Le capitalisme anticapitaliste. Par Olavo de Carvalho.

Publié dans le “Diário do Comércio”, 13 mai 2009 

Quand je dis que la démocratie capitaliste peut difficilement survivre sans une culture de valeurs traditionnelles, de nombreux libéraux fous d’économie et dévots de l’omnipotence magique du marché, affichent une expression d’horreur, de scandale, comme s’ils étaient confrontés à une hérésie, une aberration intolérable, une pensée inique et morbide qui ne devrait jamais effleurer l’esprit d’un membre normal de l’espèce humaine. 

Ce faisant, ils ne font que démontrer qu’ils ignorent tout, et même davantage, de la pensée économique capitaliste.

Mon opinion modeste, en réalité, n’est pas la mienne.
Elle ne fait que refléter et actualiser les préoccupations qui tourmentent les grands théoriciens du capitalisme depuis le début du XXe siècle. 

L’un des premiers à l’exprimer fut Hilaire Belloc, dans son ouvrage mémorable de 1913, “The Servile State”, réédité en 1992 par Liberty Fund.


La thèse de Belloc est simple et les faits ne cessent de la confirmer : libérée des contrôles moraux, culturels et religieux, érigée en dimension autonome et suprême de l’existence, l’économie de marché se détruit elle-même, entrant en symbiose avec le pouvoir politique et finissant par transformer le travail libre en travail servile, la propriété privée en une concession temporaire d’un État vorace et contrôlant. 

En retraçant les origines de ce processus, Belloc notait que, depuis la confiscation des biens de l’Église par les Tudors, chaque nouvelle attaque contre la religion s’accompagnait d’une nouvelle vague d’assauts étatiques contre la propriété privée et le travail libre. 

À l’époque où il écrivait “The Servile State”, les deux formules économiques les plus performantes incarnaient cette évolution redoutable, dont l’étape suivante serait la Première Guerre mondiale.


Celui qui exprima le plus succinctement la racine du conflit fut Henri Massis (qui semble n’avoir jamais lu Belloc). Dans “Défense de l’Occident” (1926), il observait que, dans une Europe déspiritualisée, tout l’espace mental disponible était occupé par le conflit «entre l’étatisme ou socialisme prussien et l’anti-étatisme ou capitalisme anglais».

Le capitalisme a vaincu l’Allemagne sur le plan militaire, mais à long terme, il fut vaincu par les idées allemandes, cédant de plus en plus aux exigences de l’étatisme, surtout lors de la guerre suivante, où, pour affronter le socialisme national de Hitler, il dut tout céder au socialisme international de Staline. 

Défense de l’Occident” est aujourd’hui un livre oublié, mais son diagnostic des origines de la Première Guerre reste inégalé, ayant reçu une large confirmation par le plus brillant historien vivant aujourd’hui, Modris Eksteins, dans “Rites of Spring: The Great War and the Birth of the Modern Age”, publié en 1990 par Doubleday (je ne commenterai pas ici l’exactitude prophétique des avertissements de Massis sur l’invasion orientale de l’Europe, dont je traiterai dans un prochain article).


Selon Eksteins, l’Allemagne du Kaiser, fondée sur une économie fortement étatisée et bureaucratique, incarnait la rébellion moderniste contre la stabilité de la démocratie parlementaire anglo-française basée sur le marché libre.

Cette dernière ne fut victorieuse qu’en apparence : la guerre elle-même, au-delà des vainqueurs et des vaincus, réduisit en miettes l’ordre européen et balaya les derniers vestiges de la culture traditionnelle qui subsistaient dans le cadre libéral-capitaliste. 

Un autre qui comprit parfaitement le conflit entre l’économie de marché et la culture sans âme qu’elle-même avait fini par encourager après la Première Guerre fut Joseph Schumpeter.

Le capitalisme, disait-il dans “Capitalism, Socialism and Democracy” (1942), serait détruit, non par les prolétaires, comme l’avait prédit Marx, mais par les capitalistes eux-mêmes : insensibilisés aux valeurs traditionnelles, ils finiraient par se laisser séduire par les charmes de l’étatisme protecteur, frère siamois de la nouvelle mentalité moderniste et matérialiste. 

Que, dans l’ère Roosevelt et les années 50, la proposition étatiste ait été incarnée par John Maynard Keynes, un homosexuel protecteur d’espions communistes, est un symbole éloquent de l’union indissoluble entre l’antilibéralisme en économie et l’antitraditionalisme en tout. 

Dans les États-Unis des années 60, cette union devint évidente avec la «contre-culture» des masses juvéniles qui remplacèrent l’ancienne éthique protestante du travail, de la modération et de l’épargne par le culte des plaisirs – pompeusement camouflé sous le prétexte d’une libération spirituelle –, tout en s’attaquant avec une violence inouïe au capitalisme qui leur fournissait ces plaisirs et à la démocratie américaine qui leur garantissait le droit d’en jouir comme ils ne pourraient jamais le faire dans leur chère Cuba ou leur Vietnam du Nord idolâtrée.

Mais le règne du marché est celui de la mode : lorsque la mode devient anticapitaliste, la seule idée qui vient aux capitalistes est de gagner de l’argent en vendant de l’anticapitalisme.

L’industrie culturelle américaine, qui, au cours du dernier demi-siècle, s’est développée probablement plus que tout autre secteur de l’économie, est aujourd’hui un centre de propagande communiste plus virulent que le KGB à l’époque de la Guerre froide.


L’excuse morale, ici, est que la force du progrès économique finira par absorber les enragés, les vidant peu à peu de toute prétention idéologique et les transformant en paisibles bourgeois.

L’hédonisme individualiste et consumériste qui a dominé la culture américaine à partir des années 70 est le résultat de cette alchimie désastreuse ; d’autant plus désastreuse que le consumérisme lui-même, au lieu de produire des bourgeois apaisés, est une puissante force de changement révolutionnaire, viscéralement étatiste et anticapitaliste : une génération d’individualistes voraces, de sangsues bardées de droits et insensibles à l’appel de tout devoir moral, n’est pas une garantie de paix et d’ordre, mais un baril de poudre prêt à exploser dans une éruption chaotique d’exigences impossibles.

En 1976, le sociologue Daniel Bell se demandait déjà, dans “The Cultural Contradictions of Capitalism”, combien de temps une économie capitaliste fondée sur une culture folle, haïssant le capitalisme au point de lui demander la réalisation de tous les désirs, de tous les rêves, de tous les caprices, tout en l’accusant de tous les crimes et iniquités, pourrait survivre.

La réponse est venue en 2008 avec la crise bancaire, résultat du cynisme organisé des Alinsky et Obama, qui, consciemment et froidement, se sont proposés de drainer les ressources du système jusqu’à l’épuisement, en encourageant, sous la protection de l’État-nounou, les ambitions les plus impossibles, les promesses les plus irréalisables, les dépenses les plus extravagantes, pour ensuite rejeter la faute du désastre sur le système lui-même et proposer comme remède davantage de dépenses, plus de protection étatique, plus d’anticapitalisme et plus de haine envers la nation américaine. 

