Kate reçoit Antoine Bachelin Sena venu parler de son dernier livre « Amazonie Politique« . Il y est question de la corruption qui règne au sein des ONG, des autochtones maintenus dans les réserves, des zones de non droits et de ce qu’on appelle au Brésil: la Mafia Verte.
Une émission instructive sur une partie du monde que l’on croit connaître.
1) Pensez-vous que les peuples autochtones sont légitimes dans leur demande de démarcation ?
2) Selon vous, les peuples autochtones devraient-ils préserver leur mode de vie traditionnel ou s’adapter à la vie moderne actuelle ?
3) Pensez-vous que, derrière les opérations de démarcation, il y a des groupes de pression cherchant à empêcher l’exploitation commerciale de l’Amazonie ?
1) Pensez-vous que les peuples autochtones sont légitimes dans leur demande de démarcation ?
La démarcation de la Terre Indigène Raposa Serra do Sol, à Roraima, est souvent citée comme un cas où la légitimité de la demande autochtone est remise en question.
La démarcation a été utilisée pour créer une « zone d’exclusion de développement », empêchant l’utilisation économique du sol par les non-autochtones et, selon eux, servant les intérêts d’ONGs internationales plus que ceux des autochtones eux-mêmes.
La démarcation faisait partie d’un plan plus large visant à contrôler des territoires stratégiques, tels que des zones riches en ressources minières.
2) Selon vous, les peuples autochtones devraient-ils préserver leur mode de vie traditionnel ou s’adapter à la vie moderne actuelle ?
La situation des Indiens Kayapó dans le contexte de la construction de la centrale hydroélectrique de Belo Monte, dans le Pará, est intéressante.
La “résistance » des Kayapó contre le projet est utilisée comme exemple de la manière dont la préservation du mode de vie traditionnel peut être manipulée.
L’opposition au barrage a été financée et organisée par des ONGs internationales qui, au lieu de promouvoir l’intégration des Kayapó avec des avantages comme l’éducation et la santé, les utilisent comme des « instruments » pour bloquer des projets de développement.
Les Kayapó ont été transformés en « Indiens de musée », maintenus dans un état de sous-développement pour servir les intérêts environnementalistes.
3) Pensez-vous que, derrière les opérations de démarcation, il y a des groupes de pression cherchant à empêcher l’exploitation commerciale de l’Amazonie ?
La démarcation des terres Yanomami est un exemple fréquemment discuté.
La pression internationale pour la démarcation a été orchestrée pour empêcher l’exploitation de minerais précieux, comme l’or, présents dans la région.
Il est très intéressant d’analyser les campagnes des ONGs pour maintenir la région « intacte », ce qui, selon eux, ne profite pas aux autochtones mais entrave le développement économique du Brésil.
La démarcation Yanomami était une manœuvre visant à préparer une future domination de l’Amazonie, suggérant que l’intention était d’empêcher le développement national dans cette zone.
Le 9 mai, le journal “O Estado de S. Paulo” a révélé qu’un rapport de “l’Agence brésilienne de renseignement ABIN”, produit en mars, avait alerté le gouvernement sur le fait que l’homologation de la réserve dans une bande frontalière peuplée était une attaque contre la souveraineté nationale.
En outre, le document révèle une évaluation des militaires, que derrière la défense supposée des indigènes et cachée sous la façade des ONGs, se cachent des groupes et des pays intéressés par les richesses minières existantes dans le sous-sol des réserves indigènes situées à la frontière nord du pays.
Le journaliste Vasconcelo Quadros, auteur du rapport, met en garde contre le retrait des communautés et des producteurs de riz.
L’homologation, en créant un vide démographique, s’attaque à la souveraineté nationale en cachant des brésiliens les gisements de minerais les plus riches de la planète.
Le sous-sol des zones indigènes situées le long de la frontière nord contient une des plus grandes réserves d’or du monde, un des plus gros gisement au monde de diamants, et une richesse de minéraux stratégiques notamment le niobium (un chapitre de ce livre sera dédié au niobium), extrêmement important pour les industries informatiques et spatiales, indique le document.
Un autre rapport, rédigé par le colonel Gelio Augusto Barbosa Fregapani, chef du “groupe de travail sur l’Amazonie GTAl-1”, fait référence au manque de coordination entre les organismes publics et la “FUNAI”, qui agirait en collaboration avec les ONGs internationales. Pour Fregapani, les ONGs étrangères en seraient venues à soutenir financièrement le travail de délimitation des zones indigènes du Brésil.
Le rapport cite l’alliance des riziculteurs et des indiens contre l’homologation continue, dont une grande partie de la zone est dans la frontière avec le Venezuela et le Guyane.
Dans un des chapitres, le document indique que : «les ONGs étrangères et la “FUNAI” contribuent à des conflits à Roraima, en essayant de forcer la démarcation !
Cela va à l’encontre de l’éthique, voire de l’opinion de la majorité des Indiens eux-mêmes, qui sont déjà intégrés dans les municipalités»
L’ABIN quant à elle, énumère 115 ONGs dans cette région qui valorisent la cartographie détaillée des richesses minérales, l’accès aux ressources génétiques et aux connaissances traditionnelles associées à la biodiversité de la région, sans contrôle gouvernemental approprié !
Tout indique que les problèmes environnementaux et indigénistes ne sont que des prétextes. Les principales ONGs sont, en réalité, parties prenantes du grand jeu dans lequel les pays hégémoniques sont engagés pour maintenir et étendre leur domination.
Ces ONGS et instituts sont des couvertures ou façades pour leurs services secrets.
Le document ajoute que les ONGs ont contribué à la création de vastes terres autochtones, avec des zones de protection et des corridors environnementaux et écologiques qui «entravent, inhibent et à certains endroits interdisent la présence de l’État et l’application des programmes de politiques publiques pour la région.»
Le document souligne que l’absence de contrôle et l’interdiction d’entrer dans ces zones renforce le soupçon que les ONGs sont utilisées par les pays développés et certains groupes et entreprises pour contrôler les pays émergents et la richesse de vastes territoires.
Tout aussi pertinent est le fait que le rapport cite la structure des pouvoirs oligarchiques qui contrôlent l’appareil environnementaliste-indigéniste international, citant nommément des ONGs directement liées à la maison royale britannique et à ses pairs oligarchiques.
Ce sont “l’Union nationale pour le Conservation (UICN)”, le “Fonds mondial pour la nature (WWF)” et “Survival International”. “Greenpeace” et “les amis de la terre” sont désignés comme des «troupes d’élite ou d’avant- garde» du mouvement.
Le rapport cite également le “conseil indigèniste missionaire (CIMI)” comme étant le principal défenseur de «l’autonomie et l’autodétermination des peuples autochtones».
Le “CIMI” est un organisme affilié à la “conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB)”. Il a été créé en 1972 avec pour objectif de coordonner et d’orienter le travail missionnaire de l’Église Catholique auprès des peuples indigènes du Brésil.
Commentant le rapport de “l’ABIN”, la députée Maria Helena Veronese (PPS) a critiqué l’insistance du gouvernement fédéral sur la démarcation, expliquant que : «le gouvernement ordonne à “l’ABIN” d’enquêter, d’indiquer les intérêts en jeu, de révèler les relations entre les ONGs et la “FUNAI”, mais cependant le gouvernement fait l’inverse des indications de “l’ABIN”, ce qui pose de grave questions d’ingérence et de trahison des intérêts nationaux.»
«Amazonie Politique» est un appel à l’action, dévoilant une vérité qui ne peut plus être ignorée, cachée dans les profondeurs des méandres fascinants de cette magnifique forêt amazonienne.
Le 24 mai 2025, une décision brésilienne a secoué les chancelleries internationales : Brasilia a interdit à l’amiral Alvin Holsey, commandant du Commandement Sud des États-Unis (SOUTHCOM), de se rendre dans l’Acre, un État frontalier du nord-ouest brésilien.
Ce camouflet diplomatique, survenu quelques jours après l’annonce de la visite par l’ambassade américaine le 19 mai 2025, a mis en lumière une réalité alarmante : l’Acre, au cœur de l’Amazonie, est devenu un épicentre du crime transnational, où le trafic de drogue, l’exploitation illégale de ressources et les activités de groupes comme le Hezbollah prospèrent.
Mais ce qui devrait alarmer davantage les Français, c’est la présence avérée de ce même Hezbollah en Guyane française, territoire d’outre-mer voisin du Brésil, où les réseaux criminels et terroristes exploitent les failles des frontières amazoniennes.
Cette crise constitue une menace directe pour la sécurité de la France et de l’Union européenne.
Un amiral américain bloqué : le symptôme d’un problème plus vaste.
L’amiral Alvin Holsey, responsable des opérations militaires américaines en Amérique latine via le SOUTHCOM, une zone stratégique couvrant 31 pays et 16 millions de kilomètres carrés, avait prévu de visiter le Brésil pour des échanges avec les leaders de la défense.
Cette visite a été annoncée par l’ambassade des États-Unis à Brasilia le 19 mai 2025 dans un communiqué officiel intitulé « U.S. Navy Adm. Alvin Holsey to Visit Brazil for Key Leader Engagements ».
Cependant, son intérêt pour l’Acre, situé à la triple frontière entre le Brésil, le Pérou et la Bolivie, a été stoppé net par les autorités brésiliennes.
Le refus brésilien est un signal inquiétant.
Selon un article de Foreign Policy publié le 15 mars 2025, intitulé « Trump’s Renewed Focus on Hezbollah in Latin America » par John Hudson, l’administration Trump a intensifié sa surveillance des activités du Hezbollah en Amérique latine, notamment dans des zones frontalières comme l’Acre.
Le Hezbollah, classé comme organisation terroriste par l’Union européenne et la France, finance ses opérations mondiales via le trafic de drogue et le blanchiment d’argent.
Un rapport du Wilson Center, intitulé « Rising Concerns about Hezbollah in Latin America Amid Middle East Conflict » par Celina B. Realuyo, publié en juillet 2023, confirme cette présence. Ce rapport, disponible note que le Hezbollah utilise des zones comme la triple frontière Argentine-Brésil-Paraguay depuis les années 1980, mais que la triple frontière Brésil-Pérou-Bolivie, incluant l’Acre, est devenue un nouveau point névralgique ces dernières années.
Le Hezbollah en Guyane française : une menace à nos portes.
Ce qui devrait alarmer les Français, c’est que le Hezbollah ne se limite pas aux frontières brésiliennes.
Des rapports récents indiquent que le groupe est actif en Guyane française, territoire français voisin du Brésil, qui partage une frontière de 730 kilomètres avec l’État de l’Amapá.
Un rapport de l’Observatoire géopolitique des criminalités (OGC), intitulé « La Guyane face aux réseaux criminels transnationaux : une menace sous-estimée », publié en juin 2024, révèle que des réseaux liés au Hezbollah ont été identifiés dans des opérations de blanchiment d’argent en Guyane, souvent via des activités illégales comme l’orpaillage clandestin et le trafic de drogue.
En 2023, les autorités françaises ont saisi 1,2 tonne de cocaïne en provenance du Brésil, un record historique, comme rapporté dans un article de Le Monde du 10 septembre 2023, intitulé « Saisie record de cocaïne en Guyane : une menace croissante », par Anne-Françoise Hivert.
Un article de Small Wars Journal, intitulé « The Triple Border, a Criminal Haven », publié le 13 novembre 2021 par Ignacio Fuente Cobo, souligne que le Hezbollah s’appuie sur des diasporas libanaises en Amérique latine pour établir des bases opérationnelles.
