Un théâtre géopolitique au Moyen-Orient : le réalignement inédit de 2025.

Introduction.

Alors que le Moyen-Orient traverse une période de bouleversements sans précédent, les événements des dernières semaines dessinent les contours d’un théâtre géopolitique soigneusement orchestré. 

Le 13 juin 2025, l’attaque israélienne contre des sites militaires et nucléaires iraniens, rapportée par l’Atlantic Council, a provoqué une hausse de 10 % des prix du Brent, bien que ces derniers soient restés en dessous des 80 dollars le baril. 

Cette retenue apparente des marchés, malgré les menaces iraniennes d’attaquer le détroit d’Ormuz, témoigne d’une confiance inhabituelle dans la stabilité régionale. 

Derrière cette escalade militaire se cache en fait un réalignement stratégique entre les puissances régionales et globales. 

Ce réalignement est orchestré par une convergence d’intérêts entre le Conseil de coopération du Golfe (GCC), le secteur privé transnational (TPS), et les dirigeants iranien et israélien, Ayatollah Ali Khamenei et Benjamin Netanyahu. 

Cet article explore cette dynamique fascinante tout en intégrant des perspectives sur la divergence entre États et proxies ainsi que sur les purges ciblées qui redéfinissent les leaderships régionaux.

Le virage inattendu de 2023 et la chute d’Assad.

Tout commence avec l’entente saoudo-iranienne de 2023, un accord médiatisé par la Chine et détaillé par l’Australian Institute of International Affairs. 

L’Arabie saoudite a offert un accès économique et une médiation régionale à l’Iran, tandis que Téhéran acceptait de laisser ses proxies – notamment le Hezbollah et les Houthis – s’éteindre progressivement. 

Cette entente a permis à l’Iran de surmonter ses difficultés économiques, exacerbées par les sanctions, tout en offrant au Conseil de coopération du Golf (GCC) un contrôle accru sur les marchés pétroliers et une influence indirecte sur les milices soutenues par Téhéran. 

Ce pivot de Khamenei vers des intérêts étatiques, au détriment des objectifs des proxies, a marqué une divergence stratégique majeure, un phénomène récurrent dans l’histoire géopolitique.

Ce réalignement a été amplifié par la chute spectaculaire du régime d’Assad en Syrie en décembre 2024, rapportée par RFE/RL. 

Cet événement a affaibli l’« Axe de la Résistance » iranien, privant le Hezbollah de ses routes d’approvisionnement via la Syrie, comme l’a reconnu Sheikh Naim Qassem en décembre 2024. 

Cette faiblesse a forcé Téhéran à repenser sa stratégie, abandonnant progressivement ses ambitions hégémoniques via ses proxies pour adopter une coexistence pragmatique avec ses rivaux régionaux, un tournant qui s’aligne avec la narrative d’une gestion contrôlée des conflits.

Une purge calculée : les éliminations de juin 2025.

Les récents événements militaires confirment cette transition. 

Le 14 juin 2025, l’armée israélienne (IDF) a éliminé Ali Shamkhani, conseiller clé de Khamenei depuis 2023 et ancien chef de la sécurité nationale iranienne, ainsi que 30 officiers supérieurs, dont des commandants de la Garde révolutionnaire, selon World Israel News. 

Ces frappes, menées dans le cadre de l’opération « Lion Ascendant », ne semblent pas viser une escalade incontrôlée, mais plutôt une purge ciblée des “hardliners” iraniens, un processus qui reflète une volonté de redéfinir les leaderships régionaux en phase avec les nouveaux objectifs étatiques. 

De même, les pressions croissantes sur Netanyahu pour écarter certaines figures de son cabinet, comme Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, suggèrent une coordination similaire en Israël, où les éléments les plus belliqueux sont progressivement marginalisés.

Cette série d’éliminations et de restructurations politiques ne relève pas du hasard. 

Ces actions s’inscrivent dans une «gestion de foule» orchestrée par le Conseil de coopération du Golfe (GCC) et le secteur privé transnational (TPS), visant à éliminer les éléments devenus des passifs dans la région. 

Les proxies iraniens et les faucons israéliens, autrefois utiles à leurs stratégies respectives, ont désormais dépassé leur date d’expiration. 

Les frappes israéliennes, loin d’être une déclaration de guerre, apparaissent comme un signal de l’accord de Netanyahu à rejoindre la table des négociations, aux côtés de Khamenei, pour une transition post-conflit.

L’émergence d’une nouvelle vision : le projet «Palestine émergente».

Parallèlement, une initiative économique inédite voit le jour : le projet «Palestine Émergente», lancé en mai 2024 par des directeurs de McKinsey et des titans financiers comme Larry Fink, Jamie Dimon et Stephen Schwarzman, selon Consultancy Middle East. 

Porté par le Palestinian Reconstruction and Economic Partnership (PREP), ce plan vise à reconstruire Gaza et la Cisjordanie, marquant un pivot du secteur privé transnational (TPS) – décrit comme une entité supranationale au service des profits militaires et financiers – vers une domination économique. 

Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de « paix et prospérité », soutenue par des centaines de milliards de dollars d’investissements conjoints entre le Conseil de coopération du Golfe (GCC) et le secteur privé transnational (TPS).