En 1913, les prévisions de Hilaire Belloc pouvaient encore sembler prématurées.
Il était légitime de douter d’elles, car elles reposaient sur des tendances virtuelles et floues.


Face au fait accompli à l’échelle mondiale, refuser de voir la faiblesse d’un capitalisme livré à lui-même, sans les défenses de la culture traditionnelle, devient une obstination criminelle.

L’athéisme ne serait-il pas le masque moderne d’une ruse millénaire ?

Introduction :

Dans nos sociétés modernes, de plus en plus de gens se disent athées :

En France, ils étaient 14 % en 2005 et 29 % en 2012 (WIN-Gallup International). Une analyse des données de l’European Social Survey suggère une augmentation jusqu’à 54 % en 2020 pour ceux sans dénomination religieuse.

Au Canada, les non-croyants sont passés de 16,5 % en 2001 à 21,8 % en 2008. 

Le recensement de 2021 de Statistique Canada montre que 34,6 % des Canadiens n’ont pas d’affiliation religieuse, marquant une augmentation significative.

Une enquête de Research Co. en 2023 indique 37 % d’agnostiques, athées ou sans religion, confirmant la forte tendance haussière.

Aux États-Unis, les athées représentaient 1 % en 2005, puis 5 % en 2012 (Pew Research Center et Phil Zuckerman).

L’étude de Pew Research Center publiée en février 2025, indique que 29 % des adultes américains sont sans affiliation religieuse, incluant 5 % d’athées, 6 % d’agnostiques et 19 % de « rien en particulier ».

Une source de Visual Capitalist pour 2025 confirme ce chiffre à 30 %, ce qui est cohérent avec les tendances récentes.

L’athéisme semble triompher dans certaines villes d’Occident. 

Mais si l’athéisme, qu’on présente comme une idée neuve, était en fait une idée ancienne apparaissant sous différents visages ?

Des écrivains aux poètes, philosophes, aux cercles plus ou moins cachés, une idée s’est peu à peu propagée au fil des siècles : l’homme peut remplacer Dieu. 

1. Les racines : quand l’homme rêve de devenir dieu.

Imaginez une voix qui murmure : « Vous pouvez être comme des dieux. » 

(C’est le serpent de la Genèse avec la phrase «Eritis sicut Dii»)

Puis cette idée a avancé et certains courants mais surtout le manichéisme, voit le serpent de la Bible comme un héros libérateur.

Dans les Kephalaia (textes manichéens découverts à Medînet Mâdi, Égypte, datant du IVe siècle), un passage évoque la connaissance apportée à Adam pour le libérer de la domination des Archontes (les puissances matérielles). 

Voici un extrait traduit des Kephalaia (chapitre 64, selon l’édition de Iain Gardner, The Kephalaia of the Teacher, 1995) :

« Le Sauveur lumineux a envoyé un messager aux premiers hommes pour qu’ils goûtent à l’arbre de la connaissance, afin que leurs yeux s’ouvrent et qu’ils reconnaissent la Lumière qui était cachée par les Archontes. »

Saint Augustin, ancien manichéen, confirme cette vision dans “Contre les Manichéens” (De Genesi contra Manichaeos, Livre II, chapitre 26, vers 397) :

« Les Manichéens disent que le serpent était un envoyé du Principe de la Lumière, chargé de donner à Adam et Ève la connaissance pour les libérer du joug du Créateur des corps, qu’ils appellent le Dieu des Ténèbres. »

Dans Contre les hérésies (Adversus Haereses, Livre I, chapitre 30, vers 180), Irénée décrit la cosmologie ophite et leur vision du serpent :

« Ils [les Ophites] disent que le serpent était Sophia elle-même, ou un envoyé de la Sagesse divine, qui enseigna à Adam et Ève la vérité sur leur origine céleste. 

Ils affirment que le Créateur, qu’ils appellent Ialdabaoth, voulait garder l’humanité dans l’ignorance, mais que le serpent, par son conseil, leur a donné la connaissance de la Lumière supérieure, les rendant ainsi semblables aux dieux. »

C’est en effet le manichéisme, fondé par Mani qui réinterprète le récit biblique du Jardin d’Éden : dans cette interprétation le serpent est vu comme un dispensateur de connaissance libérant Adam et Ève du contrôle d’un Dieu soit disant oppresseur. 

Dans cette vision malfaisante, le serpent est un agent qui apporte la connaissance pour libérer l’esprit. Et l’esprit serait soi-disant victime des ténèbres du mal personnifiées par le corps. 

Le serpent dans cette vision manichéenne accuse Dieu le tyran d’opprimer l’homme et affirme que c’est l’homme qui est divin.

Mais bien sûr cette vision qui divinise l’homme finit par le rendre ivre d’orgueil en même temps que mal à l’aise, sans repères et désemparé. 

Au XVIe siècle, cette vision prend un nouveau visage avec l’humanisme en Angleterre qui vise à inventer les repères enlevés. Mais bien sûr ce ne sera qu’un château de sable destiné à s’écrouler car la base est erronée. Analysons cela ensemble en différentes étapes. 

Thomas More écrit Utopie, un livre qui imagine un monde où l’homme se perd dans les plaisirs. Il imagine une île fictive où la société, débarrassée des contraintes traditionnelles, valorise les plaisirs terrestres et une forme de rationalité qui marginalise la religion.

Dans le Livre II, More décrit les pratiques des Utopiens :

« En Utopie, les plaisirs du corps, comme manger, boire et les joies sensuelles, sont hautement estimés, pourvu qu’ils soient modérés par la raison. […] 

Le mariage n’est pas un sacrement divin, mais un contrat libre, dissoluble si les conjoints ne s’entendent plus. » (Utopie, trad. Marie Delcourt, 1966, p. 145-147).

L’humanisme de More s’inscrit dans un courant européen qui redécouvre les textes antiques (Platon, Cicéron) et valorise la raison humaine. 

Cependant, en plaçant l’homme au centre, l’humanisme érode discrètement et très subtilement la centralité de Dieu. 

C’est une vision qui, comme nous allons le voir ci-dessous, va s’imposer de façon triomphale avec l’athéisme moderne.

Érasme, ami de More, dans Moriae Encomium, prône une religion intérieure, rationalisée, et alimente l’idée que Dieu n’est plus indispensable.

Ces humanistes militent pour un monde dans lequel Dieu devient inutile.

C’est un premier pas vers l’athéisme discret des Lumières.

Puis apparaissent William Stanley et Shakespeare avec un théâtre qui présente l’homme comme un dieu tragique, seul face à l’univers.

2. La modernité : l’athéisme prend le pouvoir.

Un siècle avant la révolution française, Francis Bacon, dans La Nouvelle Atlantide, imagine une société parfaite, dirigée par des savants et alimente l’idée que Dieu n’est pas indispensable.

William Blake, dans Le Mariage du ciel et de l’enfer, fait de Satan un héros et dans Caïn, ce drame poétique de Lord Byron, Lucifer est dépeint comme une figure rebelle, défiant un Dieu perçu comme autoritaire et injuste. «Le Serpent avait raison» reflète l’esprit de l’œuvre.