Ce texte, disponible sur le site de Small Wars Journal, indique qu’en Guyane, la présence de communautés immigrées, combinée à la porosité des frontières amazoniennes, en fait un terrain fertile pour ces activités.
En 2022, un rapport de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), déclassifié et publié sous le titre « Menaces émergentes en Guyane : trafic de drogue et financements terroristes », a mis en garde contre l’utilisation de la Guyane comme point de transit pour le trafic de drogue à destination de l’Europe, avec des soupçons de financement de groupes comme le Hezbollah.
Ce rapport est accessible via les archives publiques françaises sur le site du ministère de la Défense.
La Guyane française, en tant que porte d’entrée de l’Union européenne en Amazonie, est particulièrement vulnérable. En février 2024, la France et le Brésil ont signé un accord pour lutter contre l’orpaillage illégal, comme rapporté par Reuters dans un article du 5 février 2024, intitulé « France and Brazil Sign Pact to Combat Illegal Gold Mining in Amazon », par Lisandra Paraguassu.
Mais cet accord risque d’être insuffisant face à l’ampleur de la menace.
La décision brésilienne de bloquer l’Amiral Holsey compromet la coopération internationale, laissant la Guyane exposée à des réseaux criminels et terroristes qui opèrent librement de l’autre côté de la frontière.
L’Acre : un hub criminel qui déborde sur la Guyane française.
L’Acre, coincé entre le Pérou et la Bolivie, est un véritable carrefour du crime transnational.
Une étude de l’Université de São Paulo (USP), intitulée « Narcotrafic et criminalité organisée en Amazonie brésilienne », publiée en avril 2024 par João Roberto Martins Filho, révèle que 60 % de la cocaïne produite en Bolivie transite par des routes amazoniennes, souvent contrôlées par des cartels comme le Primeiro Comando da Capital (PCC).
Ces routes, parfois financées par des investissements chinois, servent également à la contrebande de bois, à l’exploitation illégale de l’or et à la traite humaine, comme documenté dans un article de Diálogo Américas du 15 juin 2022, intitulé « Narcotrafficking in Brazil Speeds Up Amazon Rainforest Destruction », par Julieta Pelcastre.
La porosité des frontières de l’Acre a des répercussions directes sur la Guyane.
Un rapport de l’International Crisis Group, intitulé « Hezbollah’s Global Reach: From Latin America to the Middle East », publié en mars 2023, note que les réseaux criminels opérant dans l’Acre collaborent avec des passeurs pour acheminer des migrants, notamment des Haïtiens, vers le Pérou et au-delà.
Après le tremblement de terre de 2010 en Haïti, des milliers de migrants ont traversé l’Acre, payant jusqu’à 4000 dollars à des passeurs pour rejoindre les États-Unis, comme rapporté par InsightCrime dans un article du 20 avril 2023, intitulé « Haitian Migrants Use Brazil as Stepping Stone to the U.S. », par Chris Dalby.
Une menace terroriste bien connue des Français.
Le Hezbollah n’est pas un inconnu pour la France.
Classé comme organisation terroriste par Paris, le groupe a été impliqué dans des attentats majeurs, notamment les attaques de 1992 et 1994 en Argentine contre l’ambassade d’Israël et un centre communautaire juif, qui ont fait des dizaines de morts, comme détaillé dans le rapport du Wilson Center de 2023 mentionné plus haut.
En 2015, la France a démantelé une cellule du Hezbollah à Paris soupçonnée de planifier des attaques contre des cibles juives, comme rapporté par Le Figaro le 12 octobre 2015 dans un article intitulé « Une cellule du Hezbollah démantelée à Paris », par Jean-Marc Lecler.
Plus récemment, en 2023, les autorités françaises ont arrêté un ressortissant libanais en Guyane, soupçonné de collecter des fonds pour le groupe via des activités d’orpaillage illégal, selon un reportage de France 24 du 8 novembre 2023, intitulé « Guyane : un Libanais arrêté pour liens présumés avec le Hezbollah », par Aude Mazoue.
Ces incidents rappellent que le Hezbollah constitue une menace directe pour la France.
Un rapport du Centre d’analyse du terrorisme (CAT), intitulé « Les menaces terroristes en outre-mer : le cas de la Guyane », publié en janvier 2024, souligne que la Guyane est devenue une « base arrière » pour des réseaux terroristes cherchant à pénétrer l’Europe.
Les investissements chinois : un facteur aggravant.
La Chine complique encore la situation. Depuis les années 2010, Pékin a investi massivement dans les infrastructures amazoniennes, notamment dans l’Acre, où des routes ont été construites avec des fonds chinois.
Une étude du BRICS Policy Center, intitulée « China’s Infrastructure Investments in Brazil: Opportunities and Risks », publiée en mai 2023 par Mauricio Santoro, note que ces projets ont facilité le trafic illégal.
En Guyane, les autorités françaises ont observé une augmentation des activités illégales liées à ces corridors, notamment dans les régions frontalières comme l’Oyapock, comme rapporté par Le Monde le 15 octobre 2024 dans un article intitulé « Guyane : les routes chinoises, vecteurs de criminalité », par Anne-Françoise Hivert.
Une gouvernance brésilienne en question.
Sous la présidence de Lula da Silva, réélu en 2022, le Brésil semble incapable de répondre à ces défis.
Un rapport de l’Institut de recherche économique appliquée (IPEA), intitulé « Criminalité environnementale en Amazonie : tendances et défis », publié en juillet 2024, note une augmentation de 15 % des crimes environnementaux depuis 2023.
Cette inaction a des répercussions directes sur la Guyane, où les réseaux criminels, y compris ceux liés au Hezbollah, exploitent les failles des deux côtés de la frontière.
Un appel à l’action pour protéger la Guyane.
Face à cette situation, la France doit agir de toute urgence.
Paris doit renforcer sa coopération avec les États-Unis pour surveiller les activités du Hezbollah, tout en pressant le Brésil d’adopter une approche plus transparente.
La Guyane française doit devenir une priorité stratégique : cela implique un renforcement des moyens militaires et une surveillance accrue des flux financiers liés à l’orpaillage illégal.
En conclusion, la décision du Brésil de bloquer l’amiral Holsey est un symptôme d’une crise qui menace directement la France via la Guyane.
La présence du Hezbollah dans ce territoire d’outre-mer risque de transformer l’Amazonie en une menace globale.
La France doit agir – avant que la jungle ne devienne un danger pour l’Europe entière.
La COP30, prévue en 2025 à Belém, pourrait mobiliser jusqu’à 5 milliards de dollars d’investissements climatiques pour le Brésil, selon le ministère de l’Environnement brésilien. Mais, les chiffres actuels suggèrent un déséquilibre : sur les 1,2 milliard de reais (monnaie brésilienne : 1 euro = 6,3 reais) investis dans les infrastructures, moins de 15 % profitent directement aux habitants locaux !
Avec un budget total estimé à 500 millions de reais pour l’organisation, un audit indépendant et une participation citoyenne accrue seront cruciaux pour éviter que les bénéfices ne se concentrent entre quelques mains !
Cet article analyse les préparatifs, les acteurs et les enjeux : les préparatifs à Belém avec un budget d’infrastructures sous pression, la nomination André Aranha Corrêa do Lago, les enjeux financiers et l’évolution du marché climatique, Ambipar et les contrats liés aux terres indigènes avec des chiffres qui interpellent, le concept de « racisme environnemental » : une problématique chiffrée et finalement les enjeux géopolitiques mesurables qui mettent Lula face aux pressions internationales.
Les préparatifs à Belém : un budget d’infrastructures sous pression
Pour accueillir la COP30, Belém a lancé plusieurs chantiers majeurs.
Le gouvernement de l’État du Pará a annoncé un investissement de 1,2 milliard de reais pour des projets d’infrastructures, incluant une autoroute de 15 km pour faciliter l’accès des 50 000 délégués attendus et la rénovation de l’aéroport international de Belém, qui devrait augmenter sa capacité de 3 à 5 millions de passagers par an d’ici à 2025. Un centre de congrès temporaire de 40 000 m² est également en construction.
Ces investissements contrastent avec les besoins locaux : selon l’Institut Trata Brasil (2023), seulement 47 % des habitants de Belém ont accès à un réseau d’égouts fonctionnel, et 30 % des foyers manquent d’eau potable régulière. Le budget alloué à l’assainissement pour 2024 s’élève à 150 millions de reais, soit moins de 13 % du budget des infrastructures liées à la COP30.
Ces écarts alimentent un débat sur l’équilibre entre visibilité internationale et besoins sociaux.
André Aranha Corrêa do Lago : une nomination sous le signe de l’expérience
André Aranha Corrêa do Lago, nommé par le président Lula pour diriger les préparatifs, est un diplomate chevronné. Il a participé à plus de 10 conférences climatiques internationales depuis 1992, dont Rio 92, qui avait mobilisé 108 chefs d’État et généré 2,4 milliards de dollars d’engagements financiers.
Son livre, From Rio to Johannesburg, publié en 2003, a été cité dans 87 publications académiques (Google Scholar, 2024).
Issu d’une famille influente – son grand-père Oswaldo Aranha a présidé l’Assemblée générale de l’ONU en 1947 –, Corrêa do Lago apporte une expertise reconnue.
Mais sur les 5 derniers présidents de COP brésiliens, aucun n’a directement représenté les intérêts des communautés amazoniennes, qui constituent 28 % de la population du Pará (2,4 millions de personnes, IBGE 2022).
Sa capacité à intégrer ces voix sera scrutée.
Les enjeux financiers et l’évolution du marché climatique
La COP30 s’inscrit dans un marché climatique mondial qui était en forte croissance.
Au Brésil, Bradesco a alloué 150 milliards de reais à des projets ESG en 2023, une hausse de 20 % par rapport à 2022, et Itaú Unibanco a engagé 120 milliards, visant 400 milliards d’ici 2025.
Cependant, des incertitudes émergent. En octobre 2024, Donald Trump a annoncé qu’il mettrait fin aux subventions fédérales pour le développement du marché climatique aux États-Unis, qui représentent actuellement 11,4 milliards de dollars par an (Bloomberg, 2024).
Cela pourrait réduire les investissements climatiques américains de 60 %, soit une perte potentielle de 6,8 milliards de dollars annuels pour les projets internationaux, affectant des initiatives liées à la COP30.
Par ailleurs, les rendements ESG restent modestes : une étude de Bloomberg (2024) montre un rendement moyen de 4,2 % en 2023, contre 6,5 % pour les fonds traditionnels.
Les crédits carbone, un secteur clé pour la COP30, se négocient à 5 dollars par tonne sur le marché volontaire, bien en dessous des 50 dollars nécessaires pour rentabiliser les projets de reforestation à grande échelle, selon le World Resources Institute (2024).
Ambipar et les contrats liés aux terres indigènes : des chiffres qui interpellent
Ambipar, entreprise brésilienne spécialisée dans la gestion des déchets et les crédits carbone, attire l’attention. Cotée à la Bourse de São Paulo (AMBP3), son action a fluctué entre 15,58 reais début 2024 et un pic de 134,96 reais, avant une enquête de la Comissão de Valores Mobiliários (CVM) sur des « mouvements suspects » en août 2024.
Ambipar a signé un protocole à Davos pour intervenir sur 12 millions d’hectares (14 % du territoire brésilien), incluant des terres indigènes, mais l’absence d’appel d’offres public suscite des interrogations.
Le concept de « racisme environnemental » : une problématique chiffrée
La ministre de l’Égalité raciale, Anielle Franco, a mis en avant le « racisme environnemental » pour décrire l’impact des désastres écologiques sur les communautés noires et indigènes.
