Le jour où je suis mort.

Il y a des instants dans une vie où le voile entre le terrestre et le divin s’amincit.

Pour moi, cet instant s’est produit à l’âge de douze ou treize ans, dans une piscine, au fond d’un tuyau d’aspiration où une balle s’était égarée.
Ce qui aurait dû être un simple plongeon d’enfant s’est transformé en une expérience qui a marqué mon âme à jamais : un face-à-face avec la mort, mais surtout une rencontre avec la grandeur de Dieu.
Ce récit n’est pas seulement celui de ma survie ; c’est un témoignage vibrant, intime et poétique de la paix divine qui m’a enveloppé alors que tout semblait perdu.
Comme le dit le Psaume 23:4 :
«Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi.»

Ce verset résonne en moi comme l’écho de ce jour où j’ai senti la présence de Dieu, plus forte que la mort elle-même.

C’était une journée d’été ordinaire, chaude et lumineuse, comme tant d’autres dans mon enfance.
La piscine, refuge de rires et de jeux, scintillait sous le soleil.
Une balle, s’était glissée dans le tuyau d’aspiration, celui qui nettoie ou filtre, je ne savais pas précisément.
« Je vais la chercher ! » ai-je lancé, confiant, plongeant tête la première vers le fond.
Mes doigts ont effleuré la balle, mais en tentant de la saisir, mon bras s’est retrouvé piégé.
Le tuyau, comme une force invisible, refusait de me relâcher.
J’ai tiré, poussé, mais rien n’y faisait. L’eau, autrefois mon alliée, était devenue une prison liquide.

Les premières secondes, je suis resté calme, certain de trouver une solution. Mais les secondes sont devenues éternité.
L’air dans mes poumons s’épuisait, et une pression oppressante serrait ma poitrine.
C’est alors, dans cet instant où la vie semblait m’échapper, que quelque chose d’extraordinaire s’est produit.
Là où la panique aurait dû m’envahir, où la peur aurait dû m’engloutir comme une vague implacable, j’ai ressenti une paix indescriptible, une sérénité qui ne venait pas de moi.

Comme l’écrit l’apôtre Paul dans Philippiens 4:7, « Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ. »
Cette paix, je l’ai vécue, non comme une idée abstraite, mais comme une étreinte tangible, un murmure divin qui apaisait mon âme.

Sous l’eau, dans ce silence étrange où les bruits du monde extérieur s’effacent, j’ai senti une présence.
Pas une vague sensation, mais une réalité vivante, chaleureuse, enveloppante.
C’était comme si des bras invisibles m’entouraient, comme si une voix douce, sans mots, me demandait : « Crois-tu en moi ? »
J’ai su, avec une certitude qui défie la raison, que c’était Jésus, le Fils de Dieu, qui m’enlaçait.
C’était Dieu le Père, dans sa grandeur infinie, qui me soutenait.

Cette expérience fait écho aux mots du théologien Søren Kierkegaard, qui écrivait : « La foi est un saut dans l’inconnu, un abandon total à la grâce de Dieu. »
Dans cet instant, je n’ai pas seulement cru en Dieu ; je l’ai senti, comme une ancre dans la tempête, comme une lumière dans l’obscurité.

Pourquoi n’ai-je pas paniqué ?
Toute logique humaine aurait voulu que je me débatte, que je hurle intérieurement, que je lutte avec l’énergie du désespoir.
Mais au lieu de cela, une tranquillité surnaturelle m’a enveloppé.
Mon corps, prisonnier du tuyau, semblait presque secondaire.
Mon esprit, lui, était libre, baigné dans une lumière douce, une chaleur qui n’avait rien à voir avec le soleil au-dessus de la surface.

Comme le dit Esaïe 26:3, « À celui qui est ferme dans ses dispositions, tu assures une paix parfaite, parce qu’il se confie en toi. »
Cette paix, je l’ai reçue comme un don, un témoignage de la présence de Dieu dans les profondeurs de ma détresse.

Les minutes s’écoulaient – deux, peut-être trois, une éternité sous l’eau. Mon corps, privé d’oxygène, s’affaiblissait. Mon cœur, épuisé, a cessé de battre.
Mais dans cet espace entre la vie et la mort, je n’ai pas ressenti de vide, mais une plénitude.

C.S. Lewis, dans ses “Lettres à Malcolm”, décrit la foi comme « une expérience de la présence de Dieu qui nous dépasse, mais qui nous tient. »
C’est exactement ce que j’ai vécu : une étreinte divine, un calme qui me portait au-delà de moi-même, au-delà de la peur, au-delà de la mort.