Shelley, ami de Byron, imagine un univers où tout est divin, sans besoin de Dieu. 

Ces poètes, admirés en France par Victor Hugo, font de l’athéisme une cause séduisante, où l’homme se proclame créateur. Victor Hugo écrit dans La Fin de Satan : «Dieu n’est qu’un mot rêvé pour expliquer le monde. (…) Mais l’homme, en se créant, crée un second univers.» 

Plus proche de nous, le New Age propose une spiritualité sans Dieu alors que le transhumanisme rêve d’un homme immortel. 

3. Crises dans l’Église et résistances héroïques.

Dès le XVIe siècle, des humanistes comme Thomas More sèment des idées qui divisent et confondent mais c’est au XXe siècle que le Concile Vatican II ouvre véritablement la porte aux grands changements qui diluent la doctrine : la réforme liturgique et la perte de sacralité, l’œcuménisme et le relativisme, la liberté religieuse et l’ambiguïté, la collégialité et l’autorité affaiblie.

Le résultat est un vide spirituel, un monde sans repères et une Église complice de l’athéisme moderne. 

Mais des héros ont résisté bien sûr et grâce à Dieu : dès les premiers siècles, les Pères de l’Église et des conciles, comme celui de Nicée, ont combattu ces idées trompeuses.  Saint Athanase a défendu la divinité du Christ contre l’hérésie arienne, qui niait la consubstantialité du Fils avec le Père. «Si le monde est contre la vérité, alors je suis contre le monde» (Athanase d’Alexandrie, De Incarnatione Verbi Dei, et actes du Concile de Nicée, 325).

Au XIXe siècle, le pape Pie IX condamne le libéralisme.  «Il est erroné de dire que la liberté de conscience et des cultes est un droit propre à tout homme» (Syllabus, proposition 15. Pie IX, Quanta Cura et Syllabus des erreurs, 8 décembre 1864).

Pie X s’attaque au modernisme qui cherchait à adapter la doctrine catholique aux idées modernes, relativisant la vérité. «Le modernisme est le cloaque où aboutissent toutes les hérésies» (Pascendi Dominici Gregis, 8 septembre 1907).

Léon XIII remet à l’honneur la pensée de Thomas d’Aquin pour contrer la modernité, en prônant la scolastique comme rempart contre les erreurs. Dans son encyclique, il a encouragé l’étude de Thomas pour ancrer la théologie dans la raison et la foi, en renforçant la doctrine catholique. «La doctrine de Thomas d’Aquin est un remède aux maux de notre temps» (Aeterni Patris, 4 août 1879).

Des missionnaires, comme Roberto de Nobili en Inde, affrontent le bouddhisme avec des arguments solides, défendant la foi face aux séductions orientales. Il a appris le tamoul et le sanskrit pour dialoguer avec les élites, réfutant les idées de réincarnation et de karma par des arguments rationnels et théologiques. Son travail a converti des milliers de personnes malgré l’opposition. «Je suis devenu Indien pour gagner les Indiens au Christ» (Informatio de quibusdam moribus nationis indicae, archives jésuites, 1613.)

4. Raison et inversions philosophiques.

René Descartes, au XVIIe siècle, a jeté les bases d’un rationalisme qui ébranle subtilement le surnaturel. Dans son Discours de la méthode, Descartes prône un doute méthodique radical, sous-entendant que le surnaturel, invisible par nature, est encore moins digne de confiance et serait soit disant détaché de l’expérience humaine.

Cela va plus loin encore lorsqu’un siècle plus tard, Emmanuel Kant, dans La Religion dans les limites de la simple raison (1793), propose une religion épurée, réduite à des principes moraux accessibles par la raison seule. «La religion véritable n’a pas besoin de révélations surnaturelles, mais repose sur la moralité universelle que la raison discerne» (trad. J. Gibelin, 1952, p. 12). Cette approche, séduisante pour un monde de plus en plus athée, alimente l’idée que l’homme peut se passer du surnaturel, renforçant la vision inversée où l’homme se proclame autonome. Cette inversion érode la transcendance divine, transformant Dieu en une idée qu’on peut rejeter d’un revers de main lorsque l’on croit que l’homme se réduit froidement à ses pensées. 

Thomas d’Aquin, au contraire, offre une réponse équilibrée. Là où Descartes et Kant placent la raison au-dessus de la foi, il affirme que l’homme, créature dépendante de son Créateur, trouve la vérité dans leur harmonie. Le thomisme est ancré dans l’idée que Dieu a créé un monde intelligible.

Louis Lavelle, dans La Dialectique de l’éternel présent (1928), enrichit cette perspective en soulignant que la raison humaine s’épanouit en reconnaissant sa limite et son origine dans l’Être divin. «L’homme n’est pas un absolu, mais un être en relation, appelé à se dépasser vers Dieu», écrit-il, contredisant les illusions d’autonomie promues par le rationalisme. 

Conclusion.

L’athéisme n’est pas le moteur de la modernité, mais son symptôme le plus sombre. 

Une même tromperie se perpétue, la même ruse se répète depuis un millénaire en faisant de l’homme un faux dieu. 

La liberté véritable ne réside pas dans l’autonomie illusoire et désespérée car enchaînant l’humanité dans un relativisme spirituel. 

Elle repose sur la communion avec le Créateur, source de tout sens et de toute vie. 

Un chemin a été tracé :  l’union de la raison et de la transcendance.

Entretien de l’archevêque Carlo Maria Viganò, par Steve Bannon de War Room, le 03 mai 2025.

**Steve Bannon :**

Récemment, un groupe de catholiques américains a demandé au président Trump d’enquêter sur l’éventuelle implication du gouvernement américain dans la série d’événements ayant conduit à la démission du pape Benoît XVI le 11 février 2013, et au conclave qui a élu François le 13 mars 2013.

Vous avez récemment appelé l’administration Trump à « enquêter sur le plan de l’État profond pour éliminer Benoît XVI ».

Pensez-vous que l’administration Obama/Biden a interféré dans l’abdication de Benoît XVI et l’élection de Jorge Bergoglio ? Si oui, pourquoi ?

**Archevêque Viganò :**

Si nous ne parlions pas de l’Église – ou plus précisément du Vatican – mais d’une nation souveraine, les preuves d’un coup d’État ne seraient contestées par personne. D’un autre côté, nous savons que l’État profond a interféré à plusieurs reprises dans les gouvernements de nombreuses nations et continue de le faire par le biais de ses émissaires.

Il y a quelques jours à peine, le cardinal Burke a dénoncé la tentative du « président » Macron d’exercer une pression sur le collège des cardinaux pour empêcher l’élection d’un pape conservateur qui remettrait en question les politiques de l’Union européenne.

Grâce aux courriels de John Podesta révélés par Wikileaks, nous savons que le schéma utilisé dans la sphère civile pour fomenter des « révolutions colorées » a été reproduit servilement dans la sphère ecclésiastique.

Le mode opératoire est le même : l’État profond finance des mouvements idéologiques et des groupes de pression sociale par le biais de l’USAID et d’autres agences gouvernementales pour simuler une dissidence contre le Magistère de l’Église catholique, exerçant ainsi une pression sur la hiérarchie pour qu’elle adopte des réformes, toujours dans un sens « progressiste ».