Selon le ministère de l’Environnement, 68 % des terres indigènes du Pará (16 millions d’hectares sur 24 millions) sont menacées par la déforestation.
En 2023, 2 154 familles indigènes ont été déplacées à cause d’inondations et d’incendies, contre 1 872 en 2022 (MPI). Le gouvernement a investi 25 millions de reais en 2024 pour former 150 représentants indigènes, mais seuls 12 % des fonds de la COP30 (60 millions de reais sur 500 millions) leur sont directement destinés.
Lula face aux pressions internationales : des enjeux géopolitiques mesurables
Dans un contexte géopolitique tendu, les divergences sur le financement climatique s’intensifient.
Les pays développés ont promis 100 milliards de dollars par an, mais seuls 83 milliards ont été mobilisés en 2022 (OCDE).
Le Brésil, visant une réduction de 48 % de ses émissions d’ici à 2025, a besoin de 10 milliards de dollars annuels, mais seuls 4,2 milliards ont été sécurisés (ministère de l’Économie, 2023).
Les États-Unis ont engagé 11,4 milliards pour le climat en 2023, mais Trump pourrait réduire ce chiffre de 60 % (Bloomberg).
Pendant ce temps, l’Inde et la Russie, représentant 12 % des émissions mondiales, restent sceptiques face aux contraintes climatiques.
COP30, pour le peuple ou pour les privilégiés ?
La COP30 pourrait positionner le Brésil comme leader mondial, mais les signaux actuels – de l’autoroute de Belém aux contrats d’Ambipar – suggèrent une répétition des dynamiques de Rio 92 : un événement au service des élites historiques plutôt que du peuple. André Aranha Corrêa do Lago, l’OEI et leurs partenaires internationaux incarnent cette continuité.
Sans un audit indépendant des fonds ou une mobilisation citoyenne, la COP30 risque de célébrer les privilèges oligarchiques sous un vernis vert. La réponse dépendra de notre capacité à exiger transparence et accountability avant que les dés ne soient jetés.
Introduction historique des organisations et des personnes clés.
L’opinion publique est de plus en plus consciente de l’ingérence internationale contre le développement brésilien.
Des études financées par l’USAID contre les infrastructures brésiliennes.
L’USAID nourrissant le poulpe des ONGs et le ministère de l’Environnement ou le ministère des ONGs.
L’appareil du « Projet Démocratie » a été très actif pour influencer des parlementaires sélectionnés afin de suivre le programme de l’hégémonie économique de Washington.
«ABIN» ou Agence Brésilienne de Renseignements révèle que l’USAID a configuré une interférence externe dans la région et facilité la biopiraterie.
Conclusion avec l’urgence de mettre à l’ordre du jour le « Projet de Loi PL 1659 de 2024 » du Député Fédéral Filipe Barros pour augmenter la transparence et le contrôle sur les ONG opérant au Brésil avec un financement extérieur.
Lien vers le livre «Amazonie politique : délimitation des terres et ONG globalistes» et présentation de l’auteur Antoine Bachelin Sena.
En regardant la carte de l’Amérique du Sud, il est facile de voir que l’axe naturel d’intégration du sous-continent dans la direction nord-sud est formé par les rivières Orénoque, Nègre, Amazone, Madeira, Guaporé, Paraguay, Paraná et Plata, qui s’emboîtent entre les Andes et le Cerrado, s’étendant sur environ 10 000 km, interrompu par un seul « point sec » situé entre les bassins de l’Amazone et du Paraguay-Paraná-Plata.
L’importance stratégique de cette ligne d’intégration pour l’intérieur sud-américain, connue sous le nom de « Grande Hydroroute » par l’ingénieur et professeur Vasco de Azevedo Neto, avait déjà été reconnue à la fin du XVIIIe siècle par le gouverneur de la province de Mato Grosso, le Capitão-General Luís Albuquerque de Melo e Cáceres, et au début du XIXe siècle par le naturaliste allemand Alexander von Humboldt.
En juin 1992, les gouvernements de l’Argentine, du Brésil, du Paraguay et de l’Uruguay ont signé l’accord sur le transport fluvial par l’Hydroroute Paraguay-Paraná lors d’une réunion à Las Leñas, en Argentine, établissant des plans pour garantir la navigation avec un tirant d’eau de six pieds (1,80 m) sur un tronçon de 3 442 kilomètres entre Cáceres (MT) et Nueva Palmira (Uruguay).
Immédiatement, l’appareil environnementaliste international a commencé à se mobiliser pour empêcher le projet !
Au début de 1993, l’ONG américaine « Wetlands for the Americas » a publié un rapport intitulé « Analyse Environnementale Initiale de l’Hydroroute Paraná-Paraguay », financé par la « W. Alton Jones Foundation », une ONG du magnat du pétrole et président du conseil de « Cities Service Company », qui soulignait la « vulnérabilité » du Pantanal (une vaste zone de marais et de plaines inondables) à Mato Grosso comme le principal obstacle au projet.
À partir de là, l’appareil environnemental international a commencé à diffuser l’idée de « l’intouchabilité » du Pantanal, élevé au statut de « sanctuaire écologique », qui, selon certaines évaluations alarmistes, pourrait même « sécher » sans le précieux soutien des financements traditionnels…
Depuis 1994, le « WWF » a sponsorisé une série d’expositions photographiques au Brésil et à l’étranger, ce qui a conduit à la création de l’ONG « Living Rivers », avec d’autres ONG internationales, spécifiquement chargée d’empêcher la mise en œuvre de l’hydroroute. Parmi ses membres figuraient l' »American International Rivers Network » et l' »Environmental Defense Fund », la hollandaise « Both Ends », « Ação Ecológica (ECOA) », « Instituto Centro de Vida (ICV) », « Ecotrópica » de Cuiabá (MT), et « CEBRAC » de Brasília (DF).
Au milieu des années 2000, le gouvernement de Mato Grosso et les entreprises « American Company of River Transport (ACBL) » et « Inter-American Navigation and Commerce Company (CINCO) » ont signé un accord pour la construction d’un terminal multimodal portuaire-ferroviaire à Morrinhos, à 85 km de Cáceres, représentant un investissement de 12 millions de dollars.
Par la suite, le processus de licensing environnemental pour le projet a débuté, mais le 3 janvier 2001, le juge Tourinho Neto, président de la 1ère Région du Tribunal Régional Fédéral (TRF) à Brasília, a partiellement maintenu une injonction accordée le 19 décembre par le juge J. Sebastião da Silva de la 3e Vara Fédérale de Mato Grosso, obligeant l' »IBAMA » à émettre une seule licence environnementale pour tout le tronçon brésilien de l’hydroroute (MT et MS).
L’injonction a été accordée suite à une action civile publique intentée par le Procureur Général de la République de Mato Grosso, Pedro Taques, avec les procureurs Gerson Barbosa et Fania Helena Amorim, demandant l’annulation de tous les processus d’autorisation environnementale pour l’hydroroute et la réalisation d’une seule étude d’impact environnemental pour toutes les œuvres dans le cadre de l’hydroroute, incluant les dragages, l’entretien et la construction de routes d’accès aux ports et terminaux.
Depuis lors, en raison des injonctions accordées par la justice fédérale, un impasse juridique absurde prévaut sur la section brésilienne de l’hydroroute, imposant un embargo à l’installation de nouveaux ports ou à l’expansion de ceux existants, ainsi qu’aux travaux d’accès aux terminaux.
Ainsi, à la fin de 2004, les gouvernements de Mato Grosso et Mato Grosso do Sul ont décidé d’entreprendre une action légale pour faire appel de la décision judiciaire qui empêche la mise en œuvre complète et l’utilisation de l’hydroroute, se concentrant sur deux aspects : Les questions légales, environnementales et techniques ; Les questions administratives, comme l’envoi d’une demande aux gouvernements des états et aux entreprises de navigation pour suspendre immédiatement les restrictions imposées à la navigation.
Par une coïncidence très suspecte, un mois après l’initiative des gouvernements d’état, l’ONG américaine « The Nature Conservancy (TNC) » a annoncé un programme de 2,5 millions de dollars pour la conservation des bassins du Paraguay et du Paraná, y compris la région du Pantanal.
Malgré certains avantages ponctuels, l’objectif non déclaré du programme est de rendre impossible la mise en œuvre de l’hydroroute jusqu’à Cáceres (MT) en raison d’une prétendue incompatibilité avec la conservation des rivières et du Pantanal.
Les intérêts géopolitiques de l’établissement anglo-américain émergent mal dissimulés dans la justification du programme, comme l’affirme la représentante de « The Nature Conservancy (TNC) » au Brésil, Ana Cristina Ramos : « La principale menace pour le Pantanal est l’expansion de l’agriculture et de l’élevage, et la destruction des forêts riveraines du Cerrado. »
Elle affirme également que, selon sa vision, l’agriculture est l’un des facteurs qui ont presque détruit la forêt du Mississippi. Il y a huit décennies, cette région des États-Unis était dans un état de développement similaire à celui du Centre-Ouest brésilien, et à grande échelle, l’utilisation des rivières pour la production d’énergie et l’agriculture a asséché les marais. « Les changements qui ont déjà eu lieu dans le bassin du Mississippi sont effrayants, et nous voulons éviter que le Pantanal subisse le même sort », souligne João Campari, directeur de l’ONG.
Cela signifie essentiellement que, selon cette conception, au nom d’impacts environnementaux hypothétiques, la zone d’influence de l’Hydroroute Paraguay-Paraná ne peut pas atteindre un développement similaire à celui fourni par l’extraordinaire système hydroviaire Mississippi-Missouri-Ohio, sans lequel il n’y aurait pas le fameux « Cinturon Vert Américain », et sans lequel, à son tour, les États-Unis ne seraient pas les plus grands producteurs agricoles du monde !
Le 4 mars 2005, le gouvernement de Mato Grosso a organisé un grand séminaire international sur l’infrastructure multimodale à Cuiabá, où l’hydroroute était l’un des principaux sujets discutés.
L’hôte du séminaire, le Gouverneur Blairo Maggi, a clairement indiqué qu’il y aurait besoin de coopération entre le gouvernement, le ministère public et le judiciaire pour trouver une sortie de l’impasse technique-juridique qui empêche le développement complet de l’hydroroute.
L’importance stratégique du mode fluvial pour Mato Grosso a été expliquée par le Secrétaire d’État pour l’Infrastructure, Luiz Antonio Pagot, dans une interview publiée en avril 2005 par le magazine « Tecnologística » : « Mato Grosso est l’état des eaux. Si la loi nous permet de transformer nos hydroroutes en routes navigables, nous contribuons de manière décisive au développement de la région et à la réduction des coûts de transport de nos produits. Cela signifie principalement réduire les coûts des aliments et générer des emplois et des revenus dans la construction navale. »
Pagot a décrit les complexes hydrologiques formés par les rivières Mortes-Araguaia, Teles Pires-Tapajós et Guaporé, dont la navigation peut être pleinement habilitée avec la mise en œuvre de certains projets hydroélectriques et d’écluses.
