Gengis Khan et l’utilisation des réfugiés comme stratégie militaire au XIIe siècle : une perspective pour comprendre les programmes de réfugiés sponsorisés au XXIe siècle.

Introduction : Une stratégie ancienne dans un monde moderne.

L’histoire militaire regorge de stratagèmes ingénieux, et parmi les figures emblématiques, Gengis Khan se distingue par sa capacité à transformer des éléments apparemment faibles, comme les populations déplacées, en outils stratégiques. 

Au XIIe siècle, le chef mongol utilisait les réfugiés comme une arme psychologique et logistique pour déstabiliser ses ennemis et renforcer son empire. 

Cette approche soulève une question fascinante : peut-elle éclairer notre compréhension des programmes modernes de gestion des réfugiés, parfois soutenus par des forces militaires ou des acteurs privés au XXIe siècle ? 

Cet article explore comment Gengis Khan intégrait les réfugiés dans ses campagnes militaires, puis analyse si ces pratiques historiques offrent un cadre pour comprendre les dynamiques migratoires contemporaines, notamment celles influencées par des agendas militaires ou philanthropiques. 

À une époque où les flux migratoires alimentent des débats politiques et humanitaires, cette réflexion révèle des parallèles troublants entre le passé et le présent.

Contexte historique : l’ascension de l’Empire mongol.

Au début du XIIIe siècle, Gengis Khan (1162-1227), alors connu sous le nom de Temüjin, unifia les tribus mongoles pour créer un empire s’étendant de l’Asie centrale à l’Europe de l’Est. 

Sa réussite reposait sur des tactiques militaires brutales, une logistique exceptionnelle et une compréhension aiguë de la psychologie humaine. L’utilisation des réfugiés comme outil stratégique est une innovation notable (The Mongol Conquests, John Man, History Today, Section on Mongol military tactics, 2004, https://www.historytoday.com/archive/mongol-conquests).

Les réfugiés comme arme psychologique.

Gengis Khan utilisait les populations déplacées pour semer la peur et la confusion. 

Lors des sièges, il poussait les populations des régions environnantes à fuir vers les villes ennemies, surchargeant leurs ressources et affaiblissant leur moral. 

Ces réfugiés devenaient des outils pour déstabiliser l’ennemi, amplifiant la réputation terrifiante des Mongols. 

Cette tactique surchargeait les défenses ennemies, propageait la peur et permettait l’infiltration d’espions (Genghis Khan and the Making of the Modern World, Jack Weatherford, Crown Publishers, Chapter 8: The Mongol War Machine, 2004, https://www.penguinrandomhouse.com/books/76607/genghis-khan-and-the-making-of-the-modern-world-by-jack-weatherford/).

Intégration des réfugiés dans l’Empire mongol.

Gengis Khan ne se contentait pas d’utiliser les réfugiés comme une arme temporaire. Il intégrait les individus qualifiés, comme les artisans ou ingénieurs, dans son empire. 

Par exemple, lors de la conquête de la Chine du Nord, les ingénieurs chinois construisaient des machines de siège, tandis que les administrateurs lettrés géraient les territoires conquis. 

Cette approche pragmatique transformait une population potentiellement hostile en ressource productive (The Mongol Empire, Timothy May, Edinburgh University Press, Chapter 5: Administration and Integration, 2018, https://edinburghuniversitypress.com/book-the-mongol-empire.html).

Une stratégie d’échelle mondiale.

En déplaçant des populations entières, Gengis Khan affaiblissait les structures sociales de ses ennemis tout en renforçant son empire. 

Cette mobilité forcée, bien que cruelle, était un outil clé pour consolider son pouvoir (The Mongol Conquests, John Man, History Today, Section on Population Displacement, 2004, https://www.historytoday.com/archive/mongol-conquests).

Les migrations modernes : un phénomène complexe.

Les migrations massives, qu’elles soient dues à des conflits, des persécutions ou des crises climatiques, sont un enjeu majeur du XXIe siècle. 

Certains observateurs suggèrent que ces flux ne sont pas toujours spontanés, mais influencés par des agendas étatiques, militaires ou privés. 

Les conflits en Syrie, en Libye ou en Ukraine ont généré des vagues de réfugiés avec des répercussions géopolitiques majeures (The Global Refugee Crisis, Gil Loescher, Foreign Affairs, Section on Geopolitical Factors, 2017, https://www.foreignaffairs.com/articles/world/2017-06-13/global-refugee-crisis).

Les parallèles avec Gengis Khan.

Plusieurs parallèles émergent entre les tactiques de Gengis Khan et les migrations modernes. 

Tout comme il surchargeait les villes ennemies, les flux migratoires peuvent mettre sous pression les infrastructures des pays d’accueil, comme lors de la crise migratoire européenne de 2015 (Europe’s Migration Crisis, Edward P. Joseph, Foreign Policy, Section on Political Impacts, 2015, https://foreignpolicy.com/2015/09/11/europes-migration-crisis-syria-refugees/). 

Des États, comme la Turquie, ont utilisé les réfugiés comme levier dans des négociations géopolitiques (Turkey’s Refugee Strategy, Soner Cagaptay, Washington Institute, Section on Geopolitical Leverage, 2016, https://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/turkeys-refugee-strategy). 