Parallèlement, la partie de la hiérarchie complice de cette opération subversive utilise cette dissidence « virtuelle » pour légitimer des réformes que personne ne demande : sacerdoce féminin, légitimation de l’homosexualité, démocratisation apparente de l’autorité par la « synodalisation » de la papauté monarchique, etc.

Tout repose donc sur la fausse prémisse qu’il existe un problème (artificiellement créé et absolument non ressenti par le peuple chrétien), qui peut être résolu par la solution proposée (qui, dans des conditions normales, ne pourrait même pas être envisagée).

Une telle interférence dans le gouvernement de l’Église catholique est allée jusqu’à théoriser la nécessité de remplacer le pontife alors en fonction, Benoît XVI, par un émissaire de l’État profond qui mettrait en œuvre son plan subversif.

Et c’est exactement ce qui s’est produit peu après : Benoît XVI a été forcé de démissionner ; Jorge Mario Bergoglio a été élu lors du « conclave » de 2013 ; et ce jésuite argentin a effectivement exécuté les ordres qu’il avait reçus.

Je note également, en passant, qu’en toile de fond de ce scénario troublant, il y a un élément constant : tous les protagonistes du coup d’État appartenaient à l’élite pédophile : d’Obama à McCarrick, en passant par Hillary Clinton, John Podesta et les Biden…

Il est donc absolument essentiel que la nouvelle administration américaine – dans laquelle le vice-président JD Vance est un catholique pratiquant – enquête sur ces aspects et mette en lumière l’implication des administrations précédentes.

Nous savons qu’elles ont été complices et promotrices non seulement du coup d’État au Vatican, mais aussi d’autres opérations similaires, étrangères et internes – je pense avant tout à la fraude électorale de 2020.

Une fois les preuves et les noms des coupables disponibles, la hiérarchie catholique ne pourra pas ignorer des faits politiquement pertinents en utilisant l’excuse qu’il s’agit de « simples questions canoniques ».

**Steve Bannon :**

Qui pensez-vous a joué un rôle déterminant dans ce coup d’État ? Comment des preuves d’ingérence étrangère dans une élection papale affecteraient-elles l’Église catholique sur les plans pratique et canonique ?

**Archevêque Viganò :**

Ce coup d’État s’inscrit dans un coup d’État mondial plus large organisé par le lobby subversif de la gauche woke (sur le front idéologique) et le Forum économique mondial (sur le front financier).

Son objectif est la destruction de toute forme de résistance à l’établissement de l’Ordre mondial nouveau, l’instauration de gouvernements totalement contrôlés par une élite de technocrates, et l’établissement d’une nouvelle Religion de l’Humanité qui donne des fondements doctrinaux et moraux à la dystopie globaliste.

Dans l’esprit de ces criminels dévoués à l’Antéchrist – car c’est du royaume de l’Antéchrist dont il s’agit – Bergoglio devait être le premier « pape » de la nouvelle église œcuménique et synodale préparée depuis Vatican II.

C’est précisément en raison de cette hétérogénéité totale, même par rapport à ses prédécesseurs immédiats (et même par rapport au plus progressiste d’entre eux), que Bergoglio ne peut être considéré comme ayant été pape de l’Église catholique.

Il est clair que, si cette ingérence dans le conclave de 2013 pouvait être démontrée, elle entraînerait la nullité de l’élection et l’illégitimité du pontificat de Bergoglio. Cela constituerait en effet un grand reset, car cela annulerait tous les actes de magistère et de gouvernement de Bergoglio, de ses « encycliques » hérétiques à ses nominations d’évêques et de cardinaux.

Avant que le prochain conclave ne commence, il est essentiel de vérifier que les membres du Collège des cardinaux sont réellement légitimes, car quiconque prétendrait être élu pape par le conclave verrait autrement sa légitimité compromise.

**Steve Bannon :**

Le 1er juillet 2025, l’archidiocèse de Détroit fermera 28 paroisses florissantes de la messe en latin sur ordre du nouvel archevêque Edward Weisenburger.

Quel conseil donnez-vous aux catholiques traditionalistes qui assistent à ces messes ? Face à la répression généralisée des messes en latin florissantes aux États-Unis et dans le monde, comment les catholiques doivent-ils réagir ? Doivent-ils résister ?

**Archevêque Viganò :**

La haine pour la messe traditionnelle est l’une des marques distinctives des ennemis du Christ. Cette haine est certainement motivée par le fait que la messe en latin ne laisse aucune place aux erreurs et hérésies qui s’opposent aux vérités du dogme catholique.

Il est significatif que ce soient précisément les évêques et cardinaux obsédés par la « synodalité » qui piétinent la volonté de millions de catholiques qui demandent seulement de pouvoir accéder à la messe de tous les temps.

Cela expose la tromperie de ceux qui se gargarisent de slogans grandiloquents sur la participation active des fidèles (« actuosa participatio ») et sur le rôle des laïcs dans l’Église – tant proclamé par le Concile – dans le seul but de retirer l’autorité aux bons pasteurs et de la transférer à de nouveaux tyrans.

Les fidèles catholiques – et avec eux les prêtres, les évêques et les religieux – ont le droit de ne pas être privés de la messe apostolique, que Notre Seigneur a confiée à l’Église pour qu’elle soit sauvegardée et transmise sans changements arbitraires. Ce droit existait avant l’imposition du Novus Ordo par Paul VI, et a été réaffirmé par le Motu Proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI, que Bergoglio a pratiquement supprimé avec Traditionis Custodes.

Je rappelle aux catholiques que l’un des outils les plus efficaces pour contraindre leurs pasteurs consiste à n’allouer leurs offrandes financières qu’aux diocèses et communautés où ils ont véritablement la possibilité de rester catholiques.

Lorsque leurs excellences se retrouveront sans l’argent des fidèles d’un côté et sans le financement gouvernemental de l’USAID de l’autre, elles seront forcées de faire ce qui aurait dû être leur devoir dès le départ.

**Steve Bannon :**

En 2023, l’administration Biden, par le biais du FBI, a lancé une campagne contre les catholiques traditionalistes qui assistent à la messe en latin, les qualifiant d’« extrémistes violents motivés par des raisons raciales ou ethniques (RMVEs) parmi les catholiques traditionalistes radicaux (RTC), une idéologie qui présente presque certainement des opportunités pour l’atténuation des menaces par l’exploration de nouvelles voies pour les déclencheurs et le développement de sources ».

À votre avis, pourquoi les forces de l’ordre fédérales ciblent-elles des catholiques traditionalistes pacifiques comme des extrémistes violents ? Quelle pourrait être la motivation des forces de l’ordre pour cibler systématiquement les participants à la messe en latin ?

Ce harcèlement pourrait-il découler du décret Traditionis Custodes de Bergoglio et de sa répression de la messe en latin ? Y a-t-il un lien ?

