Réévaluation du 14 juillet : un symbole controversé sous la lumière des Illuminés.

Le 14 juillet 2025, la France célèbre officiellement la prise de la Bastille, événement érigé en fête nationale depuis 1880 sous la IIIe République.
Considérée comme le symbole de la chute de la « tyrannie » de l’Ancien Régime, cette date est pourtant loin de faire l’unanimité.

Le tweet de @SaintMontjoie, citant Jacques Cathelineau en 1793 – « Ils tremblent devant l’ardeur de notre foi.
Ils savent que c’est notre arme la plus redoutable » – résonne comme un rappel des tensions idéologiques et spirituelles qui entourent cet événement.

En s’appuyant sur les analyses historiques, ainsi que sur les thèses d’Alain Pascal dans son ouvrage “La Révolution des Illuminés”, cet article explore les controverses du 14 juillet, questionnant sa légitimité comme fête nationale et proposant une réflexion sur une alternative plus unificatrice.

La prise de la Bastille : un mythe déconstruit.
Construite au XIVe siècle dans le faubourg Saint-Antoine à Paris, la Bastille, ancienne forteresse devenue prison d’État, était en 1789 un symbole ambivalent.
Le 14 juillet, elle ne comptait que sept prisonniers : deux fous (Auguste Tavernier et Francis Xavier Whyte dit chevalier de Whyte de Malleville), un noble, le comte de Solages, incarcéré à la demande de sa famille, et quatre faussaires.
Comme l’écrit l’historienne Arlette Farge, la Bastille était « quasi vide sans doute, mais surchargée : surchargée de la longue histoire entretenue entre la monarchie et sa justice ».
Ce maigre effectif contraste avec l’image d’une prison oppressive, soigneusement entretenue par la propagande révolutionnaire pour justifier l’assaut.

L’événement lui-même, impliquant entre 600 et 1000 émeutiers face à une garnison de 82 invalides et 32 soldats, fut moins une « prise » héroïque qu’une entrée autorisée.
Le gouverneur Bernard de Launay, après négociations, ouvrit les portes vers 17 heures, après avoir même convié une délégation à déjeuner plus tôt dans la journée.
François-René de Chateaubriand, témoin oculaire, décrit dans ses “Mémoires d’outre-tombe” une scène chaotique : «Des ivrognes heureux, déclarés conquérants au cabaret ; des prostituées et des sans-culottes (…) On se livrait à des orgies, comme dans les troubles de Rome, sous Othon et Vitellius».
La symbolique l’emporta sur les faits : la prise de la Bastille devint un mythe fondateur de la Révolution, destiné à marquer les esprits plus qu’à refléter la réalité.

Les Illuminés et l’arrière-plan ésotérique de la Révolution.
Dans “La Révolution des Illuminés”, Alain Pascal propose une lecture alternative de la Révolution française, la replaçant dans un contexte ésotérique et idéologique.

Selon lui, la Révolution ne fut pas un simple soulèvement populaire contre une monarchie oppressante, mais le fruit d’une conspiration orchestrée par des sociétés secrètes, notamment les Illuminés de Bavière, fondés par Adam Weishaupt en 1776.
Ces groupes, influencés par des idées maçonniques et rationalistes, auraient cherché à renverser l’ordre chrétien et monarchique pour instaurer un nouvel ordre mondial laïc et égalitaire.
Pascal soutient que la prise de la Bastille, loin d’être spontanée, fut un acte savamment mis en scène pour galvaniser les masses et légitimer la destruction de l’Ancien Régime.

Selon Pascal, les Illuminés, en s’appuyant sur des loges maçonniques et des réseaux philosophiques, infiltrèrent les élites intellectuelles et politiques françaises.
Des figures comme Mirabeau, Danton ou encore Robespierre auraient été influencées, consciemment ou non, par ces idées.
La Bastille, en tant que symbole du pouvoir royal, fut choisie pour sa charge émotionnelle, bien plus que pour sa réalité stratégique.
Pascal souligne que l’événement fut amplifié par une propagande habile, transformant une émeute confuse en un acte héroïque.
Cette manipulation des symboles visait à rompre avec la foi catholique, pilier de la France traditionnelle, pour promouvoir un idéal rationaliste et anticlérical.

Une révolution aux conséquences tragiques.
Si la prise de la Bastille est glorifiée comme un acte de libération, les années qui suivirent révèlent une réalité bien plus sombre.
Bernard-Adolphe Granier de Cassagnac, dans son “Histoire du Directoire”, note une ironie cruelle : «La Révolution avait été inaugurée par la prise de la Bastille, cette redoutable prison d’État, qui contenait, le jour où ses portes furent brisées, sept prisonniers. (…) Trois ans plus tard, cette même Révolution possédait quarante-huit-mille sept cent vingt-quatre prisons d’État, renfermant plus de deux cent mille détenus politiques».
La Terreur, avec ses guillotines, ses noyades de Nantes orchestrées par Carrier, et les colonnes infernales de Turreau en Vendée, marqua un paroxysme de violence.

Alain Pascal va plus loin, liant ces atrocités à une volonté délibérée de détruire l’ordre chrétien.
Il évoque les « tanneries humaines » où des chirurgiens comme Pecquel et Langlois utilisaient la peau des victimes pour fabriquer des vêtements, ou encore les fours crématoires improvisés par des généraux comme Amey, qui brûlaient vifs des civils, y compris des femmes et des enfants.
Ces actes, décrits dans le poème de Pierre d’Angles publié sur “Catholiques de France”, rappellent des horreurs comparables à celles des totalitarismes du XXe siècle : «Vous avez, aussi vous, eu vos fours crématoires».
Pascal y voit l’expression d’une idéologie anti-chrétienne, portée par les Illuminés, qui cherchaient à éradiquer la foi catholique, perçue comme un obstacle à leur projet universaliste.