Enfin, certains pays accueillent sélectivement des migrants qualifiés, à l’image de l’intégration par Gengis Khan (Migration and Economic Growth, Michael Clemens, Center for Global Development, Section on Selective Immigration, 2011, https://www.cgdev.org/publication/migration-and-economic-growth).

Les différences fondamentales.

Le contexte moderne, avec les États-nations, les droits humains et les organisations comme le HCR, diffère de l’époque mongole. 

Les migrations sont encadrées par des conventions internationales, contrairement aux déplacements forcés de Gengis Khan (The UNHCR and Global Refugee Policy, Alexander Betts, Refugee Studies Centre, Section on International Frameworks, 2010, https://www.rsc.ox.ac.uk/publications/the-unhcr-and-global-refugee-policy).

Le rôle des interventions militaires.

Les interventions militaires en Irak, en Afghanistan et en Libye ont généré des crises migratoires majeures. 

La guerre en Syrie, exacerbée par des puissances étrangères, a poussé des millions de personnes à fuir. 

Ces migrations peuvent être exploitées pour des objectifs géopolitiques, comme affaiblir l’unité européenne (Syria’s Refugee Crisis, David Miliband, International Rescue Committee, Section on Conflict-Induced Migration, 2016, https://www.rescue.org/article/syrias-refugee-crisis; The Geopolitics of Migration, Kelly Greenhill, Foreign Affairs, Section on Strategic Migration, 2016, https://www.foreignaffairs.com/articles/europe/2016-04-18/geopolitics-migration).

Les programmes de réfugiés sponsorisés et le rôle des financements privés.

Des programmes de réfugiés bénéficient de soutiens militaires, étatiques ou privés, notamment via des ONG financées par des philanthropes ou des institutions publiques. 

Ces initiatives, souvent humanitaires, soulèvent des questions sur leurs impacts stratégiques.

George Soros et l’Open Society Foundations : un acteur majeur.

George Soros, via l’Open Society Foundations (OSF), soutient des ONG pro-migratoires. 

En 2010, l’OSF a engagé 100 millions de dollars sur 10 ans pour Human Rights Watch, qui milite pour les droits des migrants (Open Society Foundations Announce $100 Million Commitment to Human Rights Watch, Human Rights Watch, Press Release, 2010, https://www.hrw.org/news/2010/09/07/open-society-foundations-announce-100-million-commitment-human-rights-watch). 

En 2014, l’OSF a versé 153 728 dollars à United for Intercultural Action, qui soutient les migrants en Europe (OSF Grants Database, Open Society Foundations, Grant Details, 2014, https://www.opensocietyfoundations.org/grants). 

L’Auberge des Migrants, active à Calais, a bénéficié de financements indirects via des partenariats avec des ONG soutenues par l’OSF (Migrant Support in Calais, L’Auberge des Migrants, Annual Report, 2016, https://www.laubergedesmigrants.fr/en/annual-report-2016/).

En septembre 2015, Soros a proposé d’allouer 15 000 euros par demandeur d’asile pour leur intégration en Europe (Rebuilding the Asylum System, George Soros, Project Syndicate, Opinion Piece, 2015, https://www.project-syndicate.org/commentary/rebuilding-refugee-asylum-system-by-george-soros-2015-09). 

En 2016, il a investi 500 millions de dollars dans des startups et initiatives pour les migrants (Why I’m Investing $500 Million in Migrants, George Soros, Wall Street Journal, Opinion, 2016, https://www.wsj.com/articles/why-im-investing-500-million-in-migrants-1474394005). 

En 2021, l’OSF a versé 140 millions de dollars à des groupes pro-migratoires, dont 1 million au Latino Victory Project (OSF Annual Report, Open Society Foundations, Financial Summary, 2021, https://www.opensocietyfoundations.org/annual-report-2021).

Cependant, certaines allégations, comme le financement de cartes de débit pour migrants en Grèce, ont été démenties par le HCR (UNHCR Statement on Prepaid Cards, UNHCR, Press Release, 2018, https://www.unhcr.org/news/press/2018/10/5bb7c7e94/unhcr-statement-prepaid-cards-migrants-greece.html).

Autres acteurs philanthropiques.

La Fondation Bill & Melinda Gates finance des initiatives liées à la santé des migrants, comme un projet en Moldavie pour le VIH/sida (Global Fund Partnership, Bill & Melinda Gates Foundation, Project Summary, 2020, https://www.gatesfoundation.org/our-work/programs/global-health/hiv). 

La Fondation Ford a investi 2,2 millions de dollars dans des programmes de l’ONU pro-migratoires (Ford Foundation Grants, Ford Foundation, Grant Database, 2018, https://www.fordfoundation.org/work/our-grants/).

Conclusion : Une réflexion intemporelle.

L’utilisation des réfugiés par Gengis Khan illustre la puissance des stratégies exploitant les mouvements de populations. 

Les programmes modernes, soutenus par des acteurs comme l’OSF ou l’UE, soulèvent des questions éthiques et géopolitiques. 

Les exemples de financements montrent que, si l’aide humanitaire est souvent l’objectif, les impacts stratégiques ne peuvent être ignorés. 

Une lecture critique des motivations derrière les flux migratoires est nécessaire pour privilégier des solutions fondées sur la solidarité et la transparence (The Global Refugee Crisis, Gil Loescher, Foreign Affairs, Section on Policy Recommendations, 2017, https://www.foreignaffairs.com/articles/world/2017-06-13/global-refugee-crisis).