**Archevêque Viganò :**

Saint Pie X disait que les vrais catholiques sont ceux qui sont fidèles à la Tradition, et il avait absolument raison ; à tel point qu’ils sont aussi les seuls à ne pas être appréciés par les ennemis de l’Église, tandis que les soi-disant « catholiques adultes », les progressistes, les « catholiques libéraux », les « catholiques woke », sont très appréciés.

Si Bergoglio a réussi à obtenir tant d’admiration de la part de ceux qui détestent l’Église catholique et la papauté, c’est parce que l’élite le considérait comme « l’un des leurs », tout aussi révolutionnaire, tout aussi imprégné de philanthropisme maçonnique, tout aussi œcuménique, syncrétique, inclusif, vert et woke.

Nous sommes parvenus au zénith d’un paradoxe dans lequel le pouvoir civil, usurpé par les traîtres de l’État profond, s’allie au pouvoir religieux, usurpé par les traîtres de l’Église profonde.

Il n’est donc pas surprenant que le « bras séculier » soit venu en aide à l’Église bergoglienne, ciblant les ennemis de Bergoglio – c’est-à-dire les vrais catholiques – parce qu’il les considère également comme des ennemis de la société woke et de l’élite globaliste.

Cependant, avec l’élection de Donald Trump aux États-Unis d’Amérique, la machine infernale de l’Ordre mondial nouveau s’est en quelque sorte enrayée, mettant en crise un système de corruption, de conflits d’intérêts et de chantages qui semblait fonctionner parfaitement.

À un moment où l’État profond perd du pouvoir dans la société civile, l’Église profonde recule également au sein de l’Église catholique, car ce sont les deux faces d’une même médaille.

Il appartient aux citoyens et aux croyants de soutenir les bons dirigeants et les bons pasteurs, afin qu’ils puissent enfin rendre justice à ce coup d’État mondial qui menace toute l’humanité.

**Steve Bannon :**

Quel a été l’impact de l’invasion massive d’immigrants musulmans sur des nations (anciennement) catholiques comme l’Irlande ? Cet afflux de migration incontrôlée fait-il partie d’un plan globaliste stratégique visant à éradiquer le christianisme ?

Est-ce le résultat d’une perte de foi ? Le Concile Vatican II a-t-il eu un impact sur la déchristianisation de l’Europe ?

Pourquoi Bergoglio soutiendrait-il la destruction de la culture chrétienne en Europe et ailleurs avec des frontières ouvertes ?

**Archevêque Viganò :**

Une lutte épique est en cours entre le Bien et le Mal, entre Dieu et Satan, entre ceux qui reconnaissent le Christ comme Roi et ceux qui travaillent à l’établissement du royaume de l’Antéchrist.

Cette lutte atteint sa phase finale, mais elle a été préparée depuis un certain temps, en particulier depuis que les ennemis du Christ se sont organisés en une anti-église, à savoir la franc-maçonnerie, qui est intrinsèquement anti-catholique, car anti-chrétienne et dévouée à Satan.

Le but de la franc-maçonnerie – et donc de l’Ordre mondial nouveau – est l’effacement du Christ par l’annulation de la société chrétienne, de la culture chrétienne, de la civilisation chrétienne et, évidemment, de la religion catholique.

Satan n’accepte pas la défaite que lui a infligée Notre Seigneur sur le Golgotha et, incapable de vaincre Celui qui l’a déjà vaincu pour toujours, il se venge sur les hommes, essayant d’en entraîner le plus possible en enfer.

Pour effacer la présence du Christ de la vie de chacun d’entre nous, Satan doit agir sur plusieurs fronts : le public et le privé, celui de la famille et celui de l’éducation, celui de la culture et du divertissement, de la science et de la finance.

Il souhaite donc que toutes nos actions – qui, dans une société chrétienne, sont orientées vers le Bien – soient corrompues au point de rendre presque impossible pour quiconque de faire de bonnes actions, de suivre l’Évangile, d’obéir aux Commandements et de transmettre les principes de notre Foi et de notre Morale.

Il ne s’agit pas seulement de nous faire accepter comme « légitime » le fait que d’autres puissent « légitimement » faire le mal – par exemple avec l’avortement – mais de faire en sorte que chacun d’entre nous se sente coupable de persister à ne pas vouloir faire le mal, de ne pas vouloir considérer comme un « droit humain » de déchirer un enfant innocent dans le ventre de sa mère ou de mutiler un adolescent par une transition de genre.

C’est la mentalité du « Qui suis-je pour juger ? » que Bergoglio a traduite en principe moral dès le début de son « pontificat ».

Pour atteindre son objectif de destruction de tout principe religieux, cependant, Satan avait besoin d’avoir à ses côtés les dirigeants de la hiérarchie catholique, afin que l’Église de Rome – notoirement anti-révolutionnaire, anti-libérale et anti-maçonnique – devienne une alliée et complice de ceux qu’elle considérait jusqu’à hier comme ses ennemis les plus redoutables.

Sans les condamnations autrefois prononcées par les papes contre la franc-maçonnerie, le libéralisme, le matérialisme athée et le modernisme, l’Église pouvait et devait devenir – dans le plan de la franc-maçonnerie – non plus la gardienne de la Vérité contre l’erreur, mais la propagatrice même de l’erreur contre la Vérité, détournant l’autorité spirituelle ecclésiastique pour la faire travailler à la perte des âmes.

Le Concile Vatican II a servi exactement à cet effet : saper les principes traditionnels et insinuer dans l’Église catholique les principes révolutionnaires contre lesquels l’Église s’était toujours battue avec acharnement.

L’œcuménisme de Vatican II a posé les bases doctrinales de l’immigrationnisme, car c’était la prémisse nécessaire pour légitimer l’invasion incontrôlée de l’Europe par des hordes de musulmans sans provoquer de réaction de la part des peuples envahis.

Nos dirigeants – tant civils que religieux – nous ont trahis, nous ordonnant d’accueillir ceux qui représenteront bientôt la majorité de la population en âge militaire et qui, en raison de lois misérables, s’enrôlent même dans nos forces armées.

Nous sommes confrontés à une substitution ethnique imposée par l’élite subversive de l’ONU et de l’Union européenne : une islamisation forcée dans laquelle certains gouvernements vont jusqu’à emprisonner leurs propres citoyens parce qu’ils se plaignent de la dégradation et de la criminalité importées par les nouveaux barbares, absolvant systématiquement tout immigrant, quelle que soit la gravité de ses crimes.

Il est clair que dans ce plan de destruction sociale, la complicité de l’Église bergoglienne a été décisive, et Bergoglio devra en répondre devant Dieu et le tribunal de l’histoire.

Mais ce n’est pas tout. Les musulmans qui viennent en Europe en croyant pouvoir la soumettre à la charia ignorent qu’il y a un troisième protagoniste – que nous connaissons bien – qui provoque intentionnellement un choc ethnique et religieux entre le christianisme et l’islam, car une guerre civile et religieuse dans les pays occidentaux légitimerait de nouvelles restrictions des libertés fondamentales et permettrait l’interdiction de toute forme de culte extérieur, au nom du « respect mutuel ».