Une fête nationale imposée et contestée.
Le choix du 14 juillet comme fête nationale, officialisé en 1880, est perçu par les traditionalistes comme une instrumentalisation politique.
Le meurtre du gouverneur de Launay, décapité et promené sur une pique, et l’exécution de trois officiers et trois invalides par la foule illustrent une sauvagerie difficilement compatible avec une célébration nationale.
Pour Alain Pascal, cette glorification du 14 juillet s’inscrit dans une réécriture de l’histoire par les vainqueurs républicains, occultant les influences ésotériques et les violences qui marquèrent la Révolution.

En opposition, les traditionalistes proposent le 15 août, fête de l’Assomption, comme véritable fête nationale.
Déjà ancrée dans la tradition catholique depuis des siècles, cette date incarne une France unie par la foi, loin des divisions sanglantes de 1789.
Le poème de Pierre d’Angles, publié sur le site, résume cet esprit : «Je ne fêterai pas votre révolution. On ne célèbre pas le vol, le viol, le crime. Mais je prendrai le deuil de vos pauvres victimes».
Cette vision trouve un écho dans les thèses de Pascal, qui voit dans l’Assomption une célébration de l’ordre divin, en opposition à l’idéologie rationaliste des Illuminés.

La foi comme rempart contre les excès révolutionnaires.
Le tweet de @SaintMontjoie, citant Cathelineau, leader vendéen, met en lumière l’ardeur de la foi comme une force de résistance face aux excès de la Révolution.
En Vendée, les paysans, portés par leur attachement à la monarchie et à l’Église, défièrent les forces républicaines, payant un tribut terrible.
Alain Pascal interprète cette révolte comme une réaction contre l’agenda anticlérical des Illuminés, qui cherchaient à remplacer la foi par une religion civique laïque.
La ferveur vendéenne, qualifiée de «redoutable» par Cathelineau, incarne une alternative spirituelle aux idéaux de 1789, perçus comme une rupture avec l’âme chrétienne de la France.

Une réflexion pour 2025.
En ce 14 juillet 2025, les débats autour de la fête nationale resurgissent avec force. La lecture d’Alain Pascal dans “La Révolution des Illuminés” enrichit la critique traditionaliste en soulignant les influences ésotériques et les manipulations derrière la prise de la Bastille.
Loin d’être un simple soulèvement populaire, cet événement s’inscrirait dans un projet plus vaste de destruction de l’ordre chrétien.
Les violences qui suivirent – guillotine, noyades, tanneries humaines – renforcent cette vision d’une Révolution trahissant ses promesses de liberté.

Face à cette mémoire conflictuelle, la proposition du 15 août comme fête nationale apparaît comme une alternative enracinée dans la tradition et la foi.
Cette date, déjà célébrée comme la principale fête patronale de la France, pourrait réconcilier les Français autour d’une identité commune, loin des divisions héritées de 1789.
Comme l’écrit Pierre d’Angles, «la liberté de croire en un Dieu qui pardonne» pourrait redonner à la France sa «noble vocation».

En conclusion, le 14 juillet, s’il reste un symbole fort pour beaucoup, porte les stigmates d’une histoire manipulée et violente.
Les analyses d’Alain Pascal, combinées aux critiques traditionalistes, invitent à repenser cette commémoration sous un jour plus critique.
L’ardeur de la foi, invoquée par Cathelineau, continue d’interroger la France sur ses choix mémoriels.
Peut-être est-il temps de privilégier une fête qui unit, comme le 15 août, plutôt qu’une date marquée par la division et le sang.
Ce débat, loin d’être clos, appelle à un dialogue entre passé et présent, entre mémoire et réconciliation.

L’athéisme ne serait-il pas le masque moderne d’une ruse millénaire ?

Introduction :

Dans nos sociétés modernes, de plus en plus de gens se disent athées :

En France, ils étaient 14 % en 2005 et 29 % en 2012 (WIN-Gallup International). Une analyse des données de l’European Social Survey suggère une augmentation jusqu’à 54 % en 2020 pour ceux sans dénomination religieuse.

Au Canada, les non-croyants sont passés de 16,5 % en 2001 à 21,8 % en 2008. 

Le recensement de 2021 de Statistique Canada montre que 34,6 % des Canadiens n’ont pas d’affiliation religieuse, marquant une augmentation significative.

Une enquête de Research Co. en 2023 indique 37 % d’agnostiques, athées ou sans religion, confirmant la forte tendance haussière.

Aux États-Unis, les athées représentaient 1 % en 2005, puis 5 % en 2012 (Pew Research Center et Phil Zuckerman).

L’étude de Pew Research Center publiée en février 2025, indique que 29 % des adultes américains sont sans affiliation religieuse, incluant 5 % d’athées, 6 % d’agnostiques et 19 % de « rien en particulier ».

Une source de Visual Capitalist pour 2025 confirme ce chiffre à 30 %, ce qui est cohérent avec les tendances récentes.

L’athéisme semble triompher dans certaines villes d’Occident. 

Mais si l’athéisme, qu’on présente comme une idée neuve, était en fait une idée ancienne apparaissant sous différents visages ?

Des écrivains aux poètes, philosophes, aux cercles plus ou moins cachés, une idée s’est peu à peu propagée au fil des siècles : l’homme peut remplacer Dieu. 