À la surface, une autre bataille se jouait. Ma mère, infirmière de profession, avait remarqué mon absence prolongée.
Ce qui n’était qu’une légère inquiétude s’est transformé en une course contre le temps.
Elle a plongé, m’a trouvé inerte, coincé au fond. Avec l’aide d’autres personnes, elle m’a libéré du tuyau et m’a ramené à l’air libre.
Mais mon cœur s’était arrêté.
Mon corps, vidé de son souffle, gisait là, immobile.

Ma mère, guidée par son savoir-faire et son amour, a commencé un massage cardiaque.
Ses mains pressaient ma poitrine, cherchant à ramener la vie là où elle semblait s’être éteinte.
Les minutes s’étiraient, interminables, sous les regards anxieux des témoins. Mais elle n’a pas abandonné.

Comme le dit Jean 11:25, « Jésus lui dit : Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt. »
Ma mère, dans sa foi et sa détermination, était un instrument de cette promesse.
Après de longues minutes, un miracle : mon cœur s’est remis à battre.
L’air a de nouveau rempli mes poumons. J’étais de retour.

Revenir à la vie, c’est comme naître une seconde fois.
Les couleurs semblaient plus vives, les sons plus clairs, l’air plus précieux.
Mais ce qui a changé le plus, c’est ma compréhension de la foi.
Cette expérience n’était pas seulement une leçon sur la fragilité de la vie ; c’était un témoignage de la puissance de Dieu.

Comme l’écrivait le théologien Paul Tillich, « La foi est le courage d’accepter d’être accepté, même dans l’incertitude. »
Ce jour-là, j’ai été accepté, non par mes mérites, mais par la grâce d’un Dieu qui m’a tenu dans sa main.

Ce qui me frappe encore, des années plus tard, c’est ce calme inexplicable qui m’a enveloppé sous l’eau.
Ce n’était pas une simple absence de peur, mais une paix qui transcendait ma compréhension.
J’ai senti Jésus, non comme une figure lointaine, mais comme un compagnon intime, un sauveur qui marchait avec moi dans l’ombre de la mort.
J’ai senti Dieu le Père, qui, dans sa grandeur, m’a donné la force de rester calme, de m’abandonner à sa volonté.

Comme le dit le Psaume 46:10, « Arrêtez, et sachez que je suis Dieu. »
Dans cet instant, j’ai su.

Ce moment a été à la fois un test et un cadeau.
Un test, car il m’a demandé : « Crois-tu en moi, même au bord de l’abîme ? »
Un cadeau, car il m’a révélé une vérité éternelle : Dieu est présent, même dans les profondeurs les plus sombres.

Le philosophe Gabriel Marcel écrivait : « La foi est une ouverture à l’invisible, une confiance en ce qui nous dépasse. »
Cette ouverture, je l’ai vécue, non comme une idée, mais comme une étreinte, un amour qui m’a sauvé.

Aujourd’hui, lorsque je partage cette histoire, je ne parle pas seulement de ma survie. Je parle de cette rencontre divine, de ce moment où j’ai senti que j’étais aimé, protégé, porté par une force plus grande que moi.
C’est une expérience que je ne peux décrire qu’avec des mots poétiques, car elle échappe au langage ordinaire.
C’était comme si le temps s’était arrêté pour me murmurer : « Tu es à moi, et je suis avec toi. »

Comme le dit Romains 8:38-39, « Car j’ai l’assurance que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. »

Ce jour-là, j’ai vu la grandeur de Dieu, non dans un ciel étoilé ou une cathédrale majestueuse, mais dans le silence d’une piscine, dans l’étreinte d’un amour qui m’a ramené à la vie.
Ce jour-là, j’ai compris que la foi n’est pas seulement croire en Dieu, mais le ressentir, le vivre, le laisser nous porter.
Que ce témoignage soit une louange à la grandeur de Dieu, une invitation à ouvrir son cœur à cette paix qui surpasse toute compréhension.
Car Il est là, toujours, dans chaque souffle, dans chaque instant, dans la vie comme dans la mort.

Que ce récit soit un chant à la gloire de Dieu, un rappel que, même dans les abysses, nous sommes aimés, protégés et tenus par une force infinie.
Crois-tu en Lui ?
Moi, je crois.
Car je l’ai senti, ce jour où je suis mort, et où Il m’a ramené à la vie.