**Steve Bannon :**

Au cours de votre longue carrière de diplomate au Vatican, avez-vous déjà vu un pape dénigrer publiquement un dirigeant politique comme Bergoglio l’a fait lorsqu’il a qualifié Trump d’« anti-chrétien » en pleine campagne politique ?

Pensez-vous que cette déclaration faisait partie d’une stratégie globaliste pour saper l’élection de Trump ou était-ce simplement l’opinion personnelle de Bergoglio ?

**Archevêque Viganò :**

Bergoglio a démontré sa totale extranéité à la papauté romaine non seulement sur les plans doctrinal, moral et liturgique, mais aussi de manière plus banale, de sa façon de s’habiller au langage qu’il utilisait.

Au Vatican, il était connu pour ses accès de colère furieux et les expressions grossières auxquelles il avait recours. Chaque geste de Bergoglio était conçu pour provoquer embarras et scandale, pour rompre le protocole et créer un précédent pour des violations plus graves des normes cérémonielles.

Ses commentaires apparemment spontanés servaient à supprimer la formalité – et donc l’autorité – des déclarations du « pape » et à les attribuer à lui-même, de sorte que ce n’était pas « le pape » qui parlait, mais lui.

En même temps, les énormités et absurdités que nous l’avons entendu prononcer – notamment les attaques contre le président Trump qu’il ne s’est même pas donné la peine de dissimuler – avaient toujours l’« excuse » de ne pas faire partie officiellement des documents pontificaux, de manière à faire passer le message sans avoir à en assumer pleinement la responsabilité.

Un tel double langage était répugnant pour tout vrai catholique, démontrant une fois de plus que Bergoglio considérait son « papauté » comme une propriété qu’il se croyait autorisé à utiliser contre la papauté catholique.

Bergoglio nous a été imposé comme le pape de l’élite, comme le chef de l’anti-église globaliste, et à ce titre, il a toujours exigé obéissance et soumission.

Il était le prédicateur de l’indifférentisme religieux, du relativisme moral, des revendications paupéristes de l’« Église amazonienne » et du lobby LGBTQ.

Quand Bergoglio ouvrait la bouche, il parlait comme le porte-parole de Davos. Ses condamnations n’étaient pas des condamnations catholiques, tout comme ses soutiens aux dictateurs, criminels, avorteurs et pervers de toutes sortes ne représentaient pas une approbation catholique.

Être la cible des invectives de Bergoglio est donc une source de fierté, et les catholiques américains l’ont très bien compris, votant pour Trump malgré la propagande des jésuites, de l’USCCB et des ONG autoproclamées « catholiques ».

**Steve Bannon :**

Quelle est la meilleure façon de gérer la crise actuelle dans l’Église catholique créée par le régime tumultueux de douze ans de Jorge Bergoglio ?

Compte tenu du prochain conclave papal, quelles mesures les cardinaux-électeurs devraient-ils prendre pour éviter de répéter le régime de Bergoglio ? Craignez-vous que la Mafia de Saint-Gall 2.0 manipule le conclave pour élire un candidat qui poursuivra la destruction synodale radicale de l’Église catholique ?

**Archevêque Viganò :**

Ce que Bergoglio et ses complices ont réussi à faire au cours des douze dernières années constitue un désastre d’une ampleur immense, même si la destruction de l’édifice catholique a commencé bien avant. Bergoglio a porté les principes de Vatican II à leurs conséquences extrêmes : sa « synodalité » est la version actualisée du principe subversif de la « collégialité épiscopale » de Lumen Gentium de Vatican II.

Pour cette raison, Bergoglio s’est toujours considéré fièrement comme un fidèle exécuteur du Concile, car celui-ci – comme Bergoglio – a réussi à s’imposer « par des moyens pastoraux », c’est-à-dire précisément au moment où il se déclarait non dogmatiquement contraignant pour les fidèles catholiques.

Le plus grand dommage causé par Bergoglio a été à travers les nominations qu’il a faites : l’ensemble de la Curie romaine et les conférences épiscopales sont maintenant infestées de ses courtisans, protégés par le clan McCarrick et les jésuites.

Ce lobby subversif a jeté le masque, et cela a ouvert les yeux de nombreuses personnes qui ne sont plus disposées à ratifier les décisions d’une autorité qui ne répond ni à Dieu ni au corps ecclésial.

Pour résoudre la crise actuelle, il est d’abord nécessaire d’enquêter sur les interférences survenues lors du conclave de 2013, afin de déterminer si l’élection de Bergoglio a été manipulée par l’État profond américain et la Mafia de Saint-Gall.

Si cela s’est effectivement produit, alors Bergoglio n’a jamais été valablement élu pape, et par conséquent, le nombre actuel de 136 cardinaux-électeurs (un nombre supérieur aux règles régissant le conclave) tomberait à 28, c’est-à-dire uniquement les cardinaux créés par Jean-Paul II et Benoît XVI.

Si le conclave pouvait retrouver sa légitimité canonique de cette manière, cela donnerait une plus grande autorité à l’homme qu’il élit comme pape, qui ne serait plus grevé par des doutes sur sa nomination.

Tant que les ombres jetées sur la légitimité de Bergoglio ne seront pas dissipées, le conclave verra son autorité compromise.

**Steve Bannon :**

À votre avis, quelle est la plus grande menace à laquelle les États-Unis sont confrontés aujourd’hui ?

**Archevêque Viganò :**

La menace la plus grave qui pèse sur les États-Unis d’Amérique est le danger de ne pas tirer les leçons de ce qui s’est passé jusqu’à présent : que les citoyens ne réalisent pas le danger auquel ils ont échappé en élisant Donald Trump plutôt que Kamala Harris, et que le gouvernement se laisse intimider par les lobbies internationaux et adoucisse les réformes essentielles, à commencer par la limitation du pouvoir excessif des multinationales, en particulier à l’égard des citoyens.

Il ne suffit pas de combattre les manifestations les plus extrêmes de l’idéologie woke. Nous devons reconstruire, en partant des fondations de la famille, du socle de la moralité, de la religion et de la culture.

Nous devons relancer un modèle social à échelle humaine, en accord avec le plan de Dieu et la Loi de l’Évangile.

Et nous devons enseigner à nos enfants à se battre et à mourir pour les droits de Dieu plutôt que pour les prétendus « droits de l’homme ».

Nous devons apprendre qu’il est insensé pour l’homme de vouloir se faire dieu, alors que Dieu s’est déjà fait homme et s’est offert pour nous.

Seule une nation qui se reconnaît sous Dieu peut espérer prospérer, car tout ce dont elle a besoin vient de Dieu, et le Seigneur bénit toujours ceux qui le craignent et le servent.

Source : https://www.thegatewaypundit.com/2025/05/war-room-steve-bannons-interview-archbishop-carlo-maria/

The ideological errors of Aleksandr Dugin’s Eurasian vision.

Olavo De Caravlho’s critiques of Dugin are profound and multidimensional, covering philosophical, religious, and geopolitical aspects.

Dugin is criticized for adhering to incoherent notions and manipulating symbols for propaganda purposes. It is necessary to defend a vision of human consciousness and freedom deeply rooted in philosophy and the biblical tradition, in contrast to Dugin’s geopolitical and holistic conceptions.