1. Les racines : quand l’homme rêve de devenir dieu.

Imaginez une voix qui murmure : « Vous pouvez être comme des dieux. » 

(C’est le serpent de la Genèse avec la phrase «Eritis sicut Dii»)

Puis cette idée a avancé et certains courants mais surtout le manichéisme, voit le serpent de la Bible comme un héros libérateur.

Dans les Kephalaia (textes manichéens découverts à Medînet Mâdi, Égypte, datant du IVe siècle), un passage évoque la connaissance apportée à Adam pour le libérer de la domination des Archontes (les puissances matérielles). 

Voici un extrait traduit des Kephalaia (chapitre 64, selon l’édition de Iain Gardner, The Kephalaia of the Teacher, 1995) :

« Le Sauveur lumineux a envoyé un messager aux premiers hommes pour qu’ils goûtent à l’arbre de la connaissance, afin que leurs yeux s’ouvrent et qu’ils reconnaissent la Lumière qui était cachée par les Archontes. »

Saint Augustin, ancien manichéen, confirme cette vision dans “Contre les Manichéens” (De Genesi contra Manichaeos, Livre II, chapitre 26, vers 397) :

« Les Manichéens disent que le serpent était un envoyé du Principe de la Lumière, chargé de donner à Adam et Ève la connaissance pour les libérer du joug du Créateur des corps, qu’ils appellent le Dieu des Ténèbres. »

Dans Contre les hérésies (Adversus Haereses, Livre I, chapitre 30, vers 180), Irénée décrit la cosmologie ophite et leur vision du serpent :

« Ils [les Ophites] disent que le serpent était Sophia elle-même, ou un envoyé de la Sagesse divine, qui enseigna à Adam et Ève la vérité sur leur origine céleste. 

Ils affirment que le Créateur, qu’ils appellent Ialdabaoth, voulait garder l’humanité dans l’ignorance, mais que le serpent, par son conseil, leur a donné la connaissance de la Lumière supérieure, les rendant ainsi semblables aux dieux. »

C’est en effet le manichéisme, fondé par Mani qui réinterprète le récit biblique du Jardin d’Éden : dans cette interprétation le serpent est vu comme un dispensateur de connaissance libérant Adam et Ève du contrôle d’un Dieu soit disant oppresseur. 

Dans cette vision malfaisante, le serpent est un agent qui apporte la connaissance pour libérer l’esprit. Et l’esprit serait soi-disant victime des ténèbres du mal personnifiées par le corps. 

Le serpent dans cette vision manichéenne accuse Dieu le tyran d’opprimer l’homme et affirme que c’est l’homme qui est divin.

Mais bien sûr cette vision qui divinise l’homme finit par le rendre ivre d’orgueil en même temps que mal à l’aise, sans repères et désemparé. 

Au XVIe siècle, cette vision prend un nouveau visage avec l’humanisme en Angleterre qui vise à inventer les repères enlevés. Mais bien sûr ce ne sera qu’un château de sable destiné à s’écrouler car la base est erronée. Analysons cela ensemble en différentes étapes. 

Thomas More écrit Utopie, un livre qui imagine un monde où l’homme se perd dans les plaisirs. Il imagine une île fictive où la société, débarrassée des contraintes traditionnelles, valorise les plaisirs terrestres et une forme de rationalité qui marginalise la religion.

Dans le Livre II, More décrit les pratiques des Utopiens :

« En Utopie, les plaisirs du corps, comme manger, boire et les joies sensuelles, sont hautement estimés, pourvu qu’ils soient modérés par la raison. […] 

Le mariage n’est pas un sacrement divin, mais un contrat libre, dissoluble si les conjoints ne s’entendent plus. » (Utopie, trad. Marie Delcourt, 1966, p. 145-147).

L’humanisme de More s’inscrit dans un courant européen qui redécouvre les textes antiques (Platon, Cicéron) et valorise la raison humaine. 

Cependant, en plaçant l’homme au centre, l’humanisme érode discrètement et très subtilement la centralité de Dieu. 

C’est une vision qui, comme nous allons le voir ci-dessous, va s’imposer de façon triomphale avec l’athéisme moderne.

Érasme, ami de More, dans Moriae Encomium, prône une religion intérieure, rationalisée, et alimente l’idée que Dieu n’est plus indispensable.

Ces humanistes militent pour un monde dans lequel Dieu devient inutile.

C’est un premier pas vers l’athéisme discret des Lumières.

Puis apparaissent William Stanley et Shakespeare avec un théâtre qui présente l’homme comme un dieu tragique, seul face à l’univers.

2. La modernité : l’athéisme prend le pouvoir.

Un siècle avant la révolution française, Francis Bacon, dans La Nouvelle Atlantide, imagine une société parfaite, dirigée par des savants et alimente l’idée que Dieu n’est pas indispensable.

William Blake, dans Le Mariage du ciel et de l’enfer, fait de Satan un héros et dans Caïn, ce drame poétique de Lord Byron, Lucifer est dépeint comme une figure rebelle, défiant un Dieu perçu comme autoritaire et injuste. «Le Serpent avait raison» reflète l’esprit de l’œuvre.

Shelley, ami de Byron, imagine un univers où tout est divin, sans besoin de Dieu. 

Ces poètes, admirés en France par Victor Hugo, font de l’athéisme une cause séduisante, où l’homme se proclame créateur. Victor Hugo écrit dans La Fin de Satan : «Dieu n’est qu’un mot rêvé pour expliquer le monde. (…) Mais l’homme, en se créant, crée un second univers.» 