Concernant l’Hydroroute Paraguay-Paraná, il a été catégorique : « Dans certains tronçons, on peut dire qu’il y a un début d’infrastructure hydrologique, mais c’est encore loin d’être comme les canadiennes, américaines ou européennes. »
Il est donc nécessaire de nettoyer les canaux, de reconstruire les ponts bas et étroits et de consolider les berges pour prévenir l’ensablement des rivières. Et il a souligné : « Comme si tout cela n’était pas suffisant, nous avons l’ignorance totale de procureurs payés ou de pseudo-écologistes internationaux qui ne savent même pas ce qu’est une vague et le bien qu’elle fait pour les berges en prévenant l’érosion. Mais nous voyons des rapports de ces autorités qui sont purement absurdes. Personne ne veut contourner les lois environnementales, mais nous voulons être indépendants. Que les décisions sur les hydroroutes soient brésiliennes et non influencées par des organisations qui défendent des emplois dans l’hémisphère Nord ! Les hydroroutes ne sont pas un problème, mais une solution pour le Brésil. »
Dans le même magazine, Michel Chaim de « Cinco & Bacia », l’un des plus grands opérateurs de navigation de la région, a critiqué l’excès de bureaucratie et les actions gouvernementales indéfinies qui rendent le développement de l’hydroroute impossible et a fortement critiqué l’appareil écologique international : « Nous avons toujours su du terrorisme environnemental ! Nous souffrons des actions de procureurs environnementaux qui, en accord avec des ONG environnementales étrangères, imposent un pacte démoniaque pour empêcher le développement du Brésil. »
Michel Chaim souligne que la responsabilité environnementale est indiscutable et doit être observée, mais il assure que : « Cependant, en tant que citoyen et entreprise brésilienne, génératrice d’emplois et payeuse de taxes, nous ne pouvons pas accepter l’utilisation des questions environnementales comme moyen de subsistance pour des milliers d’ONG ! Elles sont financées par du capital étranger avec des versions fantastiques et irrationnelles qui ne résistent pas au moindre argument technique. Contre ces ennemis du Brésil, nous sommes et serons des adversaires féroces. »
Il reste optimiste sur l’avenir du mode fluvial dans le pays et estime qu’à long terme, s’il y a une interconnexion de la route fluviale avec les rivières Madeira et Jauru dans le bassin amazonien, il sera possible d’établir un système multimodal de 10 000 kilomètres de Buenos Aires jusqu’à Iquitos, au Pérou.
C’est une perspective d’intégration pour l’intérieur de l’Amérique du Sud qui inquiète ceux qui sont dupés par le discours de la « mafia environnementale internationale » et perturbe beaucoup de têtes parmi les plus puissants de l’hémisphère Nord !
«Amazonie Politique : Démarcation des terres & ONGs globalistes.»
Depuis les années 2000 il existe un processus d’accélération de prise de conscience concernant la nature anti-développementaliste des objectifs politiques du mouvement international environnementaliste\indigéniste et ses ramifications actives au Brésil.
L’objectif du livre «Amazonie Politique» est de continuer cette accélération de prise de conscience en faveur du développement socio-économique et de la défense de la souveraineté de l’État national contre les ingérences exogènes délétères. Ce sont celles que représente l’appareil environnementaliste-indépendantiste international et son armée irrégulière d’ONGs.
Il existe une frustration et une forte critique envers ces ONGs et les figures associées pour diverses raisons: l’exploitation des terres indigènes, l’influence de l’aide étrangère, et la gestion des droits des populations autochtones. Par exemple, une critique pointe vers la négligence des communautés autochtones, suggérant une politique indigène inefficace ou biaisée. Une autre critique souligne l’intérêt des indigènes pour des services de base comme l’eau potable et l’électricité plutôt que pour l’acquisition de plus de terres, reflétant peut-être un désarroi avec la manière dont les politiques indigènes sont mises en œuvre et instrumentalisées par les ONGs et intérêts internationaux.
Au Brésil, seulement 6 % des eaux usées reçoivent un traitement et 40 % de la population n’a pas accès à l’eau traitée ! Les indiens sont isolés par décret exécutif, sans accès à l’électricité ni à l’égout, sans possibilité de se développer alors que les ONGs et financements internationaux prolifèrent. Une étude présentée en 2004 par la coordination des études supérieures et de la recherche en ingénierie de l’université fédérale de Rio de Janeiro (COPPE-UFRJ) a révélé que 68% des cas de maladies du réseau hospitalier public étaient causés par de l’eau contaminée, avec un coût mensuel de 250 millions de reais rien que pour s’occuper de tels cas.
Malgré l’élargissement de la compréhension à ce sujet, le mouvement environnementaliste-indigéniste a atteint ce qui pourrait être le sommet de son influence dans le pays brésilien. Le mouvement est devenu une partie importante de la structure du pouvoir, interférant directement dans les politiques publiques et dans les activités des secteurs productifs les plus divers, agissant comme nous allons le voir comme un obstacle à celles-ci.
La nomination récente de la sénatrice Marina Silva au ministère de l’environnement du gouvernement Lula a symbolisé le plein accès des intérêts environnementalistes globalistes au sommet du pouvoir brésilien. Au cours de son administration, les postes clés de la structure du ministère de l’Environnement et de “l’institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables (IBAMA)” ont été occupés par certains des principaux dirigeants du réseau environnemental du pays. D’après des calculs effectués dès 2007, on pouvait déjà constater que le Brésil était devenu le paradis des ONG. À cette époque, le nombre d’organisations non gouvernementales tournait autour de 250 000, avec des financements fédéraux d’environ 3 milliards de réaux.
Aujourd’hui, les estimations indiquent qu’il y a près de 850 000 ONG actives dans le pays, recevant plus de 18 milliards de réaux par an en subventions fédérales. Ce qui est le plus préoccupant dans ce contexte, c’est que le gouvernement fédéral n’a pas d’enregistrement fiable des véritables services rendus par ces organismes, où ils agissent réellement et comment ils agissent.
Avec ce manque de contrôle souvent volontaire, les accusations de corruption et d’ingérence de ces entités dans les affaires de l’État, y compris celles de sécurité nationale, abondent.
Des projets proposant une réglementation et même l’établissement d’un cadre réglementaire pour les ONG dorment depuis des années dans les tiroirs du Palais du Planalto et du Congrès National.
La Commission d’Enquête Parlementaire des ONGs a estimé qu’il y avait plus de 100 000 organisations de ce type qui opéraient effectivement en Amazonie, la plupart étant directement ou indirectement liées à des organismes internationaux et ayant des objectifs peu clairs ou même très suspects. Il y a des centaines d’exemples mais citons ici Willem Pieter Groeneweld, fondateur de “l’Institut de Préhistoire, d’Anthropologie et d’Écologie” à Porto Velho, Rondônia, avec le soutien de l’ONG suédoise “Les Amis de la Terre”. Il a organisé les récolteurs de caoutchouc et travaillé comme consultant pour des entreprises minières tout en étant soutenu par “l’ACDI” pour la conférence de “Rio-92”. Ses activités ont inclut le rôle d’agent d’influence à Acre et la collaboration avec l’ambassade du Canada.
Dans son témoignage devant la commission d’enquête parlementaire (CPI) du sénat fédéral sur les ONGs, en mai 2001, le journaliste Lorenzo Carrasco, coordinateur éditorial du livre “mafia verte : l’environnementalisme au service du gouvernement mondial”, a mis en garde contre l’influence croissante que les organisations non gouvernementales ont acquises, en particulier dans la définition des politiques qui devraient être élaborées et mises en œuvre par l’État national brésilien !
À cette occasion, il a déclaré : «Il convient de noter que les principales sources de financement des ONGs de l’appareil environnementaliste et indigéniste sont des dons de ces sociétés multinationales et des familles oligarchiques fondées par les familles oligarchiques de l’hémisphère Nord (Ford, Rockefeller, MacArthur), ainsi que des organismes de financement officiels des principales puissances du G-7. Parmi ces derniers, l’USAID (qui dépend du département de la défense américain), le DFID (Angleterre), l’ACDI (Canada) et d’autres se distinguent.”
Par conséquent, il n’est pas surprenant que «l’agenda» de l’appareil environnementaliste indigéniste soit éclairé par de tels centres de pouvoir hégémonique, et non par les véritables intérêts de l’action nationale brésilienne.
La promiscuité entre les dirigeants des ONGs et du gouvernement est également mise en évidence par le géographe Demétrio Magnoli, lorsqu’il révèle que “l’Oxfam”, l’ONG britannique, qui a fourni d’anciens directeurs pour le gouvernement britannique et aussi pour le ministère des finances de l’Ouganda, siège à la direction de “l’ABONG, association brésilienne des ONGs”, un «syndicat patronal» de ces organisations au Brésil.
“L’ABONG, l’association brésilienne des ONGs”, est un «syndicat patronal» de ces ONGs au Brésil qui explique que les ONGs sont «non gouvernementales» en ce qui concerne la définition de leurs programmes, mais «gouvernementales» en termes de sources de financement…
Commentant le sujet, dans un article cinglant intitulé «suivez l’argent», le journal “folha de S. Paulo”, du 17 février 2005, le géographe Demétrio Magnoli, de l’université de São Paulo, affirme sans réserve que la majorité absolue des ONGs :
a) sont financées par des institutions mondiales comme “l’ONU” et autres groupes transnationaux, ainsi que par des gouvernements étrangers ;
b) sont des groupes d’intérêts privés dotés d’un pouvoir de pression et capables de détourner des ressources publiques vers un agenda politique qui n’a pas été défini par les citoyens et qui échappe donc au contrôle des mécanismes institutionnels de la démocratie ;
c) constituent une élite organisée en concurrence déloyale avec les secteurs désorganisés de la population.
Une enquête réalisée par le centre d’études des ONGs de la Fundação Getúlio Vargas, à travers des questionnaires auxquels ont répondu plus de 3 000 ONG, en septembre 2003 révèle que 55% d’entre elles utilisent des ressources publiques brésiliennes.
L’entrecroisement des ONGs et du gouvernement a conduit l’ancien président Fernando Henrique Cardoso (lui-même fondateur des premières ONGs brésiliennes, dont le “centre brésilien d’analyse et de recherche-CEBRAP” avec des fonds venant de la “fondation Ford”), à les qualifier «d’organisations néo-gouvernementales».
«Où se situe la ligne de démarcation entre les ONG et le gouvernement ? Les ONG sont devenues un bras de l’État», déclare Ana Toni, directrice exécutive de la “fondation Ford” au Brésil.
Les politiciens se sont rendus incapables, jusqu’à présent, d’envoyer des troupes pour occuper la région avec des lois même qui empêchent l’armée de rentrer dans certains territoires. Il existe notamment la loi OIT 169 créé par Fernando Henrique Cardoso qui vise à éloigner l’armée et la police des opérations de contrebande de minerais et de drogue.
«Amazonie Politique : Démarcation des terres & ONGs globalistes.»
En regardant la carte de l’Amérique du Sud, il est facile de voir que l’axe naturel d’intégration du sous-continent dans la direction nord-sud est formé par les fleuves Orénoque, Negro, Amazonas, Madeira, Guaporé, Paraguay, Paraná, Prata, qui s’incrustent entre les Andes et le Cerrado, dans une extension d’environ 10 000 km, interrompue par un seul «point sec» situé entre les bassins de l’Amazone et du Paraguay-Paraná-Prata.
L’importance stratégique de cette ligne d’intégration de l’arrière-pays sud-américain, connue sous le nom de “grande voie navigable” par l’ingénieur et professeur Vasco de Azevedo Neto, avait déjà été vue à la fin du XVIIIe siècle par le gouverneur de la province de Mato Grosso, le capitaine-général Luís Albuquerque de Melo e Cáceres et, au début du XIXe siècle, par le naturaliste allemand Alexander von Humboldt.