Ce virage s’explique par la reconnaissance par le TPS de l’échec probable d’Israël à atteindre son objectif d’« épuration ethnique » en Palestine, un objectif qui menaçait de tarir les profits de l’industrie militaire (MIC) au Moyen-Orient. En anticipant cette impasse, le secteur privé transnational (TPS) a négocié avec le Conseil de coopération du Golfe (GCC) pour réorienter ses priorités, tamerant Netanyahu et alignant l’Iran sur une voie de dénucléarisation et de démilitarisation. 

Le résultat est une coalition improbable où Khamenei et Netanyahu, bien que rivaux historiques, agissent comme des exécutants d’une vision commune dictée par Riyad et les grandes firmes occidentales.

Un scénario chiffré : les prévisions et les dynamiques énergétiques.

Les signes concrets de cette transition ne manquent pas. 

Khaoula Hidawi, un observateur sur X, prédit un cessez-le-feu entre l’Iran et Israël d’ici deux semaines, médiatisé par la Russie, le Conseil de coopération du Golfe (GCC) et les États-Unis. 

Cette prédiction s’aligne avec les efforts historiques de l’Initiative pour la Paix au Moyen-Orient, lancée en 2003, qui a promu des dialogues interculturels et pourrait fournir un cadre pour ces négociations. 

Par ailleurs, l’Atlantic Council note que la résilience des infrastructures pétrolières et une surabondance mondiale ont limité la panique des marchés, malgré les menaces iraniennes. 

Cette stabilité suggère une coordination sous-jacente pour éviter une escalade énergétique, renforçant l’idée d’un théâtre géopolitique maîtrisé.

Le secteur privé transnational (TPS) joue un rôle clé dans cette choreography. 

En retirant son soutien aux ambitions militaires israéliennes et en poussant pour une solution à deux États ou une confédération multiethnique, il sécurise une nouvelle source de profits tout en préservant son influence. 

Netanyahu, conscient de l’effritement de sa coalition, voit dans cette transition une porte de sortie, évitant les poursuites internationales, tandis que Khamenei garantit la survie de son régime en échange de concessions stratégiques.

Une consolidation sans précédent dans le monde musulman.

Ce qui émerge de cette analyse est une consolidation sans précédent dans le cœur du monde musulman. 

Le jeu à quatre joueurs – Iran, Israël, le Conseil de coopération du Golfe (GCC) et le secteur privé transnational (TPS) – s’est effondré en un triptyque où le GCC et le TPS, alliés à Khamenei et Netanyahu, forment une entité dominante. 

L’« Axe de la Résistance » et le cabinet israélien hawkish, relégués au rang de seconds rôles, sont en voie de marginalisation. 

Ce processus, décrit comme un «nettoyage de maison», vise à purger les éléments militarisés tout en façonnant une narrative de « paix et prospérité ».

Cette transition soulève des questions éthiques et idéologiques. 

Certains critiquent le Conseil de coopération du Golfe (GCC) pour avoir « trahi » le monde musulman en s’associant au secteur privé transnational (TPS), tandis que d’autres y voient une opportunité de libération pour Gaza. Cependant, cette realignment reflète la nature pragmatique du pouvoir, où les intérêts étatiques l’emportent sur les idéologies. 

La chute d’Assad et les purges ciblées, comme celle de Shamkhani, illustrent cette priorité donnée aux objectifs nationaux sur les engagements proxys, un point clé de l’analyse géopolitique récente.

Les défis et les perspectives.

Malgré cette coordination apparente, des incertitudes persistent. 

La capacité du Conseil de coopération du Golfe (GCC) et du secteur privé transnational (TPS) à maintenir l’adhésion de Khamenei et Netanyahu face à leurs hardliners respectifs reste à prouver. 

De plus, la réaction des populations, notamment en Iran et en Palestine, pourrait compliquer cette transition si elle est perçue comme une imposition étrangère. 

Enfin, la question de la dénucléarisation iranienne, bien que discutée, exigera des garanties solides pour éviter une résurgence des tensions.

Néanmoins, les signes d’un changement profond sont là. 

Les frappes israéliennes, les restructurations politiques et les initiatives économiques convergent vers une démilitarisation régionale et une normalisation des relations. 

La stabilité des marchés pétroliers, malgré les tensions, et les éliminations ciblées de figures comme Shamkhani renforcent l’hypothèse d’une transition contrôlée. 

Si cette trajectoire se confirme, elle pourrait marquer la fin d’une ère de conflits par procuration et ouvrir la voie à une reconfiguration durable du Moyen-Orient.

Conclusion.

En somme, le théâtre géopolitique que nous observons en juin 2025 n’est pas une guerre, mais une transition maîtrisée. 

Sous la direction du Conseil de coopération du Golfe (GCC) et du secteur privé transnational (TPS), avec Khamenei et Netanyahu comme exécutants, la région se dirige vers une ère de consolidation économique et de paix relative. 

Ce réalignement, bien que controversé, reflète la fluidité du pouvoir mondial, où les États privilégient leurs intérêts sur les idéaux. 

À nous, en tant qu’observateurs, de rester vigilants et d’analyser avec rigueur les développements à venir, car l’histoire, une fois de plus, s’écrit sous nos yeux.

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