Plus proche de nous, le New Age propose une spiritualité sans Dieu alors que le transhumanisme rêve d’un homme immortel. 

3. Crises dans l’Église et résistances héroïques.

Dès le XVIe siècle, des humanistes comme Thomas More sèment des idées qui divisent et confondent mais c’est au XXe siècle que le Concile Vatican II ouvre véritablement la porte aux grands changements qui diluent la doctrine : la réforme liturgique et la perte de sacralité, l’œcuménisme et le relativisme, la liberté religieuse et l’ambiguïté, la collégialité et l’autorité affaiblie.

Le résultat est un vide spirituel, un monde sans repères et une Église complice de l’athéisme moderne. 

Mais des héros ont résisté bien sûr et grâce à Dieu : dès les premiers siècles, les Pères de l’Église et des conciles, comme celui de Nicée, ont combattu ces idées trompeuses.  Saint Athanase a défendu la divinité du Christ contre l’hérésie arienne, qui niait la consubstantialité du Fils avec le Père. «Si le monde est contre la vérité, alors je suis contre le monde» (Athanase d’Alexandrie, De Incarnatione Verbi Dei, et actes du Concile de Nicée, 325).

Au XIXe siècle, le pape Pie IX condamne le libéralisme.  «Il est erroné de dire que la liberté de conscience et des cultes est un droit propre à tout homme» (Syllabus, proposition 15. Pie IX, Quanta Cura et Syllabus des erreurs, 8 décembre 1864).

Pie X s’attaque au modernisme qui cherchait à adapter la doctrine catholique aux idées modernes, relativisant la vérité. «Le modernisme est le cloaque où aboutissent toutes les hérésies» (Pascendi Dominici Gregis, 8 septembre 1907).

Léon XIII remet à l’honneur la pensée de Thomas d’Aquin pour contrer la modernité, en prônant la scolastique comme rempart contre les erreurs. Dans son encyclique, il a encouragé l’étude de Thomas pour ancrer la théologie dans la raison et la foi, en renforçant la doctrine catholique. «La doctrine de Thomas d’Aquin est un remède aux maux de notre temps» (Aeterni Patris, 4 août 1879).

Des missionnaires, comme Roberto de Nobili en Inde, affrontent le bouddhisme avec des arguments solides, défendant la foi face aux séductions orientales. Il a appris le tamoul et le sanskrit pour dialoguer avec les élites, réfutant les idées de réincarnation et de karma par des arguments rationnels et théologiques. Son travail a converti des milliers de personnes malgré l’opposition. «Je suis devenu Indien pour gagner les Indiens au Christ» (Informatio de quibusdam moribus nationis indicae, archives jésuites, 1613.)

4. Raison et inversions philosophiques.

René Descartes, au XVIIe siècle, a jeté les bases d’un rationalisme qui ébranle subtilement le surnaturel. Dans son Discours de la méthode, Descartes prône un doute méthodique radical, sous-entendant que le surnaturel, invisible par nature, est encore moins digne de confiance et serait soit disant détaché de l’expérience humaine.

Cela va plus loin encore lorsqu’un siècle plus tard, Emmanuel Kant, dans La Religion dans les limites de la simple raison (1793), propose une religion épurée, réduite à des principes moraux accessibles par la raison seule. «La religion véritable n’a pas besoin de révélations surnaturelles, mais repose sur la moralité universelle que la raison discerne» (trad. J. Gibelin, 1952, p. 12). Cette approche, séduisante pour un monde de plus en plus athée, alimente l’idée que l’homme peut se passer du surnaturel, renforçant la vision inversée où l’homme se proclame autonome. Cette inversion érode la transcendance divine, transformant Dieu en une idée qu’on peut rejeter d’un revers de main lorsque l’on croit que l’homme se réduit froidement à ses pensées. 

Thomas d’Aquin, au contraire, offre une réponse équilibrée. Là où Descartes et Kant placent la raison au-dessus de la foi, il affirme que l’homme, créature dépendante de son Créateur, trouve la vérité dans leur harmonie. Le thomisme est ancré dans l’idée que Dieu a créé un monde intelligible.

Louis Lavelle, dans La Dialectique de l’éternel présent (1928), enrichit cette perspective en soulignant que la raison humaine s’épanouit en reconnaissant sa limite et son origine dans l’Être divin. «L’homme n’est pas un absolu, mais un être en relation, appelé à se dépasser vers Dieu», écrit-il, contredisant les illusions d’autonomie promues par le rationalisme. 

Conclusion.

L’athéisme n’est pas le moteur de la modernité, mais son symptôme le plus sombre. 

Une même tromperie se perpétue, la même ruse se répète depuis un millénaire en faisant de l’homme un faux dieu. 

La liberté véritable ne réside pas dans l’autonomie illusoire et désespérée car enchaînant l’humanité dans un relativisme spirituel. 

Elle repose sur la communion avec le Créateur, source de tout sens et de toute vie. 

Un chemin a été tracé :  l’union de la raison et de la transcendance.

Entretien de l’archevêque Carlo Maria Viganò, par Steve Bannon de War Room, le 03 mai 2025.

**Steve Bannon :**

Récemment, un groupe de catholiques américains a demandé au président Trump d’enquêter sur l’éventuelle implication du gouvernement américain dans la série d’événements ayant conduit à la démission du pape Benoît XVI le 11 février 2013, et au conclave qui a élu François le 13 mars 2013.

Vous avez récemment appelé l’administration Trump à « enquêter sur le plan de l’État profond pour éliminer Benoît XVI ».