En juin 1992, les gouvernements de l’Argentine, du Brésil, du Paraguay et de l’Uruguay ont signé l’accord sur le transport fluvial par la voie navigable Paraguay-Paraná, lors d’une réunion tenue à Las Leñas, en Argentine, établissant des plans pour assurer la navigation à fond sur un tronçon de 3 442 kilomètres entre Cáceres (MT) et Nueva Palmira (Uruguay), pour l’embarquement avec un tirant d’eau de six pieds (1,80 m).
Immédiatement, l’appareil environnementaliste international commence à se mobiliser pour entraver le projet !
Au début de l’année 1993, l’ONG américaine “wetlands for the americas” a publié le rapport intitulé “analyse environnementale initiale de la voie fluviale Paraná-Paraguay”, financé par la “fondation W. Alton Jones”, ONG du pétrolier et président du conseil d’administration de la “cities service company”, qui pointe du doigt la «vulnérabilité» du Pantanal (vaste zone de marais et de plaines inondables) du Mato Grosso comme le principal obstacle au projet.
À partir de là, l’appareil environnemental international a commencé à répandre l’idée de «l’intouchabilité» du Pantanal, élevé au rang de condition d’un «sanctuaire écologique» et qui, selon certaines évaluations alarmistes délirantes, pourrait même «se tarir» sans le précieux renfort des financements traditionnelles…
À partir de 1994, le “WWF” a parrainé une série d’expositions de photos au Brésil et à l’étranger, qui ont abouti à la création de l’ONG “living rivers”, avec d’autres ONGs internationales, créées avec pour mission spécifique d’empêcher la mise en œuvre de la voie navigable. Parmi ses membres, “l’american international rivers network” et “l’environmental defense fund”, le néerlandais “both ends”, “ação ecológica (ECOA)”, “instituto centro de vida (ICV)”, “ecotrópica”, de Cuiabá (MT), et “CEBRAC”, de Brasília (DF).
Au milieu de l’année 2000, le gouvernement du Mato Grosso et les sociétés “companhia americana de transporte fluvial (ACBL)” et “companhia interamericana de navegação e comércio (CINCO)” ont signé un accord pour la construction d’un terminal multimodal port-route-rail à Morrinhos, à 85 km de Cáceres, représentant un investissement de 12 millions de dollars.
Par la suite, le processus d’autorisation environnementale pour le projet a commencé, mais le 3 janvier 2001, le juge Tourinho Neto, président de la 1ère Région du Tribunal Régional Fédéral (TRF) de Brasília, a partiellement accepté l’injonction accordée le 19 décembre par le juge J. Sebastião da Silva, du 3ème Tribunal Fédéral du Mato Grosso, obligeant “l’IBAMA” à accorder une licence environnementale unique pour l’ensemble du tronçon brésilien de la voie navigable (MT et MS).
L’injonction a été accordée à la suite de la plainte civile publique déposée par le procureur général de la République du Mato Grosso, Pedro Taques, ainsi que par les procureurs Gerson Barbosa et Fania Helena Amorim, demandant l’annulation de tous les processus d’autorisation environnementale de la voie navigable et la préparation d’une seule étude d’impact sur l’environnement pour tous les travaux entrant dans le cadre de la voie navigable, y compris les travaux de dragage, d’entretien, d’ouverture de routes d’accès aux ports et terminaux.
Dès lors, à cause des injonctions accordées par la justice fédérale, une impasse juridique absurde a prévalu sur le tronçon brésilien de la voie navigable, qui impose un embargo sur l’installation de nouveaux ports ou l’expansion de ceux existants, ainsi que sur les travaux d’accès aux terminaux.
Les intérêts géopolitiques de l’establishment anglo-américain émergent de manière à peine voilée dans la justification du programme, exposée par la représentante de l’ONG “the nature conservancy (TNC)” au Brésil, Ana Cristina Ramos : «La principale menace pour le Pantanal est l’expansion de l’agriculture et de l’élevage, et la destruction des forêts riveraines du Cerrado.» Elle affirme également que selon elle, l’agriculture est l’un des facteurs qui ont presque détruit la forêt du Mississippi. Il y a environ 100 ans, cette région des États-Unis était dans le même état de développement que le Centre-Ouest brésilien, et à grande échelle, l’utilisation des rivières pour la production d’énergie et l’agriculture a asséché les zones humides. «Les altérations qui se sont déjà produites dans le bassin du Mississippi sont effrayantes et nous voulons éviter que le Pantanal subisse le même sort», souligne João Campari, directeur de l’ONG.
Cela revient à dire que, selon cette conception au nom d’impacts environnementaux hypothétiques, la zone d’influence de la voie navigable Paraguay-Paraná ne peut pas connaître un développement similaire à celui fourni par l’extraordinaire système de voies navigables Mississippi-Missouri-Ohio, sans lequel il n’y aurait pas de fameuse «ceinture verte américaine», sans laquelle, à leur tour, les États-Unis ne seraient pas les plus grands producteurs agricoles du monde !
“Greenpeace” contre le programme nucléaire brésilien : une bataille pour le futur énergétique entre énergie hydroélectrique et maîtrise de l’uranium.
Une étude récente coordonnée par l’ingénieur Carlos Feu Alvim présentée lors d’un séminaire du 6 au 8 août 2003 à Rio de Janeiro, montre qu’il y a au moins 197 GW de potentiel centrale hydroélectrique nationale (55 dans la région Nord ; 27 dans le Midwest ; 9 dans le Sud-Est ; 8 dans le Sud et 1 dans le Nord-Est) qui peut et doit être utilisée. Cependant, l’étude souligne la nécessité d’une réglementation ; c’est-à-dire que l’utilisation des «stocks» d’énergie dans les réservoirs implique la mise en œuvre d’un certain nombre de centrales thermiques indispensables au fonctionnement sûr et efficace de l’ensemble du système électrique du pays. De plus, le potentiel hydroélectrique actuel sera proche de son épuisement à partir des années 2030, ce qui nécessitera l’installation de centrales thermiques pour fonctionner en continu et pas seulement en tant que régulateurs du système.
Des facteurs techniques et économiques dans l’étude susmentionnée, indiquent la nécessité de disposer de pas moins de 26 centrales nucléaires de la norme Angra 2 d’ici le milieu des années 2030, pour répondre à la demande du système électrique, soit en tant que réglementation, soit en produisant à la base. Il est urgent de construire d’autres centrales.
La construction d’Angra-3, dont les composants les plus importants ont été achetés et stockés pendant plus d’une décennie, a des implications pour l’utilisation de l’autoroute de São Paulo. Il s’agit d’actions stratégiques qui transcendent les générations et concernent l’électricité. Sans cette centrale, la capacité cruciale acquise dans le secteur nucléaire par toutes les générations pourrait se disperser et même disparaître, avec des conséquences incalculables pour les générations futures.
Angra-3 est un vestige de l’accord nucléaire entre le Brésil et l’Allemagne, signé en 1976, qui était une réponse stratégique aux mécanismes de contrôle imposés par les États-Unis dans la période d’après-guerre pour freiner le développement du Brésil et d’autres pays du soi-disant tiers monde dans le domaine nucléaire. Malheureusement, l’accord a cessé d’être en vigueur à la fin de 2004, en raison du manque d’intérêt des deux gouvernements. Au lieu de centrales nucléaires, l’Allemagne propose désormais la construction d’éoliennes, ce qui donne une idée du niveau de régression scientifico-technologique provoqué par la soumission à l’hystérie anti-nucléaire/écologiste des dernières décennies, aggravée par la coalition politique «verte-rouge» du gouvernement du chancelier Gerhard Schroeder.
José Goldemberg, un physicien, a gagné en notoriété au Brésil à partir des années 70, notamment en s’opposant au programme nucléaire du pays et à l’accord nucléaire avec l’Allemagne. Sa militance antinucléaire et son soutien aux énergies alternatives l’ont rapproché des cercles de l’appareil environnementaliste indigéniste international qui promeuvent l’environnementalisme et les restrictions technologiques. Son adhésion au catastrophisme environnemental, condition sine qua non pour intégrer ces cercles, est évidente dans l’introduction de son livre « S.O.S. planète erre – l’effet de serre », où il affirme que la Terre est menacée et que l’Eden originel a disparu, sauf dans des régions isolées et protégées.
Dans ce livre, Goldemberg soutient que les ressources nécessaires pour « combattre les conséquences de l’effet de serre ou les prévenir » devraient être générées par des impôts sur les produits dérivés du carbone, malgré les informations et données incorrectes qu’il présente sur les phénomènes atmosphériques.
En 1989, après avoir terminé son mandat à la tête de l’université de São Paulo (USP), Goldemberg a commencé à gravir les échelons de l’establishment oligarchique. Grâce à ses contacts soviétiques, notamment Yevgeny Velikhov, il a été invité à rejoindre le conseil d’administration du “fonds international pour la survie et le développement de l’humanité”, basé à Moscou, une entité visant à créer un forum de débat Est-Ouest sur l’agenda malthusien-environnementaliste.
La même année, il a participé au “forum global des leaders spirituels et parlementaires pour la survie humaine” à Moscou, également soutenu par ce fonds. Lors de ce forum, il a été invité par “greenpeace” à écrire un chapitre du livre « global warming », publié l’année suivante, qui est devenu une des principales pièces de propagande en faveur des théories catastrophiques sur le réchauffement global et des mesures drastiques de contrôle des émissions, que Goldemberg a activement soutenues. Les contacts de Goldemberg avec Velikhov remontent au moins à 1986, et il est notable que Velikhov a également été responsable de l’ouverture d’un bureau de “greenpeace” à Moscou.
Un article de José Goldemberg publié dans le journal “folha de S. Paulo” en 1989 intitulé « Amazonie et son avenir » illustre ses idées. Il y propose de convertir une partie de la dette extérieure du Brésil en soutien pour la protection de l’Amazonie, suggérant que 30% de cette région pourraient être transformée en parcs ou zones protégées pour un coût de 3 milliards de dollars, ce qui représente moins de 3% de la dette extérieure du pays.
En 1990, Goldemberg est nommé au cabinet du président Collor et est également invité par la “fondation Rockefeller” à rejoindre le conseil d’administration de “leadership for environment and development (LEAD)”, une organisation formant des « leaders environnementaux » dans des pays clés pour les intérêts de l’establishment anglo-américain, notamment le Brésil. En une décennie, ce programme a formé des milliers de professionnels pour promouvoir l’idéologie malthusienne-environnementaliste dans les sphères gouvernementales, commerciales et académiques.
En mai de l’année suivante, la même fondation place Goldemberg à la tête d’une nouvelle fondation internationale visant à promouvoir l’adoption de sources d’énergie « alternatives » dans les pays en développement. Il exprime alors son mécontentement face à l’orientation du débat international sur la signature d’un traité international pour le contrôle des changements climatiques, prévue pour la conférence de 1992, en raison de l’opposition de certains pays qui selon lui « ne comprennent pas le problème ».
En 1990 également, Goldemberg étend ses liens avec le sommet environnementaliste en étant nommé au conseil d’administration de “l’institut international pour le développement durable (IISD)”, basé à Winnipeg, Canada. Parmi les membres du conseil de “l’IISD” figure Maurice Strong, une figure clé du mouvement environnementaliste mondial.
Au gouvernement, l’un des premiers objectifs de Goldemberg est le programme nucléaire développé par les forces armées. En septembre, à sa demande, le président Collor participe à un épisode marquant où symboliquement, il enterre un puits dans le champ d’essais de l’Aéronautique à Cachimbo, censé servir à des tests nucléaires. En présence de Goldemberg et de José Lutzenberger, cet épisode démontre une forme de soumission au diktat international en matière de politique énergétique brésilienne de Collor.
