandre de Moraes est arrivé au pouvoir ?

1) Le prédécesseur d’Alexandre, Teori Zavascki, a péri dans un mystérieux accident d’avion après avoir autorisé une enquête sur des dizaines de politiciens pour corruption en 2017 dans «l’opération Car Wash».

2) « Zavascki devait se prononcer sur l’éligibilité des témoignages de 77 dirigeants d’Odebrecht en vertu d’une négociation de plaidoyer, impliquant bon nombre des personnalités les plus puissantes du Brésil et de ses voisins latino-américains », a rapporté le Guardian.


3) Selon le Guardian et d’autres rapports, « les enregistrements de vol suggèrent qu’il n’y a eu aucun dysfonctionnement de l’équipement » et les communications avec le pilote n’indiquent aucune difficulté.

4) Entre Alexandre de Moraes, qui a été nommé remplaçant de Zavascki par le président Temer alors qu’il était ministre de la Justice et de la Sécurité publique du gouvernement de Temer.

5) Avant sa nomination en 2016, de Moraes était à la disposition du président Temer, qui aurait fait l’objet d’un hacker qui tentait de faire chanter le président avec des informations compromettantes et des photos obtenues du téléphone volé de l’épouse de Temer.

6) De Moraes est entré en action à la demande de Temer et a immédiatement arrêté le hacker présumé.
On pourrait dire que Temer lui devait une dette lorsqu’il l’a nommé à la tête du pouvoir judiciaire…