Pensez-vous que l’administration Obama/Biden a interféré dans l’abdication de Benoît XVI et l’élection de Jorge Bergoglio ? Si oui, pourquoi ?

**Archevêque Viganò :**

Si nous ne parlions pas de l’Église – ou plus précisément du Vatican – mais d’une nation souveraine, les preuves d’un coup d’État ne seraient contestées par personne. D’un autre côté, nous savons que l’État profond a interféré à plusieurs reprises dans les gouvernements de nombreuses nations et continue de le faire par le biais de ses émissaires.

Il y a quelques jours à peine, le cardinal Burke a dénoncé la tentative du « président » Macron d’exercer une pression sur le collège des cardinaux pour empêcher l’élection d’un pape conservateur qui remettrait en question les politiques de l’Union européenne.

Grâce aux courriels de John Podesta révélés par Wikileaks, nous savons que le schéma utilisé dans la sphère civile pour fomenter des « révolutions colorées » a été reproduit servilement dans la sphère ecclésiastique.

Le mode opératoire est le même : l’État profond finance des mouvements idéologiques et des groupes de pression sociale par le biais de l’USAID et d’autres agences gouvernementales pour simuler une dissidence contre le Magistère de l’Église catholique, exerçant ainsi une pression sur la hiérarchie pour qu’elle adopte des réformes, toujours dans un sens « progressiste ».

Parallèlement, la partie de la hiérarchie complice de cette opération subversive utilise cette dissidence « virtuelle » pour légitimer des réformes que personne ne demande : sacerdoce féminin, légitimation de l’homosexualité, démocratisation apparente de l’autorité par la « synodalisation » de la papauté monarchique, etc.

Tout repose donc sur la fausse prémisse qu’il existe un problème (artificiellement créé et absolument non ressenti par le peuple chrétien), qui peut être résolu par la solution proposée (qui, dans des conditions normales, ne pourrait même pas être envisagée).

Une telle interférence dans le gouvernement de l’Église catholique est allée jusqu’à théoriser la nécessité de remplacer le pontife alors en fonction, Benoît XVI, par un émissaire de l’État profond qui mettrait en œuvre son plan subversif.

Et c’est exactement ce qui s’est produit peu après : Benoît XVI a été forcé de démissionner ; Jorge Mario Bergoglio a été élu lors du « conclave » de 2013 ; et ce jésuite argentin a effectivement exécuté les ordres qu’il avait reçus.

Je note également, en passant, qu’en toile de fond de ce scénario troublant, il y a un élément constant : tous les protagonistes du coup d’État appartenaient à l’élite pédophile : d’Obama à McCarrick, en passant par Hillary Clinton, John Podesta et les Biden…

Il est donc absolument essentiel que la nouvelle administration américaine – dans laquelle le vice-président JD Vance est un catholique pratiquant – enquête sur ces aspects et mette en lumière l’implication des administrations précédentes.

Nous savons qu’elles ont été complices et promotrices non seulement du coup d’État au Vatican, mais aussi d’autres opérations similaires, étrangères et internes – je pense avant tout à la fraude électorale de 2020.

Une fois les preuves et les noms des coupables disponibles, la hiérarchie catholique ne pourra pas ignorer des faits politiquement pertinents en utilisant l’excuse qu’il s’agit de « simples questions canoniques ».

**Steve Bannon :**

Qui pensez-vous a joué un rôle déterminant dans ce coup d’État ? Comment des preuves d’ingérence étrangère dans une élection papale affecteraient-elles l’Église catholique sur les plans pratique et canonique ?

**Archevêque Viganò :**

Ce coup d’État s’inscrit dans un coup d’État mondial plus large organisé par le lobby subversif de la gauche woke (sur le front idéologique) et le Forum économique mondial (sur le front financier).

Son objectif est la destruction de toute forme de résistance à l’établissement de l’Ordre mondial nouveau, l’instauration de gouvernements totalement contrôlés par une élite de technocrates, et l’établissement d’une nouvelle Religion de l’Humanité qui donne des fondements doctrinaux et moraux à la dystopie globaliste.

Dans l’esprit de ces criminels dévoués à l’Antéchrist – car c’est du royaume de l’Antéchrist dont il s’agit – Bergoglio devait être le premier « pape » de la nouvelle église œcuménique et synodale préparée depuis Vatican II.

C’est précisément en raison de cette hétérogénéité totale, même par rapport à ses prédécesseurs immédiats (et même par rapport au plus progressiste d’entre eux), que Bergoglio ne peut être considéré comme ayant été pape de l’Église catholique.

Il est clair que, si cette ingérence dans le conclave de 2013 pouvait être démontrée, elle entraînerait la nullité de l’élection et l’illégitimité du pontificat de Bergoglio. Cela constituerait en effet un grand reset, car cela annulerait tous les actes de magistère et de gouvernement de Bergoglio, de ses « encycliques » hérétiques à ses nominations d’évêques et de cardinaux.

Avant que le prochain conclave ne commence, il est essentiel de vérifier que les membres du Collège des cardinaux sont réellement légitimes, car quiconque prétendrait être élu pape par le conclave verrait autrement sa légitimité compromise.

**Steve Bannon :**

Le 1er juillet 2025, l’archidiocèse de Détroit fermera 28 paroisses florissantes de la messe en latin sur ordre du nouvel archevêque Edward Weisenburger.

Quel conseil donnez-vous aux catholiques traditionalistes qui assistent à ces messes ? Face à la répression généralisée des messes en latin florissantes aux États-Unis et dans le monde, comment les catholiques doivent-ils réagir ? Doivent-ils résister ?