Le 10 octobre, le “new york times” a publié une interview de José Goldemberg où il a révélé l’existence d’un rapport confidentiel de 50 pages concernant le projet de bombe atomique brésilienne, remis au président Collor. Il a désigné Rex Nazaré Alves, ex-président de la “commission nationale de l’énergie nucléaire (CNEN)”, et le brigadier Hugo de Oliveira Piva, ex-directeur du “centre technique aérospatial (CTA)”, comme les principaux responsables de ce programme secret, nommé « projeto solimões ».
Goldemberg a également été l’un des premiers à proposer que le G7finance un programme de conservation de la forêt amazonienne, suggérant une aide annuelle de 2 milliards de dollars pour des projets de reboisement.
Il a été pionnier dans les années 90 pour changer la matrice énergétique du Brésil, qui reposait principalement sur l’hydroélectricité, en mettant l’accent sur le gaz naturel. Sous sa direction, il soutient la construction du gazoduc Bolívia-Brésil, un projet qui s’est concrétisé sous le gouvernement de Fernando Henrique Cardoso.
En mars 1991, Goldemberg a reçu le “prix international pour le développement durable” aux États-Unis pour ses propositions sur les politiques des pays en développement face aux campagnes de “changements climatiques”.
Après la démission de José Lutzenberger, Goldemberg a temporairement pris la tête du secrétariat de l’environnement, où il a participé à la conférence de Rio-92 en juin. Pendant toute sa participation au gouvernement Collor, qui s’est terminée en septembre avant que le président ne soit destitué pour corruption, Goldemberg a agi comme un agent d’influence efficace de l’establishment oligarchique.
Sous son influence, le Brésil a adhéré à tous les accords internationaux élaborés par les stratèges oligarchiques pour avancer vers un prétendu « gouvernement mondial », tant dans le domaine environnemental que dans le domaine scientifique et technologique. Parmi ces accords, on compte le “protocole de Montréal”, le “traité de Tlatelolco” interdisant les armes nucléaires en Amérique latine, “l’accord quadripartite de sauvegardes nucléaires”, et il a également ouvert la voie à l’adhésion au “traité de non-prolifération des armes nucléaires” et au “régime de contrôle de la technologie des missiles”, qui a été effectivement réalisée sous le gouvernement de Fernando Henrique Cardoso. En somme, Goldemberg a largement mérité les nombreux postes et distinctions que lui ont attribués ses patrons oligarchiques.
En novembre 2022, les travaux d’Angra-3 ont enfin repris après une nouvelle autorisation environnementale et la centrale est environ à 65% de son achèvement total. Eletronuclear, l’entreprise chargée de la construction, prévoit de commencer la production d’électricité en novembre 2026. Le projet vise à fournir 1405 MW, ce qui couvrira environ 60% de la consommation de l’État de Rio de Janeiro et 3% de la consommation nationale du Brésil.
De plus, la reprise d’Angra-3 est cruciale pour la stabilité économique d’un sous-secteur des moyens stratégiques pour le pays, la production de combustible nucléaire. Le Brésil est l’un des pays du monde qui domine l’ensemble du cycle de production de l’uranium, et l’enrichissement de l’uranium à 3,5% est effectué par des ultracentrifugeuses développées avec une technologie et une production véritablement nationales. L’utilisation commerciale du combustible a déjà commencé à Resende (RJ), à l’usine de combustible nucléaire de l’industrie nucléaire du Brésil (INB), inaugurée en 2004.
Le Brésil possédant les sixièmes plus grandes réserves d’uranium au monde alors qu’il n’explore uniquement 25% du territoire national. Cela représente donc un énorme potentiel géologique pour l’uranium et ouvre une vaste perspective à long terme pour la production d’électricité en toute indépendance, sans dépendre de l’extérieur. Cet aspect est d’une importance majeure car comme nous l’avons vu ci-dessus, le Brésil a besoin d’énergie produite par les centrales thermiques et le Brésil ne possède pas dans un avenir proche, la quantité de gaz naturel nécessaire pour les alimenter.
Le bon sens préconise qu’il ne provienne pas d’une source d’énergie pouvant présenter des risques pour son approvisionnement, ou en raison de fluctuations de prix incontrôlées ou de nature géopolitique, comme c’est le cas pour les hydrocarbures. Par ailleurs, il est pertinent de noter que le coût du gaz naturel représente les 2/3 du coût de production dans les centrales thermiques à cycle simple et un peu plus de la moitié pour le cycle combiné, qui utilise des turbines à gaz et à vapeur combinées dans une seule centrale, toutes deux produisant de l’énergie électrique à partir de la combustion du même combustible (la chaleur existante dans les gaz d’échappement des turbines à gaz est récupérée, produisant la vapeur nécessaire à l’entraînement de la turbine à vapeur) et seulement 10% dans le cas des centrales nucléaires.
Le 25 novembre 2024 le président Lula déclare que la plus grande réserve d’uranium du Brésil est désormais à 100% chinoise, démontrant encore une fois qu’il ne se soucie pas de l’indépendance énergétique et de la souveraineté brésilienne ! La “china nonferrous trade co. ltda (CNT)”, filiale de la “china nonferrous metal mining group Co.” a acheté la plus grande réserve d’uranium du Brésil dans l’État de l’Amazonas, située dans la mine de Pitinga, près de la centrale hydroélectrique de Balbina, à Presidente Figueiredo. L’accord donne également l’accès à une usine de traitement près de São Paulo et à des approvisionnements en niobium. La nouvelle a même été publiée par la bourse de valeurs de Pékin qui mentionne utiliser l’uranium pour la soudure électronique, en expansion dans l’ère de la puissance de calcul de l’intelligence artificielle mais la bourse de valeurs de Lima, au Pérou, a aussi publié la nouvelle. La réserve, qui devient maintenant propriété chinoise, donne accès à la BR-174 et borde la frontière avec le Venezuela et la Guyane via l’État de Roraima. Dans le même temps, Lula a souligné le fort intérêt chinois pour le fonds “forêts tropicales pour toujours”, pour soi-disant la préservation du biomasse amazonien.
La reprise et fin des travaux à Angra-3 est cruciale et stimulera également le programme nucléaire brésilien lui-même, avec une large application de l’utilisation pacifique de l’énergie atomique dans les domaines de la médecine, de l’agriculture et de bien d’autres. L’une des priorités du programme est la construction de réacteurs de taille moyenne (40-60 MW ou plus), avec lesquels il sera possible de construire des centrales à faible coût pour, par exemple, dessaler l’eau de mer ou l’eau que l’on trouve en grande abondance dans le sous-sol du nord-est brésilien, ou encore alimenter les réseaux d’irrigation étendus jusqu’à des centaines de kilomètres.
Le centre d’expérimentation “d’Aramar” de la marine maîtrise déjà l’ingénierie des réacteurs compacts nécessaires à la propulsion des sous-marins nucléaires (le premier sous-marin nucléaire brésilien, baptisé « Álvaro Alberto » est en construction avec une mise en service initialement prévue pour 2029).
L’un des éléments déterminants pour que le Brésil redynamise son programme nucléaire est la reconnaissance, de la part des pays hégémoniques, qu’il n’y a pas de solution connue pour l’approvisionnement en énergie à grande échelle, dans les 25 à 50 ans, qui ne passe pas par l’énergie atomique. Afin de maintenir leur hégémonie, ces pays veulent contrôler, autant qu’ils le peuvent, l’ensemble du cycle de production et de génération de l’énergie atomique, comme ils l’ont fait historiquement avec d’autres éléments essentiels à la vie humaine. Ces pressions s’exercent à la fois par le biais de mécanismes «d’apartheid technologique» issus de la période de la guerre froide, tels que le “traité de non-prolifération nucléaire (TNP)”, ainsi qu’à l’arsenal plus subtil de la guerre dite de « conquième génération », dont les plus évidentes sont menées par l’appareil environnemental international – dans le cas des campagnes anti-nucléaires, menées notamment par “Greenpeace”.
L’administration de George W. Bush a mentionné clairement l’intention de supprimer les dispositions du TNP lui-même, qui permet à ses signataires de mener des activités telles que l’enrichissement de l’uranium sous la supervision de “l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA)”, comme c’est le cas du Brésil, ou les propositions des autorités du système des Nations Unies imposant un «moratoire» de cinq ans sur le développement de l’installation d’enrichissement de l’uranium, en signe de bonne volonté pour un effort mondial contre la non-prolifération. Cela comprend également les affirmations et les remarques directes du président Bush selon lesquelles certaines entreprises ne devraient tout simplement pas avoir le droit de s’engager dans des activités nucléaires sophistiquées, même à des fins pacifiques et sous surveillance internationale. Le 7 mars 2005, Bush a rendu explicite l’intention de réécrire le TNP. Selon lui, nous ne pouvons pas permettre aux «États hors-la-loi» qui violent leurs engagements et défient la communauté internationale, de saper le rôle clé du TNP dans le renforcement de la sécurité internationale. Par conséquent, il suggère de combler les échappatoires qui permettent aux États de produire des matières nucléaires pouvant être utilisées pour produire des bombes sous le couvert de programmes nucléaires civils. Il semble évident que tout État qui, pour diverses raisons, ne se soumet pas aux conditions d’ajustement de la conduite de la superpuissance peut être arbitrairement qualifié «d’hors-la-loi».
Les pays qui acceptent de renoncer à la technologie nucléaire et acceptent le moratoire proposé par l’ONU auraient, en compensation, l’assurance par “l’AIEA” de l’approvisionnement extérieur en uranium faiblement enrichi et le retraitement de tout le combustible nucléaire usé. Fondamentalement, cette compensation n’est rien de plus qu’une réédition du plan Baruch dans lequel les États-Unis maintiennent leur monopole de facto sur les armes nucléaires en plaçant les matières et les installations nucléaires sous le contrôle d’une autorité supranationale au lendemain de la seconde guerre mondiale.
Il convient de rappeler qu’un tel piège a été dûment rejeté par la communauté internationale grâce aux efforts déterminés d’un petit groupe de pays, dans lequel le représentant brésilien, l’amiral Álvaro Alberto da Motta e Silva, considéré comme le père du programme nucléaire du pays, a joué un rôle fondamental. L’échec retentissant de la sixième conférence d’examen du TNP, qui s’est tenue en mai 2005, motivé principalement par le manque d’engagement des centrales nucléaires «officielles», avec les États-Unis en tête, à prendre des engagements fermes en faveur de la réduction de leurs arsenaux atomiques, laisse le scénario ouvert et donne au Brésil une plus grande liberté pour mettre en œuvre les plans sectoriels si les dirigeants nationaux prennent conscience de leur importance stratégique.
On peut dire que Greenpeace est une «ONG atomique» par excellence. Son histoire remonte à 1969, à Vancouver, au Canada, spécifiquement pour protester contre les essais nucléaires américains. Cependant, en examinant les antécédents historiques de l’ONG la plus connue au monde, on peut voir une étrange coïncidence d’intérêts entre “Greenpeace” et les États-Unis dans le domaine du développement de la technologie nucléaire dans d’autres pays.
Le programme nucléaire brésilien est une cible prioritaire de “Greenpeace” depuis l’installation de l’ONG dans le pays en 1991, avec l’objectif immédiat d’empêcher l’achèvement de centrale nucléaire. Il se trouve que la campagne antinucléaire de l’ONG a donné lieu à une réponse immédiate du secteur nucléaire brésilien. Sous l’égide de “l’association brésilienne pour l’énergie nucléaire (ABEN)”, le secteur a fait un effort fructueux de contre-propagande et d’éclairage public sur l’énergie nucléaire et le rôle des ONGs, qui a fini par s’imposer comme un exemple international sur la façon de faire face au radicalisme environnemental, tout en minimisant considérablement le tollé antinucléaire dans le pays, qui, en fait, n’a jamais été très prononcé.