This analysis highlights the fundamental divergences between the two thinkers, emphasizing the importance of the pursuit of truth and individual freedom in Carvalho’s perspective.

Thread 🧵 on the ideological errors of Dugin’s Eurasian vision, followed by a deeper explanation.

Thread 🧵 on the ideological errors of @Agdchan’s Eurasian vision

1) Dugin is mistaken in thinking that states are historical agents. They are rather the results of complex processes.

2) The true historical agents are those that maintain continuity of action over time, such as religions, family dynasties, and esoteric societies.

3) Dugin does not realize that he himself is an instrument of the Orthodox Church, not of the Eurasian empire.

4) The separation of Church and State in the West shows that empires are not the agents but the playgrounds of religions.

5) The Orthodox Church has survived multiple empires, proving it is a more enduring historical agent.

6) Dugin’s Eurasian empire is an overly elastic metaphor, encompassing incompatible ideologies.

7) Dugin’s maritime vs. terrestrial empires fail to account for the diversity of holisms he seeks to unify.

8) A supra-holism would be necessary to unify Dugin’s contradictory ideologies, something he has not considered.

9) Dynasties and revolutionary movements show that the historical agent is more complex than Dugin thinks.

10) In conclusion, Dugin errs in not understanding that the true historical agents are those that transcend empires and nations.

Further Development Below :

Olavo de Carvalho vs Aleksandr Dugin.

Here is, first, the debate between Olavo de Carvalho and Aleksandr Dugin below: https://archive.org/details/olavo-de-carvalho-versus-aleksandr-dugin/Olavo%20de%20Carvalho%20versus%20Aleksandr%20Dugin%20%28unfinished%29/page/n4/mode/1up

Then, two chapters from my book « Olavo de Carvalho’s Philosophy Course: A Conversion of General Concepts into Effective Existential Experience » in which Olavo de Carvalho lays out his critiques of the concepts addressed by Dugin.

285) The Philosopher’s Perspective vs. the Political Agent’s Perspective.

In the debate between Olavo de Carvalho and Aleksandr Dugin, two very different perspectives are at play. Dugin has a certain Guénonian viewpoint, but he modifies it based on his essential project, which is not intellectual or philosophical but political.

A philosophical work must have a key that gives it unity. In Olavo de Carvalho’s case, his fundamental concern is to find the condition for individual human consciousness to attain truth and enjoy the gift of objective knowledge. Zubiri and Schuon emphasize that what characterizes human intelligence is objectivity, and if we do not seek it, we fall below the human condition.

A second interest concerns the relationship between human consciousness and divinity, that is, consciousness before the absolute. For René Guénon, consciousness is part of Maya (the illusion that constitutes the universe, existing but spiritually unreal because it is in perpetual change).

For the initiate, consciousness can become knowledge, which then becomes being, which is subsequently absorbed into the absolute through the process of divinization. However, the existence of immortal souls, which outlast all existing and possible cosmos, contradicts this.

Moreover, we can recall the catechism, which states that God created the world for human beings, so man is above the cosmos and, in a certain way, the keystone of all creation. The beginning of Genesis—with the conflicts of interest between Adam and Eve, then Cain and Abel—already shows that it is about man as an individual, not man considered abstractly as a species.

From this, we can conclude that human consciousness or the individual human soul is a structuring element of the cosmos. In the hierarchy of reality, the world of human souls is obviously below God, but in a certain way, it is above the world of angels, for angels have divine knowledge but not divine freedom, human free will being a direct expression of divine power.

Human consciousness is generally held in very poor regard, not only by initiatory sects aspiring to “higher” states but also by materialists and behaviorists, who claim that consciousness does not even exist, that it is merely an illusion born of chemical mechanisms.

But if human consciousness is almost nothing, why have so many efforts been made in the 20th century to police, control, oppress, and neutralize it?

All the political questions Olavo de Carvalho has raised stem from this, leading to first-order concerns of an eminently philosophical nature. Reflecting human freedom and the power of God the Father Himself, human consciousness is unpredictable, creative, and does not obey laws.

Consequently, it makes disobedience and rebellion possible, including the possibility of rebelling against God. The idea of human metaphysical freedom has, over time, translated into political freedom, which is a freedom of conscience.

In the American Constitution, for the first time, the principle of political freedom was manifested, based on a biblical principle, translated into laws and institutions. Thus, the freedom of conscience, as embodied in this constitution and its institutions, does not come from the Enlightenment but from biblical sources. The French Revolution owes much more to the Enlightenment, but its immediate consequence was Napoleon’s dictatorship, followed by coups, revolutions, and dictatorships for nearly a hundred years.

Aleksandr Dugin’s viewpoint is essentially geopolitical, derived from a school of authors like Mackinder or Haushofer. For them, there is an eternal conflict between “terrestrial powers,” such as Russia and China, and “maritime powers,” which include the United States and several Western countries. Terrestrial powers are authoritarian, centralizing, oriented toward traditional order and supra-individual goals. Maritime powers have used naval power for trade and to meddle in various parts of the world to spread ideas of individual freedom and materialism based on the Enlightenment.

Dugin states in his book *The Great War of the Continents* that this divide was already visible in antiquity, with a “maritime civilization” led by Phoenicia and Carthage, opposed by the terrestrial Roman Empire, culminating in the Punic Wars. In modernity, the “maritime civilization” was first led by England, the “mistress of the seas,” then by America.

From this emerged a particular type of capitalist-mercantile market civilization, founded on economic and material interests and the principles of economic liberalism.

For Dugin, what characterizes maritime civilization is primarily the primacy of the economic over the political. Rome, on the other hand, had an “authoritarian-warrior structure based on administrative domination and a civic religion,” thus the primacy of the political over the economic. Its colonization was terrestrial and achieved through the assimilation of subjugated peoples, who were later “Romanized.”

In modern history, the terrestrial powers were primarily the Russian, German, and Austro-Hungarian empires. Dugin adds that Mackinder showed that, in recent centuries, “maritime power” equates to Atlantism, and the “maritime powers” are primarily Anglo-Saxon countries.

The Eurasian attitude is expressed, above all, by Russia and Germany, the strongest continental powers, with geopolitical and economic concerns and, above all, a worldview completely opposed to that of England and the United States of America. To begin analyzing Dugin’s vision, it suffices to note that the Soviet Union had its zone of influence on almost every continent.

How could a terrestrial power have such significant influence in Latin America? The notion of “terrestrial power” makes no sense in the terms in which it is formulated. Historically, it is also undeniable that the concept of economic freedom is Catholic, but specifically Iberian, and the only reason it was not realized on a large scale in these regions was due to various historical contingencies, notably conflicts with the British. This predates the initiatives of the Enlightenment.

But there is another confusion here, as the conception of political freedom has nothing to do with individualism, understood as the mere pursuit of individual interest; it rather stems from the very letter of the Gospels. So, where is the divine inspiration of the authoritarian governments of Russia and Germany, and what have they done to Christianize the world?