**Archevêque Viganò :**

La haine pour la messe traditionnelle est l’une des marques distinctives des ennemis du Christ. Cette haine est certainement motivée par le fait que la messe en latin ne laisse aucune place aux erreurs et hérésies qui s’opposent aux vérités du dogme catholique.

Il est significatif que ce soient précisément les évêques et cardinaux obsédés par la « synodalité » qui piétinent la volonté de millions de catholiques qui demandent seulement de pouvoir accéder à la messe de tous les temps.

Cela expose la tromperie de ceux qui se gargarisent de slogans grandiloquents sur la participation active des fidèles (« actuosa participatio ») et sur le rôle des laïcs dans l’Église – tant proclamé par le Concile – dans le seul but de retirer l’autorité aux bons pasteurs et de la transférer à de nouveaux tyrans.

Les fidèles catholiques – et avec eux les prêtres, les évêques et les religieux – ont le droit de ne pas être privés de la messe apostolique, que Notre Seigneur a confiée à l’Église pour qu’elle soit sauvegardée et transmise sans changements arbitraires. Ce droit existait avant l’imposition du Novus Ordo par Paul VI, et a été réaffirmé par le Motu Proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI, que Bergoglio a pratiquement supprimé avec Traditionis Custodes.

Je rappelle aux catholiques que l’un des outils les plus efficaces pour contraindre leurs pasteurs consiste à n’allouer leurs offrandes financières qu’aux diocèses et communautés où ils ont véritablement la possibilité de rester catholiques.

Lorsque leurs excellences se retrouveront sans l’argent des fidèles d’un côté et sans le financement gouvernemental de l’USAID de l’autre, elles seront forcées de faire ce qui aurait dû être leur devoir dès le départ.

**Steve Bannon :**

En 2023, l’administration Biden, par le biais du FBI, a lancé une campagne contre les catholiques traditionalistes qui assistent à la messe en latin, les qualifiant d’« extrémistes violents motivés par des raisons raciales ou ethniques (RMVEs) parmi les catholiques traditionalistes radicaux (RTC), une idéologie qui présente presque certainement des opportunités pour l’atténuation des menaces par l’exploration de nouvelles voies pour les déclencheurs et le développement de sources ».

À votre avis, pourquoi les forces de l’ordre fédérales ciblent-elles des catholiques traditionalistes pacifiques comme des extrémistes violents ? Quelle pourrait être la motivation des forces de l’ordre pour cibler systématiquement les participants à la messe en latin ?

Ce harcèlement pourrait-il découler du décret Traditionis Custodes de Bergoglio et de sa répression de la messe en latin ? Y a-t-il un lien ?

**Archevêque Viganò :**

Saint Pie X disait que les vrais catholiques sont ceux qui sont fidèles à la Tradition, et il avait absolument raison ; à tel point qu’ils sont aussi les seuls à ne pas être appréciés par les ennemis de l’Église, tandis que les soi-disant « catholiques adultes », les progressistes, les « catholiques libéraux », les « catholiques woke », sont très appréciés.

Si Bergoglio a réussi à obtenir tant d’admiration de la part de ceux qui détestent l’Église catholique et la papauté, c’est parce que l’élite le considérait comme « l’un des leurs », tout aussi révolutionnaire, tout aussi imprégné de philanthropisme maçonnique, tout aussi œcuménique, syncrétique, inclusif, vert et woke.

Nous sommes parvenus au zénith d’un paradoxe dans lequel le pouvoir civil, usurpé par les traîtres de l’État profond, s’allie au pouvoir religieux, usurpé par les traîtres de l’Église profonde.

Il n’est donc pas surprenant que le « bras séculier » soit venu en aide à l’Église bergoglienne, ciblant les ennemis de Bergoglio – c’est-à-dire les vrais catholiques – parce qu’il les considère également comme des ennemis de la société woke et de l’élite globaliste.

Cependant, avec l’élection de Donald Trump aux États-Unis d’Amérique, la machine infernale de l’Ordre mondial nouveau s’est en quelque sorte enrayée, mettant en crise un système de corruption, de conflits d’intérêts et de chantages qui semblait fonctionner parfaitement.

À un moment où l’État profond perd du pouvoir dans la société civile, l’Église profonde recule également au sein de l’Église catholique, car ce sont les deux faces d’une même médaille.

Il appartient aux citoyens et aux croyants de soutenir les bons dirigeants et les bons pasteurs, afin qu’ils puissent enfin rendre justice à ce coup d’État mondial qui menace toute l’humanité.

**Steve Bannon :**

Quel a été l’impact de l’invasion massive d’immigrants musulmans sur des nations (anciennement) catholiques comme l’Irlande ? Cet afflux de migration incontrôlée fait-il partie d’un plan globaliste stratégique visant à éradiquer le christianisme ?

Est-ce le résultat d’une perte de foi ? Le Concile Vatican II a-t-il eu un impact sur la déchristianisation de l’Europe ?

Pourquoi Bergoglio soutiendrait-il la destruction de la culture chrétienne en Europe et ailleurs avec des frontières ouvertes ?

**Archevêque Viganò :**

Une lutte épique est en cours entre le Bien et le Mal, entre Dieu et Satan, entre ceux qui reconnaissent le Christ comme Roi et ceux qui travaillent à l’établissement du royaume de l’Antéchrist.

Cette lutte atteint sa phase finale, mais elle a été préparée depuis un certain temps, en particulier depuis que les ennemis du Christ se sont organisés en une anti-église, à savoir la franc-maçonnerie, qui est intrinsèquement anti-catholique, car anti-chrétienne et dévouée à Satan.