L’échec de “Greenpeace” sera définitivement scellé avec la conclusion réussie et l’entrée en service d’Angra-2, dont la performance opérationnelle la place parmi les meilleures centrales du monde. Cela a été d’une grande importance pour le secteur de l’électricité du pays – en particulier dans la région du Sud-Est – à l’occasion de la catastrophique «panne» de 2001.
Malheureusement, l’élan et l’enthousiasme qui ont permis l’achèvement d’Angra-2 ont été interrompus par le gouvernement de Fernando Henrique Cardoso, qui a mis en pause la construction d’Angra-3. “Greenpeace” a continué les protestations contre le secteur nucléaire brésilien avec ses militants et médias globalistes alliés, attaquant aussi les échanges et financements internationaux de groupes du secteur menant des opérations au Brésil.
Une révélation embarrassante sur “Greenpeace” a été faite par le journal “folha de S. Paulo” le 11 janvier 2004, dans un rapport qui mentionne la déclassification de quatre documents jusqu’ici confidentiels du gouvernement américain. Le rapport rapporte que Washington a utilisé des sources non identifiées dans l’entreprise “Eletrobrás” et l’entreprise “furnas centrais elétricas”, avec des écoutes des responsables du gouvernement brésilien et des “écologistes espions de Greenpeace” envoyés pour surveiller le programme nucléaire du Brésil dans les années 1990.
Selon quatre documents partiellement déclassifiés par le gouvernement américain – avec certaines parties qui sont encore confidentielles– la surveillance du programme a été effectuée par le consulat général des États-Unis à Rio de Janeiro.
L’un des écologistes cités dans les documents était Ruy de Góes, qui était le coordinateur de la campagne anti nucléaire de Greenpeace, puis chef du secrétariat pour la qualité de l’environnement au ministère de l’environnement. De toute évidence, les activités et les interventions des ONGs telles que “Greenpeace” sont extrêmement utiles aux services de renseignement des puissances étrangères.
Un projet d’une grande importance pour l’approvisionnement énergétique et le développement de l’Amazonie est l’utilisation du gaz naturel des gisements d’Urucu (AM), exploité de manière exemplaire par Petrobras. En fait, Urucu est devenu une référence mondiale en matière d’exploration d’hydrocarbures au milieu de la forêt tropicale avec des impacts environnementaux négligeables.
Bien que le champ ait été découvert en 1986, jusqu’à 2,2 millions de mètres cubes de gaz d’Urucu sont réinjectés quotidiennement dans les puits producteurs en raison du manque de transport économique vers les marchés de consommation les plus proches. Les réserves totales de la région sont de 47 milliards de mètres cubes de gaz naturel et les deux gazoducs nécessaires à son écoulement sont budgétisés à 750 millions de dollars. Les deux partent de Coari (qui est déjà reliée à Urucu par un gazoduc de 80 km), l’un d’eux se dirigeant vers Manaus (AM), long de 397 km, et l’autre vers Porto Velho (RO), long de 520 kilomètres.
Dès le début, le projet a fait l’objet de désaccords sur la meilleure façon de transporter le gaz à Manaus, mais il a surtout fait l’objet d’une intense campagne internationale de la part d’ONGs environnementales et autochtones. Le projet figure sur la «liste noire» de toutes les grandes ONGs multinationales, dans le cadre d’une campagne menée par l’ONG “amis de la terre”, et la “commission pastorale de la terre (CPT)”.
Après plusieurs manifestations, en août 2002, “l’IBAMA” a finalement accordé la licence préliminaire de la section Coari-Porto Velho. Mais une coalition inter-ONG a immédiatement exigé sa révision depuis Johannesburg, en Afrique du Sud, où ils se réunissaient pour le Rio+10. Le groupe était composé de “WWF”, de “l’institut Socio-Environnemental (ISA)”, des “amis de la terre”, du “groupe de travail Amazonie (GTA)”, de la “CPT”, de la “coordination des organisations indigènes de l’Amazonie brésilienne (COIAB)”, de “l’organisation des peuples indigènes du moyen purus (OPIMP)” et de la “coordination de l’union des nations indigènes du Rondônia et de l’Amazonie méridionale (CUNPIR)”.
Peu de temps après, en septembre, le ministère public a remis en question l’octroi de cette licence, estimant qu’elle était précaire. Mais finalement, en mai 2003, le ministère public a retiré l’action qui empêchait l’implantation du gazoduc vers Porto Velho. À la même occasion, il a été annoncé que le tronçon vers Manaus recevrait le permis de construire délivré par l’Institut de protection de l’environnement d’Amazonas (IPAAM), après entente avec “l’IBAMA”.
Ildo Sauer, directeur de l’entreprise “Petrobras” pour le secteur du gaz commente dans le journal “valor econômico”, le 27 mai 2004 : En obtenant cette licence, nous faisons un pas pour obtenir la licence pour l’installation et commencer le travail. Avec la licence environnementale pour la construction du gazoduc Coari-Manaus, nous allons résoudre un problème énergétique majeur pour les habitants de l’Amazonie depuis plus de 20 ans ».
L’action du ministère public a pris les ONGs par surprise, mais Paulo Adário, coordinateur de la campagne Amazonie de “Greenpeace”, a averti qu’il suivait «attentivement» le processus et a menacé de façon à peine voilée : « Nous sommes impliqués, à travers Greenpeace Allemagne, dans la lutte contre le financement, par une banque d’État allemande, du pipeline du consortium “OCP Occidental Petroleum”, actuellement en construction en Équateur avec des capitaux allemands. L’entreprise brésilienne “Petrobras” participe au consortium “OCP,”mais n’a pas encore été prise pour cible, pour le moment, par les entités qui luttent contre le gazoduc ! »
Adário a également rappelé que Greenpeace a aidé à financer la publication du livre “Urucu, impacts sociaux, écologiques et économiques”, une thèse de doctorat du sociologue allemand Dieter Gawora, présentée à l’Université de Kassel, en Allemagne et publiée plus tard au Brésil par “l’Amazon working group”.
L’une des dernières actions contre la construction du tronçon jusqu’à Manaus a eu lieu le 19 janvier 2005, lorsque le ministère public a intenté une action en justice pour empêcher les équipes responsables de déboiser une zone de 7,9 kilomètres carrés, dont six allaient être reboisés une fois les travaux terminés, mais l’action a été révoquée le lendemain.
À cette occasion, le ministère public a utilisé une technicité – un simple conflit de compétence pour l’autorisation de la déforestation – dans une autre démonstration regrettable du nominalisme juridique lorsqu’il s’agit de projets en Amazonie.
Dans les décennies à venir, l’humanité sera confrontée au défi d’élargir sa base énergétique, actuellement concentrée sur les combustibles fossiles – pétrole, gaz naturel et charbon, responsables d’environ 3/4 de la production mondiale, la biomasse, la fission nucléaire, l’hydroélectricité et d’autres sources (y compris l’énergie éolienne, la géothermie et l’énergie solaire, qui représentent moins de 1 % de la production mondiale).
Avec l’expansion rapide de grandes économies telles que la Chine et l’Inde contribuant à l’accélération de la consommation mondiale de pétrole et de gaz naturel, ainsi qu’à l’épuisement des plus grands gisements connus, les experts ont discuté de la perspective de ce que l’on appelle le «pic pétrolier», à partir duquel la production mondiale va décliner, même si d’autres experts réfutent cette vision.
Les estimations de ce pic de production varient entre les prochaines années et le milieu du siècle mais quoi qu’il en soit, une amélioration considérable des conditions de vie dans toutes les régions de la planète ne peut pas être basée uniquement sur une expansion quantitative de la base énergétique actuelle. Par conséquent, le développement technologique de nouvelles sources d’énergie est essentiel et lorsqu’il s’agit de nouvelles sources d’énergie, les hérauts de l’environnementalisme rappellent immédiatement les énergies dites «renouvelables», en particulier le solaire et l’éolien.
Le problème, c’est que, contrairement à ce que dit la propagande «verte», ces sources souffrent de problèmes insurmontables, qui les disqualifient comme rien de plus que des sources complémentaires, pour des approvisionnements localisés ou intégrés dans des réseaux alimentés par des sources conventionnelles (fossiles, hydroélectriques ou nucléaires).
L’énergie solaire, par exemple, est la forme d’utilisation la moins concentrée et la plus coûteuse de l’énergie, étant donc absolument incapable de répondre aux besoins de grandes concentrations urbaines et industrielles.
Pour mesurer l’efficacité d’une source d’énergie, il est nécessaire de considérer sa densité de flux d’énergie, c’est-à-dire le rapport entre la quantité d’énergie qui passe par seconde dans une unité de temps donnée.
L’utilisation de l’énergie solaire, même en considérant l’utilisation des cellules photovoltaïques les plus avancées pour leur conversion directe en électricité, aura toujours les limites physiques de la faible densité du flux d’énergie, qui nécessite l’utilisation de vastes zones couvertes de capteurs solaires de maintenance coûteuse. Ainsi, elle est plus adaptée à des usages restreints et localisés, non desservis par de grands réseaux de distribution d’énergie, qu’à l’approvisionnement de grands centres urbains et industriels.
Les combustibles fossiles, car ils sont fournis par le charbon, ont fait un grand bond en avant dans l’ampleur de la densité de flux énergétique, atteignant 1 MW/m² et ouvrant la voie aux révolutions industrielles, avec l’avènement du moteur à combustion interne alimenté par des carburants dérivés du pétrole et de l’électricité. Le saut suivant a été réalisé avec la fission nucléaire, avec des densités de flux d’énergie de l’ordre de 50 à 200 MW/m². Aujourd’hui, malgré une campagne environnementaliste incessante de trois décennies, l’énergie nucléaire suscite à nouveau l’intérêt du monde entier, y compris dans les pays qui avaient déjà décidé de cesser son utilisation, comme la Suède et l’Allemagne.
Selon “l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA)”, à la mi-2004, 442 réacteurs étaient installés dans 32 pays, ce qui représentait 21,5 % de la production d’électricité en 2003, en plus de 27 autres réacteurs en construction. En mars 2004, “l’AIEA” a organisé la conférence «l’énergie nucléaire pour le XXI siècle» à Paris, au cours de laquelle les sources nucléaires ont été approuvées comme l’une des alternatives les plus prometteuses pour l’approvisionnement énergétique de l’humanité dans un avenir proche. En ce qui concerne la sécurité, les réacteurs nucléaires présentent un programme inégalé par toute autre source d’énergie majeure.
En un demi-siècle d’utilisation commerciale, le seul accident pertinent a été celui de la centrale de Tchernobyl, en 1986, qui s’est produit avec un réacteur militaire soviétique mal adapté à la génération d’énergie, qui ne disposait pas de la cuve de confinement présente dans tous les autres réacteurs civils en service, ce qui aurait empêché le déversement de radioactivité dans l’environnement. De plus, de nouveaux réacteurs à sécurité intrinsèque entrent en service, comme le réacteur à lit de granulés (PBMR), développé par la société sud-africaine “eskom” à partir d’un projet allemand, dont les caractéristiques de coût et d’opérabilité le rendent particulièrement intéressant pour les pays en développement.