The first peoples to become Christianized were the English and the Irish, who then set out to Christianize the rest. Germany was Christianized late and was quickly transformed by the Reformation, also embracing the most anti-Christian doctrines, such as those of Hegel, Marx, or Nietzsche. The attempt to dissolve the biblical text into historiographical considerations, almost always imaginary, is also a German creation.

On the other hand, the evangelization carried out by Protestant sects in America brought something very different from individualism to the world. Dugin says, in another writing, that one must read Karl Popper’s *The Open Society and Its Enemies* to understand the conflict between Atlantism and Eurasianism. Popper says that the open society is one in which there is no absolute, and thus no truth above the interests and preferences of individuals. Against this notion of an open society without transcendence, Dugin opposes the traditional society, which for him is represented by Russia, Germany, or China.

In reality, the idea of an open society is something that globalists have valued and want to impose on the rest of the people against their will. It took decades of propaganda campaigns, mindset changes, and the destruction of consciences to promote the idea that the state must be not only secular but anti-Christian. This idea has no roots in the American tradition; it is rather the enemies of the United States who want to impose such a thing.

The effect has been particularly noticeable in American foreign policy, which has essentially consisted of replacing friendly dictators with enemy dictators (Fulgencio Batista for Fidel Castro, Chiang Kai-shek for Mao Zedong, Lon Nol for Pol Pot, etc.), in addition to efforts to break the power of colonial powers like England, France, Portugal, or Spain, ceding former possessions to communist powers.

The entire globalist elite has made efforts in a clearly anti-American direction, while favoring the international communist movement, which is part of Dugin’s Eurasian scheme. Anthony Sutton’s books show how American bankers greatly aided communism and Nazism.

Portugal and Spain were the first maritime powers of the modern era, but they are not part of the Anglo-Saxon scheme; rather, they were destroyed by it. The notions of “maritime powers” and “terrestrial powers” could, in theory, be used as symbols, serving as tools for interpreting reality.

But for this, the symbols would need to encompass known facts and still give them meaning, transcending them. In this case, however, these are notions that ignore almost all facts, so they are not symbols but stereotypes used for propaganda purposes. In Dugin’s conception, there is also a confusion between the collective and the supra-individual.

Since the so-called terrestrial powers are centralizing, hierarchical, and authoritarian, Dugin equates these attributes with a transcendent conception. The collective is not a concept superior to the individual, nor is the reverse true; they are two sides of the same thing, and the collective is that of individuals.

These are quantitative concepts, but when we speak of the supra-individual, we are already talking about the spiritual, something supra-quantitative. The opposition between individual and collective is not, as Dugin would have you believe, an opposition between immanent and transcendent.

295) Entities with Historical Action

Aleksandr Dugin considers states, nations, and empires as agents of the historical process [285].

But these are geographical or geopolitical crystallizations of human actions undertaken by other, more enduring agents. Georg Jellinek already highlights, at the beginning of the book « General Theory of the State », the distinction between two types of social facts: on the one hand, those that emanate from a deliberate plan and action; on the other hand, those determined by forces beyond any deliberate control. Facts determined by human deliberation can be explained by the original plan.

Of course, the one executing the plan must adapt to the variety of circumstances so that the result does not deviate too much from what was planned, regardless of unforeseen events that arise, which must be absorbed and put at the service of the plan itself.

When there is a confluence of multiple disconnected causal lines that merge, cancel each other out, and transform, resulting in an outcome no one intended, one can only find a posteriori rationality, in the work of a historian who reconstructs the different sequences and verifies how they intertwined.

In this second case, it is only conjectural rationality, as the content consists of unforeseen events, and the connections and order are also accidental and uncontrolled. Every state, nation, or empire is always the result of many factors (ethnic, geographical, economic, etc.), and various agents operate within them. In short, these are entities resulting from uncontrolled processes.

One can only speak of action when there is unity and constancy in purpose, as seen in Lenin, who had a plan from his youth that led to the Russian Revolution.

There is also a series of actions where one leads to another, with involved individuals who are not agents but passive objects relative to events that transcend their control. And if we speak specifically of historical action, its effects must continue beyond the life of the individual acting subject.

Thus, there must be reproduction, that is, the creation of other individual agents who follow the same course of action, adapting to new circumstances but without losing the original impulse. When looking at a state, one observes many conflicting forces, and there is never a clear unity of action.

Even Hitler or Stalin did not have this and had to contend with it. In addition to the government and the state, for there to be historical action, there must be other agents that self-reproduce to extend actions over decades or centuries, and their action may begin before the formation of certain involved states and even survive their extinction.

Only a few entities can be classified as subjects of historical action.

First, the great universal religions, which manage to teach from generation to generation to faithfully pursue certain actions, particularly through the actions of priests. Religions create and destroy nations relentlessly.

Second, esoteric and initiatory societies, such as Freemasonry, which manage to act with the same goals for centuries through discipline, rites, and commitment to secrecy. We see Freemasonry in the United States and in different countries continuing independently of changes in the political structure. Family dynasties are a third type of historical agent, which can be both noble and plebeian, provided they succeed in instilling a series of duties in each new generation.

We see this continuity in dynasties like the Bourbons, the Tudors, the Rockefellers, or the Rothschilds, with continuous action over time and across multiple states. Spiritual entities (God, angels, and demons) can also be considered historical agents, as they have permanent goals and continue to act.

A fifth type of historical agent can be considered, encompassing revolutionary movements and parties, but these are a variant of initiatory societies, as they use the same reproduction techniques, including commitment, oaths, secrecy, death threats, etc.

Dugin wrongly speaks of geopolitical entities as historical agents, but he himself does not realize that he is an instrument of a true historical agent, given that his Eurasian project stems from an internal dialectic of the Orthodox Church.

For him, the great Western heresy was the separation of Church and Empire, something that did not occur in Russia, where the Tsar is the head of the Church. Immediately, the geographical limit of the religion’s expansion is the limit of the empire itself, whereas in the West, the Catholic Church can expand anywhere without needing to wait for an emperor.

The Orthodox Church, on the other hand, is content to be a national Church with an expansion that coincides with the empire’s expansion.

Dugin’s plan is precisely to create a global empire under the hegemony of the Orthodox Church, where he is not just an agent of a geopolitical force (national or imperial) but an agent of the Orthodox Church itself, although he speaks in the name of a vague entity called “the Eurasian empire.”

The Orthodox Church has survived the empires of Kiev and Moscow and outlived the Russian Revolution, now continuing to shape the new imperial project, which is why it is the true historical agent.

The Eurasian empire is just a metaphor, so elastic that it extends the empire of “terrestrial powers” from Russia to Latin America. Dugin also makes a distinction between individualist ideology, for him intrinsically linked to maritime empires, and holistic ideology, which would be characteristic of terrestrial empires.

But due to the extension of the Eurasian empire, it would cover several regions, one with an “Orthodox holism,” another with an “Islamic holism,” which would still need to coexist with a “communist holism” that believes in History as a transcendent force.

These are mutually incompatible holisms, each with its own “absolute,” and their mere competition immediately undermines that status.

Thus, a supra-holism with an authority superior to the others would be needed, blending communism, Islam, and the Orthodox Church into something that Dugin himself likely did not imagine possible.