Le but de la franc-maçonnerie – et donc de l’Ordre mondial nouveau – est l’effacement du Christ par l’annulation de la société chrétienne, de la culture chrétienne, de la civilisation chrétienne et, évidemment, de la religion catholique.

Satan n’accepte pas la défaite que lui a infligée Notre Seigneur sur le Golgotha et, incapable de vaincre Celui qui l’a déjà vaincu pour toujours, il se venge sur les hommes, essayant d’en entraîner le plus possible en enfer.

Pour effacer la présence du Christ de la vie de chacun d’entre nous, Satan doit agir sur plusieurs fronts : le public et le privé, celui de la famille et celui de l’éducation, celui de la culture et du divertissement, de la science et de la finance.

Il souhaite donc que toutes nos actions – qui, dans une société chrétienne, sont orientées vers le Bien – soient corrompues au point de rendre presque impossible pour quiconque de faire de bonnes actions, de suivre l’Évangile, d’obéir aux Commandements et de transmettre les principes de notre Foi et de notre Morale.

Il ne s’agit pas seulement de nous faire accepter comme « légitime » le fait que d’autres puissent « légitimement » faire le mal – par exemple avec l’avortement – mais de faire en sorte que chacun d’entre nous se sente coupable de persister à ne pas vouloir faire le mal, de ne pas vouloir considérer comme un « droit humain » de déchirer un enfant innocent dans le ventre de sa mère ou de mutiler un adolescent par une transition de genre.

C’est la mentalité du « Qui suis-je pour juger ? » que Bergoglio a traduite en principe moral dès le début de son « pontificat ».

Pour atteindre son objectif de destruction de tout principe religieux, cependant, Satan avait besoin d’avoir à ses côtés les dirigeants de la hiérarchie catholique, afin que l’Église de Rome – notoirement anti-révolutionnaire, anti-libérale et anti-maçonnique – devienne une alliée et complice de ceux qu’elle considérait jusqu’à hier comme ses ennemis les plus redoutables.

Sans les condamnations autrefois prononcées par les papes contre la franc-maçonnerie, le libéralisme, le matérialisme athée et le modernisme, l’Église pouvait et devait devenir – dans le plan de la franc-maçonnerie – non plus la gardienne de la Vérité contre l’erreur, mais la propagatrice même de l’erreur contre la Vérité, détournant l’autorité spirituelle ecclésiastique pour la faire travailler à la perte des âmes.

Le Concile Vatican II a servi exactement à cet effet : saper les principes traditionnels et insinuer dans l’Église catholique les principes révolutionnaires contre lesquels l’Église s’était toujours battue avec acharnement.

L’œcuménisme de Vatican II a posé les bases doctrinales de l’immigrationnisme, car c’était la prémisse nécessaire pour légitimer l’invasion incontrôlée de l’Europe par des hordes de musulmans sans provoquer de réaction de la part des peuples envahis.

Nos dirigeants – tant civils que religieux – nous ont trahis, nous ordonnant d’accueillir ceux qui représenteront bientôt la majorité de la population en âge militaire et qui, en raison de lois misérables, s’enrôlent même dans nos forces armées.

Nous sommes confrontés à une substitution ethnique imposée par l’élite subversive de l’ONU et de l’Union européenne : une islamisation forcée dans laquelle certains gouvernements vont jusqu’à emprisonner leurs propres citoyens parce qu’ils se plaignent de la dégradation et de la criminalité importées par les nouveaux barbares, absolvant systématiquement tout immigrant, quelle que soit la gravité de ses crimes.

Il est clair que dans ce plan de destruction sociale, la complicité de l’Église bergoglienne a été décisive, et Bergoglio devra en répondre devant Dieu et le tribunal de l’histoire.

Mais ce n’est pas tout. Les musulmans qui viennent en Europe en croyant pouvoir la soumettre à la charia ignorent qu’il y a un troisième protagoniste – que nous connaissons bien – qui provoque intentionnellement un choc ethnique et religieux entre le christianisme et l’islam, car une guerre civile et religieuse dans les pays occidentaux légitimerait de nouvelles restrictions des libertés fondamentales et permettrait l’interdiction de toute forme de culte extérieur, au nom du « respect mutuel ».

**Steve Bannon :**

Au cours de votre longue carrière de diplomate au Vatican, avez-vous déjà vu un pape dénigrer publiquement un dirigeant politique comme Bergoglio l’a fait lorsqu’il a qualifié Trump d’« anti-chrétien » en pleine campagne politique ?

Pensez-vous que cette déclaration faisait partie d’une stratégie globaliste pour saper l’élection de Trump ou était-ce simplement l’opinion personnelle de Bergoglio ?

**Archevêque Viganò :**

Bergoglio a démontré sa totale extranéité à la papauté romaine non seulement sur les plans doctrinal, moral et liturgique, mais aussi de manière plus banale, de sa façon de s’habiller au langage qu’il utilisait.

Au Vatican, il était connu pour ses accès de colère furieux et les expressions grossières auxquelles il avait recours. Chaque geste de Bergoglio était conçu pour provoquer embarras et scandale, pour rompre le protocole et créer un précédent pour des violations plus graves des normes cérémonielles.

Ses commentaires apparemment spontanés servaient à supprimer la formalité – et donc l’autorité – des déclarations du « pape » et à les attribuer à lui-même, de sorte que ce n’était pas « le pape » qui parlait, mais lui.