Néanmoins, la grande réalisation qui doit assurer la sécurité énergétique pour toute l’humanité, en fournissant à une population en expansion tous les avantages de la vie moderne, potentiellement plus du double de la consommation actuelle, devrait être la fusion nucléaire, dont les densités de flux d’énergie sont de l’ordre de milliers de mégawatts par mètre carré.
Pas moins de onze congrès internationaux sur la «fusion froide» se sont tenus dans différents pays dont notamment celui de Marseille, France, en octobre 2004. Il serait très utile que les autorités scientifiques et gouvernementales évaluent également la perspective de reprendre la recherche dans le cadre d’un programme coordonné, impliquant des centres universitaires, des instituts de recherche militaires et institutionnels comme le “centre de recherche Leopoldo Miguez de Mello (CENPES)”. La même attention devrait être consacrée à la recherche avec «fusion chaude», afin que le pays ne coure pas le risque d’être laissé pour compte dans ces domaines de connaissance prometteurs et stratégiques.
Les résultats alarmistes d’études pseudoscientifiques menées par d’autres ONGs ont été reproduits à nouveau ici. La liste visait cette fois-ci les projets d’infrastructure, tels que les centrales hydroélectriques de Belo Monte et de Santa Isabel, le gazoduc Urucu-Porto Velho, les voies navigables Araguaia-Tocantins et Paraguay-Paraná, entre autres.
Il est intéressant de noter que la base des descriptions provient d’une étude intitulée «dossier sur les risques socio-environnementaux des projets d’énergie et d’infrastructure au Brésil présentés comme des opportunités d’affaires aux investisseurs internationaux». Les travaux ont été parrainés par la fondation “Heinrich Böll”, du parti des verts d’Allemagne, et présentés par la coalition d’ONG “Living Rivers”, coordonnée par Lúcia Schild Ortiz et Glenn Switkes “d’international rivers network”, Mauricio Galinkin de la “Fundação CEBRAC”, Barbara Happe de l’ONG allemande “Urgewald” et José Rafael Ribeiro de la “Sociedade Angrense de Proteção Ambiental”.
L’objectif explicite du dossier était de décourager d’éventuels investisseurs allemands dans les travaux d’infrastructure au Brésil, à la suite de la réunion tenue au début de 2002 entre le président de l’époque, Fernando Henrique Cardoso, et le premier ministre allemand, Gerhard Schröder. Au cours de cette réunion FHC et G. Schröder ont convenu de lancer une initiative conjointe dans le domaine des infrastructures et de l’énergie, visant à créer des opportunités d’investissement dans ces secteurs au Brésil. En juin de la même année, l’initiative de coopération Brésil-Allemagne dans le secteur des infrastructures et de l’énergie a été lancée. Il est à noter que la fondation “Heinrich Böll”, financée par le gouvernement allemand, a un budget annuel équivalent à 70 millions de reais brésiliens et a inauguré, en 2002, son bureau à Rio de Janeiro, avec un budget annuel de 3 millions de reais brésiliens.
À la même occasion, les premiers rapports sur la recrudescence des taux «alarmants» de déforestation en Amazonie ont commencé à paraître dans la presse locale et mondiale, et peu après, l’ONG “conservation international” a publié un autre rapport sur la région, intitulé «transformer l’arc de la déforestation en arc du développement durable : une proposition d’actions d’urgence», avec des suggestions radicales impliquant la création de nouvelles réserves environnementales, autochtones et coloniales le long d’un véritable «cordon sanitaire» pour contenir l’avancée de la frontière agricole.
Le “cordon sanitaire” du rapport regroupe 524 communes et une population de plus de 10 millions de personnes ! Selon l’étude, les réserves et les parcs naturels s’y étendent sur 6,5 millions d’hectares et les réserves indigènes, sur 24,4 millions d’hectares. Parmi les propositions présentées, l’interdiction totale de nouvelles licences de déforestation dans la région, la création de 34 nouvelles réserves naturelles (dont 15 sont des «réserves intégrales», d’une superficie minimale de 500 000 hectares), l’établissement de «corridors écologiques» reliant toutes les aires protégées entre elles et l’incitation, par une obtention facile de financement, à la création de réserves privées du patrimoine naturel (RPPN) le long du «cordon sanitaire».
La justification de la création du «cordon sanitaire» est l’augmentation du contrôle sur la déforestation désordonnée dans la région de transition entre le Cerrado et l’Amazonie, principalement pratiquée par les assises de “l’INCRA”. “L’INCRA”, ou “institut national de colonisation et réforme agraire”, est un organisme gouvernemental brésilien responsable de la mise en œuvre de la politique de réforme agraire et de colonisation dans le pays. Cependant, il serait naïf de ne pas voir que la proposition entrave également l’intégration de l’Amazonie brésilienne au reste du pays.
Il convient de noter que l’un des mentors du nouveau modèle est Sir Ghillean Prance, ancien directeur du “jardin botanique royal de Kew”, en Angleterre, un contributeur régulier de “conservation international”. Sir Ghillean, en plus d’être un expert renommé de la flore amazonienne, a dirigé des recherches dans la région brésilienne pendant 25 ans, parle couramment le portugais et fait partie de la haute hiérarchie de l’establishment impérial britannique, comme en témoignent son titre de noblesse et son séjour de neuf ans à Kew, un poste généralement réservé à de telles personnalités.
L’offensive «verte» contre les projets d’infrastructure en Amazonie s’est poursuivie avec le “groupe consultatif international (IAG)” du “programme pilote de protection des forêts tropicales du Brésil (PPG-7)”, financé par les sept pays membres du G7, qui a remis au ministre de l’Environnement, Marina Silva, le rapport de la 19e réunion d’évaluation du programme, le 1er août 2003. Intitulé «l’AAE 2004-2007 en Amazonie : nouvelles tendances et investissements dans les infrastructures», le document soulignait que tous les travaux envisagés dans “l’AAE” devraient être réévalués, ce qui était un euphémisme pour suggérer de ne pas les mettre en œuvre, prétendument parce que leurs véritables impacts sociaux et environnementaux n’auraient pas été correctement considérés.
Entre autres suggestions, le rapport du “groupe consultatif international (IAG)” proposait que les grandes entreprises paient une sorte de «péage amazonien» pour constituer un fonds destiné à compenser les responsabilités sociales qu’elles causeraient aux agriculteurs familiaux et aux populations traditionnelles, évitant ainsi leur expulsion des terres. C’est-à-dire une façon de déguiser une «taxe verte» sur ces entreprises.
Ce n’est pas une coïncidence si le président de “l’IAG”, Roberto Smeraldi, cumule la fonction de directeur de la branche brésilienne de l’ONG “amis de la terre”. Dans la stratégie de harcèlement permanent de l’appareil écologiste-indépendantiste, la presse – en particulier anglo-américaine – joue un rôle crucial, en tant que caisse de résonance internationale pour les reportages «éco-apocalyptiques» sur le Brésil, en particulier ceux qui concernent l’Amazonie.
Son efficacité a été pleinement démontrée par la grande retentissement mondiale de l’assassinat de Chico Mendes, en décembre 1988, lorsque le dirigeant du pays, pratiquement inconnu dans son propre pays, s’est instantanément transformé en un champion international des causes environnementales, une voie annoncée dans les grands reportages et éditoriaux sur tous les continents.
En août 1993, le processus s’est répété lorsque la mort des Indiens “Yanomami” a été annoncée lors d’un conflit avec des mineurs qui travaillaient à la frontière entre le Brésil et le Venezuela. Même avec un manque d’informations précises, en quelques jours, le nombre d’autochtones qui auraient été tués a fait la une des journaux, passant de quelques-uns à des centaines, le mot «génocide» étant répété à l’infini dans les langues les plus diverses. Finalement, on ne découvrit que des cendres censées appartenir aux indigènes morts, mais l’épisode a contribué à promouvoir l’image du Brésil comme «ennemi public environnemental numéro un».
Ces dernières années, l’expansion de la frontière agricole dans la région du cerrado et dans les zones de transition vers la forêt amazonienne a été une cible prioritaire des médias internationaux. Deux exemples didactiques aident à comprendre le processus. Le 17 septembre 2003, le “New York Times”, un porte-parole bien connu des principaux centres de pouvoir américains, a publié un rapport intitulé «les plantes de soja déforestent l’Amazonie profonde», répétant la litanie qui accuse les producteurs de soja brésiliens d’être responsables de “la déforestation immense de l’Amazonie”. L’article attaquait nommément le gouverneur du Mato Grosso, Blairo Maggi, pour «défendre le soja en tant que moteur de la croissance et du développement de l’Amazonie» et pour son objectif de «presque tripler la superficie plantée en soja au cours des dix prochaines années dans le Mato Grosso».
Avec le langage arrogant qui caractérise le porte-parole des groupes hégémoniques internationaux, l’auteur Larry Rohter, correspondant du journal “New York Times” en Amérique latine, a implicitement exigé l’annulation du pavage de la route BR-163 : «Les producteurs s’étendent vers le nord, au cœur de l’Amazonie, en particulier le long des 1750 kilomètres de l’autoroute appelée BR-163, qui relie cette ville (Cuiabá) au port amazonien de Santarém. Avec le soutien du président Luiz Inácio Lula da Silva, les gouvernements des États de l’Amazonie font pression pour le pavage. Mais les scientifiques et les économistes disent que cela pourrait accélérer à la fois la déforestation et la culture du soja. Mais les experts sont unanimes pour affirmer que, si la culture du soja continue de se propager dans les États du Mato Grosso et du Pará, la menace sur les systèmes écologiques de l’Amazonie va s’aggraver dans les années à venir. »
À l’appui de sa thèse, Rohter a écouté des célébrités bien connues de l’environnementalisme international, telles que l’anthropologue Stephen Schwartzman, du “fonds de défense de l’environnement” et membre fondateur de “l’Institut socio-environnemental (ISA)”, l’une des ONG les plus actives contre les travaux d’infrastructure dans la région. «Le nouveau facteur en jeu dans l’Amazonie est clairement le soja et l’attraction qu’il exerce sur l’agro-industrie», a-t-il déclaré à Rohter. Schwartzman est connu comme l’un des propagandistes alarmistes les plus actifs de la «dévastation de l’Amazonie» dans la presse internationale. Un autre cité dans l’article était Daniel Nepstad, de “l’IPAM” (“institut de recherche environnementale de l’Amazonie”, une ONG brésilienne qui analyse les politiques publiques), l’un des auteurs du rapport susmentionné condamnant le programme “Avança Brasil”.
Le moment de la publication de l’article de Rohter doit être analysé à la lumière de la réunion de “l’organisation mondiale du commerce (OMC)” à Cancun, au Mexique, où le Brésil a réussi à réunir avec lui un groupe de plus de 20 pays opposés aux politiques pour le secteur agricole des «deux grands», les États-Unis et l’Union Européenne. Malgré leurs divergences commerciales dans le secteur (principalement avec les réticences à propos des organismes transgéniques), les États-Unis et l’Union Européenne sont arrivés à la réunion avec une position commune de maintenir la politique controversée de subventions à leurs producteurs agricoles.
Pour cette raison, le gouverneur Blairo Maggi a déclaré qu’il avait interprété l’article de Rohter comme le reflet de la concurrence entre les producteurs américains et brésiliens. «Ils doivent utiliser ces ressources pour freiner la production du Brésil, qui est déjà le plus grand exportateur mondial de soja et sera le plus grand producteur. Ce leadership dérange les États-Unis», a-t-il déclaré au journal “o estado de S. Paulo” le 22 septembre 2003, niant s’être déclaré en faveur de la déforestation de la forêt amazonienne pour l’expansion de l’agriculture, comme l’a déclaré Rohter dans l’article.
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