En même temps, les énormités et absurdités que nous l’avons entendu prononcer – notamment les attaques contre le président Trump qu’il ne s’est même pas donné la peine de dissimuler – avaient toujours l’« excuse » de ne pas faire partie officiellement des documents pontificaux, de manière à faire passer le message sans avoir à en assumer pleinement la responsabilité.

Un tel double langage était répugnant pour tout vrai catholique, démontrant une fois de plus que Bergoglio considérait son « papauté » comme une propriété qu’il se croyait autorisé à utiliser contre la papauté catholique.

Bergoglio nous a été imposé comme le pape de l’élite, comme le chef de l’anti-église globaliste, et à ce titre, il a toujours exigé obéissance et soumission.

Il était le prédicateur de l’indifférentisme religieux, du relativisme moral, des revendications paupéristes de l’« Église amazonienne » et du lobby LGBTQ.

Quand Bergoglio ouvrait la bouche, il parlait comme le porte-parole de Davos. Ses condamnations n’étaient pas des condamnations catholiques, tout comme ses soutiens aux dictateurs, criminels, avorteurs et pervers de toutes sortes ne représentaient pas une approbation catholique.

Être la cible des invectives de Bergoglio est donc une source de fierté, et les catholiques américains l’ont très bien compris, votant pour Trump malgré la propagande des jésuites, de l’USCCB et des ONG autoproclamées « catholiques ».

**Steve Bannon :**

Quelle est la meilleure façon de gérer la crise actuelle dans l’Église catholique créée par le régime tumultueux de douze ans de Jorge Bergoglio ?

Compte tenu du prochain conclave papal, quelles mesures les cardinaux-électeurs devraient-ils prendre pour éviter de répéter le régime de Bergoglio ? Craignez-vous que la Mafia de Saint-Gall 2.0 manipule le conclave pour élire un candidat qui poursuivra la destruction synodale radicale de l’Église catholique ?

**Archevêque Viganò :**

Ce que Bergoglio et ses complices ont réussi à faire au cours des douze dernières années constitue un désastre d’une ampleur immense, même si la destruction de l’édifice catholique a commencé bien avant. Bergoglio a porté les principes de Vatican II à leurs conséquences extrêmes : sa « synodalité » est la version actualisée du principe subversif de la « collégialité épiscopale » de Lumen Gentium de Vatican II.

Pour cette raison, Bergoglio s’est toujours considéré fièrement comme un fidèle exécuteur du Concile, car celui-ci – comme Bergoglio – a réussi à s’imposer « par des moyens pastoraux », c’est-à-dire précisément au moment où il se déclarait non dogmatiquement contraignant pour les fidèles catholiques.

Le plus grand dommage causé par Bergoglio a été à travers les nominations qu’il a faites : l’ensemble de la Curie romaine et les conférences épiscopales sont maintenant infestées de ses courtisans, protégés par le clan McCarrick et les jésuites.

Ce lobby subversif a jeté le masque, et cela a ouvert les yeux de nombreuses personnes qui ne sont plus disposées à ratifier les décisions d’une autorité qui ne répond ni à Dieu ni au corps ecclésial.

Pour résoudre la crise actuelle, il est d’abord nécessaire d’enquêter sur les interférences survenues lors du conclave de 2013, afin de déterminer si l’élection de Bergoglio a été manipulée par l’État profond américain et la Mafia de Saint-Gall.

Si cela s’est effectivement produit, alors Bergoglio n’a jamais été valablement élu pape, et par conséquent, le nombre actuel de 136 cardinaux-électeurs (un nombre supérieur aux règles régissant le conclave) tomberait à 28, c’est-à-dire uniquement les cardinaux créés par Jean-Paul II et Benoît XVI.

Si le conclave pouvait retrouver sa légitimité canonique de cette manière, cela donnerait une plus grande autorité à l’homme qu’il élit comme pape, qui ne serait plus grevé par des doutes sur sa nomination.

Tant que les ombres jetées sur la légitimité de Bergoglio ne seront pas dissipées, le conclave verra son autorité compromise.

**Steve Bannon :**

À votre avis, quelle est la plus grande menace à laquelle les États-Unis sont confrontés aujourd’hui ?

**Archevêque Viganò :**

La menace la plus grave qui pèse sur les États-Unis d’Amérique est le danger de ne pas tirer les leçons de ce qui s’est passé jusqu’à présent : que les citoyens ne réalisent pas le danger auquel ils ont échappé en élisant Donald Trump plutôt que Kamala Harris, et que le gouvernement se laisse intimider par les lobbies internationaux et adoucisse les réformes essentielles, à commencer par la limitation du pouvoir excessif des multinationales, en particulier à l’égard des citoyens.

Il ne suffit pas de combattre les manifestations les plus extrêmes de l’idéologie woke. Nous devons reconstruire, en partant des fondations de la famille, du socle de la moralité, de la religion et de la culture.

Nous devons relancer un modèle social à échelle humaine, en accord avec le plan de Dieu et la Loi de l’Évangile.

Et nous devons enseigner à nos enfants à se battre et à mourir pour les droits de Dieu plutôt que pour les prétendus « droits de l’homme ».

Nous devons apprendre qu’il est insensé pour l’homme de vouloir se faire dieu, alors que Dieu s’est déjà fait homme et s’est offert pour nous.

Seule une nation qui se reconnaît sous Dieu peut espérer prospérer, car tout ce dont elle a besoin vient de Dieu, et le Seigneur bénit toujours ceux qui le craignent et le servent.

Source : https://www.thegatewaypundit.com/2025/05/war-room-steve-bannons-interview-archbishop-carlo-maria/